4.3. L'approche standard
Dans l'approche standard, l'approche précédente
est appliquée à chacun des 8 centres de profits de la banque.
L'approche standard est applicable sous conditions particulières
définies dans le document « International Convergence of capital
Measurements and Capital Standards »(2004). Les activités
caractérisant les centres de profits sont définies par les
régulateurs nationaux. Le produit brut bancaire moyen sur les trois
dernières années de chaque centre i, PBi, est censé
être étroitement corrélé aux risques
opérationnels. Les fonds propres qu'il faut mobiliser pour couvrir les
risques de chaque centre sont obtenus en appliquant un coefficient ßi, au
produit brut bancaire de chaque activité.
Ktsa =
|
? max[(? PBij × âi
! ~ ) , 0
~
~
|
3
|
Ktsa mesure l'exigence de fonds propres selon l'approche
standard, PBij est le produit annuel brut de l'activité i pour
l'année j, ßi est un pourcentage fixe (voir tableau
ci-après), représentant la relation entre le niveau de fonds
propres requis et le produit brut de chacune des huit lignes de
métier.
Ligne d'activité
|
Coefficient
|
Financement des entreprises
|
/31
|
=
|
18%
|
Négociation et vente
|
/32
|
=
|
18%
|
Banque de détail
|
/33
|
=
|
12%
|
Banque commerciale
|
/34
|
=
|
15%
|
Paiements et règlements
|
/35=
|
18%
|
Fonction d'agent
|
/36
|
=
|
15%
|
Gestion d'actifs
|
/37
|
=
|
12%
|
Courtage de détail
|
/38
|
=
|
12%
|
Pour réaliser cette approche, la banque doit
réaliser une approche dite « Bottum-up » des produits, des
activités, des processus, des systèmes, et des
évènements externes. Cette analyse (cartographie des risques)
doit être revue régulièrement. La banque doit analyser le
risque de faillite en étudiant les pertes peu fréquentes mais
fortes mais également celles très fréquentes et faibles.
Elle doit mettre en place des limites et gérer les cas où le
processus et contrôles internes ne sont pas suivis. Un système de
reporting doit définir les procédures en fonction des
informations contenues dans le rapport interne. Elle doit communiquer sur ce
risque à l'intérieur de la banque. Elle doit intégrer la
gestion de ce risque dans sa gestion quotidienne en créant une
incitation à la bonne gestion et utiliser des assurances si
nécessaires. Elle doit rechercher systématiquement et traquer les
risques par ligne d'activité. Elle doit avoir une documentation pour
affecter ces risques aux huit lignes d'activité définies par la
réglementation.
4.4. Les approches en mesures avancées
L'approche en mesures avancées repose sur un
système de mesure du risque opérationnel propre à chaque
banque. L'adoption de cette approche suppose que la banque soi en mesure
d'élaborer des modèles appropriés et qu'elle dispose de
statistiques fiables pour alimenter ces modèles. L'usage de ces derniers
doit impérativement être approuvé par les superviseurs
nationaux.
L'adoption de l'approche en mesure avancée
nécessite, outre le respect des conditions de l'approche
standardisée, le respect de deux exigences supplémentaires qui
portent sur le
contrôle effectif et sur la mesure des risques
opérationnels. Les exigences sont précises et visent à
vérifier que la gestion interne du risque opérationnel est
réelle et que la modélisation est fiable, prédictible et
solide. La première exigence impose la mise en place d'un dispositif de
contrôle et de gestion des risques opérationnels validé par
le service d'audit interne. La seconde impose la mise en place de
systèmes d'identification des risques opérationnels et de
recensement des données pertinentes par catégorie
d'activité. Elle exige une estimation des valeurs de EI (indicateur
d'exposition), PE (probabilité de l'événement sur un
horizon donné), et LGE (perte moyenne suite à
l'événement) basée sur un historique suffisant de pertes.
Des normes permettant la correspondance entre les métiers des
établissements et la typologie prévue par le comité de
Bâle devront être élaborées. Les banques qui
utiliseront cette approche devront estimer la charge en capital qui en
résulte l'année qui précède sa mise en place. Une
période probatoire peut être exigée par le superviseur
national. Les événements susceptibles d'entraîner des
pertes opérationnelles sont précisément
détaillés par la réglementation. Il s'agit de garantir que
la gestion interne du risque opérationnel est réelle et que les
modèles élaborées sont fiables.
Les approche éligibles sont diverses et peuvent
être basées sur : la volatilité des revenus, des
modèles paramétriques qui estiment la distribution des pertes
à partir de données de pertes et qui utilisent la méthode
de Monte-Carlo pour estimer les pertes attendues et inattendues, des
modèles basés sur les comportements, des approches causales.
Nous décrivons ici trois approches : l'approche par
tableaux de bord (scorecard approach), l'approche par mesure interne (internal
measurement approch) et l'approche LDA (loss distribution approach). L'approche
par tableau de bord utilise les causes des pertes pour prédire les
montants des pertes. Ces causes sont synthétisées en un score.
L'appreche en mesure interne (IMA) calcul le capital nécessaire en
supposant une relation entre les pertes attendues (EL) et pertes inattendues
(UL). Les pertes attendues sont alors multipliées par un facteur
d'échelle pour obtenir les pertes inattendues. L'approche LDA est plus
sophistiquée. Elle estime directement le capital nécessaire en
plusieurs étapes. La fréquence des pertes et la
sévérité de ces mêmes pertes sont estimées
séparément par deux distributions statistiques. Ces deux
distributions permettent de modéliser la distribution des pertes en
utilisant la technique de simulation de Monte-Carlo (que nous ne
détaillerons pas ici).
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