E. 1 - ELECTROENCEPHALOGRAMME :
- Des anomalies électroencephalographiques ont
été décrites dans la maladie des tics avec des
fréquences souvent très diverses selon les auteurs. Tous
cependant s'accordent pour souligner que ces chiffres sont anormalement
élévés par
rapport au taux observé dans une population normale.
Ces anomalies sont très polymorphes mais aucun aspect
électroencéphalographique spécifique n'a pu être
établi, il s'agit le plus souvent d'un ralentissement diffus permanent
ou intermittent représenté par des ondes thêta ou moins
souvent delta, de répartition fréquemment postérieure; la
présence de figures irritatives est rare et en général
sans grande signification ( figures observées uniquement durant
l'hyperpnée ou l'occlusion des yeux). Pour Bergen, ces résultats
seraient en faveur d'une absence de corrélation entre la survenue de
tics moteurs et l'activité corticale.
- Des enregistrements polygraphiques de sommeil ont
également été réalisés. En effet, les
troubles du sommeil ( difficultés d'endormissement, éveils
fréquents, somnambulisme, terreurs nocturnes ) sont plus
fréquents parmi les sujets atteints du syndrome de Gilles de la Tourette
( 38 à 44 % ) que dans les groupes contrôles.
- Des études d'électroencéphalogrammes
couplées à des électromygrammes enregistrés au
niveau d'un muscle du bras impliqué dans un tic pour chaque patient d'un
groupe de six atteints du syndrome de Gilles de la Tourette; on a pu ainsi
analyser le tracé électroencéphalographique sur une
période d'une seconde avant à une seconde après le
mouvement (tic ou mouvement volontaire imitant un tic ) enregistré sur
l'éléctromyogramme :
· Sur l'électroencéphalogramme, les
mouvements volontaires sont précédés d'un potentiel
prémoteur, reflet de l'activation des aires corticales, puis d'un
potentiel moteur et suivis d'un potentiel post-moteur. Ce n'est nullement le
cas pour les tics simples où seulement une petite onde post-motrice peut
être enregistrée.
Par contre si l'on effectue l'enregistrement lorsque le sujet
imite volontairement son tic, un potentiel prémoteur normal peut
être observé. De ce travail, Obesvet et Coll [15] ont conclu une
origine sous-corticale des tics puisque ceux-ci ne mettent pas en jeu la
motricité volontaire et en particulier le cortex moteur.
E. 2. - EXAMENS MORPHOLOGIQUES :
E. 2. 1. - Tomodensitométrie
cérébrale :
Bien qu'une étude ait suggéré que le
syndrome de Gilles de la Tourette pouvait être associé à
une dilatation ventriculaire dans près de 38 % [26], il a
été clairement démontré que l'examen
tomodensitométrique classique ne met en évidence aucune anomalie
particulière. La tomographie d'émission à positons
réalisée après administration de
fluoro-déoxyglucose a été appliquée à une
étude comparative de cinq sujets ayant un syndrome de Gilles de la
Tourette et de sept sujets témoins, on a pu observé une
élévation de la consommation de glucose au niveau des ganglions
de la base de 16 %, un accroissement du métabolisme dans certaines
régions des lobes frontaux et temporaux corrélé à
l'hypermetabolisme des noyaux gris centraux, une corrélation inverse
entre l'intensité des tics vocaux et un hypometabolisme bilatéral
des régions frontales moyennes et inférieures, enfin, une
corrélation inverse entre la coprolalie et une extinction des
régions parasylviennes gauches.
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