D. 1. 1. 1. - Leur description :
[15, 36]
Ce sont des mouvements involontaires anormaux
résultant de la contraction d'un ou plusieurs groupes musculaires en
liaison fonctionnelle. Les tics partagent en commun les caracteristiques
suivants :
· Brefs, rapides
· Répétitifs ,
stéréotypés
· Discontinus
· Stériles
· D'apparition inopportune
· Conscients
· Incontrôlables
· Cessant pendant les activités non -
anxiogènes et pendant le sommeil .
D. 1. 1. 2. - Tics moteurs :
a. - Tics moteurs simples
[15, 36]
Les patients sont à 100 % affectés d'un ou
plusieurs tics simples à type de: Clignement des yeux, hochements de la
tête, haussement d'épaules, haut - le - corps, crispations
sardoniques etc...Ces secousses musculaires d'une très grande
diversité impliquent le plus fréquemment le visage ( 94,1 % ), la
tête , le cou et les épaules ( 94,2 % ) puis les membres
supérieurs ( 76,5 % ) , les membres inférieurs ( 55,9 % ) et le
tronc ( 52,9 % ) .
b. - Tics moteurs
complexes [15] [11]
Caractérisés par leur richesse clinique; ils
sont des impulsions qui poussent le patient à exécuter des
mouvements répétitifs tels que : toucher le plancher, ajuster la
ceinture, se frotter les lèvres etc...Ces tics, du fait de leur
composante compulsive, seront étudiés plus en détail dans
le cadre des comportements compulsifs . Cependant, ces tics moteurs complexes
sont d'autant plus inextricables que des fois le tiqueur tente de masquer ses
mouvements en complétant de façon volontaire leur impulsion
motrice afin de lui donner un contenu volitionnel apparent. Par exemple : le
tic de lever les deux bras sera complété par le geste de se
passer les mains dans les cheveux. Ainsi, les mouvements observés
peuvent être fort complexes et il est parfois difficile de faire la part
entre le tic proprement dit d'une part et de l'autre le mouvement volontaire
additionnel ou le comportement compulsif .
D. 1. 1. 3. - Les tics sonores :
[15, 36, 11]
Ils vont des vocalisations consistant en des sons
inarticulés jusqu'aux verbalisations qui sont des tics à contenu
plus élaboré à type par exemple de coprolalie. (Plus
évocatrice de la maladie des tics).
a. - Vocalisations
:
Elles inaugurent la maladie dans une faible proportion des cas
. La majorité d'entre elles consistent en des sons inarticulés,
bruits de gorge variés : reniflements, toux, hoquets, bruits explosifs,
raclage de gorges; par l'imitation des sons animaux : aboiement , jappements,
glissements, grognements divers.
b. - Verbalisations
:
Elles sont les manifestations les plus évocatrices de
la maladie; elles sont inconstantes, leur fréquence comme celle des tics
en général varie au cours de l'évolution .
b. 1. - Coprolalie : [11,
27, 36]
Elle est constituée des mots brefs consistant en des
obscénités à thème sexuel ou scatologique, souvent
répétés et / ou associés entre eux au cours d'une
séquence brève. La prosodie et l'intonation utilisées
durant ces productions verbales sont nettement différentes de celles du
discours habituel. Cette coprolalie n'a aucune valeur sémantique, aucune
fonction modalisatrice par rapport au contenu du discours du patient ( comme
peuvent l'avoir certains jurons) . Elle apparaît comme strictement hors
contexte et involontaire .
Une étude neurolinguistique du discours spontané
coprolalique a montré que ces éléments déviants
surviennent préférentiellement entre les phrases et au niveau des
points du discours. Cette anomalie systématisée sur le plan
syntaxique ainsi que les troubles de la parole associés sont des
arguments en faveur d'un déterminisme non - psychogène de la
coprolalie; une hypothèse physiopathologique a été
formulée concernant un dysfonctionnement des noyaux gris centraux dans
le comportement . Comme les tics moteurs, la coprolalie fait l'objet de
tentatives de dissimulation, le mot grossier est déformé par un
néologisme accolé ou étouffé par un bruit de
gorge.
La fréquence de la coprolalie est diversement
appréciée , de 23 à 58 % [12], elle fait partie des
manifestations les plus évocatrices de la maladie.
b. 2. - Echolalie
: [12]
Elle consiste en la répétition des mots ou
syntagmes entendus par le malade. Certains malades sont capables d'excellentes
imitations apparemment involontaires de la voix de célèbres
individus ou d'accents étrangers, L'écholalie se rencontre dans
13 à 40 % des cas
b. 3. - Pallilalie
:
C'est la répétition de mots ou de
phonèmes émis immédiatement auparavant et volontairement
par le malade lui-même. Elle se rencontre dans 20% des cas. Ces cas sont
en général des formes grâves où coexistent
coprolalie et écholalie.
D 1 . 2. - Les comportements compulsifs :
[12, 27, 15]
La compulsion se définit comme étant un
ensemble d'impulsions et d'actes répétitifs que le patient
reconnaît comme pathologiques et vis à vis desquels il
éprouve une forte résistance intérieure. La compulsion
est souvent en rapport avec une obsession c'est à dire un trouble
caractérisé par l'omniprésence d'idées et de
fantasmes chez le malade . Dans la maladie de Gilles de la Tourette, le malade
est porté irrésistiblement à toucher à des objets
à connotations scatologiques réalisant la copropraxie ou à
toucher à des objets dangereux comme cigarettes allumées,
couteaux pointus à l'origine des auto-mutilations:
a. - Copropraxie
:
C'est l'exécution irrésistible de mouvements
à signification obscène ou scatologique par le malade. Des fois ,
le malade est porté à des attouchements sur les personnes de
l'entourage immédiat, suivant une thématique sexuelle : cheveux,
poitrine, fesses et zones génitales. Elle est présente dans 10
à 20 % des cas et va de paire avec une coprolalie.
b. - Echopraxie
:
Rencontrée dans 20 % des cas [27]; elle se traduit par
une imitation involontaire des gestes d'autrui : on l'appelle aussi <<
obéissance automatique >>.
c. - Auto - mutilations
:
Souvent les malades sont portés compulsivement à
aller toucher des objets spécialement dangereux; cigarettes
allunées, flammes, couteaux pointus etc. Ou à mordre les
lèvres, la langue, les extremités; des fois on assiste à
une plaie cornéenne consécutive à un tic oculo-digital ou
à une plaie des genoux consécutives à des heurts
répétés.
D 1. 3. - Autres signes :
[36, 27, 15 ]
D 1. 3. 1. - Psychiatriques :
a. - Troubles émotionnels et
anxieté :
Bien que fréquents chez les enfants malades et leurs
familles, aucun type de profil psychologique n'a pu être
détecté. Cependant ces troubles peuvent être des
conséquences tout comme ils peuvent être des causes de
l'affection.
b. - Comportements agressifs et
antisociaux :
Plus fréquents, il s'agit essentiellement de conflits
interpersonnels fréquents et vifs, difficultés
consécutives au non respect de la loi, des conduites dangereuses pour
soi et pour autrui.
c. - Troubles du comportement
sexuel :
Plus fréquent (32 % ) , à type de conduites
exhibitionnistes chez l'homme, et attitudes nymphomaniaques chez la femme.
d. - Manifestations
phobiques :
A type de refus de travailler, ou refus scolaire chez les
sujets traités par de faibles doses d'halopéridol; certains
auteurs émettent l'hypothèse d'une réaction
dépressive légère.
e. - Trouble déficitaire de
l'attention avec hyperactivité;
Souvent associé à la maladie des tics
D 1. 3. 2. - Neurologiques : [
27, 15 ]
a. - Signes de
localisation :
Retrouvés dans moins de 5 % des cas, l'interrogatoire
retrouve une notion de souffrance périnatale mais sans séquelles
évidentes
b. - " Soft signs "
:
Diadococinésie défectueuse sur un hemicorps,
imperfections des mouvements fins distaux, dystonie d'attitude axiale, dystonie
focale, torticolis spasmodiques, voire mouvements choréiques peuvent
être mis en évidence chez 10 à 30 % des patients selon les
auteurs.
E . - EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
[15, 27, 36, 12]