SECTION 2 : CARACTERISTIQUES DES PREVISIONS
SOCIALES
Le domaine social, plus que toute autre au
monde, est en perpétuelle évolution et que l'avenir très
lointain est entaché de trop d'incertitude surtout pour les variables
économiques telle que prix, salaires,emploi,....etc.
Il faut pour cela, procéder à des
prévisions de court, moyen et long terme.
En règle générale, les prévisions
où la démographie occupe une place prépondérante
seront bien adaptées à long terme. Par contre, les
prévisions où le rôle de l'économie est important
devraient plutôt se limiter au court et moyen terme.
De ce fait, les prévisions de l'assurance vieillesse
pourront être réalisées à long terme et à un
degré moins les allocations familiales et le capital
décès.
Quant aux prévisions concernant l'assurance maladie,
elles ne seront efficaces qu'à court terme.
SECTION 4 : RISQUES ETUDIES
Généralement, la
sécurité sociale dans le monde entier s'intéresse aux
régimes suivants :
a- vieillesse, invalidité et décès ;
b- prestations familiales ;
c- assurance maladie ;
d- assurance chômage (ce régime n'existe que dans
les pays développés).
Dans l'analyse de l'évolution des recettes et des
dépenses pour chaque régime, il y a en fait deux types de
projection : projection démographique et projection
financière.
Notons au passage que les dépenses sont la
résultante d'un facteur volume (nombre de bénéficiaires)
et d'un facteur prix (prestation moyenne).
SECTION 5 : VAIABLES PRISES EN CONSIDERATION
a- Recettes :
Pour tous les régimes, il y a trois variables
essentielles qui sont prises e compte à savoir :
- le salaire ou le gain qui est la base des cotisations et qui
constitue un facteur économique important ;
- le nombre d'actifs cotisants qui constitue un facteur
démographique dont l'évolution dépend de la politique
économique ;
- le facteur législatif qui fixe le taux de
cotisations.
c- Dépenses :
1- vieillesse
La pension de retraite dépend pour un individu de sa
rémunération à l'âge de mise à la retraite
(ou éventuellement une rémunération moyenne de quelques
années), de la population des bénéficiaires et du
rendement des années de service qui est une fonction du taux de
l'annuité (fixé par le législateur) et de la durée
d'activité.
2- décès
Ce régime qui concerne les actifs et les
retraités dépend de la rémunération de l'agent, de
la durée d'activité, de la nature du décès (en
activité ou en retraite), du nombre d'enfants à charge et de
l'âge de l'intéressé au moment du décès.
3- prestations familiales
Les prestations familiales dépendent du nombre de
naissances ou du taux de fécondité, de l'effectif des actifs et
du niveau des prestations fournies.
En Tunisie, la grande partie des prestations familiales est
constituée par les allocations familiales qui sont fixées par la
législation en fonction du nombre d'enfants à charge.
4- assurance maladie
L'assurance maladie dépend de deux
phénomènes à savoir (Michel C., 1969):
- la démographie :
a- population assurée : la
population assurée constitue un facteur important
de l'augmentation des dépenses médicales. Ce
facteur se manifeste avec plus d'intensité si le système de
protection sociale s'étend à des couches de plus en plus larges
de la population.
b- structure de la population
assurée : les variations de l'effectif des assurés
selon l'âge et le sexe influencent beaucoup la consommation
médicale du fait que ces paramètres jouent sur les variations de
la morbidité.
En effet, tout vieillissement de la population par exemple
accélère mécaniquement les charges sanitaires.
Des études ont montré qu'un homme
âgé de plus de 65 ans dépense en moyenne presque trois fois
plus qu'un homme dont l'age varie entre 16 et 39 ans.
De même, l'enfant de moins d'un an est un grand
consommateur de soins au même titre que la femme en période de
fécondité.
- la consommation médicale :
La consommation médicale dépend d'un grand
nombre de facteurs interdépendants dont certains se prêtent
difficilement à une appréciation numérique.
Une récapitulation des facteurs qui semblent peser le
plus lourdement sur les dépenses de soins médicaux est
proposée ci-après :
a- catégorie
socio-professionnelle : les dépenses de santé
varient considérablement suivant la catégorie
socio-professionnelle du chef de famille.
Les études dans ce domaine ont montré que la
population agricole, par exemple, présente la consommation la plus
faible, alors que les cadres supérieurs et les membres des professions
libérales consomment le plus.
b- revenus : les différentes
recherches effectuées en France montrent que la consommation
médicale est indépendante du niveau des revenus à
l'exception de la partie de la population la plus pauvre.
Mais en Tunisie, où le revenu d'une grande partie de
la population est faible, laisse croire que ce facteur a une influence
certaine.
c- niveau d'instruction du chef de
famille : le niveau d'instruction du chef de la famille induit un
certain comportement spécifique de consommation sanitaire.
d- progrès de la
médecine : l'une des causes principales de l'accroissement
des dépenses de santé réside dans l'essor scientifique et
technologique de la médecine qui a pour conséquence une
augmentation des prix de revient.
e- offre de soins : la consommation
médicale est largement influencée par l'offre des services
médicaux : le personnel médical et paramédical, les
établissements hospitaliers, le nombre de médecins par habitant,
la médecine préventive,....etc.
5- assurance chômage
Plusieurs facteurs interviennent dans ce cas à
savoir :
- la population active ;
- le taux de chômage ;
- le taux d'activité ;
- la durée des services des prestations ;
- le coût des prestations.
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