QUATRIEME PARTIE :
ESSAI DE CONSTRUCTION D'UN MODELE MACROECONOMERIQUE
CHAPITRE
I :
CADRE THEORIQUE DU MODELE
INTRODUCTION
Dans ce cadre théorique nous
examinons de près les différentes variables économique,
démographique et institutionnelles qui déterminent les recettes
et les dépenses de la sécurité sociale.
C'est à partir d'une revue de littérature que
nous avons pu énumérer ces variables pour chaque risque
étudié et d'en spécifier le contenu et la
signification.
Cette démarche facilite par la suite une construction
du modèle explicatif de type économétrique ou du
modèle prévisionnel.
La dépense pour chaque prestation tient compte des
caractéristiques du bénéficiaires (revenu, âge,
situation familiale, durée de service, morbidité,
comportement,...,etc), du niveau des prestations et des modalités
d'octroi (la législation) et du niveau de l'activité
économique (coût, progrès technique, croissance,....,etc)
et de la démographie (natalité, mortalité,
espérance de vie,....,etc).
La recette est basée sur le gain ce qui implique une
grande importance au nombre des actifs cotisants, le niveau des salaires, la
durée de la vie active,....,etc.
SECTION 1 : PROBLEMES FINANCIERS DES REGIMES DE LA
SECURITE SOCIALE
Les problèmes financiers des régimes de la
sécurité sociale préoccupent actuellement beaucoup de pays
dont la Tunisie.
En effet, l'ensemble des régimes de la
sécurité sociale connaît depuis plusieurs années,
une croissance plus accentuée des dépenses supérieure
à celle des recettes, ce qui entraînerait, à court et
à moyen terme à un déficit.
Le vieillissement de la population active, l'augmentation du
taux de chômage, le ralentissement de l'activité économique
et l'élévation du coût de soins de santé, sont des
facteurs parmi d'autres qui influencent négativement sur
l'équilibre financier de la sécurité sociale.
Tout déficit nécessite des mesures
appropriées qui modifient le niveau des recettes et des dépenses,
en vue de redresser la situation défavorable.
Pour combler le déficit, certains pays font recours
aux subventions de l'Etat. Mais pour les pays en voie de développement,
cette solution risque d'augmenter le déficit budgétaire, elle est
donc non souhaitable.
SECTION 2 : EQUILIBRE DYNAMIQUE DE LA SECURITE
SOCIALE
L'équilibre des régimes de la
sécurité sociale est conditionné par l'évolution
comparée des recettes et des dépenses.
Ces deux importantes variables sont guidées
essentiellement par des facteurs économiques, démographiques et
législatifs.
D'une manière générale, les recettes
sont le produit d'une cotisation moyenne multipliée par le nombre des
cotisants.
Les dépenses sont le produit d'une prestation moyenne
multipliée par le nombre de bénéficiaires.
On peut donc écrire :
Rt = T. St . At (1)
Dt = Pt . Bt (2)
Avec Rt: recettes de l'année t
Dt : dépenses de l'année t
T : taux de cotisations
St : salaire moyen de l'année t soumis
à cotisations
Pt : prestation moyenne de l'année t
At : nombre des actifs cotisants de l'année
t
Bt : nombre des bénéficiaires de
l'année t
A l'équilibre, on a Rt = Dt, ce qui implique T . St .
At = Pt . Bt, d'où le taux de prélèvement
d'équilibre est donné par la relation:
T = Pt . Bt / St . At = Pt /St . Bt
/At (3)
Le rapport Pt / St constitue la partie économique de
l'équation (3) qui a une évolution difficile à
prévoir surtout à long terme.
Il se dégrade par la montée des charges des
pensionnées et par la croissance de la consommation médicale
à titre d'exemple.
Le rapport Bt / At constitue la partie démographique
de l'équation (3), qui connaît une tendance naturelle à la
dégradation car ce ratio est favorable dans les pays à
sécurité sociale jeune alors qu'il est fortement
détérioré dans les pays à sécurité
sociale plus ancienne.
Le paramètre T constitue le facteur législatif.
Ce facteur est imprévisible dans le futur et c'est pourquoi il est
généralement admis de travailler en cas de prévisions avec
l'hypothèse de législation constante.
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