CHAPITRE
IV :
ESSAI DE MODELISATION
DE LA SECURITE SOCIALE
INTRODUCTION
La sécurité sociale est en corrélation
avec plusieurs secteurs vitaux d'un pays. Elle se trouve au carrefour des
problèmes sociaux, juridiques, démographiques et
économiques.
La modélisation en ce domaine nécessite donc la
connaissance de plusieurs disciplines à la fois et c'est pour cela
qu'elle constitue un obstacle épineux devant les chercheurs.
Il y a tout de même des moyens de simplifier la tache
ardue et d'essayer de modéliser ce phénomène en donnant
une ébauche à la fin de ce modeste travail pour les chercheurs
passionnés de la complexité.
Le modèle que je propose reste un simple essai de
modélisation à compléter et éventuellement
à le tester après une opération de spécification
adéquate.
J'ai avancé la quasi-totalité des variables
explicatifs compte tenu de la littérature en la matière en
intégrant particulièrement celles de la démographie et de
l'économie en général.
Il reste par faute du temps, de spécifier davantage
les relations entre les variables, d'estimer les paramètres et
d'interpréter les résultats obtenus.
SECTION 1 : LE FACTEUR LEGISLATIF
Ce facteur constitue ce qu'on appelle
l'instrument de politique économique puisqu'il est maîtrisé
par les pouvoirs publics. Il est exogène, connu à priori,
intervient pour remédier è un éventuel
déséquilibre financier par le biais d'une augmentation des
cotisations ou d'une diminution du niveau des prestations.
Dans certains cas, les deux grandeurs (recette et
dépense) connaissent les mêmes modifications mais dans des
proportions différentes.
Les paramètres qui peuvent influer sur les recettes
sont : les taux de cotisation, les éléments de
rémunérations pris en compte comme base de cotisations,
l'âge de mise à la retraite et la durée minimale de
cotisations qui donne droit aux prestations.
Donc, pour augmenter les recettes, il est recommandé
d'agir sur ses paramètres. Mais pour faire cela, il faut tenir compte
des incidences sur l'ensemble de l'économie nationale.
En effet, d'après ce qui a été dit
auparavant, la sécurité sociale n'est pas neutre. Mais en fait,
tout réajustement de l'équilibre financier peut avoir des effets
sur le reste de l'économie.
L'élévation des taux de cotisations à un
niveau excessif peut nuire à l'épargne des ménages, ce qui
réduit les investissements, et par conséquent, l'emploi et la
croissance économique d'une façon générale.
L'augmentation de l'âge normal de la retraite
quoiqu'elle entre dans la logique de l'amélioration notable de
l'espérance de vie, elle ne peut qu'aggraver le chômage dans un
pays comme la Tunisie.
De même, pour certains secteurs d'activité comme
l'industrie, les mines,..., la productivité diminue sensiblement avec
l'âge à partir de 55 ans.
Les paramètres qui influent sur les prestations
sont : le taux de rendement des annuités liquidables, le taux et
les tarifs de remboursements des frais de soins médicaux, l'âge
normal de la retraite et le niveau de la pension minimale.
L'augmentation de l'âge de mise à la retraite
est bénéfique pour l'équilibre des caisses de
sécurité sociale dans la mesure où le nombre
d'années de jouissance de la pension diminue très sensiblement
avec l'âge après 60 ans compte tenu d'un taux de mortalité
élevé.
Cette action est contradictoire avec une politique
basée sur la lutte contre le chômage mais elle est en harmonie
avec l'amélioration de l'espérance de vie et l'accumulation des
connaissances et des expériences qui sont nécessaires au
développement.
Les autres paramètres sont considérés comme
des droits acquis et leur révision à la baisse parait
inopportune.
La pension minimale constitue un revenu de subsistance pour
les retraités qui ont exercé une période courte
d'activité.
Ce revenu minimum tient comte du niveau de vie le plus
faible. En effet, il est égal au 2/3 du salaire minimum
interprofessionnel garanti (SMIG).
Les tarifs de remboursements sont en fonction des tarifs
réels qui évoluent rapidement comte tenu du progrès
technique de la médecine et de l'augmentation sans
précédent du coût des actes médicaux et des produits
pharmaceutiques.
Donc, toute baisse des tarifs n'a pas de sens dans la mesure
où elle contribue à la détérioration du bien
être social, ce qui peut nuire à l'état de santé des
actifs et par voie de conséquence, la productivité sera
affectée négativement.
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