2-2-1 Taxonomie et
distribution
Les Bruchidae constituent un groupe homogène d'insectes
cléthrophages dont le développement se déroule en
général à l'intérieur d'une seule et même
graine (Delobel et Tran, 1993). La classification adoptée par Beaumont
et Cassier (1973) est la suivante :
- Règne : Animal
- Embranchement : Athropode
- Sous-Embranchement : Mandibulate ou Antennate
- Classe : Insecte
- Super-ordre :
Coléoptéroïde
- Ordre : Coleoptera
- Famille : Bruchidae
De par leur distribution, les Bruchidae constituent l'un des
groupes de ravageurs inféodés aux légumineuses à
graine les mieux connus. Elles existent sur tous les continents,
excepté l'Antarctique. Selon Credland (1990), 20 espèces se
développent aux dépens des plantes cultivées et sont
devenues des ravageurs d'importance économique. En Afrique tropicale, 16
espèces de bruches sont rencontrées sur les graines de
légumineuses alimentaires cultivées (Decelle, 1987). Ces
espèces sont représentées par au moins sept genres
(Callosobruchus, Bruchidius, Acanthoscelides,
Caryedon, Pachymerus, Zabrotes,
Spermophagus) repartis dans trois sous-familles (Decelle, 1981 ;
Taylor, 1981). Seules ces sous-familles (Bruchinae,
Amblycerinae, Pachymerinae) comprennent les espèces
nuisibles aux plantes cultivées, notamment les légumineuses
(Hoffman et al., 1962).
La grande majorité des Bruchidae nuisibles aux
légumineuses cultivées se retrouvent dans la sous-famille des
Bruchinae. Ces Bruchinae se caractérisent par un pigydium non
entièrement recouvert par les élytres, un écusson dont la
longueur ne dépasse pas la largeur ; des fémurs
postérieurs presque renflés, des yeux à échancrure
antérieure marquée (Hoffman et al., 1962). Les
espèces nuisibles de cette sous-famille appartiennent aux genres
Bruchus L., Bruchidius Schild., Acanthoscelides
Schild et Callosobruchus Pic.
Le genre Callosobruchus renferme un grand nombre
d'espèces ayant une distribution paléotropicale. Elles sont
toutes polyvoltines, et peuvent se reproduire sur les plantes, au champ et dans
les graines sèches des entrepôts. Plusieurs espèces sont
signalées sur les Fabaceae cultivées, principalement les
Phaseoleae.
2-2-2 Callosobruchus
maculatus F.
C . maculatus est une espèce très
cosmopolite qui passe pour la plus nuisible au stock du niébé
(Giga et Smith, 1983). A l'état adulte, cette bruche est
caractérisée par un dimorphisme ou des phases à
morphologie, physiologie et comportements différents. Selon ces
caractéristiques, cette espèce a été
désignée sous les noms de formes voilière ou active et de
forme normale ou non voilière (Caswell, 1961 ; Utida,
1981) :
- la forme non voilière ou normale est
caractérisée par un pigydium pigmenté chez la femelle et
peu tacheté chez le mâle. Les individus ayant cette forme ont un
muscle alaire atrophié et par conséquent, ils sont incapables de
voler (Ouédraogo, 1991). Selon les études, la
fécondité moyenne varie entre 100 oeufs par femelle (Glitho
et al., 1988) ; 60-90 oeufs (Delobel et Tran, 1993) et 91,2 oeufs par
femelle (Akpovi, 1993). Les individus sont inféodés au stock de
niébé et ont une longévité faible (6-8 jours
à 30°C) (Delobel et Tran, 1993). Les adultes de cette forme sont
toujours reproducteurs ;
- la forme voilière ou active a un pygidium clair chez
la femelle et les élytres sont tachetés chez le mâle. Les
individus de cette forme sont caractérisés par une faible
fécondité (deux oeufs en moyenne par femelle) ; leur
descendance est constituée des individus non voiliers (Glitho
et al., 1988). La longévité est d'environ un
mois à 30°C (Delobel et Tran, 1993). La teneur en eau des graines,
la température, l'humidité relative influencent l'apparition de
cette forme en élevage de masse. En effet, une forte proportion
d'adultes voiliers émergent des graines de niébé lorsque
la température est de 30,2°C, l'humidité relative 80#177;15%
et la teneur en eau 13-15% (Monge et Ouédraogo, 1990 ;
Ouédraogo et al., 1990). En outre, au cours de ses
travaux, Tchokossi (1995) a constaté que l'apparition des voiliers est
précédée par l'augmentation du nombre de larves par graine
dont l'activité entraîne l'élévation de la
température et de la teneur en eau des graines.
Figure 3: Femelle en activité de ponte
Figure 2: Femelle de bruche
(www.univ-tours.fr)
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