2-2-3 Développement
de Callosobruchus maculatus
i- OEuf
Après la copulation, C. maculatus
dépose ses oeufs sur les graines (Alzouma, 1981) ; les oeufs sont
de forme ovoïde et sont déposés sur le péricarpe
(Huignard et al., 1985 ; Delobel et Tran, 1993). Les oeufs sont
pondus et fixés par la femelle avec une substance gélatineuse
à la surface des graines et des gousses. La dimension des oeufs pondus
par C. maculatus varie selon le substrat et influence la survie de la
descendance. Ainsi, Fox (1994) estime que les descendants issus de gros oeufs
éclosent plus rapidement, ont un taux d'éclosion
élevé, un taux de survie larvaire élevé, se
développent plus rapidement en nymphes et produisent des adultes grands,
et plus tolérants à la pénurie alimentaire et à la
dessiccation. Kawechi (1995) affirme que les femelles de C. maculatus
peuvent anticiper la compétition larvaire future due aux conditions
de croissance en produisant de gros oeufs pour améliorer les chances de
survie de sa descendance (van Huis et de Rooy, 1998). Lors de la ponte, une
phéromone de marquage est déposée en même temps que
l'oeuf (Delobel et Tran, 1993) ; elle permet à la femelle
d'éviter les graines fortement infestées, et de réduire
ainsi la compétition inter-larvaire.
ii - Larve
L'éclosion des oeufs survient 5 à 7 jours
après la ponte dans les conditions les plus favorables. Après
éclosion, la larve qui n'a pas encore de pattes motrices, fore la paroi
externe de l'enveloppe de la gousse ou du tégument de la graine et
rentre à l'intérieur (Lenting, 2000). A la différence de
la graine où la larve peut accéder directement aux
réserves nutritives avec plus de chance de survie ; au niveau des
gousses, la jeune larve peut échouer dans le vide (espace inter-grain)
ou déboucher, au cours de son transit trophique, sur un petit grain
à faible réserve ne pouvant lui permettre d'atteindre le stade
final de développement. Dans les derniers cas, la mort de la larve est
inévitable. La larve néonée de type chrysomelien doit
creuser à travers la cloison de la gousse ou de la graine pour chercher
sa nourriture. Elle est pourvue, à cet effet, d'une plaque de chitine
sclérotinisée en forme de H. Beaucoup de larves néonates
creusent à travers l'enveloppe de la gousse et entrent dans la
première graine disponible.
Alzouma et al. (1996) affirment que des larves de
Bruchidae possèdent un équipement enzymatique leur permettant de
détruire les composés secondaires (inhibiteurs de
protéases, phytohémagglutines, acides aminés non
protéiques) présents dans les graines de leurs
légumineuses hôtes. Ces possibilités de détoxication
permettent aux larves de Bruchidae d'utiliser sans mortalité importante
et avec un très bon rendement énergétique les graines des
légumineuses riches en composés secondaires, toxiques
vis-à-vis des autres consommateurs potentiels. Néanmoins, le
tégument externe est la principale barrière qui contribue
significativement à la mortalité de la larve néonée
durant la phase de perforation (Desroche et al., 1995).
iii- La nymphe
C. maculatus se nymphose à l'intérieur
d'une seule graine après avoir construit une fenêtre au niveau du
tégument (Southgate, 1979). La durée de la nymphose varie entre 7
à 28 jours. La durée moyenne de développement est de 30
jours, mais elle varie dans des limites assez larges en fonction des
caractéristiques de la graine-hôte (Kossou et Aho, 1993).
iv- L'adulte
Au terme de la nymphose, l'adulte émerge de la graine
pour commencer un nouveau cycle après avoir traversé la
fenêtre de sortie préparée par la larve. Le pourcentage le
plus élevé d'adultes s'obtient à partir des oeufs pondus
sur les graines. Avec les pontes sur graines vertes ou mûres, la
mortalité élevée se produirait lors de la
pénétration dans la gousse (Messina, 1984). La durée de
développement oeuf-adulte est fonction des conditions
atmosphériques. Dans les conditions optimales (30-35°C ;
70-90% HR), le développement complet varie de 22 -25 jours (Rees,
1996).
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