Université de Strasbourg
Ecole de management Robert Schuman
Cycle 2009/2010

LES INTERMEDIAIRES DE l'IMMOBILIER FACE
AU BLANCHIMENT ET A LA FRAUDE FISCALE
Présenté par
M. Stéphane GROSS
Sous la direction de
Mme Chantal CUTAJAR
Mémoire pour l'obtention de la Licence Professionnelle
« INVESTIGATIONS JUDICIAIRES EN MATIERE DE DELINQUANCE ECONOMIQUE
ET FINANCIERE », Soutenu en juin 2010.

La loi est implacable.
Nul n'est censé l'ignorer, mais nul ne peut la
connaître1.
1 [Georges Perec] Extrait de W. ou le
souvenir d'enfance
Je tiens à remercier,
Mme Chantal CUTAJAR, ma directrice
de mémoire, pour son aide et sa disponibilité.
M. COTTET-MOINE Jean-Claude,
président de la SAS C.A.P.I. (Centre d'Affaires des
Professionnels de l'immobilier «
www.capifrance.fr
») et l'IQsIPblI des « capitiens » mais
également tous les agents et négociateurs en immobiier de
France et des DOM/TOM pour leur réelle collaboration dans le
cadre de cette étude ; qui ont bien voulu prendre un peu de leur temps
pour répondre au questionnaire qui leur a été
adressé.
Sommaire
INTRODUCTION 6
TITRE 1. PANORAMA ECONOMIQUE ET REGLEMENTAIRE
8
I. Etat des lieux et ampleur du phénomène
8
A. Quels enjeux ? 8
Vo RXrTXRi eHATRaXIHXrA XtieiAHTe'iP P REieiHr ? 10
C. La situation en France ? 12
II. Une préoccupation mondiale 12
A. Une prise de conscience transnationale récente 12
B. Le rôle des CRF 13
C. TRACFIN 14
III. Environnement légal et réglementaire
15
A. Définitions 15
B. Les principales obligations 16
C. Les assujettis 17
D. Les intermédiaires immobiliers 17
E. Responsabilité personnelle, professionnelle et
pénale 18
OBLIGATIONS RESULTANT DE LA LUTTE CONTRE LE
BLANCHIMENT DE CAPITAUX ET LA FRAUDE FISCALE 21
,.E4 X-1E111stAEaXjoXULIIKXi ? 22
A. Des professionnels encore trop peu concernés ou mal
informés ? 22
B. Un décalage entre les données TRACFIN et la
réalité des transactions 24
C. Une volonté de méconnaître ces
dispositions ? 27
D. Les régions les plus touchées 28
E. Pour quels types de biens ? 30
F. Quelle évolution ? 31
II. Identifier les typologies de fraude 31
A. Le client 32
B. Les opérations suspectes 32
C. Le financement 33
D. Quelques schémas de blanchiment 35
E. Des exemples dénoncés par les
intermédiaires de l'immobilier . 36
III. L'Obligation de vigilance . 37
A. Connaissance et suivi des clients 38
B. Quelle méthodologie pourrait être
appliquée par les intermédiaires de
l'immobilier ? 38
IV. La déclaration de soupçon
39
A. Modalités d'exécution . 39
B. Secret professionnel - Exonérations de
responsabilité 40
C. Finalisation des transactions 40
D. La protection du déclarant 41
CONCLUSION 42
BIBLIOGRAPHIE 43
WEBOGRAPHIE 46
LEXIQUE 47
ANNEXES 50
INTRODUCTION
Le terme de « blanchiment » tirerait son origine de
la chaîne de blanchisseries, les « Sanitary Cleaning Shops
», utilisées par Al Capone, chef de la mafia de Chicago, en
1928. Ces commerces lui permettaient ainsi, de donner une façade
légale aux fonds illégalement acquis au travers de ces
différentes activités criminelles. Ce dernier fut
arrêté et condamné, non pour les crimes qu'il avait commis
mais pour fraude fiscale.
Meyer Lansky, associé aux célèbres
mafiosos Lucky Luciano et Frank Costello, fut pendant de nombreuses
années, le trésorier de la mafia. Dès les années
trente, à la suite de la condamnation d'Al Capone et devant la
difficulté à blanchir des sommes importantes d'argent, sans
éveiller les soupçons, il posa les premiers principes du
blanchiment actuel. C'est ainsi qu'il eut l'idée de faire sortir
l'argent des Etats-Unis en recourant aux pays « off-shores » et aux
banques Suisses, en plaçant l'argent sur des comptes
numérotés. L'argent était ensuite
réintégré dans des affaires détenues par la mafia
par le biais de sociétés fictives ou grâce à des
prêts fictifs.
Très vite, les criminels ont utilisé des
techniques de blanchiment de plus en plus complexes et mieux adaptées
aux circonstances économiques et législatives actuelles.
Les organisations criminelles ont ainsi, appris à
utiliser pleinement les rouages de l'économie mondiale, à
laquelle ils participent pleinement, en infiltrant les bénéfices
résultant de leurs activités illégales, sans attirer
l'attention des autorités. Ces investissements permettent ainsi aux
groupes criminels de prospérer, diversifier leurs activités.
C'est dans cette mrme logique, que s'est inscrit le
financement du terrorisme. Toutefois, cette situation n'est pas sans risque
pour les économies nationales et sur l'économie mondiale.
Dans le même esprit, l'impact de la fraude fiscale dont
le but est de se soustraire au paiement de l'impôt par le recours
à des procédés illégaux, est colossal. Il se
traduit notamment au travers d'un manque à gagner très important
pour les finances publiques.
Cette situation est d'autant plus alarmante, à l'heure
où, les déficits budgétaires et les dettes publiques
explosent, alourdis par une crise économique mondiale.
C'est à partir de ces constats, que les Etats ont
décidé, de lutter contre le blanchiment de capitaux et la fraude
fiscale en adoptant une législation évolutive commune, facilitant
les échanges d'informations par le biais de cellules de renseignements
financiers.
Enfin, le secteur immobilier reste toujours un secteur
très prisé par les criminels pour transférer ou dissimuler
des revenus illicites.
Dans un premier temps, nous présenterons le panorama
économique et réglementaire dans lequel s'inscrivent les dangers
de la fraude fiscale et du blanchiment. Après avoir rappelé que
les fonds issus de la criminalité financière font aujourd'hui,
partie intégrante de l'économie légale mondiale, nous
montrerons que cette situation n'est pas sans incidences car elle peut avoir de
graves conséquences politiques, économiques et sociales.
Une prise de conscience mondiale récente a conduit les
Etats à une coopération transnationale et à la mise en
place de dispositions législatives communes, destinées à
lutter efficacement contre cette criminalité. En droit Français,
des obligations sont imposées à certains professionnels, sous
peine d'engager lourdement leur responsabilité pénale, civile,
professionnelle.
Dans un deuxième temps, nous nous attacherons, au
travers d'une étude menée en collaboration avec les
intermédiaires de l'immobilier, à dresser un état des
lieux de l'ampleur du phénomène en France.
Seront ensuite, définies, plus en détail, les
obligations de vigilance et de déclarations de soupçons, telles
qu'elles sont imposées par la Loi à ces professionnels.
Enfin, nous montrerons que ces derniers, contrairement aux
idées reçues et à la condition qu'une formation leur soit
assurée, sont prêts à participer pleinement à la
lutte contre la fraude fiscale et le blanchiment de capitaux.
TITRE 1. PANORAMA ECONOMIQUE ET REGLEMENTAIRE
Dans un premier temps, nous allons voir que l'ampleur de la
criminalité financière et la fraude fiscale ont des
conséquences importantes sur l'économie mondiale et peuvent avoir
de graves répercussions économiques, politiques et sociales dans
certains Etats.
De ce constat et devant l'ampleur du phénomène,
assez récemment, la communauté internationale a pris pleinement
conscience de l'urgence à mettre en place des initiatives communes afin
de lutter efficacement contre cette criminalité financière, par
le biais d'une coopération internationale.
Nous verrons également, que le secteur immobilier reste
un secteur très prisé par les criminels pour transférer ou
dissimuler des revenus illicites.
La loi impose ainsi à des professionnels ciblés,
dont les intermédiaires de l'immobilier, certaines obligations, sous
peine d'engager lourdement leurs responsabilités civile, professionnelle
et pénale.
I. Etat des lieux et ampleur du
phénomène
A. Quels enjeux ?
Les différentes activités criminelles telles que
le trafic de stupéfiants, la contrebande, la prostitution, la fraude,
génèrent d'énormes profits. Ces sommes « mal acquises
» doivent être légitimées par les délinquants,
grâce au blanchiment de capitaux.
L'individu ou le groupe impliqué doit trouver un moyen
de contrôler, de justifier ces fonds sans attirer l'attention sur son
activité criminelle ou sur les personnes impliquées. C'est
pourquoi, les criminels s'emploient, à masquer la provenance frauduleuse
de ces fonds, par le biais de différentes opérations nationales
ou internationales.
Aujourd'hui, les fonds d'origine criminelle
représentent donc, une part non négligeable de l'économie
mondiale. Le FMI (Fonds Monétaire International) estime ainsi en 1996,
l'argent du blanchiment entre 2 à 5 % de la production mondiale. De
même, selon
une estimation du GAFI (Groupe d'Action Financier),
l'activité du blanchiment pourrait représenter entre 590 à
1 500 milliards de dollars américains. 2
A titre d'exemple, le PIB de la France pour 2009, était
de 2 618 milliards de dollars américains.
En France, il est estimé que 120 milliards d'euros
seraient sous l'influence d'organisations criminelles. Egalement, chaque
année 6 milliards d'euros rentreraient dans l'Hexagone,
réinvestis dans l'économie et principalement, le BTP, les
marchés publics, les marchés de loisirs. 3
Aujourd'hui, ces chiffres traduisent un constat : le
blanchiment constitue désormais un secteur à part entière
de l'économie mondiale ; il est de plus en plus présent dans de
nombreux secteurs d'activité.
Si le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme
peuvent se produire dans n'importe quel pays, ils ont des conséquences
économiques et sociales particulièrement importantes pour les
pays en développement.
Un programme de lutte contre le blanchiment d'argent laxiste
ou corrompu ou l'absence d'un tel programme dans un pays donné, laisse
le champ libre aux criminels et à ceux qui financent le terrorisme, leur
permettant d'utiliser leurs gains financiers pour étendre leurs
activités criminelles.
C'est ainsi que des pays tels que le Mexique, la Lituanie, la
Thaïlande ont pu voir leur activité économique et politique
contrôlée en partie, par la criminalité organisée,
et ce, par le biais de la corruption des plus hauts représentants de
l'Etat4,5.
Rappelé par Aberto Perduca6, s'il n'est pas
maîtrisé efficacement, le blanchiment de capitaux permet la
poursuite d'activités criminelles très lucratives et peut avoir
de graves répercussions économiques, politiques et sociales.
2 Rapport du GAFI « Money Laundering
», en date du 26 avril 2006
3 Jean-Luc Hérail et Patrick
Ramael (« Blanchiment d'argent et crime organisé » - PUF -
1996, p. 107)
4 Les
Prospérités du crime : Trafic de stupéfiants, blanchiment
et crises financieres dans l'après-guerre froide, Editions de l'Aube,
1999, Guilhem FABRE, professeur à la faculté des affaires
internationales de l'université du Havre
5 Revue Regard sur
l'Est, Dossier #37 : "Sécurité dans la nouvelle Europe à
25", Publication `' Corruption et blanchiment dans les Etats baltes. Des
maladies curables ?`', Emmanuel MATHIAS, Docteur en économie
(Université de Paris I -- Panthéon Sorbonne)
6 Magistrat italien de l'unité de
coordination de la lutte anti-fraude de la commission européenne
Dans ce même contexte, la fraude fiscale a egalement des
consequences importantes sur l'économie d'un pays.
En effet, « à l'heure où les
déficits budgétaires et les dettes publiques explosent, alourdis
par la crise économique et les mesures des plans de relance, le manque
à gagner de cette fraude pour les finances publiques est colossal
».7
L'estimation fournie par le SNUI 8(Syndicat
national unifie des impôts), illustre bien cet etat de fait : le montant
de la fraude et de l'évasion fiscale, qui profite essentiellement aux
grandes entreprises et aux contribuables aises, serait compris pour la France,
entre 42 et 51 milliards d'euros.
A titre de comparaison, l'impôt sur le revenu et
l'impôt sur les societes ont seulement rapporte un peu plus de 100
milliards d'euros au budget de l'Etat en 2008. Il convient egalement de
rappeler que la dette publique de la France estimee par l'INSEE, fin 2009, est
de 1 457 milliards d'euros. Cette dette est remboursee par la totalite des
contribuables.
La Commission europeenne quant à elle, evalue la fraude
fiscale entre 2 et 2,5 % du PIB, soit comprise entre 50 milliards à
2.000 milliards d'euros en 2009.
Ce n'est que recemment que plusieurs pays ont pris conscience de
l'ampleur reelle de ces menaces et de l'urgence à réagir.
B. Pourquoi les fraudeurs utilisent l'immobilier ?
Depuis longtemps, l'immobilier, figure ainsi parmi les choix
privilegies des criminels pour transferer ou dissimuler des revenus illicites.
S'ajoutent souvent à ces pratiques, des systèmes de fraudes
fiscales.
Une enquête menee en 2006, auprès de 18 pays, par
l'OCDE a permis de quantifier l'ampleur de ces opérations et de ces
pratiques. 9
7 Les enjeux de la fraude fiscale et sociale,
Emilie LEVEQUE -- Journal « L'EXPANSION » du 05/05/2009
8
www.snui.fr
9 Rapport de l'OCDE, du 20 février
2009, sur les risques de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux dans le
secteur immobilier
Cette étude a ainsi permis de confirmer que la plupart
des pays sont concernés par ce phénomène : le secteur
immobilier sert de cadre à de nombreuses pratiques frauduleuses ou
opérations financières illicites. Il reste un des investissements
de choix des fraudeurs.
En effet, en fin de cycle, ces derniers privilégient
les placements dans des pays bénéficiant d'une stabilité
économique et politique mais également dans des valeurs
sûres, non ou peu soumises aux aléas des marchés.
De même, il ressort également que l'immobilier
permet de blanchir rapidement de grosses sommes d'argent, s'agissant
d'investissements de grande valeur et à forte rentabilité.
Toutefois, cette enquête n'a pas permis de quantifier
précisément l'ampleur réelle de ces pratiques, y compris
dans les pays ayant adopté une démarche systématique pour
identifier les activités de blanchiment de capitaux et de fraude
fiscale.
Malgré le fait que les informations relatives aux
transactions immobilières soient généralement plus
accessibles que pour d'autres secteurs, aucun des pays n'a pu fournir de
chiffres officiels sur ces pratiques. Seule, l'Autriche a proposé une
estimation du montant de la fraude subie au travers du secteur de l'immobilier,
environ 70 millions d'euros.
Cette étude a enfin permis d'identifier certaines
typologies de fraude, qui ne sont pas novatrices et a proposé certaines
pistes pour y remédier.
L'immobilier est donc un secteur sensible aux pratiques du
blanchiment de capitaux ou la fraude fiscale mais il est également un
secteur stratégique pour la plupart des économies.
Il reste à préciser que l'investissement
immobilier représente par exemple, 5% du PIB français et que la
part de capitaux immobiliers dans les portefeuilles des fonds de pension est
très importante.
Cette dualité n'est pas donc pas sans risque,
aujourd'hui.
C. La situation en France ?
A l'issue d'une enqu~te parlementaire conduite entre 1999 et
2002, les députés Vincent PEILLON et Arnaud MONTEBOURG,
dénoncent l'implantation de réseaux criminels dans le Sud de la
France10.
La spécialisation économique d'une région
comme la Provence-Alpes-Côte d'Azur dans le bâtiment et les
infrastructures liées au tourisme, en font une région très
prisée. Cette situation a entraîné une explosion du cot du
foncier et de l'immobilier, secteurs générateurs d'énormes
plus-values.
C'est ainsi que M. MURCIANO Jean-Pierre 11, Juge
d'instruction à Grasse ou Eric de MONTGOLFIER, procureur de la
République à Nice indiquent que la mafia s'est installée
et se développe dans le sud de la France sous la forme de réseaux
d'influence.
Au travers de nombreuses enquêtes, il a
été constaté que des liens étroits se sont ainsi
tissés entre des membres de réseaux criminels, des affairistes,
des fonctionnaires, des politiques, des hommes de Loi.
Et l'immobilier est le terrain de prédilection des
organisations criminelle, au travers la réalisation d'opérations
de promotion immobilière mais également au travers de
l'acquisition de biens immobiliers de prestige, par le biais d'importantes
opérations de blanchiment.
Si le sud de la France est toujours très prisé,
depuis quelques années, nous le verrons, ce type d'opérations
semble s'étendre aux autres régions.
II. Une préoccupation mondiale
A. Une prise de conscience transnationale récente
Ce n'est que très récemment, à partir des
années 1980, qu'une prise de conscience transnationale s'est
opérée face à la menace croissante du blanchiment dans
l'économie mondiale.
La réelle première initiative internationale
importante a été la Convention sur le trafic des
stupéfiants des Nations- Unies, qui s'est déroulée
à Vienne le 19 décembre 1988.
10 Rapport d'information n° 2311,
du 30 mars 2000, sur les obstacles au contrôle et à la
répression de la délinquance financière et du blanchiment
des capitaux en Europe, président M. Vincent PEILLON ,,
Rapporteur M. Arnaud MONTEBOURG
11 « Juge sur la côte d'Azur », Jean-Pierre
MURCIANO, Edition Michel Lafont
Pour la première fois, 106 Etats ont défini
juridiquement, l'infraction pénale de blanchiment.
Cette définition fut d'ailleurs reprise par la
Convention du Conseil de l'Europe à Strasbourg signée le 8
novembre 1990, relative au blanchiment, au dépistage, à la saisie
et à la confiscation des produits du crime mais également par la
directive de la Communauté Européenne du 10 juin 1991 sur la
prévention de l'utilisation des systèmes financiers aux fins de
blanchiment.
En même temps, le G7 créée en 1989, le
GAFI, (Groupe d'Action Financière), organisme chargé d'analyser
le phénomène de blanchiment et de formuler des évaluations
d'actions au niveau international et national. Cet organisme publie en 1990, un
premier rapport sous la forme de 40 recommandations servant toujours de
référence à l'heure actuelle dans la lutte contre le
blanchiment.
Le GAFI précise ainsi que les pays devraient incriminer
le blanchiment de capitaux sur la base de la Convention des Nations Unies
contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes,
1988 (Convention de Vienne) et de la Convention des Nations Unies contre la
criminalité transnationale organisée, 2000 (la Convention de
Palerme).
Toutefois, des réglementations continuent à
être mise en de façon graduelle mais inégale et
hésitante suivant les législations nationales.
Néanmoins, il ne fait aucun doute
aujourd'hui, que la communauté internationale a pris pleinement
conscience de l'urgence à mettre en place des initiatives communes afin
de lutter efficacement contre cette forme de « criminalité
financière ».
Il est né de ce constat que cette lutte ne peut
s'opérer que par une coopération internationale réelle et
effective entre les Etats, ayant conduit à la mise en place de cellules
de renseignements financiers (CRF).
B. Le role des CRF
Les CRF, ont été créées par les
Etats, suivant la recommandation n° 26 du GAFI. Elles sont destinataires
des déclarations d'opérations suspectes et de toutes les
informations concernant les actes susceptibles d'rtre constitutifs de
blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
Elles servent de centres nationaux de recueil,
d'échange et d'analyse des déclarations.
Le GAFI précise en outre que « la CRF devrait
avoir accès, directement ou indirectement et en temps voulu, aux
informations financières, administratives et en provenance des
autorités de poursuite pénale pour exercer correctement ses
fonctions et
notamment analyser les déclarations
d'opérations suspectes ».
C. TRACFIN
La France s'est dotée, depuis quelques années,
dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et de la fraude fiscale, de
structures opérationnelles chargées de combattre le recyclage de
l'argent sale.
C'est dans ce contexte, que la cellule TRACFIN
12(Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits
Financiers clandestins) a été créée en 1990. Ce
service administratif, relève du ministère des finances. Il
constitue à la fois une centrale de renseignements financiers et une
unité spécialisée de lutte contre le blanchiment.
TRACFIN recueille les déclarations qui lui sont
transmises par les établissements financiers, les professionnels du
chiffre, les intermédiaires immobiliers, . Cette CRF procède
à l'analyse des informations transmises. Dès qu'elle met en
évidence des faits susceptibles de relever d'un trafic de
stupéfiants ou de l'activité d'organisations criminelles, elle en
réfère au procureur de la République territorialement
compétent, qui décide des suites à donner.
Depuis le 1er février 200913, son rôle
s'est élargi à la fraude fiscale puisque les personnes
concernées devront également obligatoirement déclarer
à ce service, toute suspicion de fraude fiscale, suivant que
l'opération corresponde à l'un des critères définis
par Décret14[Annexe1].
L'administration fiscale pourra utiliser les informations
reçues ayant des incidences fiscales.
12 Article L561-23 CMF
13 Ordonnance n°2009-104
du 30 janvier 2009 -- art. 2
14 Décret no 2009-874 du 16
juillet 2009
III. Environnement légal et
réglementaire
A. Définitions
1. Le blanchiment :
La définition la plus simple à retenir du
blanchiment et qu'il consiste à donner à des capitaux, un aspect
légal pour masquer leur origine délictueuse.
Les théoriciens différencient habituellement trois
phases successives dans le blanchiment d'argent :

Nous le verrons, le plus souvent, l'acquisition de biens
immobiliers intervient dans le cadre de la phase d'intégration.
Toutefois, l'acquisition de certains biens, notamment les commerces, peut
être double pour les `'fraudeurs'', intervenant dans les deux
dernières phases, l'empilement et l'intégration.
Le Code pénal définit légalement les
différentes incriminations de blanchiment. L'infraction de
blanchiment simple, se caractérise comme « le
fait de faciliter, par tout moyen, la justification mensongère de
l'origine des biens ou des revenus de l'auteur d'un crime ou d'un délit
ayant procuré à celui-ci un profit direct ou indirect ou le fait
d'apporter un concours à une opération de placement, de
dissimulation ou de conversion du produit direct ou indirect d'un crime ou d'un
délit » est inscrite dans l'article 324-1 du Code
Pénal. Elle est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 375000 euros
d'amende.
L'article 324-2 du code pénal, quant à lui,
définit le blanchiment aggravé, puni de dix ans
d'emprisonnement et de 750000 euros d'amende : à savoir lorsqu'il est
commis de façon habituelle ou en utilisant les
facilités que procure l'exercice d'une activité
professionnelle ou alors lorsqu'il est commis en bande
organisée.
Sont également insérées dans ce code,
deux infractions spécifiques du blanchiment : le blanchiment de
trafic de stupéfiants (Art. 222-38 CP) et le
financement du terrorisme (Art. 421-1 CP).
Quant à l'article 415 du Code des Douanes, il
définit le blanchiment douanier.
Le blanchiment est toujours jà l'heure actuelle, une
infraction de conséquence. A ce titre, la mise en oeuvre de la
responsabilité pénale de son auteur, nécessite,
l'existence et la connaissance de l'infraction principale à l'origine
des biens sur lesquels porte l'opération de blanchiment.
2. La fraude fiscale :
De manière simple, la fraude fiscale est le
détournement illégal d'un système fiscal afin de ne pas
contribuer aux charges publiques.
Une définition plus complète de l'incrimination
légale est fournie par l'article 1741 du Code Général des
Impôts : « ( ...) quiconque s'est frauduleusement soustrait ou a
tenté de se soustraire frauduleusement à l'établissement
ou au paiement total ou partiel des impôts (...), soit qu'il ait
volontairement omis de faire sa déclaration dans les délais
prescrits, soit qu'il ait volontairement dissimulé une part des sommes
sujettes à l'impôt, soit qu'il ait organisé son
insolvabilité ou mis obstacle par d'autres manoeuvres au recouvrement de
l'impôt, soit en agissant de toute autre manière frauduleuse, est
passible, indépendamment des sanctions fiscales applicables, d'une
amende de 37 500 euros et d'un emprisonnement de cinq ans. Lorsque les faits
ont été réalisés ou facilités au moyen soit
d'achats ou de ventes sans facture, soit de factures ne se rapportant pas
à des opérations réelles, ou qu'ils ont eu pour objet
d'obtenir de l'Etat des remboursements injustifiés, leur auteur est
passible d'une amende de 75 000 euros et d'un emprisonnement de cinq ans (...)
».
B. Les principales obligations
Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux,
le financement du terrorisme et de la fraude fiscale, les assujettis sont
astreints à certaines obligations énumérées par la
Loi.
La déclaration de soupçons
définie à l'article L.561-15 Code Monétaire et
Financier, oblige les professionnels assujettis à déclarer
à TRACFIN les sommes ou opérations dont ils savent,
soupçonnent ou ont de bonne raison de soupçonner qu'elles
proviennent de toute infraction réprimée par une peine
d'emprisonnement supérieure à un an, au financement du terrorisme
mais également du délit de fraude fiscale, prévu
à l'article 1741 CGI, dans le cas de l'existence de l'un au moins des 16
critères définis par Décret15.
De même, l'article L.561-5 du Code Monétaire et
Financier astreint les professionnels à exercer leur obligation
de vigilance envers leurs clients mais aussi sur le ou les
bénéficiaires effectifs des opérations,
dès l'entrée en relations d'affaires, avant même la
relation contractuelle.
Les modalités d'exécution de ces obligations et les
différentes typologies de fraude devant donner lieu à une
déclaration de soupçons seront développées en
deuxième partie.
C. Les assujettis
Figurent parmi la liste des personnes assujetties aux
obligations de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du
terrorisme et de la fraude fiscale, les organismes financiers, les
professions non financières ainsi que les professionnels du chiffre et
du droit16.
D. Les intermédiaires immobiliers
Figurent parmi les professions non financières soumises
aux obligations découlant de la lutte contre le blanchiment/la fraude
fiscale, les intermédiaires immobiliers17.
Au terme de l'article 1er, paragraphes 1°,
2°, 4°, 5° et 8° de la Loi n°70-9 du 02 janvier 1970,
dite « loi Hoguet » [Annexe2], il s'agit des personnes
physiques ou morales, exerçant de façon habituelle ou
prêtant leur concours dans des opérations d'achat, de vente
d'immeubles ou de fonds de commerce et couverts par une garantie.
15 L.561-15-II CMF, décret
2009-874 du 16 juillet 2009
16 L.561-2 CMF
17 L.561-2, 8° CMF
Aux yeux de la Loi, il s'agit uniquement des agents
immobiliers, professionnels représentant le
propriétaire, l'acheteur ou le locataire, lors des différents
actes de négociation d'un bien immobilier.
Toutefois, ces derniers peuvent déléguer
tout ou partie de leur mandat, à des négociateurs en immobilier
salariés ou alors juridiquement indépendants.
E. Responsabilité personnelle, professionnelle et
pénale
Si le délit de blanchiment ou de fraude fiscale
est avéré et si de surcroît, le professionnel de
l'immobilier n'a pas respecté les obligations auxquelles il est astreint
par la Loi, il pourra voir sa responsabilité pénale, civile et
professionnelle engagée.
En effet, il pourra faire l'objet d'une mesure de garde
à vue, ~tre mis en examen, placé en détention provisoire
mais également être renvoyé devant une juridiction de
jugement. Outre les peines d'emprisonnement et d'amende sévères,
des peines de confiscation complémentaires sont susceptibles d'tre
prononcées. De même, il pourra se voir interdit
définitivement d'exercer sa profession18.
Le délit de blanchiment suppose que l'auteur a agit de
façon intentionnelle. S'agissant de l'infraction générale
de blanchiment, il faudra démontrer que le prévenu savait que les
biens provenaient blanchis étaient issus d'une infraction, sans
expressément, prouver le crime ou le délit à l'origine de
ces biens19
.
Toutefois, comme cela a déjà été
souligné par Mme CUTAJAR20, la présomption de
culpabilité des intermédiaires de l'immobilier pourrait toutefois
être simplement déduite par les juges, de leur qualité
« de professionnels ». La chambre criminelle a recours
à souvent recours à une formule type « le prévenu ne
pouvait ignorer l'origine délictueuse ou criminelle de la chose, en
raison de certains faits ~ »
Cette présomption sera renforcée, en cas
de manquements manifestes aux devoirs et obligations de leur profession, au
travers du dispositif de lutte contre le blanchiment et la fraude fiscale
mais également, dès lors que les assujettis se
seront abstenus d'agir alors qu'ils ont suivi des formations destinées
à reconnaître les
18 Art 9, Loi n°2006-437 du 14 avril
2006 - art. 7 (V).
19 Circulaire de la direction des
affaires criminelles et des grâces n° 96-11G du 10 juin
1996
20 Blanchiment d'argent et financement du
terrorisme (Prévention et répression) -- Chantal
CUTAJAR
opérations frauduleuses de blanchiment de
capitaux, de fraude fiscale et qu'ils auront reçu les instructions sur
la manière de procéder.
La sanction d'omission de procéder à une
déclaration demeure, en principe, en dehors du champ pénal et se
limite à des sanctions disciplinaires21. Pour
autant, l'auteur de cette omission n'échappe pas à tout
risque de sanctions pénales, comme nous l'avons
déjà évoqué, puisque les juges outre le fait qu'ils
pourront dégager de cet état une présomption de
culpabilité, des poursuites pourraient être
engagées, sur le fondement de l'article 434-1 du code pénal,
incriminant le fait de ne pas avoir informé les autorités
judiciaires d'un crime dont il était possible de le prévenir ou
de le limiter les effets ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de
nouveaux crimes.
Nous l'avons vu, seul, l'agent immobilier est astreint
à une obligation de déclaration de soupçon et de
vigilance, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et la fraude
fiscale. Toutefois, pour mener à bien sa mission, il peut
lui-même la déléguer en tout ou partie, soit
à des salariés, statut de moins en moins
présent, soit à des personnes juridiquement
indépendantes. Dans les deux cas, la fonction sera
celle de "négociateur", terme utilisé par les textes.
Ces personnes, commerciaux ou mandataires immobiliers (terme de plus en plus
employé) doivent obtenir auprès de la Préfecture une carte
professionnelle de "négociateur ou agent commercial
spécialisé en immobilier".22
Cette situation n'est pas sans risque pour les agents
immobiliers, qui nous le verrons un peu plus tard, sont déjà
insuffisamment formés, puisqu'ils devront s'assurer de la
remontée des informations portées à la connaissance des
négociateurs juridiquement indépendants, par les clients.
Même si les négociateurs immobiliers ne
sont pas légalement astreints aux mesures déclaratives et
à une obligation de vigilance, il n'emprche que des poursuites
pourraient être engagées à leur encontre. Il est
donc largement souhaitable qu'eux aussi soient formés à la lutte
contre le blanchiment de capitaux/la fraude fiscale. Afin de limiter leurs
responsabilités, ces derniers doivent systématiquement faire
remonter à l'agent
21 L562-7 CMF
22 Art 4, Loi n°2006-872 du 13
juillet 2006 - art. 97 JORF 16 juillet 2006
immobilier, les informations portées à leur
connaissance laissant supposer une opération frauduleuse.
Nous l'avons vu, la responsabilité de chacune
de ces entités, dépendra du lien de subordination qui pourra
exister entre elles, de la connaissance de chacun, des différents
éléments laissant présumer une opération suspecte
mais également à eliIIIlnclIde manquements manifestes aux devoirs
et obligations de leur profession, au travers du dispositif de lutte contre le
blanchiment et la fraude fiscale.
Pour conclure cette première partie, les
intermédiaires de l'immobilier ont donc, un rôle essentiel dans la
lutte contre le blanchiment et la fraude fiscale, qui leur est imposé
par la Loi.
Dans un deuxième temps, nous allons maintenant essayer
de dresser un état des lieux de la fraude fiscale et du blanchiment en
France mais également constater l'état des connaissances de ces
professionnels face à leurs obligations.
TITRE 2. LES PROFESSIONNELS DE L'IMMOBILIER FACE AUX
OBLIGATIONS RESULTANT DE LA LUTTE CONTRE LE BLANCHIMENT DE CAPITAUX ET LA
FRAUDE FISCALE
Les agents immobiliers, les commerciaux et mandataires
immobiliers sont souvent les premiers acteurs dans le cadre d'opérations
immobilières.
A ce titre, intervenants avant même le notaire ou les
établissements financiers, ils ont souvent connaissance d'informations
ignorées par ces différents autres acteurs.
D'autant plus, que l'examen des déclarations
émises par le notariat fait apparaître que près de 50 % des
cas signalés à cet organisme portent sur des biens immobiliers
qui se situent dans des régions différentes de celles oil les
notaires rédacteurs d'actes sont installés23.
Mais qu'en est-il de leur connaissance face à leurs
obligations de lutte contre le blanchiment, la fraude fiscale ?
Est-il possible de dresser un état des lieux des
opérations de fraude fiscale et de blanchiment en France ?
Dans le cadre de cette étude et afin d'établir
un constat, le plus exhaustif possible, nous avons contacté les
différents syndicats professionnels de l'immobilier (FNAIM, SNPI, FFCI,
FNCI) afin qu'ils servent d'interfaces pour l'envoi de notre questionnaire
à leurs différents affiliés.
Cette même démarche a été entreprise
auprès des plus gros franchiseurs immobiliers (ERA, ORPI, CENTURY21, GUY
HOCQUET, FONCIA, LAFORET, ~). Malheureusement, à ce jour, nos demandes
ne semblent avoir eu aucun écho favorable auprès de ces personnes
: certaines ne nous ayant jamais répondu, d'autres prétextant
qu'elles ne pouvaient donner une suite favorable à notre requête
car « leurs affiliés étaient juridiquement
indépendants et qu'ils ne pouvaient les contraindre à
répondre à un tel questionnaire ».
Devant ce manque de coopération certain de la part de
ces organismes, nous avons été contraint d'adresser par mail,
environ 2000 questionnaires à des agents, commerciaux et mandataires en
immobilier.
23 Rapport d'activité de TRACFIN
2008, page 45
Une autre difficulté a été de
sélectionner un nombre équivalent de personnes par région,
toujours afin de préserver l'exhaustivité de cette
étude.
Un peu plus de 200 professionnels ont bien voulu collaborer, nous
amenant aux conclusions suivantes.
I. Quel constat aujourd'hui ?
A. Des professionnels encore trop peu concernés ou
mal informés ?
En 2000, la mission parlementaire présidée par
M. PEILLON24, indiquait que les « agents immobiliers
» étaient une profession encore très peu sensibilisée
au risque de blanchiment.
De même, cette dernière précisait de
surcroît, que TRACFIN n'était pratiquement jamais destinataire des
déclarations de soupçons, lors de doutes sur l'origine de fonds
destinés à la réalisation d'opérations
immobilières. Les professionnels préférant alerter
directement les services de police ou fiscaux.
La mission concluait que la législation française
de 1998, relative à la lutte contre le blanchiment apparaissait donc
comme totalement ignorée, de ces professionnels.
Qu'en est-il aujourd'hui, sachant que ces professionnels se sont
vus confier depuis 2009, une nouvelle obligation de déclaration de
soupçons en matière de fraude fiscale ?
Il semble que la situation ne se soit pas
améliorée. En effet, les réponses fournies par ces
professionnels, au questionnaire qui leur a été adressé
traduit un constat similaire aujourd'hui.
Une méconnaissance totale des dispositions
légales de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du
terrorisme et la fraude fiscale et de leur mise en °oeuvre,
puisque seulement 6% des personnes interrogées connaissent cette
législation et sont capables de mettre en oeuvre les obligations qui
leur sont imposées.
24 Rapport d'information n° 2311,
du 30 mars 2000, sur les obstacles au contrôle et à la
répression de la délinquance financière et du blanchiment
des capitaux en Europe, président M. Vincent PEILLON ,,
Rapporteur M. Arnaud MONTEBOURG -- Tome II : La lutte contre le blanchiment des
capitaux en France : un combat à poursuivre
Connaissez-vous les dispositions légales de
lutte contre le blanchiment, le financement du terrorisme et la
fraude fiscale ?
Non, je n'ai reçu aucune information/formation
Oui, je reçois régulièrement des
informations, toutefois je ne sais pas I quelles obligations je suis
soumis ou je ne sais pas comment les mettre en oeuvre.
Oui, je reçois des informations/formations. Je connais les
différentes obligations qui me sont imposées et
je sais les mettre en oeuvre.

10% 6%
84%

Connaissez-vous les obligations auxquelles les
professionnels de immobiliers sont soumis dans le cadre de ces
dispositions légales ?
Je ne sais pas
Je suis soumis I une obligation de vigilance
Je suis soumis I une obligation de
déclaration de soupçons
Je suis soumis I une obligation de vigilance
et I une déclaration de soupçons

6%
11%
20%
63%
Toutefois, à la suite d'une prise de contact avec le
dirigeant d'une agence spécialisée dans la vente de produits de
prestige (ch~teaux, demeures de luxe, ), il semble que ces structures et leurs
personnels soient plus au fait, de ces dispositions législatives et de
leur mise en °oeuvre.
Un manque cruel de formation : 70% des
professionnels déclarent n'avoir jamais eu aucune formation dans le
cadre de ces dispositions.
Le reste des formations étant dispensées en interne
ou par des formateurs externes, à l'initiative des
fédérations de l'immobilier.
Quels organismes vous fournissent
régulièrement des informations/formations dans le cadre de ces
dispositions légales?
Aucun
Formations en interne
Fédération de l'immobilier (FNAIM, SNPI...)
Intervenants exterieurs

16%
9% 5%
70%
Après avoir pris attache avec de nombreux
professionnels, il s'avère, qu'effectivement les principales
fédérations de l'immobilier (FNAIM, SNPI,, ) fournissent des
informations concernant la lutte contre le blanchiment ou la fraude fiscale
mais en fait, il ne s'agit que de parutions d'articles de Loi, voire une
alerte, en cas de modification/d'abrogation.
Ces personnes regrettent par exemple, que les formations
proposées par la FNAIM soient non seulement payante, 215€/personne
mais de surcroît qu'elles soient organisées sur PARIS. Ce dernier
point, étant d'ailleurs selon eux, le plus contraignant.
Les formations externes sont quant à elles
facturées entre 250€/personne et 2.500€/groupe.
B. Un décalage entre les données TRACFIN et
la réalité des transactions
Cette méconnaissance des dispositions
légales de lutte contre le blanchiment et la fraude fiscale et de
TRACFIN. En effet, plus de 70% des personnes sondées ne
connaissent pas TRACFIN et 20% n'en connaissent pas son fonctionnement.

19%
10%
Connaissez vous TRACFIN?
71%
Oui, je connais cet organisme et je sais comment il fonctionne
Oui, je connais cet organisme mais je ne sais pas comment il
fonctionne
Non, je ne connais pas cet organisme
Seulement un peu moins de 20% des personnes
connaissent les deux cas, dans lesquels, elles doivent effectuer une
déclaration de soupçons auprès de TRACFIN, à
savoir, la suspicion de fraude fiscale et de blanchiment de
capitaux.
La majorité des autres personnes ne savent pas dans
quel cas, elles doivent effectuer cette EpFsZIEHIEtiRQ EHARXSoRQsV
NR1IIV ISeQseQt qu'esZsZes ERiveQt EpFsZIEIFI tRuGes sZWRSpIIEtIRQs
suspectes.

25%
17%
Dans quels cas, une déclaration de
soupçons doit-elle être effectuée?
58%
Je ne sais pas
Suspicion de blanchiment et de fraude fiscale
Pour toutes les opérations suspectes
LI711FInsRDR711dlnKEl711pDt71111 0711 ( ,/ / 2 1
71111711E111,711111Re711dADcRualité.
En effet, sZRalEITERXWAL sZ'RTII IQe EETIRQEs EIMEQpATS sZIE
rpIEsZLsIEtARQ E'RSpIIEtIRQs IP P REIsZièIIIVIsZIEE P
IEjREitp EENESIRIIMIRQQIsZs EQ'IIIIFWQt IENFuQ \LI QIEsZeP eQtV w
SIEE méconnaissance de leurs obligations.
DHIP rP HV EIsZ IESSIEUIEîAMe T5 $ &) ,1
lQgit pratiquement jamais destinataire des déclarations de
soupçons, les professionnels préférant alerter directement
les services de police/la Justice/les services fiscaux.
En effet, sur les 205 professionnels ayant fourni une
réponse, un seul a témoigné avoir effectué une
déclaration de soupçons auprès de TRACFIN.
Alors inutile de s'étonner de l'absence d'alimentation
de TRACFIN par les intermédiaires de l'immobilier. Ces professionnels
ont seulement émis 5 déclarations de soupçons en 2007 et
seulement 3 en 200825.
Si l'opération a abouti, une déclaration
de soupçons à TRACFIN a t-elle été
effectuée ?
Non, je n'ai fait aucun signalement (je ne savais pas que je
devais le faire)
Non, mais je l'ai signalé aux forces de police, à
la Justice
Je sais que l'opération a été conclue
devant notaire mais je me suis retiré de la transaction (je n'ai
perçu aucun honoraire)
Oui

3%


17%
12%
68%
8 Q FIQsAiA WIP SIsH : lHs iQAHIP p4111IHI (H (IP P
MOHr (BvHQA nécessairement être formés pour une lutte plus
efficace contre la fraude fiscale et le blanchiment de capitaux.
En effet, au cours d'une période que nous ne pouvons
fixer, ces professionnels indiquent, avoir finalisé 16 opérations
immobilières alors qu'elles indiquaient avoir eu des doutes sur
l'origine des fonds utilisés, sans avoir effectué de
déclaration de soupçons auprès de TRACFIN.
Rappelons que lors de notre étude, nous n'avons eu que
205 réponses à notre questionnaire, alors que selon, la FNAIM, en
2008, le nombre de cartes professionnelles se situait aux alentours de
30.00026. Cette statistique ne regroupe pas les négociateurs
immobiliers, que sont les commerciaux et mandataires en immobilier.
Ces chiffres montrent donc la nécessité, pour ces
professionnels, d'itre formés aux dispositions de lutte contre le
blanchiment, la fraude fiscale.
25 Rapport d'activité TRACFIN
2008
26
http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/2008-06/ces-agences-immobilieres-frappees-par-crise-4879062.html
Finalisation d'opérations présentant un
doute sur l'origine des fonds

52%
107
8%
16
40%
82
L'opération n'a pas été finalisée
L'opération a été finalisée
Pas de réponses fournies
Un dernier constat s'impose, par manque d'informations,
les professionnels préfèrent abandonner la transaction, en cas de
doutes.
Notre étude montre que la plupart des professionnels
préfèrent abandonner une transaction qu'il trouve suspecte,
plutôt que de la mener à terme.
Citons l'exemple, de ce professionnel qui regrette de ne pas
avoir connu ces dispositions auparavant car il aurait peut-rtre poursuivi sa
transaction sur la vente d'un ch~teau et empoché une commission de
150.000€.

9% 8%
L'opération ne s'est pas poursuivie,
83%
Je n'ai pas voulu donner suite à cette transaction car
j'ai soupçonné une transaction frauduleuse et je ne voulais pas y
être mêlée
A la demande de l'acheteur
A la demande du vendeur
C. Une volonté de méconnaître ces
dispositions ?
Aujourd'hui, contrairement, à ce que certains
voudraient croire, il ne semble y avoir aucune volonté de la part de ces
professionnels de méconnaître ces dispositions légales,
puisque 70% des personnes sondées pensent qu'une formation dans
le cadre de cette législation et de leurs moyens de lutte leur serait
profitable.
Comme nous l'avons abordé plus en avant, il
apparaît qu'aujourd'hui, leur faible taux déclaratif,
résulte de leur manque de formation.
En effet, à la suite de contacts avec ces mêmes
professionnels, il semblerait que l'envoi de notre questionnaire à des
milliers d'agents, commerciaux ou mandataires immobiliers dans toute la France
ait non seulement suscité une prise de conscience de la profession dans
le cadre de leurs obligations, mais également et surtout de certains
syndicats de l'immobilier. Pour preuve, dernièrement, les
affiliés se voient proposer des journées de formation
payantes.
De même, certains professionnels trouvent un
intérêt à connaître des moyens à mettre en
oeuvre lorsqu'ils suspecteront une opération frauduleuse. Ils pourront
ainsi, sous certaines conditions qu'ils ignoraient jusqu'à maintenant,
poursuivre les transactions qu'ils abandonnaient jusqu'alors et « empocher
» leurs commissions.
Pensez-vous qu'une formation dans le cadre de
ces dispositions légales et leurs moyens de lutte, vous serait
utile?

Oui
Je ne sais pas Non
23%
7%
70%
D. Les régions les plus touchées
Le rapport de TRACFIN de 2008 indique que les
déclarations de soupçons émises par les notaires
concernaient surtout les notaires situés dans les régions
Provence-Alpes-&{1/105 ]Xr et 05Île-de-France.
Ces dernières cumulent encore près de 72 % de
l'activité déclarative du secteur. Toutefois, il est
constaté une progression de signalements provenant d'autres
régions et particulièrement de ceux émis par les notaires
situés dans le Sud-ouest de la France. Le président de TRACFIN
conclue que cette situation témoigne d'une très inégale
sensibilisation de cette profession par ses instances locales, à
laquelle il devra être remédié, dans l'avenir.
Qu'en est-il pour les intermédiaires de l'immobilier ?
A partir des réponses qui nous ont été
fournies, une carte représentant les régions qui seraient les
plus concernées par des opérations ou tentatives de fraude est
établie.
L'ensemble des régions françaises
seraient concernées par des opérations ou tout du moins des
tentatives de « légalisation d'argent sale », avec toutefois
une plus forte concentration sur les régions du Sud de la France, l'Ile
de France et Rhône Alpes. Une corrélation pourrait
être établie avec le fait que ces régions font
également partie, à l'origine, des régions les plus
criminogènes en France.

E. Pour quels types de biens ?
L'étude réalisée montre que tous
les types de biens sont recherchés par les fraudeurs avec toutefois, une
large proportion pour les villas et les biens de prestige et ce, dans des
montants importants.
Toutefois, des biens tels que les commerces peuvent avoir pour
le fraudeur, un double intérêt. En effet, il pourra à la
fois, blanchir des fonds au travers de l'acquisition mais également au
travers de son exploitation. De l'argent sale pourra être blanchi en
abondant la comptabilité de ventes fictives. Cette technique reste
surtout valable pour les commerces oil le chiffre d'affaire est essentiellement
constitué d'espèces, tels que les snacks, pizzerias,
discothèques, restaurants, «~

5%
Villas
7%
34%
13%
17%
24%
Quels types de biens recherchés ?
Immobiliers de prestige (Châteaux, villas
de luxe, ...)
Appartements
Commerces
Terrains
Propriétés agricoles, viticoles, ...
30
< 100.000€
8%
26%
17%
16%
19%
14%
Pour des opérations de quels montants
?
Compris entre 100.000€ et 250.000€
Compris entre 250.000€ et 500.000€
Compris entre 500.000€ et 750.000€
Compris entre 750.000 et 1000.000€
> 1.000.000€
Les fraudeurs sont donc souvent intéressés
par des biens immobiliers de grande valeur et/ou à fort
rendement.
F. Quelle évolution ?
Les professionnels interrogés sont unanimes
pour indiquer qu'aujourd'hui, le nombre d'opérations suspectes ou tout
du moins, les tentatives sont stables, voire en augmentation
Quelle évolution ?

Stables
En augmentation En diminution
37%
22%
41%
II. Identifier les typologies de fraude
Outre la sous ou la surévaluation de la valeur des
biens, les méthodes les plus couramment utilisées pour
mener à bien ces activités illicites impliquent le recours
à de fausses identités, la non-déclaration de transactions
ou de plus-values, l'utilisation de sociétés écrans, de
prête-noms pour dissimuler l'identité réelle des
propriétaires, des versements importants d'espèces, le recours
à la corruption l'intimidation, ...
L12 & ( signale également que « la
fraude à l'identité constitue un danger grave et de plus en plus
important dans nombre de pays, bien que son incidence varie. Certains
pays estiment que la fraude à l'identité
coûte au total à leurs économies des milliards de dollars
et qu'elle est en train de s'organiser et de se complexifier
»28.
Ajoutons, que les fraudeurs préfèreront
souvent effectuer une transaction avec de petites structures ou en passant par
des commerciaux ou mandataires, qui à
27
Rapport de l'OCDE, du 20 février 2009, sur les risques
de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux dans le secteur
immobilier
28 Rapport de l'OCDE, sur l'usurpation
d'identité et la fraude à l'identité : risques liés
à la fraude fiscale et au blanchiment de capitaux
l'heure actuelle, semblent moins bien formés
quant aux dispositions de lutte contre le blanchiment et la fraude
fiscale.
Les typologies de fraude peuvent se classer selon trois
critères, attachées au
client, au type d'opération ou au
financement.
A. Le client
L'intermédiaire de l'immobilier pourra
raisonnablement suspecter une opération frauduleuse, dès lors
qu'il soupçonnera l'intervention de prête-noms, la création
d'un personnage, l'usage de fausses identités, l'utilisation de
sociétés écrans. Les typologies
souvent rencontrées, destinées, à masquer
l'identité réelle des propriétaires : - La personne
concernée fournit des documents suspects pour prouver son
identité.
- Acquéreur qui semble s'~tre créé un
personnage pour l'acquisition de biens immobiliers (Ex : L'acheteur s'annonce
comme une « grosse fortune » mais lors des rendez-vous le ressenti
que vous en avez est autre (tenue vestimentaire, véhicule
utilisé, en inadéquation avec le personnage).
- Personne qui agit au nom d'une tierce personne, dont
l'identité n'est pas révélée et qui hésite,
voire, refuse de fournir une quelconque information quant jà l'acheteur
pour le compte duquel il agit. De même, il est incapable de fournir la
moindre explication sur leur partenariat.
- Le vendeur n'est pas la personne mentionnée sur le
titre de propriété et ne souhaite pas que vous rencontriez le
légitime propriétaire des biens à la vente.
- L'individu ne semble pas en savoir suffisamment quant à
l'objet ou à la destination du bien immobilier dont il fait
l'acquisition.
B. Les opérations suspectes
Le professionnel devra également suspecter toutes
les opérations immobilières et comportements atypiques,
se rapprochant des typologies suivantes :
- L'acheteur fait/souhaite faire l'acquisition de plusieurs biens
immobiliers pour des montants importants, en l'espace de peu de temps, et
semble assez indifférent à l'emplacement, à l'état
et aux travaux prévus.
- Acquisition de commerces (snack, restaurant, bar,
boîte de nuit, ~) mais l'acheteur ne demande aucun renseignement sur
la situation actuelle du commerce, n'est pas intéressé par la
comptabilité de la société, ~
- Les transactions sont entourées de secret et ne se
déroulent pas normalement (rendezvous après les heures,
rendez-vous pris dans d'autres régions que le lieu d'implantation du
bien immobilier, rendez-vous modifié en dernière minute, formules
de financement originales, )
- Tentatives de corruption (de l'argent est proposé) ou
d'intimidation afin de garder secret certaines informations qui vous sont
révélées).
- L'acquéreur n'est pas en mesure de fournir une
explication valable à la modification effectuée en
dernière minute du nom de la partie acheteuse
- Les opérations « back to back ou property-flipping
» c'est-à-dire l'achat et la revente rapides de biens
immobiliers.
C. Le financement
Enfin, l'intermédiaire de l'immobilier devra
forcément suspecter toutes les opérations pour lesquelles, de
gros versements d'espèces sont réalisés il n'existe aucune
cohérence entre la valeur des biens achetés et les revenus
déclarés, l'investissement de fonds « off-shore »
[Annexe3- Liste des paradis fiscaux], « , suivant les
critères suivants :
- Manque de cohérence entre la valeur des biens
achetés et la fortune/les revenus déclarés. - L'acheteur
indique qu'il va utiliser pour régler l'acquisition du bien immobilier
des fonds en provenance de pays étrangers, de pays non
coopératifs ». (Ex : Suisse, Luxembourg, Royaume-Uni, Monaco,
Andorre, îles Caïman, Lichtenstein, ) [Annexe3]
- Versement de montants d'espèces importants en
règlement de l'achat de biens immobiliers ou acomptes inhabituels
(proposé par acquéreur ou sollicité par acheteur).
- Acquisition du bien avec un crédit total : prits
immobiliers supérieurs à la valeur d'achat du bâtiment
(Acquisition + travaux + frais notaire)
- ,Indices montrant que l'acheteur fait souvent appel à
« des associés » pour bénéficier de prêts
de montants considérables.
Un tableau récapitulant ces typologies de fraude, suivant
leur fréquence d'apparition, est établi, à partir des
réponses qui nous ont été fournies.
Classement des différentes typologies de
fraude


36%
35%
35%
34%
32%
26%

7%
8%
10%
10%
12%
15%
16%
18%
20%
21%
Personne qui agit au nom d'une tierce personne, dont
l'identité n'est pas révélée et qui
hésite, voire refuse de fournir une quelconque information quant
à l'acheteur pour le compte ...
L'acheteur indique qu'il va utiliser pour régler
l'acquisition du bien immobilier des fonds en provenance de pays
étrangers, de pays non coopératifs ». (Ex : Suisse,
Luxembourg, Angleterre, ...
L'acheteur fait/souhaite faire l'acquisition de plusieurs
biens immobiliers pour des montants importants, en l'espace de peu de
temps, et semble assez indifférent à l'emplacement, à
...
Acquéreur qui semble s'être créé un
personnage pour l'acquisition de biens immobiliers (Ex : L'acheteur
s'annonce comme une « grosse fortune » mais lors des rendez-vous
le ...
Versement de montants d'espèces importants en
règlement de l'achat de biens immobiliers ou acomptes inhabituels
(proposé par acquéreur ou sollicité par acheteur).
Tentatives de corruption (de l'argent vous est proposé)
ou tentatives d'intimidation afin de garder secret certaines informations
qui vous sont révélées).
Manque de cohérence entre la valeur des biens
achetés et la fortune/les revenus déclarés.
Acquisition du bien avec un crédit total : prêts
immobiliers supérieurs à la valeur d'achat du bâtiment
(Acquisition + travaux + frais notaire)
L'individu ne semble pas en savoir suffisamment quant à
l'objet ou à la destination du bien immobilier dont il fait
l'acquisition.
Les transactions sont entourées de secret et ne se
déroulent pas normalement (rendez-vous après les heures,
rendez-vous pris dans d'autres régions que le lieu d'implantation du
bien ...
L'acquéreur/le vendeur ne souhaite pas porter son nom
sur un quelconque document qui le rattacherait au bien immobilier
ou utilise des noms différents sur les promesses de vente.
Le vendeur n'est pas la personne mentionnée sur le titre
de propriété et ne souhaite pas que vous rencontriez le
légitime propriétaire des biens à la vente.
Acquisition de commerces (snack, restaurant, bar, boîte
de nuit, ...) mais l'acheteur ne demande aucun renseignement sur la
situation actuelle du commerce, n'est pas intéressé par la ...
La personne concernée fournit des documents suspects
pour prouver son identité.
L'acquéreur n'est pas en mesure de fournir une
explication valable à la modification effectuée en
dernière minute du nom de la partie acheteuse
Indices montrant que l'acheteur fait souvent appel à
« des associés » pour bénéficier de
prêts de montants considérables.
D. Quelques schémas de blanchiment

E. Des exemples dénoncés par les
intermédiaires de l'immobilier
Nous allons maintenant vous présenter quelques exemples
flagrants d'opérations suspectes, devant forcément faire l'objet
d'une déclaration de soupçons à TRACFIN, dans la mesure
où elles étaient en voie de finalisation.
Acquéreur agit avec associés (non
mentionnés) - Financement par le biais de sociétés hors
territoires et bons aux porteurs anonymes : Un château
mis à la vente à 1.8 millions d'€ (temps de visites
regulières 4h minimum) Cette visite là, n'a pris qu'une heure, et
aucun temps de reflexion, à la sortie de la visite, le client me fait
une proposition d'acquisition au prix ferme SANS NEGOCIATION !!!! S'engage
l'entretien sur le financement, le client annonce acquerir avec ses associes
par le biais de societes hors territoires et par des bons aux porteurs
anonymes. Notre question a ete simple et direct : vous voulez rentrer de
l'argent propre sur le territoire ? la reponse : OUI, nous sommes mêmes
prêts à doubler vos honoraires (dejà de 150.000€).
Nous allons nous entretenir avec le proprietaire pour vous donner une reponse
dans la journee. Nous n'avons pas appuyé la proposition auprès du
propriétaire pour ne pas être répertorié chez ses
individus et leur entourage, par peur d'être sans cesse contacte pour des
operations similaires.
Très recemment, ces personnes, très connues ont
ete mises en examen pour blanchiment.
(J'aurais connu Tracfin à l'epoque, j'aurais fait pris
attache auprès de ce service et peut être fait la transaction et
pris ma commission, au lieu de me degonfler..)
Mise à la vente de biens par vendeur
(défavorablement connu), non mentionné sur les titres de
propriétés : Mise en vente d'un loft (produit
rare 400.000€) par une personne qui n'était pas le proprietaire
mais qui agissait comme tel. Au cours de la conversation la personne m
indiquait être aussi vendeur d'une villa et de plusieurs terrains, lui
demandant les titres de proprietes, il m'indiquait ne pas être le
proprietaire des biens. Apres recherche il s'avère que les biens etaient
detenus par des coassocies très âges au travers d'une SCI ou il
n'apparaissait pas.
Achat commerce, client non intéressé
par la comptabilité - Agissements d'un tiers - Rendez-vous
modifiés en dernière minute - Financement original - Comptes
bancaires à étranger - Versements importants d'especes :
Affaire hôtelière en vente : 4.2millions
d'€ - L'appel du client se presentant comme diamantaire à Londres,
avec une societe implantee en Hollande, que je nommerai Mr X. 1ere visite : son
collaborateur fera la visite et compte rendu, celui-ci s'inquiétant plus
de la haute aspirante que du CA , une premier dossier, lui est fourni, sans la
comptabilite. Rappel de Mr X : l'affaire l'interesse, il nous faut se
rencontrer avec les proprietaires mais il ne peut pas se deplacer pour maladie
et la transaction doit se faire rapidement, par differents comptes au
Luxembourg, avant la clôture d'année fiscale. Un RDV est pris sur
Paris ou nous negocierons avec le frère de Mr X . Lieu du RDV change
à trois reprises, en dernière minute, dans des lieux de moins en
moins prestigieux.
Le frère fut offusque de ne pas avoir en face de
lui le proprietaire du bien mais l'avocat de celui-ci. Le client indiquera
financer en partie le bien avec des espèces (500.000€ en billets de
500€). Il a d'ailleurs oublié les bilans qu'il n'a jamais
ouverts.
Achat multiples - Agissements d'un tiers
(défavorablement connu) - Création d'un personnage :
Domaine viticole + 5millions d'€ . M r X : La soit
disant 5eme fortune suisse, au nom introuvable sur les quinze premières
fortunes suisses presentes sur internet, veut visiter le bien presente
RDV pris : visite avec M r X et le petit fils ( ? ), qui
lui me donnera son vrai nom. Il semble d'ailleurs que ce dernier est connu de
la Justice. Le jour de la visite Mr X, avec une voiture de location ( dont j'ai
relevé l'immatriculation). M r X immediatement seduit par la propriete,
nous nous posons autour d'une table avec l'un des propriétaires. Il leur
est expliqué que ce bien est detenu par plusieurs tiers, dont un
etablissement bancaire. La structure comporte trop d'intervenants
decisionnaires et la présence d'un établissement bancaire le
gêne.
A la suite, d'un nouveau contact avec cette personne, il
me fait part, qu'ils ont réussi à acheter un domaine viticole, un
chateau dans la région et qu'ils sont actuellement
intéressés par l'acquisition de deux villas à moins de 5
minutes de la mer sans voisins proches, dans un budget illimité
(>500.000€/chacune)
Achat multiples de biens de prestige, sans visite
- Demandes de compromis et déplacement à l'étranger
(MILAN) pour signature et acompte - Création d'un personnage
: Rendez-vous est fixé dans un hôtel à
.... avec son fils. L'acheteur propose 2 millions en dessous de table.
Profession annoncée diamantaire en hollande devant investir. Courant
2009 propose achat appartement 210 000€ à ..., sans visite du bien.
Je confirme qu'il s'agissait de la même personne sous des noms et des
adresses différentes. Cette personne est totalement inconnue dans le
milieu diamantaire notamment ANVERS encore moins dans le groupe hôtelier
dont il prétendait être le grand patron
Revenus en inadéquation avec le bien
recherché : Recherche de villas de + de 200.000 €
avec 13 000€ par an de revenus nets et sans apports. Pas d'explication sur
ses possibilités de prêts.
III. L'Obligation de vigilance
Comme nous l'avons déjà défini plus en
amont, les professionnels ont une obligation de vigilance, vis-à-vis de
leur clientèle/opération29.
Une grande latitude est laissée aux assujettis pour
définir le niveau et la nature des diligences qu'ils devront mettre en
oeuvre pour l'exercer, et ce, en fonction de la nature de leur clientèle
et des services offerts.
Cette vigilance est parfois laissée à la
libre appréciation des professionnels30 et sous leur
responsabilité. Dans d'autres autres cas, la
Loi31 imposera une vigilance renforcée. C'est le cas
lorsque le professionnel se trouvera confronté à un client non
présent physiquement, à des personnalités
particulièrement exposées, des opérations favorisant
l'anonymat, des opérations avec des personnes situées dans un
Etat dont la législation fait obstacle à la législation
anti-blanchiment.
L'étude réalisée permet de montrer
qu'à l'heure actuelle, très peu de professionnels ont mis en
place un tel système de vigilance.
29 L561-5 CMF
30 L.561-10-2 CMF
31 L.561-10 CMF
A.
Un système de vigilance a déjà
été mis en place, nous permettant de recueillir les
informations relatives à l'objet et à la nature de la relation
clientèle.

25%
75%
Non
Oui
Connaissance et suivi des clients
Le processus KYC (« Know Your Customers »)
désigne l'ensemble des processus que le professionnel devra mettre en
°oeuvre pour assurer à la fois une connaissance approfondie de ses
clients, mais également un suivi régulier de la clientèle.
Pour cela, dès le début de la relation commerciale, le
professionnel devra procéder à un certain nombre de tâches
qui permettent à la fois de recueillir les informations ayant trait au
client, mais également de contrôler ces mêmes informations
pour vérifier leur véracité.
B. Quelle méthodologie pourrait être
appliquée par les intermédiaires de l'immobilier ?
Au travers de l'enquête réalisée, il
ressort que les professionnels de l'immobilier ne peuvent
réclamer une pièce d'identité à leur client
afin de s'assurer de leur identité réelle.
Afin de palier à ce problème, ils
pourront toutefois collecter un maximum des informations fournies ou
apparentes, jà savoir, l'identité
déclarée, la profession, la situation maritale, l'immatriculation
du véhicule utilisé, le numéro de portable, l'adresse mail
utilisée, l'identité et le type de société, ...
Ces renseignements seront ensuite
complétés avec les informations relatives à
l'opération immobilière, les modalités de la transaction,
du financement, avancés par le client «~ et retranscrits
de façon manuscrite.
En cas de doute sur l'opération ces informations
devront Etre contrôlées.
Un moyen simple, de vérification de ces informations
pourra se faire, par exemple, via internet sur les annuaires
téléphoniques, les registres des sociétés, ~
Dans un des exemples portés à notre
connaissance, un client indiquait ~tre l'une des plus grosses fortunes de
Suisse. Cette information est rapidement vérifiable sur internet, en
utilisant un moteur de recherche.
Le professionnel devra également, conserver (voire
numériser) tous les documents communiqués par le client,
dans le cas, oil ils devraient être transmis.
En résumé, l'ensemble des renseignements
et vérifications effectuées feront l'objet d'une mise à
jour systématique de la fiche client, qui devra être
conservée pendant 5 ans32, et qui dans le cas des
négociateurs, devra être portée à la
connaissance/transmise au mandant.
Cette fiche sera transmise, accompagnée des documents
fournis par le client, lors d'une déclaration de soupçons
à TRACFIN.
IV. La déclaration de soupçon
Nous l'avons vu précédemment, les
intermédiaires de l'immobilier doivent effectuer une déclaration
de soupçons auprès de TRACFIN, suivant un certain formalisme,
dès lors qu'ils savent, soupçonnent ou ont de bonne raison de
soupçonner une opération de blanchiment ou de fraude fiscale.
A. Modalités d'exécution
Les professionnels qui soupçonnent qu'une
opération est liée au blanchiment, au financement du terrorisme,
un délit de fraude fiscale doivent s'abstenir d'effectuer
l'opération jusqu'à ce qu'ils l'aient déclarée
auprès de TRACFIN et reçu un avis de poursuite de la
transaction.
En effet, à défaut de déclaration ou lors de
déclaration tardive, leur responsabilité pourrait être
engagée.
32 Article L561-12 CMF
De même si les professionnels assujettis ont la
possibilité de chercher à dissuader un client de prendre part
à une activité illégale, il leur est fait
interdiction de divulguer à quiconque, sinon aux personnes
autorisées par la loi (autorités de contrôle,
CNIL..) les déclarations faites à TRACFIN33, sous
peine d'une amende de 22 500 euros et sans préjudice de l'engagement
à leur encontre de poursuites du chef de blanchiment.
Cette déclaration peut ainsi être faite par
courrier, par fax, mais la procédure la plus simple, reste la
télé déclaration directement depuis le site internet de
TRACFIN34.[Annexe5]
Rappelons enfin, que toute information de nature
à infirmer, conforter ou modifier les éléments contenus
dans la déclaration devra être portée, sans délai,
à la connaissance de ce service.
B. Secret professionnel - Exonérations de
responsabilité
Sous réserve que la déclaration de soupçons
ait été effectuée de bonne foi, le
déclarant ne peut être poursuivi pour violation du secret
professionnel.
De même, il est exonéré de
responsabilité civile si la déclaration de soupçons, faite
de bonne foi, a causé un dommage au client. En effet, l'Etat
prend en charge le préjudice sous réserve d'établir un
lien de causalité35.
C. Finalisation des transactions
Le déclarant qui, après avoir fait une
déclaration de soupçons auprès de TRACFIN, procède
à l'exécution de la transaction, à défaut de mise
en oeuvre du droit d'opposition de cet organisme est exonéré de
sa responsabilité pénale.
La notification d'opposition de la transaction lui sera
notifiée, lors de l'accusé de réception de la
déclaration de soupçons, dans un délai d'un jour ouvrable
et l'opération est reportée de deux jours ouvrables à
compter de la notification.
Ce délai peut être prorogé à la
demande de TRACFIN ou du procureur de la République par le
président du Tribunal de grande instance de PARIS qui peut soit accorder
cette prorogation soit ordonner le séquestre provisoire des fonds,
comptes ou
33 L.561-19 CMF
34
http://www.TRACFIN.bercy.gouv.fr/
35 L.561-22 CMF
titres concernés par la déclaration. Si au terme
de la durée du délai d'opposition, aucune décision du
président du Tribunal de grande instance de Paris, ou le cas
échéant, du juge d'instruction, n'est parvenue au
déclarant, l'auteur de la déclaration peut exécuter
l'opération36.
D. La protection du déclarant
TRACFIN veille à maintenir un niveau de
confidentialité37 tant à l'égard des
données envoyées par les professionnels que dans son
fonctionnement interne38.
C'est ainsi que la déclaration de soupçon ne figure
jamais dans une transmission en justice effectuée par
TRACFIN.
Toutefois, cette déclaration pourra être
EFFIIMEGI IlTXtorBFAXCIFiIIII, sur réquisition mais seulement dans les
cas où cette déclaration est nécessaire à la mise
en ° XYII de la responsabilité d'un professionnel lorsque
l'enquête judiciaire fait apparaître qu'il peut être
impliqué dans le mécanisme de blanchiment de capitaux ou de
financement du terrorisme qu'il a révélé.
Autrement dit, les informations portées à la
connaissance de TRACFIN et les coordonnées du déclarant sont
quasi-inaccessibles, y compris pour la Justice.
L'étude menée en collaboration avec ces
assujettis a permis d'établir un constat accablant. Bien que
déjà dénoncé en 2000, par les députés
PEILLON et MONTEBOURG, les professionnels de l'immobilier restent, par
méconnaissance de leurs obligations, peu engagés dans les
mécanismes de lutte contre le blanchiment et de fraude fiscale.
Cependant, en même temps, toutes les régions
françaises semblent touchées par des opérations ou des
tentatives de « légalisation d'argent sale » ou de fraude
fiscale, avec toutefois une plus forte concentration dans les régions
ayant une forte criminalité.
Ces types de transaction sont stables, voire en augmentation
et portent généralement sur l'acquisition de biens immobiliers de
grande valeur et/ou à fort rendement.
36 L. 561-25 CMF
37 L.561-19 CMF
38
http://www.TRACFIN.bercy.gouv.fr/protection.htm
Enfin, pour masquer l'origine douteuse des fonds
utilisés ou récoltés et l'identité réelle
des bénéficiaires, les fraudeurs utilisent des mécanismes
connus, plus ou moins complexes et préfèrent réaliser
leurs opérations avec de petites structures, moins bien
formées.
CONCLUSION
Au terme de notre étude, nous avons montré que
les agents immobiliers mais également les commerciaux et mandataires en
immobilier ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le
blanchiment et la fraude fiscale et que contrairement aux idées
reçues, ils semblent prêts à l'assumer.
Il est évident que tous n'ont pas la volonté de
collaborer ou n'ont pas encore mesuré pleinement à quel point ce
secteur était très prisé par les fraudeurs, voire que leur
responsabilité pouvait être lourdement engagée.
Toutefois, il faut relever que le bon fonctionnement de ce
dispositif nécessite qu'ils soient mieux encadrés et
nécessairement formés à ces dispositions légales et
à leurs moyens de mise en oeuvre.
Bien sûr, une politique de sensibilisation a
été lancée par TRACFIN depuis 1998, pour dynamiser ses
relations avec ces professionnels, au travers de nombreux programmes d'actions
de sensibilisation en direction de la profession notariale, sous couvert du
conseil supérieur du notariat, et des principaux syndicats
professionnels d'agents immobiliers (FNAIM, SNPI, ) ne semble pas avoir
totalement porté ses fruits. En effet, aujourd'hui, la majorité
des personnes nous ayant fourni une réponse indiquent ne pas
connaître ce dispositif législatif.
De même, comme l'on souligné certains de ces
professionnels, pour une efficacité accrue du dispositif de lutte de la
fraude fiscale et du blanchiment de capitaux, il serait peut-être
souhaitable que des formations puissent être organisées au niveau
régional, pourquoi pas en ligne, plutôt que sur Paris, comme cela
se fait actuellement.
Rappelons enfin, que les professionnels de l'immobilier sont
beaucoup moins protégés et organisés que certaines
professions, comme les notaires ou les banques, par exemple. A ce titre, il ne
faut surtout pas sous-estimer les risques qu'ils peuvent encourir, parfois
victimes de menaces ou d'actes d'intimidation dans le cas où certaines
informations portées à leur connaissance seraient
révélées à TRACFIN.
BIBLIOGRAPHIE
m « Juge sur la côte d'Azur », Jean-Pierre
Murciano, Edition Michel Lafont
m Rapport du GAFI « Money Laundering », du 26
avril 2006
m « Blanchiment d'argent et crime organisé
», PUF, 1996, Jean-Luc Hérail et Patrick Ramael
m « Les Prospérités du crime : Trafic de
stupéfiants, blanchiment et crises financières dans
l'apres-guerre froide », Editions de l'Aube, 1999, Guilhem Fabre
m « Sécurité dans la nouvelle Europe
à 25 », Revue Regard sur l'Est, Dossier 37
m « Corruption et blanchiment dans les Etats baltes.
Des maladies curables ? », Emmanuel Mathias
m « Les enjeux de la fraudefiscale et sociale »,
Emilie Leveque -- Journal L'Expansion du 05/05/2009
m Rapport d'information n° 2311, du 30 mars 2000, sur
les obstacles au contrôle et à la répression de la
délinquance financière et du blanchiment des capitaux en Europe,
M. Vincent Peillon et Arnaud Montebourg -- Tome II : « La lutte contre le
blanchiment des capitaux en France : un combat à poursuivre
»
m Rapport de l'OCDE, du 20 février 2009, sur les
risques de fraude fiscale et de blanchiment de capitaux dans le secteur
immobilier
l Rapport OCDE (20 février 2009), rapport sur
l'usurpation d'identité et la fraude à l'identité :
risques liés à la fraude fiscale et au blanchiment de
capitaux
l « Blanchiment dargent et financement du terrorisme
(Prévention et répression) », Chantal Cutajar
l Ordonnance n°2009-104 du 30 janvier 2009 l
Décret no 2009-874 du 16 juillet 2009
l Loi n° 70-9 du 02 janvier 1970
l Rapport d'activité de TRACFIN 2008
WEBOGRAPHIE
l http://www.TRACFIN.bercy.gouv.fr/
l
http://lci.tf1.fr/economie/conjoncture/2008-06/ces-agences-immobilieres-frappeespar-crise-4879062.html
l
www.snui.fr
LEXIQUE
GAFI : Groupe d'action financière,
organisme intergouvernemental qui a pour objectif de concevoir et de promouvoir
des politiques de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du
terrorisme aussi bien à l'échelon national qu'international.
FMI : Fonds monétaire international
PIB : Produit intérieur brut
BTP : Bâtiments et travaux publics
SNUI : Syndicat national unifié des
impôts
INSEE : Institut national
OCDE : Organisation de coopération et de
développement économique (international).
G7 : Groupe comprenant 7 pays, de discussion et
de partenariat ayant une importante puissance économique (USA, Japon,
Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada)
CRF : Cellule de renseignement financier
TRACFIN : Cellule de traitement du renseignement
et d'action contre les circuits financiers clandestins
CP : Code Pénal
CFM : Code monétaire et financier
CGI : code général des
impôts
FNAIM : Fédération nationale des
administrateurs de biens SNPI : Syndicat national des
professionnels immobiliers
FFCI : Fédération
Française des Chasseurs Immobiliers FNCI :
Fédération nationale des chasseurs immobiliers
CNIL : Commission informatiques et libertés
« Off-shores » : Entité
juridique installée dans un pays bénéficiant d'une
fiscalité, trè avantageuse, un paradis fiscal.
Sociétés écran :
Société fictive, créée pour dissimuler les
transactions financières d'une ou de plusieurs autres
sociétés.
ANNEXES
l [Annexe1] Décret n° 2009-874 du 16
juillet 2009, relatif aux différents cas (laissant supposer la fraude
fiscale) nécessitant déclarations de
soupçons
l [Annexe2] Loi n°70-9 du 2 janvier 1970, dite
« Loi Hoguet »
l [Annexe3] Liste des paradis fiscaux (FMI
2001)
l [Annexe4] Extraits articles Code monétaire
et financier
l [Annexe5] Formulaire déclaration
TRACFIN






[Annexe3] #177; Les paradis fiscaux dans le
monde
58


60


62


64
[Annexe5] Formulaire déclaration
TRACFIN
|