WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les relations entre la France et les Seychelles d'après la presse française (1977-2004)

( Télécharger le fichier original )
par Guillaume BURDEAU
Université Paris Ouest - Nanterre - La Défense - Master 2 Histoire 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre V : Les visites diplomatiques

Les visites diplomatiques ont une place très importante dans nos échantillons, mais aussi dans le fonctionnement de la diplomatie ou de la politique étrangère141. C'est l'un des thèmes les plus traités par la presse française. Il faut savoir que les déplacements d'une personnalité politique font partie du cérémonial politique. Elles reflètent la qualité des relations entre deux pays, surtout entre la France et les pays africains. Il existe trois types de déplacements : la visite officielle, très prisée en Afrique et beaucoup médiatisée car c'est la plus importante ; la visite de travail ou d'entretien ; et les visites privées. Le chef de l'État peut se déplacer avec des ministres ou des conseillers, avec ou sans sa famille. Les ministres peuvent également se déplacer après invitation par leurs homologues. Ces déplacements permettent de mesurer l'étroitesse des liens existants entre les deux pays, pour faire connaître leur position sur telle situation, pour résoudre des problèmes ou encore préparer des accords142. Nous allons maintenant voir comment les visites françaises et seychelloises sont présentées par les articles de presse publiés en France.

141 Ces deux notions sont distinctes mais extrêmement liées.

142 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique après les indépendances, Paris, Sedès, collection Regards Sur L'histoire, 1995, p.34-36.

143 Comme le sujet est trop récent, il est pratiquement impossible de vérifier le nombre exact de visite française aux archives des Affaires étrangères à la Courneuve après 1983.

A) Les visites françaises

La presse française semble avoir assez bien suivi les déplacements effectués par les personnalités politiques françaises. Néanmoins, nous savons pertinemment que ces visites évoquées ne représentent qu'une partie du nombre de visites réellement effectuées par le président de la République, le Premier ministre, un ministre, un conseiller ou une autre personnalité politique française143.

1. La visite de François MITTERRAND

La visite française la plus importante est sans aucun doute celle du président MITTERRAND lors de sa tournée dans le sud-ouest de l'océan Indien. Il n'a effectué qu'une seule visite aux Seychelles. Comment la presse française présente-elle cette visite et ses préparatifs ?

Pour l'édition du 13 mars 1982, la LOI interview le secrétaire général du MMM, Paul BERENGER, de retour des Seychelles. D'après lui, il aurait discuté avec le président RENÉ d'une visite prochaine du président MITTERRAND dans l'océan Indien - elle constitue une des phrases clés de l'article, d'où le titre de ce dernier, « Une visite de MITTERRAND ? ». D'après l'homme politique mauricien, le régime seychellois et un éventuel gouvernement MMM-PSM issu des élections mauriciennes allaient organiser une tournée du président français dans la région si elle n'était pas concrétisée avant ces élections144. Pourtant, nous savons que si cette coalition a vu le jour après les législatives du 11 juin 1982, la tournée de MITTERRAND n'a jamais eu lieu.

144 « Une visite de Mitterrand ? », La Lettre de l'Océan Indien, 13 mars 1982.

145 « Tournée prochaine de François MITTERRAND », La Lettre de l'Océan Indien, 15 octobre 1988.

146 « Le retour en force du président René », La Lettre de l'Océan Indien, 23 juin 1990.

147 AMALRIC Jacques, « M. Mitterrand réaffirme que Paris reste à l'écoute du tiers-monde », Le Monde, 13 juin 1990.

148 D'après nos calculs, sachant qu'une roupie seychelloise coûtait 1,26 franc et 0,19 euro.

Ce n'est que fin 1988 qu'une tournée du président français dans le sud-ouest de l'océan Indien est prévue. C'est la LOI qui l'a annoncée le 15 octobre 1988 en se basant de sources décrites comme bien informées. D'après l'hebdomadaire, cette tournée serait prévue pour 1989, même si aucune date n'a été retenue. L'hebdomadaire fait remarquer que c'est la première fois que le président français allait se rendre dans cette région145. Cette tournée n'a pas eu lieu en 1989 : elle a été reportée à l'année suivante.

Elle a eu lieu du 11 au 15 juin 1990. D'après Jacques AMALRIC, envoyé spécial du Monde à Victoria, l'itinéraire fut le suivant : les Seychelles sont le premier pays visité (11 juin), suivis ensuite de Maurice (12 juin), des Comores (13 juin) et de Madagascar (14-15 juin). D'après la LOI du 23 juin, le régime affiche son unité, après avoir traversé une crise politique, la veille de l'arrivé du chef de l'État français146. AMALRIC traite de la visite de MITTERRAND aux Seychelles dans un article non négligeable de 808 mots publié le 12 juin147. MITTERRAND serait arrivé aux Seychelles dans l'après-midi et participé à un dîner en son honneur. D'après le journaliste, il se serait entretenu avec le président RENÉ sur la « précieuse » collaboration entre la France et les Seychelles. Dans son discours, ce dernier a présenté deux demandes concernant les Jeux de l'océan Indien prévus pour 1993 et la construction d'une bibliothèque nationale à Victoria. L'envoyé spécial remarque qu'il n'utilise plus ses « discours tiers-mondistes purs et durs de jadis » en raison de la chute du bloc communiste. Le climat entourant la visite de MITTERRAND devait être serein puisque les temps paraissaient bien loin, pour AMALRIC, du temps où la France et les Seychelles s'opposaient sur la Réunion. Les réponses aux demandes de RENÉ sont jugées positives sans être trop précises par AMALRIC : le journaliste a compris, et il l'écrit, qu'il ne fallait pas s'attendre à des « miracles » de la part de MITTERRAND. La question de la dette considérable des Seychelles d'1,2 milliard de francs de l'époque - environ 800 millions d'euros, soit plus de 42 millions de roupies seychelloises148 - a été abordé par RENÉ.

MITTERRAND aurait alors présenté les grandes lignes de son futur discours de La Baule où il lie développement et démocratie. AMALRIC sent que des individus allaient être déçus de ce discours puisqu'il ne met pas en garde RENÉ contre l'accroissement de la dette et

ne fait aucune allusion à son régime dictatorial (cf. chapitre VIII « La diplomatie des droits de l'Homme et de la démocratie aux Seychelles de la France », p.). Cette déception semble être prouvée une semaine plus tard comme le présente la LOI du 30 juin. Une maison coloniale traditionnelle située à Anse-aux-Pins, restaurée par les fonds d'aide française, a été incendiée. L'hebdomadaire rapporte que selon certains observateurs et l'opposition, c'était probablement la manifestation d'un geste de protestation anti-français lié au silence de MITTERRAND sur le thème du multipartisme seychellois149.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire