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Exclu-e-s du livret de famille : les parents sans statut, se raconter au sein d'une pluriparentalité

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par Elodie Regnoult
Université de Bretagne Occidentale - Master 2 2011
  

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Faire reconnaître une parentalité sans

statut

Dans le cas de recompositions familiales

1 Présentation des personnes rencontrées

1.1 Anne

Quand j'ai déposé mon annonce sur EFiGiES, une personne inscrite a transmis ma recherche à Elizabeth. Elizabeth reconnaissait dans mon annonce, le profil de sa belle-mère, Anne, ex-conjointe de son père. Elle la connaît depuis l'âge de 9 ans. Stéphane, son frère, la connaît depuis l'âge de 12 ans. Stéphane a vécu chez son père avec elle pendant plusieurs années et Elizabeth s'y rendait un week-end sur deux. Elizabeth m'explique qu'Anne a trois enfants d'un premier mariage mais les considèrerait aussi, elle et Stéphane, comme ses enfants.

Elizabeth fait donc le lien entre Anne et moi et me transfère la réponse que lui a écrite Anne par mail. Anne serait très touchée par cette reconnaissance d'Elizabeth vis-à-vis d'elle car la démarche de sa belle-fille signifie qu'elle reconnaît elle-même cette parentalité. Anne trouve que c'est un beau sujet d'étude, qu'elle a des choses à en dire de ces enfants non prévue-s qu'elle « aime sans débat ». Elle conclut sa réponse en remerciant Elizabeth pour « cette belle confiance ».

Par la suite, pour des raisons de distances géographiques, je ne pouvais pas la rencontrer en face à face. Et au bout de deux mois de tentatives de mails avortées (Anne ne recevait rien de ma part), nous avons décidé de nous contacter par téléphone. L'entretien a donc été mené au bout du fil, ce qui n'est pas une méthode que j'apprécie. Je trouve que la prise de note limite la capacité d'écoute, tronque inévitablement les propos et éventuellement, les déforme. Néanmoins, si je n'en ferai pas ma méthode de prédilection, j'ai pallié à ces inconvénients en précisant à mon interlocutrice que j'avais besoin de noter le plus précisément possible ses propos pour ne pas les déformer. Nous avons donc pris notre temps. Il y a eu des silences mais qui ne m'ont pas semblé gênés, qu'elle s'appropriait pour réfléchir à ce qu'elle souhaitait dire et que j'utilisais pour finir d'écrire. J'ai donc tenté de rester la plus fidèle possible à ses propos et, effectivement, au moment de retranscrire l'entretien au propre, je me suis rendue compte que j'avais écrit des phrases entières et non des idées. En revanche, quand elle répétait plusieurs fois la même chose, j'ai eu tendance à ne pas le noter, ce qui est dommage, car cela montrait une importance donnée à l'élément en question.

Anne a 55 ans, vit dans une grande ville et vient d'une famille de province qu'elle décrit comme bourgeoise, cultivée, catholique (elle rit sur le catholique). Sa mère, comme elle, était à la fois artiste et travaillait auprès de jeunes enfants. Elle était, selon sa fille, très attentive à l'éducation des enfants. Anne m'explique qu'elle-même en a une tribu de cinq. Elle a deux filles, Aurélie et Virginie d'une trentaine d'années, et un fils de 25 ans, Mickaël, tou-te-s trois issu-e-s d'une première union. Patrick, son second mari, a un fils de 30 ans, Stéphane, et une fille de 27 ans, Elizabeth, d'un premier mariage également. Il et elle n'ont pas eu d'enfants ensemble. Hugues, le père d'Aurélie, Virginie et Mickaël, a eu trois autres enfants approximativement du même âge que ses petits enfants.

Aurélie et Virginie sont mariées et ont respectivement une fille de trois ans pour la première, et deux fils de deux et quatre ans pour la seconde. Anne n'a plus de lien avec Hugues, il était cadre supérieur à l'époque. Patrick est sociologue.

A la fin de l'entretien, Anne me remercie. Elle me dit que ça l'intéresse, qu'elle connaît la sociologie par Patrick, qu'elle trouve bien qu'on parle de ces familles particulières plus qu'avant. Elle me précise que quand sa belle-fille l'a désignée, elle a été émue, touchée même si elle savait qu'elle était considérée comme parent. Elle me dit que grâce à moi, elles ont reparlé de cette famille et de cette parentalité. L'entretien lui-même a donc, pour elle, été une preuve de reconnaissance par l'annonce, par son sujet et par sa belle-fille qui a fait le relai entre elle et moi. Anne m'a perçue comme étant une jeune femme étudiante admettant la possibilité d'autres formes de familles, de parentalités.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery