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Exclu-e-s du livret de famille : les parents sans statut, se raconter au sein d'une pluriparentalité

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par Elodie Regnoult
Université de Bretagne Occidentale - Master 2 2011
  

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Pour terminer...

Quelques conclusions...

Finalement, comment étudier la parentalité ?

Etudier des parentalités atypiques a permis de mettre en évidence les choix de relations des acteurs et actrices dans ce type de relations très fortement codées socialement et juridiquement. Une parentalité sans statut est choisie et construite par ses membres et leur entourage et ne correspond pas à la définition politique actuelle de la parenté. Quand père et mère statutaires sont présent-e-s, cela implique de créer un nouveau rôle, une nouvelle relation suffisamment ressemblante pour être reconnue comme parentalité et suffisamment dissemblante pour ne pas se voir reprocher d'usurpation des identités de père et de mère. Cela passe à la fois par des stratégies discursives, des actions politiques en investissant les institutions et des actions quotidiennes pour se faire reconnaître auprès de l'entourage. Mais ces actions ne peuvent être reconnues que si leur sens est traduit par des mots.

Parler de sa relation dans le récit passe par une construction stratégique du discours mobilisant éléments perçus comme appartenant à la parentalité, souvenirs considérés comme traduisant la relation comme une relation parentale, témoins représentés comme légitimes pour confirmer la relation.

A la vue des différentes personnes rencontrées, la parentalité serait une relation choisie par un-e individu-e vis-à-vis d'un-e autre plus jeune, que ces deux individu-e-s se considèrent de la même famille ou non. Cette « définition » est sociale, et pourrait se discuter. La parentalité, par exemple, n'est que relativement choisi-e dans le cas de grossesses non prévues ou bien d'une réponse à l'injonction sociale (surtout avec des délais d'avortement dépassés ou bien une pénalisation de ce dernier)170. La différence d'âge entre parents et enfants est également une construction sociale basée sur l'idée que l'adulte saura plus et/ou mieux que l'enfant. Elle est basée également sur la construction de catégories d'âges au sein desquelles la parole n'a pas la même légitimité sociale171.

Les définitions sociales participent aux représentations des individu-e-s. Elles sont également construites par eux/elles. Chacun-e construit sa famille, sa parentalité. On le voit, les personnes rencontrées ne définissent pas leur relation de la même manière. Leurs discours restent singuliers même s'ils ont des points communs. On ne peut pas définir la parentalité de manière universelle. Elle est parfois relative à l'exercice quotidien du statut de parent, mais

170 BOLTANSKI Luc (2004), La condition foetale : Une sociologie de l'engendrement et de l'avortement, Paris, Gallimard.

171 SINGLY François de (2006), Les adonaissants, Paris, Armand Colin.

certain-e-s se considèrent comme parent sans en avoir le statut. Elle est parfois lié-e à la cohabitation avec les enfants, mais pas toujours. Parfois même, l'individu-e ne se dira pas parent, mais dira que l'enfant est sa fille.

Il n'existe donc plus de définition unique de la parentalité et de la famille. Chacun-e est parent à sa manière, se dit parent selon ses propres critères172.

Peut-on alors considérer la parentalité en dehors des configurations familiales ? Ce n'est dans tous les cas ni dans les habitudes communes, ni dans les habitudes politiques, ni dans celles des scientifiques. Les enjeux politiques ne sont pas les mêmes dans les configurations homoparentales et dans le cas de recompositions familiales et ce sont donc plutôt ces configurations qui sont le centre des débats et de la recherche. Néanmoins, c'est bien de parentalité qu'il est question dans chaque cas et faire des configurations, des catégories, c'est prendre le risque en sociologie de définir de manière abusive un certain type de parentalité en la différenciant abusivement des autres.

Mais créer des catégories comme « famille homoparentale » permet de reconnaître la configuration comme « famille » et comme « parentale ». Il peut s'agir d'un positionnement politique (inévitable) du chercheur ou de la chercheuse. Ce n'est donc pas contre ces catégories que je me positionne et je ne peux pas non plus nier la configuration, si elle existe - élément essentiel du contexte de la relation - je tente simplement d'adopter un autre regard afin de voir ces relations au-delà d'un groupe dans lequel, elle devrait forcément s'insérer.

L'enjeu du récit n'était pas le même pour les configurations homoparentales et celles issues de recompositions familiales. La configuration n'a pas été choisie de la même manière puisque l'enfant était déjà là, qu'il ou elle est issu-e d'une histoire antérieure, qui a commencé avant la formation du couple. Dans le cadre de l'homoparentalité, le parent se projette comme parent avant la naissance de l'enfant et se dit parent, dit qu'il/elle a accès d'emblée en toute légitimité aux différents territoires perçus comme parentaux puisqu'il/elle est parent. Il faut évidemment ajouter le bémol du statut. L'accès à ces territoires, notamment quand ils sont institutionnels, n'est pas forcément d'emblée autorisé. Mais, dans la manière de raconter, de mobiliser les institutions dans leurs récits, les femmes que j'ai rencontrées dans des situations homoparentales font valoir cet accès comme un droit puisqu'elles sont parents (être présente à

172 J'adhère par ailleurs à la critique d'Eric Fassin sur la notion de définition dans les sciences sociales, qui dit que la définition appartient à la politique et non à la science. FASSIN Eric (2000), « Usage de la science et science des usages : à propos des familles homoparentales », L'Homme, n°154-155, p.391-408.

la maternité, à l'école par exemple). Alors qu'Anne, dans une situation de recomposition familiale, dit qu'elle n'a accès à ces territoires qu'à partir du moment où elle est confirmée comme parent par l'enfant. Elle a par ailleurs mené l'entretien avec moi parce qu'Elizabeth l'a reconnue comme parent en créant le lien entre nous. Les représentations sont différentes du fait qu'Anne est devenue parent, une fois l'enfant déjà grand, puisqu'elle ne l'a pas connu-e dès la naissance.

De plus, dans un même foyer, il y a un homme et une femme alors que dans les situations homoparentales, il y a deux personnes de même sexe sous le même toit. Les rôles se construisent et se négocient de manière différente puisqu'au sein d'un même espace, dans le premier cas, la dite « complémentarité » homme/femme (qui s'avère être des inégalités) peut être reconstruite. Alors que dans le second cas, le rôle doit se construire à la fois en s'identifiant à un rôle perçu comme féminin (dans le cas d'une homoparentalité féminine) et à la fois, en se différenciant de la mère. Dans le cas des recompositions homoparentales féminines étudiées par Didier Le Gall, c'est du père dont la nouvelle conjointe de la mère cherche à se différencier173.

On ne peut donc pas détacher la parentalité du contexte dans lequel elle se place et dans une forme d'histoire particulière. Car la configuration implique non seulement cette histoire, mais aussi une organisation des espaces de circulation de l'enfant qui varie selon les personnes qui composent ces espaces. Si chaque parentalité est singulière, on retrouve des questionnements communs à l'homoparentalité d'une part et aux recompositions familiales d'autres part.

Cependant il y a aussi des choses qui se rejoignent quelle que soit la configuration : la difficulté de définir les parents sans statut, l'importance d'être confirmé-e comme parent par l'enfant pour être reconnu-e par exemple. Ensuite, Philippe et Hélène montrent bien que la parentalité peut exister en dehors de l'espace famille et même en dehors de toute cohabitation et en dehors de toute relation au moment de la naissance d'Hélène. Si la parentalité est dans l'espace famille, on doit l'étudier au sein de l'espace famille, si c'est au sein d'une configuration particulière, on l'étudie au sein de cette configuration particulière. Mais la parentalité peut aussi exister en dehors de tout cela et c'est en cela qu'on peut briser les catégories, faire de la parentalité une catégorie indépendante de celle de la famille qui peut la croiser, la rejoindre mais pas obligatoirement.

173 LE GALL Didier (2005), op.cit

Se raconter comme parent : accords en genre et en nombre

« Père » et « mère » sont deux identités de parents construites pour différencier hommes et femmes dans la parentalité et justifier les inégalités sous le terme de « complémentarité ». Quand Martine parle d'Eva en tant que parent, elle la différencie d'une mère et d'un père tout en trouvant des similitudes avec chacun des deux rôles. Dans le même temps, à certains moments des récits, Eva et Karine seront décrites comme « partenaire de la mère » c'est-àdire comme celles qui « complètent » le rôle de la mère. De son côté, Anne compare ses idées avec celles de la mère de ses beaux-enfants tandis qu'elle compare les idées de son conjoint avec celles du père de ses enfants. Le couple cohabitant implique dans les représentations sociales une sphère de « pensée commune »174 et dans le cas de la parentalité cohabitante, une logique de « complémentarité » donc de différenciation. En cas d'hétérosexualité du couple, il ne nécessite donc pas de comparaison dans le discours afin d'assurer la cohérence de l'équipe parentale. Il est supposé que les idées sont les mêmes et les pratiques « complémentaires ». En revanche, Anne ne compare pas tant les idées d'une femme à celles d'une autre ni les idées d'un homme à celles d'un autre. Elle compare plutôt les idées du parent sans statut à celles du parent statutaire de l'autre foyer afin de légitimer la place du parent sans statut, qui entre en « cohérence » avec les idées éducatives existantes, ou qui les « complète » dans une idée d'enrichissement.

La place du parent sans statut est donc définie en référence à des représentations qui considèrent des pensées, rôles, idées comme plus ou moins féminines - ou bien plus ou moins masculines. Ces rôles ne dépendent pas nécessairement de l'identité d'homme ou de femme du parent en question, mais plus de l'identité de mère ou de père du parent statutaire avec le/laquel-le ils/elles vivent (dans une logique d'identification et de différenciation).

Identifier le parent sans statut aux rôles de « père » et « mère » permet de le faire reconnaître à partir de ce qui est connu. Dire ses différences, c'est pallier à la concurrence éventuelle et se faire reconnaître aussi comme étant un parent « utile » (et non pas un double du parent existant). Un des enjeux spécifiques aux familles composées du père et de la mère statutaires, c'est que les deux parents porteurs des rôles reconnus sont présents. Le parent sans statut ne peut donc pas remplacer un parent qui ferait défaut mais doit s'inventer un autre rôle à partir de ce qui est reconnu comme parental - tout en restant un parent « différent ».

174 SINGLY François de, CHARRIER Gilda, op cit.

Pourtant, chaque individu-e est singulier et ne porte pas le rôle de mère ou de père de la même manière que les autres, mais selon ses propres interprétations de ce que doit être une mère ou un père. Un enfant qui aurait deux mères aurait deux mères différentes car ce ne seraient pas les mêmes femmes.

Puisque la parentalité est communément perçue comme une composante de la famille, être confirmé comme parent par les autres membres de la famille (parents statutaires, ses propres parents, l'enfant...), c'est confirmer la parentalité au quotidien mais aussi comme existant au sein d'un groupe dont elle est censée être indissociable. Mais au-delà, plus que témoins, les parents statutaires, et a fortiori la mère, supposée savoir ce qui est dans l'intérêt de son enfant, sont celles et ceux qui vont pouvoir décider du réseau de l'enfant. En effet, sans droit ni devoir, le parent sans statut dépend du privé décidé par les parents statutaires. Mais plus que le parent sans statut, c'est tout l'entourage de l'enfant qui peut être choisi par son père et sa mère statutaire. Il et elle choisissent son école, son médecin, les membres de la famille qu'il/elle peut voir, chez qui il/elle peut passer des vacances etc. Par conséquent, les parents statutaires deviennent important-e-s quand il s'agit de confirmer la relation entre l'enfant et le parent sans statut. Permettre le lien, c'est déjà le confirmer.

Vient ensuite l'histoire, la manière de raconter, les mots, les objets, les photos. Vient l'imaginaire d'une histoire familiale, les grands-parents sans statut qui considèrent ou pas l'enfant comme leur petit-fils ou leur petite fille.

Se raconter comme parent : reconstruire les espaces et les temps

Les lieux ne sont pas qu'une succession de murs et de sols tout comme les temps ne sont pas qu'une succession d'évènements et de secondes. L'un comme l'autre (espace et moment) sont construits par les individu-e-s, et ont un objectif particulier (habitat, formation, consommation, éducation etc.). Au sein des lieux, des codes implicites définissent des manières d'être et de faire. Pour les temps, à chaque âge (enfance, jeunesse, vieillesse) et à chaque moment (vacances, travail, soirée) ses codes et ses attentes. Les lieux et les moments sont donc traduits, interprétés par les acteurs et actrices qui y circulent, qui en parlent, qui les investissent. Les espaces peuvent parfois être institutionnels. Dans ce cas, ils peuvent être composés par plusieurs lieux physiques (on fait la différence entre l'école et les écoles, l'Université et les universités).

Peuvent alors être crées des territoires (école, CAF, maison) et des temps (vacances, week-end) parentaux. Ceux-ci sont dits comme tels selon des représentations communes et/ou

individuelles de ce qui est parental. Ils varient selon les individu-e-s. Il importe peu que la vision des personnes rencontrées de ce qui est ou non parental soit singulière ou universelle (je ne crois pas que cela puisse être universel). Ce qui importe c'est que dire un territoire ou temps comme « parental » et l'investir, c'est donc se dire parent. C'est aussi mobiliser des témoins perçus comme officiels et spécialisés dans la famille et la parentalité (CAF, école, Etat Civil etc.).

Mais ces territoires ne permettent pas seulement de se dire « parent », ils peuvent aussi exclure. Pour investir ces espaces, il faut en connaître les codes et les accepter. Pour aller à une réunion parent-prof à l'école, il faut être un minimum à l'aise avec l'espace scolaire. Pour demander des aides à la CAF sans avoir le statut de parent, il faut déjà savoir que c'est possible. Pour rencontrer les institutions, il faut se sentir servi - et non desservi - par elles. Cela permet sans doute de comprendre pourquoi, malgré mon objectif de départ, je n'ai réussi à rencontrer que des personnes de milieux intellectuels, artistiques, aisés.

Se créer une identité en investissement un territoire implique dans ce cas d'avoir accès à la prise de parole, car il ne suffit pas de les investir pour être parents, il faut dire. Dire qu'on les a investis, dire ce que cela signifie, traduire les actes. Ceci est valable autant pour les parents de familles homoparentales, que pour ceux issus de recompositions familiales ou tout autre parent.

Se raconter comme parent : quels outils pour quelle parole ? Parentalité et milieu social

Edmond Marc Lipiansky rappelle que la parole comprend un enjeu identitaire très fort175. C'est par l'interaction, la communication que nous faisons reconnaître un aspect de notre identité. L'interaction peut se traduire par des manières de faire et d'être mais le dire est une composante essentielle. Prendre la parole c'est prendre le risque de « perdre la face » au lieu d'être reconnu. On confie son identité à l'interprétation d'autrui. A partir de là, on comprend ce que peut représenter un entretien avec une étudiante qui rédige un mémoire de master. Et on peut comprendre que - sans même que l'étudiante ne soit issue d'un milieu aisé - elle n'ait accès qu'à ce milieu directement. Cela ne signifie pas que les personnes de milieu populaire qui se considèrent comme parent sans en avoir le statut n'existent pas mais simplement que je ne les ai pas rencontrées. Et le pourquoi m'intéresse car je ne peux pas mettre cela sur le

175 LIPIANSKY Edmond Marc (1990), « Identité subjective et interaction », in Camilleri Carmel, Kastersztein Joseph, Lipiansky Edmond Marc, Malewska-Peyre Hanna, Taboada-Leonetti Isabelle, Vasquez Ana (dir), Stratégies identitaires, Paris, Presses Universitaires de France, p.173-212.

compte de mon réseau qui n'est pas exclusivement universitaire. J'ai contacté des personnes de milieux beaucoup plus modestes que celles que j'ai rencontrées et je n'ai pas eu de réponse. Pour accepter un entretien dans l'objectif de mon mémoire, sans doute faut-il se sentir suffisamment « légitime », « intéressant-e », ne pas avoir l'impression de n'avoir rien à dire. D'autant plus que mon objet de recherche n'est pas « Les classes populaires ».

L'entretien a aussi quelque chose d'extrêmement violent du fait que je n'exprime pas mon avis. Mes positions peuvent être supposées, elles ne sont pas clairement dites. Les personnes enquêtées parlent - de leur vie privée - s'exposent, je ne valide ni n'invalide aucun de leurs propos. C'est donc un échange inquiétant si nous ne sommes pas en confiance avec l'institution universitaire. Car il s'agit bien de confier ses propos et sa vie privée à une étudiante inconnue qui nous garantit simplement l'anonymat.

L'une des stratégies est d'appuyer ses propos, à travers la référence à des auteur-e-s reconnu-e-s en psychologie ou en sociologie. Mais cela implique de les connaître, de connaître au moins leur pensée. L'autre stratégie est de se dire heureux/se, dire que « tout va bien » pour ne pas laisser place au doute sur la bienveillance des parents à fonder leur famille telle qu'ils et elles l'ont fondée. Cela implique d'avoir les moyens d'assurer la vie économique de la famille.

Pour étudier le privé, est-on forcé-e de se limiter alors aux classes aisées ? Je ne le pense pas. Simplement, la parentalité ajoute une notion de responsabilité qui rend difficile de se sentir légitime - si les institutions habituellement rencontrées nous font croire sans cesse que nous n'arrivons pas à assurer ces responsabilités.

Etudier le point de vue des parents : les limites

Dans la société française d'aujourd'hui, le point de vue de l'enfant est souvent revendiqué dans le choix des politiques familiales quant aux nouvelles formes de famille (recomposition, homoparentalité etc.). Les partisans d'un ordre social familial hétéronormé et biparental parlent du droit d'avoir un référent masculin et une référente féminine. Le droit de voir ses deux parents. Mais le point de vue de l'enfant n'est que supposé car il n'est jamais l'invité des débats politiques. Tout comme il n'est que rarement l'enquêté des sociologues. Le plus souvent, les débats - tout comme les recherches sociologiques - tournent autour de la parenté et/ou de la parentalité. Pourtant, nous l'avons vu, l'enfant a un rôle majeur dans la reconnaissance de l'adulte comme parent. Eva peut se dire considérée par Esteban comme « deuxième maman ». Vanessa raconte que Karine était considérée comme telle par Antoine

aussi. Lisa explique que pour Thibault, elle est un parent. Sarah vient de perdre son père, il est donc délicat que son beau-père se définisse comme parent. Dans la situation d'Anne, les enfants sont celles et ceux qui autorisent l'accès des beaux-parents sur les territoires dits parentaux comme l'école. Philippe explique qu'Hélène le considère comme son « papa de coeur ».

Partir du point de vue de l'enfant sans parler nécessairement de « parents » permet de sortir des relations prédéfinies de parentalité voire de l'espace famille. Car si Philippe et Hélène prouve que cela est possible, le mot « parent » est lourdement porteur de représentations associées à la famille.

Etudier les référent-e-s que l'enfant se choisit permettrait d'aborder de manière plus large les relations non-paritaires (c'est-à-dire qui ne comprends pas les ami-e-s, les frères et soeurs du même âge etc.). Cela permettrait de considérer les relations mises en évidence par Eva Lelièvre, Géraldine Vivier et Christine Tichit176 entre frères et/ou soeurs d'âges différents, dont l'aîné-e est considéré-e comme figure parentale. Ce qui pourrait alors mettre encore davantage en exergue les différences entre réalité juridique (relative au statut des personnes) et réalité sociale (telle qu'elle est vécue).

176 Op cit.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus