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La problématique des conflits en Afrique: le cas de la Somalie, de la Côte d'Ivoire et de la RDC

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par Salif Kà¢
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Maitrise en science politiques 2012
  

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Section II : L'intervention de l'Union Africaine (UA) et des organismes sous- régionaux

Le chapitre VIII de la charte des Nations Unies pose clairement le principe de subordination entre l'ONU et les organises régionaux. En effet, les accords et les organismes régionaux sont intégrés dans la structure et les activités de l'Organisation mondiale en vue de maintenir la paix et la sécurité internationales. Cependant il se pose un problème de répartition des compétences entre l'ONU et les organisations régionales. Pour pallier ces zones d'ombre trois articles du chapitre VIII traitent des rapports entre les organismes. Plus précisément, c'est l'article 52 de la Charte des Nations Unies qui réglemente leurs rapports dans le cadre du maintien de la paix. Les dispositions de cet article suggèrent deux faits important concernant les rapports entre l'Organisation Universelle et les organismes africains, à savoir l'UA et les organismes sous-régionaux : d'un côté, il y a une volonté de défiance à l'égard des organismes ; d'un autre côté, l'on note une subordination de principe de ces accords et de ces organismes régionaux au conseil de sécurité de l'ONU.65(*) Compte tenu de ces considérations, l'intervention de l'UA (Paragraphe I) et des organismes sous-régionaux dans la résolution des conflits reste à bien des égards visible (Paragraphe II).

Paragraphe I : Les modes d'intervention de l'UA

L'OUA a toujours inscrit au centre de ses préoccupations la nécessité d'éradiquer les conflits pour promouvoir la démocratie et le développement durables. C'est ainsi que le Secrétaire Général de l'OUA, Salim Ahmed Salim, a présenté un projet de Déclaration à la 29ème session de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de juin 1993, sur la création au sein de l'OUA d'un « Mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits » adopté à l'unanimité. Ce mécanisme est un organe permanent, un « organisme politique » de l'OUA avec un Organe Central sur la base du principe de la représentation régionale et de la rotation, ce qui le différencie fondamentalement de la commission de médiation, de conciliation et d'arbitrage.

L'un des objectifs prioritaires de ce mécanisme est de prévoir et de prévenir les conflits pour faire de lui un instrument efficace au service de la « diplomatie préventive ». Ses décisions sont exécutées par le secrétaire Général et le secrétariat avec un fonds spécial alloué pour la paix. Cependant malgré les résultats plus ou moins satisfaisants au cours de ses deux années d'activités, la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de juin 1995 a jugé nécessaire que l'OUA se consacre à la prévention des conflits pour laisser à l'ONU le soin de s'occuper du maintien de paix. Toutefois la Conférence demande au Secrétaire général d'étudier la possibilité pour l'institution continentale de disposer d'un autre mécanisme de maintien de paix complémentaire de celui de l'ONU. Ainsi l'OUA a affiché clairement sa position par rapport à certaines initiatives dans la mesure où les gouvernements africains ont reconnu la nécessité d'une intervention collective au service de l'ONU en cas d'aggravation des conflits. Elle a participé aux initiatives des pays occidentaux de maintien de la paix en Afrique notamment les initiatives britannique, française, américaine et l'initiative de l'UE. Malgré les nombreuses initiatives en Afrique, la déception est encore grande et révèle que l'Afrique en a récolté plus de misères que de solutions.

Les expériences en RDC, en Somalie, au Rwanda et au Burundi pour ne citer que ces quelques pays africains montrent que l'OUA et ses Etats membres ne peuvent exclusivement compter sur cette ONU aujourd'hui instrumentalisée par quelques grandes puissances occidentales soucieuses de préserver leurs intérêts dans les pays africains en situation de conflits. L'Organe Central du Mécanisme de l'OUA estimait qu'il est du devoir de l'Afrique de préciser les paramètres qui doivent régir les initiatives.

Le début du XXI est espoir pour la modernisation de l'organisation continentale qui devra se doter de mécanismes d'intervention efficaces et pragmatiques sur le sol africain pour mettre fin à la crise chronique qui gangrènent et fragilisent les sociétés négro-africaines.

Djibril Samb préconise que « le moyen le plus approprié serait l'institution de mécanismes d'alerte ou de veille ayant une implantation régionale, c'est-à-dire relevant fonctionnellement et hiérarchiquement de l'organisme régional (UA) de manière à couvrir tout le continent »66(*) dans la même perspective, faudrait renforcer davantage les capacités de maintien de la paix en Afrique par le biais de la coopération comme c'est le cas avec le programme de Renforcement des Capacités africaines de Maintien de la Paix (RECAMP). C'est ainsi qu'il a été créé en mai 2004, après la mutation de l'OUA en UA, le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits.

L'UA a été présente en Côte dés le début de la crise en septembre 2002. Elle a participé au processus de paix en RDC et à la Somalie. Cependant la présence de la Mission de l'Union Africaine en Somalie (AMISOM) n'a pas permis de restaurer la paix face aux exactions de la milice radicale Chabaab et du Hezb Al Islam contre le gouvernement de transition de Cheikh Chérif Cheikh Ahmed. A l'instar de la RDC jusqu'à l'arrestation du général dissident tutsi Laurent Kunda et de la Côte d'Ivoire (2002-2008), la Somalie vit encore l'anarchie et l'insécurité totale avec «  des exécutions publiques, attentats, assassinats (...) ».67(*)

Ces exemples parmi tant d'autres montrent toutes les limites de cette UA secouée par le débat contradictoire entre maximalistes (les fédéralistes) et les minimalistes (appelés encore gradualistes pour avoir refusé la fédération immédiate).

* 65 Jean-Pierre Cot et Alain Pellet. La Charte des nations Unies. 2ème édition, Economica, Paris.

* 66 Op.cit. Djibril Samb.p7.

* 67 Op.cit. Jeune Afrique hors-série no 24.p145.

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