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La problématique des conflits en Afrique: le cas de la Somalie, de la Côte d'Ivoire et de la RDC

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par Salif Kà¢
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Maitrise en science politiques 2012
  

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Paragraphe II : le ralliement idéologique 

Le continent africain a été fortement marqué par les dérives sans précédent de la guerre froide. Le ralliement idéologique aux blocs contrôlés par les deux grandes puissances nucléaires semble être un impératif catégorique pour tout soutien et protection. Ainsi la Somalie, la RDC et la Côte d'Ivoire rallient à des degrés différents à la cause idéologique qui leur apparaissait la plus à même de défendre leurs intérêts du moment. Même si la Côte d'Ivoire, comme la plupart des ex colonies françaises, cède parfois à la pression de la France pour afficher clairement une position idéologique, la RDC et la Somalie quant à elles manifestent ouvertement leur position idéologique. C'est ainsi qu'en Côte d'Ivoire les oppositions nationalistes prosoviétiques ont été neutralisées sous le règne de Houphouët Boigny.

En cette période bien déterminée, la RDC autrefois appelé Congo belge est marquée par une forte rivalité interne et une pression extrême qui semble remettre en cause la réalité de son indépendance. Déjà les prémices de la division de cette ex colonie belge se sont signalées en 1940 avant de se cristalliser avec les hostilités idéologiques de la guerre froide. A ce moment deux tendances indépendantistes se manifestaient dans la capitale de Léopoldville : celles des « gens d'en bas » (Bas-Congo et Bandundu) qui parlent le Kikongo et celles des « gens d'en haut » qui parlent le Lingala venant de l'Equateur et de tout l'intérieur du pays. En 1949, la première catégorie se constitua en une association d'abord culturelle avant d'être politique. Il s'agit de l'Alliance des Bakongo (ABAKO) dont le Président Joseph Kasa-Vubu en 1954 deviendra le premier Président de la République du Congo belge indépendant. Son ambition fut de rétablir l'ancien royaume de kongo de l'époque portugaise, en faire celui des Bakongo et réclamer l'indépendance tout en restant fédéraliste.

L'autre tendance, les évolués « d'en haut » séduits par « le plan de 30 ans pour l'émancipation de l'Afrique » du Professeur belge Van Bilsen publié en 1956 était inspirateur d'un Congo unitaire. Ce plan combattu par l'ABAKO est jugé utopique. Les tensions entre les deux tendances poussèrent la Belgique colonisatrice à organiser en 1957 les premières élections limitées aux grandes villes. La victoire de l'ABAKO à Léopoldville (aujourd'hui appelée Kinshasa) surprend certains unitaristes dont Patrice Lumumba, un Teletal de Kasaï. Cet homme politique très intelligent et réaliste fonda le Mouvement National Congolais (MNC-Lumumba) plus revendicatif que celui du MNC-Kalonji du nom d'Albert Kalonji, un autre kasaien unitariste. Les rivalités durcissent une fois que le Congo belge accède à l'indépendance le 30 juin 1960 avec l'élection de Joseph Casa-Vubu par le parlement comme Président de la République et Patrice Lumumba Premier Ministre dans un régime parlementaire21(*). Les blancs belges gardent le pouvoir dans l'armée du nouvel Etat indépendant. Les soldats bangalas et balubas mécontents de cette attitude d'asservissement militaire persécutent la communauté blanche présente en territoire congolais. Dans ce contexte de tiraillement idéologique, la Belgique menace d'intervenir militairement. L'homme fort du régime, en l'occurrence Patrice Lumumba durcit sa position idéologique de socialiste purement africain et appelle l'aide de l'Union soviétique. Par la suite le Général Mobutu Sese Seko soutenu par les Etats-Unis voit d'un mauvais oeil le socialisme de Lumumba. Il prend ainsi les rennes du pouvoir et emprisonne Lumumba qui sera finalement déporté au Katanga dans des conditions indignes d'un fervent serviteur de l'Etat. Pour gérer la crise, l'ONU propose sa médiation à la place des troupes soviétiques et belges.

Pour ce qui concerne la Somalie, l'accession de Siad Barre au pouvoir en octobre 1969 a été décisive pour affirmer un ralliement sans complaisance à la cause de l'idéologie marxiste et socialiste de l'URSS. Ainsi il va obtenir un soutien soviétique « pour combattre ses opposants et mener à bien ses idées expansionnistes ».22(*) Fort de l'appui de l'URSS, le Président met sur place un régime tyrannique et entre en conflit avec ses voisins immédiats surtout avec l'Ethiopie après avoir déclaré ceci à l'occasion du premier anniversaire de la Révolution le 21 octobre 1970 : «  Nous nous proclamons solennellement et résolument Etat Socialiste. L'idéologie la plus humaine répondant aux besoins de l'homme, est l'unique voie pour arriver au décollage économique et social ».23(*) Toutefois, après sa défaite à la guerre d'Ogaden, Siad Barre a fait volte face pour s'allier aux américains à la fin des années 70 et au début des années 80.

* 21 Entretien avec S.E Moustapha Niasse, ancien Représentant Spécial du Secrétaire Général de l'ONU à la RDC.

* 22 Op.cit. Antonio torrenzano.p11.

* 23 Op.cit. Antonio torrenzano.p 96.

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