WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Gestion de l'information en période d'urgence. Etude comparative des stratégies de communication d'OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies) et le comité international de la Croix-Rouge

( Télécharger le fichier original )
par Claire Clarisse MUAMBA KUMANDE
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication - Licence 2008
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INTRODUCTION

1. Problématique

La République Démocratique du Congo est l'un des pays d'Afrique qui ont connu, au cours de ces dernières années, plusieurs situations dramatiques : les guerres d'agression ou internes, les tremblements de terre, les accidents fluviaux ou ferroviaires, les crashs aériens, les épidémies, etc.

Ces événements ont ensuite entraîné une situation humanitaire précaire dans plusieurs milieux de vie en République Démocratique du Congo. Les rapports des nombreux observateurs engagés ont fait état des milliers des personnes déplacées de guerre, sans abris, victimes de toutes ces circonstances malheureuses.

La guerre dite « de l'Est », devenue quasi permanente a causé d'innombrables pertes en vies humaines, déplacements massifs des personnes, ainsi que la destruction des infrastructures sociales et publiques. Ces drames qui se sont produits dans différents coins de la République Démocratique du Congo ont suscité la réaction des intervenants appelés « Humanitaires ». Les acteurs politiques, ainsi que d'autres décideurs n'ont pas manqué de voler au secours des victimes.

Conformément à la mission des humanitaires, le rôle joué ici est resté double :

- Faire une sorte de plaidoyer en leur faveur (les victimes) et

- Apporter de l'aide (soins de base et biens de première nécessité) aux personnes affectées.

Ces deux objectifs prioritaires ont créé de manière froide, une concurrence entre les différentes structures intervenant dans l'assistance humanitaire. Plusieurs organisations non gouvernementales, les Agences des Nations Unies et autres structures humanitaires, ecclésiastiques, confessionnelles..., se sont mobilisées quotidiennement pour répondre à toutes ces urgences liées à la protection des vies humaines.

Le monde étant devenu « un village planétaire », tous ces humanitaires utilisent toujours d'une manière ou d'une autre les mass medias pour faire passer leurs messages et attirer l'attention du public sur leurs actions qu'elles soient entre eux, avec les bailleurs de fonds ou avec les bénéficiaires, la communication est souvent utilisée pour attirer d'avantage l'opinion tant nationale qu'internationale sur les conditions de vie des personnes humaines.

L'agressivité avec laquelle les uns abordent la question et la traite ; l'efficacité de certains sur terrain, la précision et l'exactitude des autres dans la présentation des chiffres et statistiques, ainsi que les stratégies de communication utilisées pour informer, sont la motivation de notre recherche. Mais pour mieux faire, nous ne pouvons que choisir un terrain d'étude qui nous soit favorable.

Notre choix porte sur « la communication ». Ce grand ensemble qui englobe différents modes de vie extrêmement riches, les moyens, les formes ainsi que le processus même des échanges interactionnels, nous donnera une note unique qui est l'information. Dans n'importe quelle civilisation, groupement social ou culturel, la communication s'impose comme un facteur important de gestion des ressources. La particularité de notre étude est qu'elle aborde une dimension (unité communicationnelle) qui est l'information.

Il est jusqu'à preuve du contraire prouvé que la mobilisation tant interne qu'externe est fonction de la gestion de l'information relative à une situation donnée. L'étude que nous présentons nous permettra de comprendre du point de vue communicationnel, particulièrement informatif, l'efficacité de l'action menée par le Comité International de la Croix-Rouge. En menant une étude comparative nous confrontons cette structure à celle du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) et cela en période d'urgence.

L'objectif de ce travail consiste à répondre à la question suivante : Quelles stratégies de communication les organismes humanitaires, en l'occurrence le Comité International de la Croix-Rouge et OCHA utilisent en période d'urgence?

2. Hypothèse

En période d'urgence, les organismes humanitaires s'appuient sur les mécanismes de la communication de crise.

3. Méthodes de travail

Dans ce travail nous ferons recours à trois méthodes, afin de mener à bien notre recherche. Il s'agit de la méthode descriptive, la méthode analytique et la méthode comparative.

Concernant la méthode descriptive, elle nous permettra de décrire les deux organisations sous étude à savoir : le Comité International de la Croix-Rouge « CICR », mais aussi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies « OCHA ». Ceci pour permettre à nos lecteurs d'avoir une idée sur les deux organisations, et amener certains à rompre avec des préjugés qu'ils pourraient avoir sur ces derniers.

La méthode analytique pour sa part, nous permettra d'analyser les stratégies utilisées par OCHA et le Comité International de la Croix-Rouge, dans la gestion de l'information en période d'urgence.

Enfin nous utiliserons la méthode comparative pour déterminer, entre les deux organisations humanitaires, dégager les similitudes et les différences entre leurs stratégies de communication.

4. Délimitation du sujet

Il est difficile pour nous d'échapper à la rigueur scientifique qui nous impose la structuration des faits scientifiques. Dans le temps, nous analyserons les actions informatives du CICR et d'OCHA, de Janvier 2008 à Janvier 2009.

Le choix de cet espace temporel a son sens du fait que les atrocités commises dans l'Est du pays par les forces rebelles s'étaient produites. Elles ont créé de nouveaux déplacements massifs des populations, des massacres, ainsi que des catastrophes aériennes dans différents coins de la RDC. Ces accidents ont suscité l'attention des humanitaires et ont fait appel à leurs interventions.

Sur le plan spatial, nous prenons la ville province de Kinshasa, siège des institutions de la République et qui abrite également le bureau de la Délégation du CICR et le bureau national d'OCHA.

5. Division du travail

Comme dans toute analyse scientifique, la présente étude sera divisée en trois chapitres.

Le premier portera sur la définition de concepts de base de notre recherche, ainsi que le cadre théorique. Dans ce point nous nous mettrons d'accord avec lecteur sur le sens à donner aux concepts que nous utiliserons et sur la théorie sur la quelle se basera notre étude.

Le chapitre deuxième nous servira d'espace et de présentation du Comité International de la Croix - Rouge, mais aussi le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies « OCHA ».

Le troisième chapitre sera consacré à l'étude comparative des stratégies de la Croix - Rouge et d'OCHA. Ici il sera question de la comparaison proprement dite de ces deux structures qui opèrent dans le domaine de l'humanitaire, du point de vue de leurs actions et stratégies dans la gestion de l'information en période d'urgence, catastrophes naturelles, aériennes des drames humanitaires de tout genre ainsi que d'autres urgences.

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

La rédaction d'un travail scientifique a plusieurs exigences, parmi lesquelles la définition des concepts à utiliser et la description du cadre théorique. Le premier exercice se veut important dans la mesure où, d'une part, il permet de se convenir avec les anonymes, certes nombreux, sur un certain nombre des termes à utiliser au cours de notre étude. Elle vise, d'autre part, à donner des significations plus ou moins convenables afin de permettre l'accessibilité de tous aux matières à traiter.

Le cadre théorique pour sa part nous sert de référence scientifique pour notre étude, dans la mesure où il nous offre la théorie sur laquelle se basera notre travail.

Section I. Cadre conceptuel

Dans cette partie, nous définirons les concepts de base de notre recherche. Ainsi, nous donnerons une explication sur : La gestion de l'information, l'information, l'organisation, l'organisme humanitaire, la crise humanitaire, la communication, la communication des organisations, la stratégie, la stratégie de communication.

1.1 Gestion de l'information

La gestion est l'organisation et le contrôle administratif d'une entreprise privée ou publique. Elle est, selon le Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse1(*), l'action ou la manière de gérer, d'administrer, de diriger, d'organiser quelque chose. L'administration peut être globale ou portée sur une des fonctions de l'entreprise. La gestion de l'information est donc la manière dont l'entreprise à travers son service ou sa direction de communication gère ou administre l'information qui circule en son sein ou la manière dont elle organise l'information qu'elle doit diffuser à travers ses différents publics.

1. 2. Information

L'information est un concept qui regorge plusieurs entendements selon le contexte dans lequel il est employé. Le Dictionnaire Larousse2(*) définit l'information comme une nouvelle donnée par un journal, une télévision, une radio. C'est un élément de connaissance susceptible d'être conservé, traité et communiqué.

L'Encyclopédie Encarta3(*) parle de l'ensemble des données, nouvelles d'actualités rapportées par un journaliste. C'est un renseignement d'ordre privé. Une information est une annonce ou description objective et plus ou moins circonstanciée d'un fait ou d'un ensemble de faits d'actualités intéressant un public anonyme et nombreux pour lequel elle est diffusée4(*). C'est une indication, un renseignement, une précision que l'on donne ou on obtient sur quelqu'un ou quelque chose5(*).

Pour les spécialistes des sciences de l'information et de la communication, l'information est un nom pour désigner le contenu de ce qui est échangé avec le monde extérieur6(*). D'autre part, l'information est le contraire de l'incertitude, elle dérange et sert à réduire l'incertitude7(*). C'est une donnée significative contenue dans une communication.

Dans ce travail, nous entendons par information, les données ou renseignements qu'une organisation rapporte à son public, concernant une situation quelconque.

1.3. Organisation

L'organisation est une notion qui a fait sujet des différentes études et est définie selon telle ou telle école. Elle est comprise comme une association (de personnes, de groupes, d'États), généralement importante, dotée d'une structure et créée en vue d'un but déterminé8(*).

Une organisation est un ensemble d'individus regroupés au sein d'une structure régulée, ayant un système de communication pour faciliter la circulation de l'information, dans le but de répondre à des besoins et d'atteindre des objectifs déterminés9(*). Elle est aussi définie comme un ensemble de moyens structurés constituant une unité de coordination ayant des frontières identifiables, fonctionnant en continu en vue d'atteindre un ensemble d'objectifs partagés par l'ensemble de ses membres (salariés, dirigeants, actionnaires, ...)10(*).

Dérivée du terme organiser signifiant « gérer, structurer, mettre en place », le concept d'organisation recouvre à la fois l'action d'organiser et l'ensemble organisé11(*).

Dans le sens de l'action, il renvoie à l'organisation du travail, c'est-à-dire la structuration (la répartition et la coordination des tâches et des responsabilités) et l'élaboration des procédures nécessaires au bon fonctionnement d'une entreprise.

Par contre, dans le sens de l'ensemble organisé, l'organisation évoque une communauté humaine dont les individus unissent leurs apports en vue d'atteindre un objectif déterminé. Elle renferme ainsi des réalités diverses: une entreprise, une institution, une école, une banque, une association, des administrations publiques aux différents niveaux de pouvoir (ministères, provinces, régies financières et autres sont toutes des organisations).

L'organisation suppose donc un but formel, une division des tâches et une attribution des rôles, un système de communication, un mécanisme de prise de décisions et un ensemble de règles d'évaluation de l'activité. L'existence d'une organisation fait appel aux facteurs de production, qui sont notamment : le travail (main d'oeuvre, ressources humaines, potentiel humain), le capital (actionnaires, associés, apports en nature ou en numéraire, argent, etc.), la machine (investissement, immobilisation, croissance interne, etc.).

1.4 Organisme humanitaire

Un organisme humanitaire est une organisation, une communauté qui s'intéresse au bien de l'humanité, qui s'efforce de venir en aide aux hommes12(*). Selon l'Encyclopédie Encarta13(*), il s'agit d'une organisation qui apporte son soutien à une population en détresse et qui a comme but le bien de l'humanité en cherchant à améliorer la condition de l'homme par l'élimination des maux et des injustices, la reforme de la société.

Pour Jean-Marie Crouzatier14(*), un organisme humanitaire est une organisation qui a un domaine d'intervention qui consiste à secourir des personnes sans tenir compte de leur nationalité ou de leur appartenance politique ou religieuse. Il s'agit des organisations non gouvernementales (ong), telles que le Mouvement International de la Croix-Rouge, Médecins sans frontières, etc., ainsi que les agences des Nations Unies telles qu'Ocha.

C'est dans le même sens que Marcel Merlin15(*) s'intéresse au domaine d'application de l'organisme humanitaire et considère qu'il s'inscrit dans une dimension où l'inadéquation entre les besoins (élémentaires, sanitaires, de secours d'urgence, sécuritaires, de respect de la dignité humaine) et les moyens humains, matériels et financiers disponibles, appelle des actions de ceux qui peuvent mobiliser de l'extérieur les ressources et le savoir-faire nécessaires. Selon lui, la notion de savoir-faire impose la nécessité d'une formation adéquate pour les personnels menant cette action.

Ayant comme but principal de soulager et prévenir les souffrances des victimes dans le respect de principes humanitaires, l'organisme humanitaire intervient donc en cas de catastrophes naturelles et artificielles, notamment les inondations, les tremblements de terre, les guerres, les épidémies et tant d'autres situations qui rendent les populations vulnérables.

Leur intervention recouvre une gamme variée d'activités qui vont généralement de l'aide alimentaire, logistique, actions médicales de secours d'urgence, à la dénonciation des violations du Dih qui régit des telles situations, en passant par le plaidoyer et la sensibilisation auprès de la presse, les décideurs et les bailleurs de fonds.

Qu'à cela ne tienne, bien que le domaine de l'action humanitaire soit régi par le Dih, les organismes humanitaires sont actuellement confrontés à plusieurs défis, enjeux et exigences sur terrain.

L'action humanitaire devient de plus en plus difficile et complexe dans des situations sans cesse changeante avec sur le terrain une multiplication des intervenants ; l'évolution de la technologie et la criminalité ; ainsi qu'une certaine méfiance de la part des acteurs sociaux16(*).

1.5. Crise humanitaire

Une crise humanitaire est une situation dans laquelle la vie d'un grand nombre des personnes est menacée et la mise en oeuvre des moyens extraordinaires est nécessaire pour éviter une catastrophe ou au moins en limiter les conséquences17(*). Une crise humanitaire peut être due à une catastrophe naturelle, telle que les inondations, les tremblements de terre, les éruptions volcaniques, les cyclones, qui provoquent des milliers des morts, des sans abris, la destruction des infrastructures, ainsi que la famine et des maladies. Ou encore une catastrophe artificielle, telle qu'une situation de conflit armé interne ou international, provoquant mort d'hommes et un déplacement massif des populations fuyant la guerre

1.6. Communication

Le concept « communication » comporte une notion fourre-tout possédant une extension très grande : la communication peut être aussi bien humaine, animale, que végétale ou mécanique. La danse des abeilles devant la ruche, la réaction du baromètre aux variations atmosphériques, le cri d'un nouveau-né devant sa mère, etc., sont des illustrations d'un processus de communication. Elle implique en fait une relation entre deux entités18(*).

La communication est selon le Dictionnaire Hachette19(*), l'action de communiquer, de faire connaître une information. C'est une opération de transfert ou d'échange d'information entre un émetteur et un récepteur20(*). Cependant le transfert d'informations n'est possible que si l'émetteur et le récepteur partagent le code dans le quel a été transcrit le message.

Pour Pombo21(*), la communication est ce qui permet d'établir une relation entre des personnes, entre des objets et entre des personnes et des objets. Elle désigne soit l'action de communiquer, soit le résultat de cette action. Ce qui est communiquer est soit matériel soit immatériel et la transmission de cet échange se fait par des signes (la vue) et des sons (l'ouïe).

La communication est aussi le processus par le quel une information est transmise d'un point à un autre22(*). C'est l'échange verbal entre deux sujets parlant qui produit un énoncé destiné à un autre sujet parlant ou à un interlocuteur dont il sollicite l'écoute ou une réponse implicite. En tant que processus, la communication comporte six éléments constitutifs :

1. L'émetteur : source du message. C'est lui qui collectionne à l'intérieur du code un certain nombre des signaux permettant de transmettre le message.

2. Le récepteur : le lieu du décodage qui cherche en mémoire les éléments sélectionnés par l'émetteur et constituant le message.

3. Le canal : le support physique de la transmission du message ou le moyen par lequel le code et les signaux sont transmis.

4. Le code : la langue ou le système des signes ou un cas de convention pour leur usage. Le code comprend des signaux spécifiques et un ensemble des règles de combinaison propres à ce système des signaux.

5. Le message : le contenu, les informations transmises par l'émetteur au récepteur.

6. Le contexte : l'environnement, le cadre dans lequel les deux partenaires échangent. Il doit être le même afin d'éviter les erreurs.

1.6.1. Types de communication

Selon Ekambo23(*), il existe trois types de communication :

1. La communication interpersonnelle : l'échange des messages sous toutes les formes de langage entre deux personnes partageant le même code.

2. La communication de groupe : c'est l'élargissement de la communication interpersonnelle. Ici on s'adresse individuellement au sein d'un groupe. Elle sous-entend donc une source d'émission et une multitude de points de réception.

3. La communication de masse : le fait de faire connaître les informations, des idées et des prises de position à un auditoire nombreux et diversifié, en recourant aux médias.

Dans le cadre de ce travail, par communication nous entendons le processus de transfert des informations de l'émetteur au récepteur.

1.7 Communication des organisations

1.7.1 Notion

La communication des organisations revêt plusieurs significations, selon les auteurs. Elle est définie comme une forme de communication dans laquelle l'organisation parle d'elle-même24(*).

Selon Pombo25(*), la communication des organisations appelée aussi communication des entreprises est l'ensemble des actions dont le but est de forger une identité forte et valorisante de l'organisation, de favoriser l'émergence d'un nouveau management de travail et de participer à la modernisation des conditions de la production. C'est une fonction indispensable de l'entreprise à travers la quelle celle-ci se lie à son environnement et lie ses parties, ainsi que ses processus internes les uns aux autres.

Quels que soient les publics auxquels elle s'adresse, la communication des organisations a pour but de créer un courant de sympathie vis-à-vis de l'entreprise et est comprise comme un processus dynamique qui souligne la croissance, l'existence, le changement et le comportement de toute organisation26(*). Sa mission est de positionner l'entreprise, lui donner une personnalité distincte de la concurrence et définir ce qu'elle est par rapport à ce que sont les autres27(*).

La communication des organisations traite des sujets très divers puisqu'elle est tenue de prendre en compte les attentes de tous les publics. Elle évoque donc les performances économiques, les prouesses techniques, ses résultats commerciaux, son management, son éthique, etc.

1.7.2 Types de communication des organisations

La communication des organisations englobe une spécificité de types de communication que peut envisager une entreprise tant sur le plan interne qu'externe. Nous ciblons ici deux types :

- La communication institutionnelle ;

- La communication publicitaire

Ø La communication institutionnelle

Elle constitue un type de communication dont la spécificité tient à sa mission de fédération autour d'une entité qui est l'institution28(*). La communication institutionnelle a pour but de conférer à l'entreprise un ton, un style, une personnalité, et lui donner une image et un corps.

Le discours institutionnel exprime les valeurs et la mission de l'entreprise et se veut avant tout informatif en exposant l'action de l'entreprise dans un souci de vérité29(*).

Lucien Sfez30(*) propose une liste des objectifs de la communication institutionnelle :

- Nommer-identifier : faire connaître et valoriser le nom de l'institution.

- Situer : déterminer l'identité et établir le positionnement de l'institution, les traits sous lesquels elle veut se faire donner à savoir

- Légitimer : faire apparaître le bien- fondé de l'institution et de son action. Manifester sa paternité sur des opérations dont elle peut tirer bénéfice

- Améliorer la lisibilité : facilite la compréhension de l'institution en la rendant elle-même et son action, plus claires.

- Amplifier : donner à ses actions une résonance externe ou interne susceptible de retenir favorablement sur son image.

- Mobiliser : donner aux agents de l'institution des raisons de confiance, de fierté, susceptible de les motiver et de les dynamiser

- Mettre en relation : susciter et valoriser des opportunités de faire appel à l'institution et à ses services

La communication institutionnelle constitue l'essentiel de la communication d'entreprise. Mais on désigne également sous cette appellation la communication émanant d'institution ou d'organisation n'ayant aucun but lucratif.

Ø La communication publicitaire

Contrairement à la communication institutionnelle, la communication publicitaire a pour but de faire vendre des produits ou des services31(*). Elle est très employée et recouvre des nombreux champs, tout en restant flou. Elle se décompose ainsi en différentes catégories ayant chacune sa spécificité, ses objectifs, et surtout sa place dans la stratégie. La publicité en représente une des formes.

Pour sa part, la publicité est une activité ayant pour but de faire connaître une marque, d'inciter le public à acheter un produit, à utiliser un service. C'est aussi l'art d'exercer une action psychologique sur le public à des fins commerciales et faire connaître un produit, un service, afin d'inciter à l'acquérir32(*).

Ces définitions portent sur la communication publicitaire qui a une vocation commerciale et que, pour arriver à ses fins, elle utilise de nombreux moyens visant à mettre en avant le produit et le distinguer de ses concurrents.

1.7.3 Sortes de communication

La communication des organisations intervient tant en interne qu'en externe

Ø La communication interne

Au plan interne, la communication contribue au décloisonnement et fait mieux connaître le travail de chacun par la hiérarchie et par rapport à l'environnement33(*). Elle permet également aux membres de se situer dans l'entreprise et surtout de modifier son comportement conformément à la réalité souhaitée. Ses objectifs sont de motiver et fédérer34(*). A travers cette communication, l'entreprise informe ses interlocuteurs sur les points suivants : son activité, ses structures, ses ressources, ses ressources, son fonctionnement et ses résultats.

La communication interne exige donc de la part du responsable de la communication une bonne politique de communication qui lui permettra de constituer une structure responsable. Comme outils, cette sorte de communication utilise une gamme étendue d'outils. Nous citerons à titre d'exemple :

- Le livret d'accueil : premier outil en termes de nécessité et d'utilité. Il donne d'une manière exhaustive des informations sur l'entreprise à son personnel.

- La plaquette institutionnelle : contient moins d'informations que le livret d'accueil. Il est utilisé en l'absence de ce dernier et peut être destiné aussi à l'externe.

- Les bulletins d'informations : sont de périodicité variable et comportent un caractère d'actualité.

- Les journées portes ouvertes : visent à faire découvrir l'entreprise dans son intégralité à chaque salarié en facilitant des rencontres et des échanges. (Elles sont destinées aussi à l'externe).

- Les relations publiques : revêtent une importance capitale (échange de voeux, remise des médailles, récompense, etc.)

- L'audiovisuel : film vidéo de caractère institutionnel conçu et réalisé par des professionnels

- La boîte à outils : très utile, elle permet au personnel de s'exprimer

- Le journal d'entreprise : outil par excellence, il constitue le lien entre les membres du personnel et crée le sentiment d'appartenir à l'entreprise.

Ø La communication externe

Orientée vers le public externe, cette sorte de communication vise à développer la notoriété et l'image de l'entreprise35(*). Pour s'exprimer pleinement, l'entreprise a besoin d'une gamme variée d'outils judicieusement choisis et adaptés aux objectifs et aux cibles36(*). Ces outils sont notamment :

- Les relations presse : elles ont pour but de favoriser la diffusion des messages informatifs à caractère essentiellement institutionnel, susceptibles de contribuer à la création, au développement ou à l'entretien d'une image valorisante de l'entreprise, ses produits ou services. Les objectifs des relations presse sont, d'autre part, de transmettre une information précise, répondre à une attaque, réagir en situation de crise et crédibiliser le discours de l'entreprise37(*). Ainsi, une information de presse doit répondre à ces caractéristiques : l'objectivité, l'originalité, l'intérêt, la cible et arriver au bon moment.

Destinées à la presse pour une diffusion, les relations presse utilisent les outils tant écrits qu'oraux suivants:

- le communiqué de presse : nécessite une véritable information qui présente un réel caractère d'actualité. Il est simple et plus utilisé, dans un style bref, concis, et bien structuré.

- le dossier de presse : ressemble au premier, mais se différencie par son information qui doit être développée et comporte une durée de vie plus longue.

- les lettres et bulletins : permettent d'entretenir avec la presse une relation permanente et régulière.

- les conférences de presse : justifient une information suffisante, importante et intéressante pour le public.

- le petit déjeuner de presse : rassemble moins des journalistes que le précédent, mais se veut avantageuse, car moins coûteuse et légère.

- le voyage de presse : organisé lorsqu'il a un rapport avec les activités de l'entreprise, il doit être nécessaire pour les journalistes tant sur le plan de la forme que sur le fond.

- les visites d'application : consistent à sélectionner un client de l'entreprise très satisfait des produits et services qu'il a acquis, afin qu'il réponde aux questions des journalistes.

- les essais produits : s'adressent de plus aux revues spécialisées et permettent aux journalistes de se faire une idée sur les produits qui leur sont proposé.

- l'Internet : outil efficace et utile, mais demande un usage soigneusement préparé.

- les actions de formation : conférences spécifiques, invitations à des séminaires, congrès, ateliers, etc....

- Les relations publiques (RP) : elles constituent l'ensemble des actions ou moyens destinés à créer des relations privilégiées avec les différents publics de l'entreprise afin de développer en eux une relation de confiance, d'estime et d'adhésion et ainsi transmettre une image positive de l'entreprise38(*). L'objectif des relations publiques est de faire connaître et faire comprendre l'action d'une entreprise pour la faire admettre et pour susciter des relations favorables. Outils privilégiés de la communication institutionnelle, les RP s'adressent directement aux cibles identifiées, d'une manière personnalisée et délivrent au cours de leurs actions, des messages informatifs ni commerciaux ni publicitaires, même si au final ils contribuent à faciliter la vente des produits39(*).

Vu que l'entreprise a différents publics externes, les différentes actions des RP peuvent pratiquement être réalisées sur chacun d'entre eux. Il s'agit de :

- les actionnaires et partenaires financiers,

- les fournisseurs et distributeurs,

- les clients,

- les prospects,

- les milieux financiers,

- les milieux de l'enseignement,

- les pouvoirs publics,

- les associations des consommateurs,

- les medias,

- etc.

1.8. Stratégie

Le concept de stratégie est utilisé dans plusieurs domaines et revêt des significations similaires.

Une stratégie est définie comme l'art d'organiser et de coordonner un ensemble d'opérations pour parvenir à un but40(*). Elle est aussi comprise comme l'ensemble de moyens d'actions utilisées conjointement en vue d'atteindre certains objectifs contre certains adversaires41(*).

Pour Liliane Demont-Lugol42(*) et les autres, la stratégie a pour objet de déterminer les plans d'actions que l'entreprise doit mettre en oeuvre pour s'assurer un avantage concurrentiel défendable sur une longue période.

Cependant, comme le disent Lendrevie43(*) et les autres, le mot stratégie a une origine et une connotation militaire. C'est dans le domaine de la guerre qu'il a tout d'abord été employé par les Grecs pour désigner l'action des stratèges c'est à dire les généraux.

Employé dans la conduite des organisations, le terme stratégie désigne toute planification d'opération d'une certaine envergure et on aboutit à une multiplicité de stratégies formulées à différents niveaux de l'organisation. Ainsi on parle de stratégie financière, stratégie industrielle, stratégie de marketing, stratégie de communication, etc.

1.9. Stratégie de communication

1.9.1. Notion

La stratégie de communication est comprise comme l'ensemble des décisions majeures et interdépendantes sur les objectifs à atteindre et les moyens principaux à mettre en oeuvre pour les réaliser44(*). Elle est considérée d'autre part comme l'expression raisonnée des choix fondamentaux autour desquelles on va mettre en oeuvre les programmes et les actions de communication45(*).

Ainsi, la stratégie de communication repose nécessairement sur une analyse de la situation, de son environnement et de sa communication antérieure avec un objectif précis, des moyens et des cibles déterminées.

Cependant, il faut différencier la stratégie de la politique et du plan, surtout quand ces trois concepts sont collés au mot communication.

La première est l'ensemble d'actions coordonnées, alors que la politique est un ensemble des décisions et des règles de conduite adoptées à l'avance pour une certaine période de temps, en vue d'atteindre certains objectifs généraux. Pour sa part, le plan a un sens précis et plus opérationnel. C'est une liste d'actions précises assorties de leurs dates, de leurs coûts et de la description des moyens qu'elles exigent. En d'autres termes, un plan est par rapport à la politique et la stratégie, ce que l'instrument de musique est par rapport à la mélodie dans la composition musicale46(*).

1.9.2. Nécessité d'une stratégie

La démarche stratégique permet d'éliminer toutes les tentations d'improvisation, les actions sporadiques sans lien entre elles. Ainsi formulée, une stratégie permet d'éviter les erreurs, donner les directives, tester la validité d'une création, assurer une conduite, vendre les idées, etc.

La stratégie de communication suppose donc beaucoup de profondeur dans l'analyse, beaucoup de rigueur dans le travail et la créativité dans les décisions à prendre47(*).

1.9.3. Les préalables à la démarche stratégique

Pour une bonne orientation stratégique de la communication, l'organisation doit suivre quelques directives48(*) : clarifier ses intentions, définir se priorités, s'accorder un délai de réflexion, prévoir un timing souple, combiner logique et intuition.

Il faut cependant ajouter qu'avant l'élaboration d'une stratégie de communication, l'on ne peut s'en passer de trois éléments: la notion de l'image de l'entreprise, l'audit et l'identité visuelle.

- L'image de l'entreprise : c'est la représentation qu'a le public de l'entreprise à travers les différents signes que celle-ci émet49(*). C'est un élément fondamental le plus tangible et comporte une plus forte persistance.

L'image de l'entreprise revêt quatre connotations :

- L'image institutionnelle : elle évolue grâce à une communication fondée sur les valeurs représentées et véhiculées par l'entreprise sur le plan social et économique.

- L'image professionnelle : elle est liée au métier de l'entreprise et à l'esprit dans lequel elle l'exerce.

- L'image relationnelle : elle se développe à travers les contacts qu'entretient l'entreprise avec ses différents interlocuteurs, que ça soit en amont ou en aval, en interne comme en externe.

- L'image affective : elle correspond à la qualité des liens qui attachent les publics à l'entreprise. C'est le capital sympathie que cette dernière saura susciter et accumuler.

Il faut aussi ajouter les autres types d'images. Il s'agit notamment de l'image de marque (liée au produit), l'image (celle que l'entreprise souhaite imposer au public), l'image voulue (celle qui résulte des messages diffusés vers le grand public par les intermédiaires tels la presse).

- L'audit : il constitue la première phase de la démarche générale d'élaboration de la stratégie de communication. L'audit se situe à la croisée du passé et de l'avenir, de l'évaluation et des leçons à tirer. Il participe tout d'abord à l'évaluation de la politique de communication menée, de la valeur ajoutée et de son efficacité. Il s'agit d'étudier l'entreprise, ses activités, son fonctionnement, son marché, ses concurrents, ses publics, etc.50(*) Le travail consiste donc moins à qualifier la justesse des actions passées que les résultats de ces actions.

Cette démarche comporte trois étapes :

- Le lancement : il consiste en l'élaboration d'un cahier des charges sur base d'objectifs négociés avec la direction de l'entreprise. Ce cahier précise les objectifs de l'audit, les grandes phases, les méthodes de travail, le planning pour chacune des phases ainsi que le budget et les modalités de restitution à chacune des phases.

- Le recueil des données : elle concerne l'équipe dirigeante, les échantillons de responsables opérationnels, les publics de l'entreprise internes et externes et la fonction de communication.

- L'analyse diagnostic : elle consiste en une synthèse structurée des dysfonctionnements en communication. A ce niveau, il faut indiquer, face à la situation observée, des solutions susceptibles d'induire un mode de fonctionnement de la communication plus conforme à la stratégie de l'entreprise, compte tenu des déficits de communication répertoriés auprès de l'ensemble des publics cibles.

- L'identité visuelle : c'est la première identité de l'organisation qui est d'abord perçue par le public. Elle est perçue à travers plusieurs éléments, notamment : le logo, la marque, toujours dans les mêmes proportions et les mêmes couleurs sur tout ce qui concerne l'entreprise.

Pour constituer cette identité visuelle, l'on passe donc par trois étapes : l'étude du problème visuel de l'entreprise, la recherche et conception d'un logo, ainsi que l'élaboration du système visuel, charte graphique.

1.9.3 Les étapes de la démarche stratégique en communication

Selon Demont-Lugol L., Kempf A., et les autres51(*), une démarche stratégique en communication comporte sept étapes :

1. L'analyse de la situation et diagnostic : elle porte sur les faits mais aussi sur les opinions des divers intervenants, notamment l'organisation, son environnement social ou commercial, ses concurrents, l'objet et l'état de la communication, le public cible, etc.

Un diagnostic général conclut cette analyse en faisant apparaître les forces et les faiblesses de l'organisation, les opportunités et les menaces de l'environnement.

2. Le choix d'un positionnement : c'est le fait de donner une personnalité à un produit, une marque, une organisation pour qu'ils occupent une place précise dans l'esprit du public. Cela donne une chance de se distinguer dans un environnement saturé d'informations.

Un positionnement est un choix stratégique à long terme qui détermine l'image et impose une continuité de style et de contenu aux campagnes de communication successives. Il transparaît souvent à travers la signature. Un bon positionnement répond à plusieurs critères : la crédibilité, la distinction par rapport à la concurrence, l'attraction, une résonance dans l'esprit du public, et une réponse à ses sensibilités et ses attentes.

3. Le choix des objectifs : il s'avère important dans la mesure où les objectifs orientent la stratégie et permettent de contrôler l'efficacité des moyens mis en oeuvre. Ils facilitent une analyse de ce qui s'est passé pendant la campagne et doivent être correctement définis.

Un objectif peut avoir comme rôle d'agir soit sur la notoriété et l'information, soit sur l'image, ou soit sur le comportement.

4. Le choix des cibles : ils constituent les groupes des personnes que l'on veut toucher par la communication.

Il existe deux critères pour définir les cibles :

1e Les critères quantitatifs : socio-démographiques, géographiques de consommation et d'équipement. Ils permettent de déterminer approximativement la taille de la cible et de voir si elle est compatible avec le budget disponible.

2e Les critères qualitatifs : psychologiques, de style de vie, de centre d'intérêt. Outre le choix de certains médias, ils influencent le style de création.

5. Choix d'un message : tout message contient une promesse qui est le meilleur argument proposé à la cible pour la convaincre de faire quelque chose. Cette promesse doit être crédible (comporter une preuve objective, un témoignage, des références démontrant la véracité de la promesse) et cohérente avec le positionnement de l'organisation.

6. Le choix des moyens de communication : il dépend des objectifs à atteindre par la campagne, les cibles et le budget disponible. La diffusion de messages par achat des medias publicitaires (affichage, presse, radio, télé, internet) permet de toucher des publics très larges ou des cibles précises. Ces médias répondent surtout aux objectifs de notoriété et d'image. Considérons ce tableau qui retrace les objectifs de la communication et les moyens hors médias publicitaires correspondants :

Objectifs

Moyens

Notoriété

Parrainage, événement

Information

Edition de documents, site Internet de l'entreprise, salon, foires, relations presse

Image

Mécénat, relations publiques

Comportement

Mercatique direct, promotion

7. La planification des moyens : ce dernier stade consiste à planifier la mise en oeuvre des moyens dans le temps, en fonction d'un calendrier précis et sous contrainte budgétaire.

Pour sa part, Philipe Morel52(*) soutient qu'il existe trois étapes dans l'élaboration de la stratégie : la phase d'investigation, la phase de réflexion ainsi que la phase d'action.

Section II. Cadre théorique : La communication de crise

Dans cette partie, nous avons comme tâche de définir la théorie sur laquelle se base notre étude. Ce travail portant sur la gestion de l'information en période d'urgence adopte, à notre avis, la communication de crise comme cadre théorique.

Notre choix sur ce type de communication tient au fait que la période d'urgence, telle qu'une catastrophe artificielle ou naturelle entraînant de fois une crise humanitaire, suscite un besoin de communication de la part des organismes humanitaires qui interviennent. Mais ces situations, étant dramatiques ou urgentes, nécessitent une communication particulière, donc une communication de crise afin d'arriver à gérer la crise qui s'est déclarée.

2.1 Notion

Selon plusieurs chercheurs, le concept de communication de crise et de gestion de crise sont deux notions qui s'apparentent.

Une crise est une résultante d'un accident et d'une déstabilisation : c'est une situation où de multiples organisations aux prises avec des problèmes critiques, soumises brutalement et pour une longue durée sur le devant de la scène, sont projetées les unes contre les autres, dans une société de communication de masse, c'est-à-dire en direct avec assurance de faire la « une » des informations radiodiffusées, télévisées, écrites sur une longue période53(*).

Selon Christophe Roux-Dufort54(*), une crise a des conséquences directes pouvant être dramatiques sur les plans humain, financier et communicationnel. C'est une équation qui influence considérablement les entreprises dans leur approche des situations difficiles. C'est ainsi qu'il estime que la gestion de crise consiste principalement à circonscrire rapidement les accidents ou les événements exceptionnels et à déployer des dispositifs de prise en charge de l'urgence et de la déstabilisation.

Cette approche donne à la crise un caractère exceptionnel, aigu, urgent et parfois dramatique. Elle en résume aussi l'enjeu : celui de ne pas se laisser dépasser par les événements. La gestion de crise acquiert ainsi ses lettres de noblesse et s'impose comme pratique prioritaire au sein des directions générales. Elle entretient en somme plus de certitudes que de questionnements en s'appuyant sur un ensemble de règles de management : « agir vite », « être transparent », « communiquer », « dire la vérité » etc. Gérer une crise demande donc de mettre en place une communication de crise.

Une communication de crise est un ensemble d'informations et d'actions mises en oeuvre par une organisation en vue de mettre fin à une situation qui se déclare en son sein à la suite d'un événement endogène ou exogène à l'organisation55(*).

Une crise provoquant une tension et entraînant une aliénation passagère ou durable des non-communiquants, la communication de crise consiste en un apprentissage de la communication et donne l'occasion à une organisation de démontrer sa capacité à surmonter un obstacle, gérer cette rupture dans l'urgence, dans un contexte de dysfonctionnement de systèmes d'organisations.

Pour Jean-Pierre Piotet56(*), la communication de crise est d'abord une communication de bon sens dans un contexte de forte émotivité. C'est une communication de transparence ou du moins de transparence négociée, la diffusion de certaines informations pouvant être différée.

Les objectifs de la communication de crise sont donc de contrôler la situation et le faire savoir, notamment en traduisant les dispositions et les mesures prises en enjeux de communication, exposer ces enjeux, expliquer la politique mise en oeuvre pour jouer sur le moral de la population, des troupes, sur le comportement des adversaires. Il s'agit aussi d'anticiper, agir et évaluer l'impact de la communication et informer l'opinion publique en faisant passer le message.

2. 2 Les techniques de la communication de crise

La communication de crise étant un genre de communication tout à fait particulière, implique des méthodes et stratégies précises, en vue d'atteindre ses objectifs.

Selon Demont-Lugol, L., Kempf, A., et les autres57(*), la communication de crise demande de prévenir plutôt que de subir.

Premièrement : il faut anticiper :

- Identifier les risques de crise régulièrement,

- Calculer leur valeur d'impact,

- Evaluer leur probabilité d'occurrence et rapprocher ces valeurs en déterminant ainsi les zones dangereuses.

Deuxièmement : il faut se préparer :

- Etablir et entretenir quand tout est calme des relations de confiance avec son environnement (médias, personnel, autorités, relais d'opinion, public). Cela permet de bénéficier d'un crédit de sympathie et d'acquérir une crédibilité bien utile quand tout va mal.

- Concevoir des plans de communication de crise,

- Les tester,

- Former un maximum de personnes à la gestion de la crise et aux relations avec les médias,

- Désigner la composition de la cellule de crise,

- Identifier leur emplacement et l'équipement nécessaire.

Troisièmement : réagir vite (pendant la crise) :

- Réunir les cellules de crise concernées, avec comme tâche de délimiter un champ d'opération, en fixant les enjeux de la communication, les intervenants, et le temps de la crise, afin de définir l'équilibre médiatique nouveau que l'on veut atteindre. La cellule de crise élabore les stratégies à mettre en oeuvre à partir des données, les stocke et les met en perspective à travers des études et des réflexions. Elle utilise comme moyens : la communication et le plaidoyer humanitaire, la mobilisation sociale, les médias et le contact direct avec la population. Elle peut aussi user des canaux institutionnels (le parlement, la présidence, etc.), les canaux organisationnels (la société civile, les partis politiques, les syndicats, les groupes de pression, etc.), ainsi que des canaux interpersonnels tels que les contacts et les négociations.

- Il faut également lancer des communiqués de presse, puis des informations régulières chaque fois qu'il y a des faits nouveaux : Cette information doit être factuelle et immédiate, permanente de qualité, pas mensongère, pas arrogante, pas d'extrapolation.

- La communication interne doit être renforcée, afin de limiter les effets dévastateurs de la crise, et aussi contrôler en permanence l'impact de la communication, en veillant à ce qu'il n'y ait pas de distorsions entre le message émis et le message reçu.

Quatrièmement : conclure la crise :

- Libérer les différentes cellules de crise et récupérer tous les documents,

- Faire un communiqué de presse ou un dossier pour tirer les conclusions,

- Rassurer le personnel en insistant sur les perspectives d'avenir.

Cinquièmement : tirer des leçons de la crise :

- Analyser ce qui s'est passé pour améliorer les procédures de réaction et gagner en efficacité pour l'avenir.

Patrick Lagadec59(*) estime que la fin d'une crise n'est pas la fin de la gestion de la crise. Le programme de communication de crise mis en place doit être conduit jusqu'à la fin et même après la crise : des violentes répliques terminales sont susceptibles de mettre à mal des actions réalisées.

2.3 Les principes de la communication de crise

Burson-Marstelleer60(*) définit douze principes de communication en période de crise :

1. Communiquer, une nécessité absolue pour rassurer.

2. Communiquer de façon honnête et avec transparence (clarté dans ses actes comme dans son discours, attention à l'environnement).

3. Donner aussi une priorité à la communication interne.

4. Définir les messages clés à faire passer (formaliser au préalable, cohérence dans le message).

5. Respecter une stratégie de communication (anticiper et hiérarchiser les publics à informer).

6. Identifier et mettre à disposition les porte-parole des différentes expertises nécessaires.

7. Préparer les porte-parole.

8. Communiquer auprès de tous les publics pertinents plutôt que les laisser découvrir la situation (les médias interrogent aussi vos publics)

9. Adapter ses messages en fonction des publics.

10. Suivre les communications initiées et les régulièrement.

11. Suivre les contacts et les demandes faites, notamment par les médias.

12. En amont d'une situation de crise, bâtir un réseau de partenaires (relation de confiance pérenne).

Ce chapitre a servi de cadre pour la définition des concepts cadres de notre étude, ainsi que le cadre théorique de notre étude. Au terme de cette première section, nous avons relevé la polysémie des mots et avons dégagé la terminologie que nous avons adoptée sur chaque terme.

La seconde section nous a permis de passer en revue la communication de crise que nous avons adoptée comme cadre théorique.

Le chapitre suivant consistera à la présentation de deux organisations sur lesquelles est basée notre étude : le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA

CHAPITRE DEUXIEME

PRESENTATION DU COMITE INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET D'OCHA

Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) et le bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) sont le centre de notre étude. Ces deux structures nécessitent d'être présentées afin que nous ayons à ce niveau un aperçu général sur leur organisation respective.

La première section de ce chapitre sera donc consacrée à la présentation du CICR, en allant de son historique à sa présence en RD Congo ; en passant par les autres composantes du mouvement International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. La deuxième section présente OCHA, de sa naissance à sa présence en RDC.

Section I. Présentation du Comité International de la Croix-Rouge (CICR)

I.1. Mission

Le CICR est une organisation impartiale, humanitaire neutre et indépendante, avec ses propres statuts61(*). Il a la mission exclusivement humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes de la guerre et de la violence interne, et de leur porter secours et assistance. Il dirige et coordonne les activités internationales de secours du Mouvement dans les situations de conflit et joue le rôle d'intermédiaire neutre entre les belligérants.

Le CICR s'efforce également de prévenir la souffrance par la promotion du Droit International Humanitaire et les principes humanitaire universels. Il a également pour tâche de visiter les prisonniers de guerre et les détenues civils, de chercher les personnes portées disparues et d'organiser l'échange des messages entre les membres des familles séparées.

Elle s'emploie aussi à fournir la nourriture, l'eau et les soins de santé aux civils privés d'accès à ces biens et services essentiels, de faire mieux connaître le DIH et d'en contrôler le respect, tout en attirant l'attention sur les violations du droit humanitaire et de contribuer à son développement.

Le rôle spécial dévolu au CICR lui a été assigné par les Etats au travers des divers instruments du droit humanitaire. Bien qu'il maintienne un dialogue constant avec les Etat, le CICR insiste en tout temps sur son indépendance, car il doit être libre d'agir indépendamment de tout gouvernement ou de toute autre autorité afin de pouvoir servir les intérêts véritable des victimes de conflits, ce qui constitue l'objectif essentiel de sa mission humanitaire

Bien qu'il soit issu de l'initiative privée des citoyens suisses, le CICR est international par son action et par son domaine de compétence. Il dispose des délégations dans quelque 80 pays du monde et emploie 11.000 personnes qui, pour la plupart sont des ressortissants du pays ou l'institution travaille.

I.2.Historique

La naissance du CICR remonte de 185962(*), à la suite de la bataille de Solferino. En effet, le 24 juin 1859, une bataille sanglante oppose les armées française et autrichienne, dans le nord de l'Italie, précisément à Solferino. A la fin de la journée, près de 40000 soldats sont tués et agonissent sans soins. Les services sont débordés et ne jouissent d'aucune protection sur le champ de bataille.

De passage dans la région, Henry Dunant, un homme d'affaires suisse arrive à Solferino quelques heures après la fin des combats ; il est révolté par ce qu'il voit. De retour à Genève, il écrit en 1862, ''Un souvenir de Solferino'', ouvrage dans lequel il relate ce qu'il a vu et présente deux propositions pour améliorer l'assistance aux victimes de guerre :

Créer en temps de paix et dans chaque pays, des groupes de volontaires chargés de s'occuper des victimes en temps de guerre.

Obtenir des Etats qu'ils acceptent de protéger les secouristes volontaires et les blessés sur le champ de bataille.

La première de ses propositions a donné lieu à la naissance des Sociétés Nationales de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, qui sont actuellement plus de 185 à être reconnues par le Mouvement. La seconde est à la base du Droit International Humanitaire (DIH) et a préparé le terrain à la rédaction des Quatre Conventions de Genève de 1949.

Le 17 février1863, l'idée d'Henry Dunant est adoptée par ses quatre compatriotes genevois : Guillaume Henry Dufour ; Louis Appia, Théodore Maunoir et Gustave Moynier. Ensemble, ils fondent le Comité International de Secours aux Blessés.

Poursuivant leurs efforts, afin que les idées d'Henry Dunant soient traduites dans les faits, les cinq fondateurs convoquent la première conférence internationale consultative à Genève du 26 au 29 octobre 1863, à laquelle prennent part les délégués de 16 nations. A l'issue de cette conférence internationale, les participants adoptent la naissance du Mouvement de la Croix-Rouge, ainsi que son emblème : Un drapeau blanc portant une Croix-Rouge, l'inverse du drapeau Suisse63(*).

Afin de formaliser la protection des services de santé, sur le champ de bataille et obtenir une reconnaissance officielle de la Croix-Rouge et de ses idéaux, le gouvernement suisse convoque une conférence diplomatique à Genève, le 22 Août 1864. Les représentants de 12 gouvernements y participent et adoptent un traité intitulé « Convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne »

En 1875 le Comite International de Secours aux Blessés devient le Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Après la fin de la seconde guerre mondiale, une conférence diplomatique délibère pendant quatre mois avant d'adopter les quatre conventions de Genève de 1949, qui renforcent la protection des populations civiles en temps de guerre. Ces conventions sont complétées par trois Protocoles Additionnels adoptés en 1977 et en 2005

I.3 Les autres composantes du Mouvement.

I. 3.1 La Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant -Rouge.

Fondée en 1919 à Cannes en France par Henry Pomoroy David, Président de la Société Nationale de la Croix-Rouge américaine, la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge, et du Croissant-Rouge, mieux connue sous le vocable « Fédération » est la plus grande organisation humanitaire au monde. Elle compte plus de 185 sociétés nationales et bénéfice du soutien de 100 millions de volontaires et des membres à travers le monde. Elle fait office d'agent de liaison entre les sociétés nationales, représente celles-ci sur le plan international et coordonne les actions de secours à l'échelle international dans les situations de catastrophes naturelles.

Avec les sociétés nationales, elle s'emploie à atténuer l'impact des catastrophes et de la maladie en menant des activités de secours et de développement selon les principes du Mouvement. La fédération se consacre à inspirer, favoriser, et promouvoir toutes les activités déployées par les sociétés nationales afin d'assurer l'amélioration de la situation des personnes les plus vulnérables. Elle dirige et coordonne l'assistance internationale du Mouvement aux victimes des catastrophes naturelles ou technologiques, aux réfugiés et dans les situations d'urgence sanitaire.

La Fédération représente officiellement les sociétés nationales membres sur le plan international et encourage la coopération entre les sociétés nationales et s'efforce de renforcer leur capacité de réaliser des programmes efficaces dans les domaines de la préparation en prévision des catastrophes, de la santé et de l'assistance.

I.3.2. Les Sociétés Nationales de la Croix- Rouge et du Croissant- Rouge

Nées de la première proposition d'Henry Dunant, dans « un souvenir de Solferino » dans laquelle il demandait la création des groupe des volontaires chargés de s'occuper des victimes en temps de guerres, les société nationales ont la mission de prévenir, alléger et améliorer les conditions des population les plus vulnérables. Elles servent d'auxiliaires des services de santé de leurs armées en période de guerre et des pouvoirs publics de leurs pays respectifs dans le domaine humanitaire.

Les sociétés nationales fournissent un éventail de services, allant des secours en cas de catastrophes aux soins de santé et à l'assistance sociale. En temps de guerre, elles fournissent une assistance à la population civile victime du conflit et le cas échéant, apportent leur soutien aux services de santé de l'armée. Elles mettent en application les buts et les principes du Mouvement dans plus de 185 pays.

I.3.3. Les instruments juridiques du CICR.

Comme toute organisation internationale, le CICR est doté des instruments qui sont des traités adoptés par les états parties lors des conférences diplomatiques.

Ces traités régissent le fonctionnement de l'organisation et se veulent protecteurs de la dignité humaine en temps de catastrophes. Ce sont : - les Conventions de Genève ; - les Protocoles Additionnels ; - les Principes fondamentaux et le Droit International Humanitaire.

I.3.3.1.Les convention de Genève.

Les quatre conventions de Genève adoptées le 12 août 1949 par soixante-trois Etats à l'issue de la Conférence diplomatique pour l'élaboration des conventions internationales destinées à protéger les victimes de la guerre, procèdent du respect de la personne humaine et de sa dignité. Elles consacrent le respect du principe de l'aide désintéressée et donnée sans distinction à la victime, à l'homme qui, blessé, prisonnier ou naufragé, sans défense, n'est plus un ennemi mais seulement un être qui souffre.

L'adoption de ces traités est intervenue après la révision de trois premières conventions signées précédemment et qui s'étaient montrées par la suite lacunaire.

Les quatre conventions de Genève traitent du respect des Conventions, de leur application en cas de guerre internationale ou d'occupation et en cas de guerre civile, des droits de personnes protégées, ainsi que des activités du CICR garanties par l'article 3 commun aux quatre Conventions de Genève, qui autorise le CICR à offrir ses services en cas de conflits armés non internationaux et accorde une protection aux victimes de telles situations. Cependant, chacune de ces conventions porte sur une catégorie de personnes :

- La première Convention signée après la révision de celle de 1864 porte sur le sort des blessés et malades, du personnel sanitaire, aumôniers de guerre des armées en campagne. Désormais, les militaires blessés ou malades, étant sans défense, doivent être respectés et soignés sans distinction de nationalité. Le personnel qui leur voue la sollicitude, les bâtiments qui les abritent, le matériel qui leur est consacré, doivent également être protégés. L'emblème de la Croix- Rouge sera le signe de cette immunité. D'autre part, le personnel sanitaire et religieux ne devrait plus, au terme de cette convention être rapatrié, mais sera désormais retenu pour soigner les prisonniers de guerre. Le matériel ne sera plus rendu aux belligérants d'origine.

- La deuxième Convention dite maritime est relative aux naufragés sur mer, les blessés et malades. Elle est le prolongement de la première Convention, mais adaptée à la guerre sur mer. Ayant le même but, la même économie que la première Convention, la deuxième Convention protège une catégorie spéciale des victimes : les naufragés. Il faut cependant noter qu'au terme de cette convention, le personnel sanitaire, du fait des conditions prévalant, jouit d'une immunité plus libérale que sur terre. Il ne saurait être ni capturé ni retenu.

- La troisième Convention porte sur le traitement des prisonniers de guerre. Elle stipule que, vu l'ampleur prise par le phénomène de la captivité dans la guerre moderne, les nations désirent la faire entièrement passer sous l'empire du droit des gens d'inspiration humanitaire. Ici, l'on conçoit le prisonnier non comme un criminel, mais comme un ennemi empêché de prendre part aux combats, qu'on doit libérer à la fin des hostilités et qui doit être respecté et traité humainement tant qu'il est captif.

Une étendue des normes est définie, en vue d'humaniser le traitement réservé aux prisonniers de guerre. Cependant, cette convention présente un caractère particulier : La convention, en tant que loi internationale doit être affichée dans les camps des déplacés et doit être comprise non seulement des autorités, mais de tout homme en tout lieu.

- La quatrième convention est quant à elle, relative à la protection des civiles en temps de guerre. Cependant, les ressortissants d'un Etat qui n'est pas lié par la Convention ne sont protégés par cette dernière. Dans l'objectif d'assurer le respect de la dignité et de la valeur de la personne humaine, en mettant hors de toute atteinte le droits qui lui sont par essence, attachés, ainsi que les libertés sans lesquelles elle perd sa raison d'être, la convention prohibe principalement : les atteintes portées à la vie et à l'intégrité corporelle des êtres humains et notamment les traitements cruels ; les prises d'otages ; les déportations ; les discriminations fondées sur les différences des race, de couleur, de nationalité, de religion, de sexe, de croyance, etc.

Cette Convention établit également une liste de mesures visant à protéger la vie des civils durant la guerre.

I.3.3.2 Les Protocoles Additionnels aux Conventions de Genève

A partir de 1945, la course au pouvoir a favorisé beaucoup de confits armés non internationaux dans le monde. Face à cette situation, les conventions de Genève du 12 Août 1949 se sont révélées insuffisantes, en n'accordant pas toute la protection nécessaire aux victimes des conflits armés, de troubles et des tensions internes. En vue de faire adapter son action à des situations nouvelles, le CICR a trouvé utile de faire ajouter aux Conventions de Genève des textes mixtes supplémentaires sous forme de Protocoles Additionnels.

Ces Protocoles furent adoptés, les deux premiers le 8 juin 1977, et le troisième en décembre 200564(*)

- Le Premier Protocole complète les conventions de Genève dans les situations de conflits armés internationaux et le droit de la Haye sur les méthodes et les moyens de faire la guerre. Il est le meilleur moyen de protection des civils contre la guerre indiscriminée. Au terme de ce Protocole Additionnel, il est interdit de s'attaquer à tous les biens indispensables à la vie (récolte, eau, air, bétail, etc.). les monuments, barrages, les centrales nucléaires, la prise d'otage et les bombardements dans une ville sont prohibés.

Il est aussi interdit d'utiliser indûment les emblèmes distinctifs du mouvement. (Croix- Rouge et Croissant- Rouge).

- Le Deuxième Protocole complète la Convention de Genève dans les situations de conflits non internationaux. Il sauvegarde certaines valeurs fondamentales, notamment le respect de l'individu libre ou privé de liberté et protège enfin de s'attaquer aux femmes enceintes, aux vieillards, aux enfants et aux personnes ne participant pas aux combats.

- Le troisième Protocole Additionnel pour sa part, consacre l'adoption du troisième emblème du Mouvement, qui est le Cristal Rouge. Il a été adopté en décembre 2005, à la demande de l'Etat d'Israël qui voulait utiliser un emblème neutre, dépourvu de toute connotation culturelle, en dehors de la Croix- Rouge et du Croissant rouge utilisés respectivement dans les pays Chrétiens et musulmans.

I.3.3.3 les principes fondamentaux du Mouvement

Les sept Principes fondamentaux du mouvement International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont la marque d'une certaine rigueur au sein du Mouvement et expriment également une profonde attention à l'être humain65(*).

Il faut cependant noter que ces principes sont tous naturels, notamment les sentiments les gestes de solidarité, de compassion, d'altruisme qui sont répandus dans les cultures les plus diverses.

Ces principes sont : l'humanité, l'impartialité, la neutralité, l'indépendance, le volontariat et l'unité.

- L'Humanité : ce Principe stipule que la Croix - Rouge s'efforce de prévenir et d'alléger en toute circonstance les souffrances des hommes. Elle tend à protéger la vie et la santé, ainsi qu'à faire respecter la personne humaine. Elle favorise la compréhension mutuelle, l'amitié, la coopération et une paix durable entre tous les peuples.

- L'Impartialité : La Croix - Rouge ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de condition sociale et d'appartenance politique.

Ce principe s'applique seulement à secourir les individus, à la mesure de leur souffrance et à subvenir par priorité aux détresses les plus urgentes.

Il constitue l'essence même de la pensée de la Croix- Rouge et a inspiré le geste de Solferino. Il demeure un principe inhérent aux Conventions de Genève.

- La Neutralité : La teneur du principe de neutralité tient au fait que la Croix- Rouge s'abstient de prendre part aux hostilités et, en tout temps, aux controverses d'ordre politique, racial, religieux et idéologique. C'est un principe dont la finalité est l'action.

Sans lui, les délégués du CICR, les convois humanitaires et les volontaires de la Société National d'un pays ne pouvaient être protégés.

Cependant, ce principe de neutralité de la Croix- Rouge est critiqué par les uns et les autres qui les soupçonnent d'être l'expression d'un manque d'engagement et de courage.

Il faut cependant noter que faire preuve de neutralité n'est pas toujours aisé. En effet, tout individu a des convictions personnelles. Lorsque surviennent des troubles porteurs de passions, s'abstenir d'exprimer ses convictions dans l'exercice des ses fonctions nécessitent de la part de tout membre du CICR une grande maîtrise de soi. Ensuite, s'abstenir de prendre position est souvent très mal compris des protagonistes en lutte. D'autre part, une certaine opinion reproche à la Société Nationale d'être proche des pouvoirs publics.

- L'Indépendance : La Croix- Rouge est indépendante et auxiliaire des pouvoir publics dans leurs activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent les pays respectifs. La Croix - Rouge doit conserver une autonomie qui lui permette d'agir toujours selon les principes du Mouvement.

- Le Volontariat : c'est le don désintéressé de soi, souvent dans l'anonymat pour réaliser une tache concrète en faveur d'autrui, dans un esprit de fraternité humaine.

L'Unité : selon ce principe, il ne peut y avoir qu'une seule Société National dans un pays. Elle doit être ouverte à tous et étendue à travers son action humanitaire au territoire entier.

- L'Universalité : il s'agit de l'action entreprise par le Mouvement International de la Croix - Rouge et du Croissant- Rouge au sein duquel toutes les composantes ont le droit et devoir de s'entraider est universel.

I.3.3.4. Le Droit International Humanitaire (DIH)

Part importante du Droit International Public, le Droit International Humanitaire (DIH) est l'ensemble des règles qui, en temps des conflits armés, visent d'une part à protéger les personnes qui ne participent pas ou ne participent plus aux hostilités et d'autres part, à limiter les méthodes et moyens de faire la guerre66(*). Son but essentiel est de limiter et prévenir les souffrances humaines en temps de conflit armé, tout en se présentant comme une loi à laquelle doivent se soumettre non seulement les gouvernements et les forces armées, mais aussi les groupes d'opposition armée et toute autre partie engagée dans un conflit.

Tirant ses bases des quatre Conventions de Genève de 1949 et leurs trois Protocoles Additionnels et puisant également dans d'autres textes tels que les Protocole de Genève de 1925 interdisant l'emploi des gaz, la Convention de Nations Unies de 1980 sur certaines armes classiques et la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines anti-personnelles, le DIH pose comme règles essentielle la distinction entre la population civile et les combattants, lors de conflits armés afin d'épargner la population et les biens civils ; la direction des attaques rien que sur les objectifs militaires, en épargnant les personnes mises hors tensions et celles qui ne participent pas aux combats.

Il faut aussi ajouter l'interdiction de tuer ou de blesser un adversaire qui se rend ou qui se trouve hors combat, ainsi que la protection du personnel humanitaire, des établissements, des moyens de transport et du matériel sanitaire de la partie adverse.

Applicable dans les situations de conflit international et dans le conflit non international, le DIH visant principalement à assurer la protection des victimes de la guerre et de leurs droits fondamentaux, à quelque partie qu'elles appartiennent, traite de la réalité d'un conflit sans considération des motifs ou de la légalité d'un recours à la force et en réglementant uniquement les aspects ayant une portée humanitaire et non la désignation du coupable.

Les faits précédent souvent le droit, vu l'ampleur et le développement des moyens et armements utilisés, le CICR en tant que promoteur et protecteur du DIH, s'active à améliorer la protection des conflits armés organisant l'élaboration et l'adoption par les Etats de nouvelles règles du droit adaptées à la nature des conflits.

Signalons que le DIH consacre le respect de l'emblème du Mouvement, utilisé à titre protecteur et à titre indicatif. Il précise également que les Etats ont le devoir de veiller sur les abus de l'emblème en édictant une loi sur la protection de l'emblème.

Ces abus sont de trois ordres :

- L'imitation : l'utilisation d'un signe risquant de créer par la forme et/ou la couleur, une confusion avec l'emblème.

- L'usurpation : l'utilisation de l'emblème par des entités ou des personnes qui n'y ont pas droit.

- La perfidie : elle consiste à utiliser l'emblème en temps de guerre pour protéger des combattants ou du matériel militaire. Elle constitue un crime de guerre.

En qualité de promoteur et gardien du DIH, le CICR favorise le respect de ce dernier, en s'employant à diffuser et mieux faire connaître les règles humanitaires, ainsi qu'à rappeler aux parties à un conflit leurs obligations. Il sied cependant de signaler que le DIH ne prévoit pas des sanctions à l'encontre des auteurs des violations du dit droit, mais appelle les Etats parties aux conventions de Genève à adopter une législation pour prévenir et punir les coupables d'infractions au DIH, et aussi poursuivre le criminels de guerre.

C'est dans ce cadre que les tribunaux spéciaux ont été crées, notamment les Tribunaux pour le Rwanda et l'Ex- Yougoslavie ainsi que la Cour Pénale Internationale (CPI).

I.4. Le CICR en R D Congo

Etablit en République Démocratique du Congo depuis 1978, le CICR a maintenu sa présence au travers sa délégation de Kinshasa et sous- délégations de Goma, Bukavu, et Lubumbashi et ses bureaux de Kisangani, Uvira, Kalemie et Mbuji-Mayi67(*).

En tant qu'institution directrice lors des opérations internationales réalisées par la Croix- Rouge dans les situations des conflits armés et violence interne, y compris les activités en faveur des personnes déplacées, le CICR s'est adonnée à des activités humanitaires à travers tout le pays, depuis son arrivée, jusqu'à présent et principalement lors des conflits armés qui ont caractérisé les douze dernières années dans l'est du pays.

Le CICR exerce une gamme d'activités principalement humanitaires à savoir : l'assistance à la population vulnérables, la protection des populations victimes des conflits, la prévention des crimes de guerre et la coopération avec les autres composantes du mouvement.

Concernant le volet assistance, le CICR assure l'assainissement et l'approvisionnement en eau pour les populations des milieux ruraux et celle de grandes villes. Elle assure également la formation et les soutiens des structures médicales par l'amélioration des systèmes sanitaires, ainsi que le financement de la prise en charge médicale et psychosociale des victimes de violences sexuelles dans le Nord et Sud Kivu.

Il faut aussi ajouter le soutien à la réadaptation physique des blessés de guerre dans les centres de rééducation, l'assistance en biens de première nécessité aux populations vulnérables, les projets de soutiens aux activités socio- économiques au travers de programmes agricoles et piscicoles.

Dans le volet de la production, le CICR maintient le programme de rétablissement des liens familiaux en faveur des personnes qui avaient perdu contact avec leurs proches suites aux conflits armés.

Afin de promouvoir un traitement humain et les conditions de détentions équitables, le CICR visite des personnes privées de liberté présentes dans les lieux de détention permanents et transitoires. Il s'adonne par ailleurs à la protection des populations de l'est du pays victimes des situations de violence.

Pour prévenir les crimes de guerres, le CICR assure la promotion du DIH, en organisant des contacts permanents avec les autorités, les forces armées régulières et les autres porteurs d'armes, la police, ainsi que la société civile dans les milieux académiques, les ongs et les médias.

Le CICR maintient également son soutien au gouvernement congolais par la mise en oeuvre des traités internationaux du DIH, dont le pays est partie. Les juristes du CICR prodiguent également des conseils au CICR pour l'introduction des dispositions du DIH dans la législation nationale.

En qualité d'institution directrice des opérations humanitaires, le Cicr s'est donné comme objectif le développement des capacités de la Croix-Rouge RDC et collabore avec elle sur base d'un accord cadre de coopération pour quatre ans.

Dans le cadre de ces accords, le CICR appuie techniquement la Société Nationale dans son programme d'organisation structurelle et statutaire ; soutient les activités de premier secours et d'assistance de la Crrdc en faveur des populations vulnérables et l'appui en matériels et équipements ainsi qu'un soutien logistique et technique nécessaire pour les activités de rétablissements des liens familiaux. Le CICR assure également un appui au service d'information et communication dans la diffusion des Principes fondamentaux de la Croix-Rouge ainsi que ses normes humanitaires.

Enfin, le CICR travaille en collaboration avec les autres composantes du Mouvement présentes en RDC, à savoir la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant- Rouge, et avec les Sociétés Nationales participantes : les Croix-Rouge allemande, belge, danoise et espagnole.

Section II Présentation d'OCHA

II. 1 Mission

Le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unis a pour mandat de coordonner l'assistance des Nations Unies lorsque les crises humanitaires dépassent les moyens et le mandat de tout organisme humanitaire agissant seul.

Vu que la nature à la fois pluridimensionnelle et complexe des situations humanitaires actuelles incite nombre des acteurs comme les gouvernements, les Organisations Non Gouvernementales, les Organismes des Nations Unies et les particuliers à agir simultanément, OCHA travaille avec eux à l'établissement d'un cadre harmonieux au sein du quel chaque acteur peut contribuer efficacement à l'effort global.

II.2. Naissance

Le Département des Affaires Humanitaires des Nations unies a été crée en 1992 et rebaptisé Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires ; en anglais « un office for the coordination of humanitarian affairs (OCHA) », en Janvier 1998 dans le cadre de la reforme du Secrétariat Général des Nations Unies.

II.3 Fonctionnement

Le Bureau de la Coordination Humanitaires des Nations Unies s'acquitte de son rôle de coordonnateur humanitaire de trois façons :

- Il coordonne l'assistance humanitaire internationale, à savoir le dispositif d'intervention lors de la crise complexe, en consultant l'équipe des Nations Unies sur le terrain par l'intermédiaire du coordonnateur humanitaire résidant dans le pays touché. Il entame des consultations inter organisations au siège pour déterminer les principaux domaines prioritaires d'action, avant d'aider à coordonner les activités dans le pays concerné. Il aide également à mobiliser des ressources en lançant des appels et en suivant le déroulement des secours.

- Il aide les organismes humanitaires à élaborer les politiques d'action et s'efforcer également de résoudre les principaux problèmes humanitaires, entre autres ceux qui ne s'inscrivent pas dans le cadre des mandats actuels des organismes d'aide humanitaire

- OCHA se fait la voix des victimes silencieuses des crises et veille à ce que les vues et les préoccupations de la majorité des organismes humanitaires soient prises en compte dans les efforts de redressement et de consolidation de la paix. Il diffuse en outre sur son site WEB des informations et des analyses destinées à sensibiliser le public sur les questions humanitaires.

Sous la conduite du secrétaire générale adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence, et cumulativement chef du Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies, ce dernier préside le comité permanent interorganisations qui s'efforce de prévenir à la même analyse d'une situation humanitaire de crise afin que ses membres décident du dispositif ainsi que des politiques humanitaires à élaborer.

Le chef de OCHA, entant que conseiller principal du secrétaire général des Nations Unies pour les affaires humanitaires convoque également le comité exécutif pour les affaires humanitaires qui offre aux organismes humanitaires et aux départements des affaires politiques et des opérations de maintien de la paix du Secrétaire Général, un cadre pour les échanges de perspectives sur les crises et problèmes humanitaires.

L'action humanitaire initiée par OCHA vise à aider les victimes civiles des conflits et catastrophes naturelles en s'efforçant de leur assurer une aide et protection humanitaire.

II.4. Priorités et défis

Lors de sa création en 1998, le bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies s'est efforcé à identifier d'importantes questions à examiner d'après son analyse de la situation humanitaire dans différents pays et s'est fixé les priorités ci-après :

- Mieux aider et protéger les personnes déplacées et assurer la sécurité des agents humanitaires en faisant également en sorte qu'il soit tenu compte des sanctions sur le plan humanitaire.

- Coopérer avec des organismes humanitaires pour mettre au point un système de stratégie pour l'action anti mines à l'échelle su système et coordonne les activités de prévention d'alerte rapide et d'intervention du système des Nations Unies face au phénomène El Nino.

- Resserre le lien entre l'action humanitaire et les activités de réinsertion, de redressement et de consolidation de stratégies interorganisations de prévention et de planification en matière de catastrophes naturelles, technologiques et écologiques.

- Appuyer les initiatives africaines visant à améliorer les moyens de faire face à des crises et liées aux droits de l'homme, ainsi que renforcer le processus d'appel global comme moyen efficace de programmer l'assistance humanitaire.

II.5 Activités en cas de crise

Dans sa tâche de coordonnateur de l'intervention humanitaire dans les situations d'urgence complexe, OCHA maintient son intervention à plusieurs niveaux, notamment, la surveillance et l'alerte humanitaires rapide lors d'une situation humanitaire, pour identifier des crises susceptibles d'avoir des conséquences humanitaire.

Il planifie également les interventions d'urgences en s'appuyant sur une analyse commune de la situation et du tour qu'il pourrait prendre, et effectue l'évaluation interorganisationnelle de la situation et des besoins et établit un mécanisme de coordination approprié sur le terrain avec l'appui des membres du comité permanent interorganisations.

Ce processus permet d'établir une stratégie et un programme communs sur le plan humanitaire, qui servent de base pour déterminer les besoins prioritaires. En qualité de coordonnateur sur le terrain, OCHA lance également des appels globaux qui permettent non seulement de définir des programmes et des priorités communs, mais aussi de mobiliser des ressources communes.

OCHA aide également les organismes participants à préparer l'appel, à assurer le suivi avec les pays donateurs et à contrôler le versement et l'utilisation des contributions.

Entre 1992 et 1998, OCHA a lancé des appels globaux au nom des organisations humanitaires partenaires pour un montant de 17,9 milliards de dollars dans 27 pays du monde dont la majorité sont africains, notamment l'Ethiopie, la RDC, l'Erythrée, la Guinée Bissau, Mozambique, etc.

Au nombre d'organisations associées au processus figurent le Programme Alimentaire Mondiale (PAM), le Haut Commissariat des nations unies pour les Réfugiés (HCR), le Fond des nation unies pour l'enfance (UNICEF), le Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA), l' organisation Mondiale de la santé (OMS), le Haut commissariat des Nations unies aux Droits de l'homme, l'organisation des Nations Unies pour l'Education, la science et la culture (UNESCO), le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ainsi que d'autres agences spécialisées des Nations Unies et les organisations Non Gouvernementales, telles le comité International de la Croix -Rouge ( CICR) et la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix - Rouge et du Croissant -Rouge

II.6 OCHA en République Démocratique du Congo

En RD Congo, le Bureau de OCHA a la responsabilité de coordonner les agences en assistance humanitaire dans des contextes d'urgence complexe ou de désastre naturel, en soutien au coordonnateur humanitaire des Nations Unies. Il y a aussi la responsabilité spécifique dans la diffusion de l'information destinée à la communauté humanitaire, au gouvernement Congolais et aux balleurs de fonds, ainsi que dans le soutien aux efforts de mobilisation des ressources.

OCHA apporte également son soutien au coordonnateur humanitaire des Nation Unies en RDC pour faciliter et assurer une réponse efficace et coordonnée des acteurs humanitaires (les agences des nations Unies, les ONG internationales et locales) à toutes les phases des désastres naturels ou des crises provoquée par l'homme dans les zones ayant le plus grand besoin humanitaire en RDC. Selon son mandat, OCHA doit développer des stratégies appropriées afin d'atteindre des résultats attendus.

II.7 Les Principales fonctions de OCHA en RDC

Il oeuvre en qualité de conseiller principal du coordonnateur humanitaire sur les questions relatives à la coordination de l'assistance humanitaire. Il informe le coordonnateur et les organisations humanitaires sur tous les développements relatifs aux situations humanitaires en cours dans les zones à risque en fournissant des rapports d'analyse sur le développement et sur les sujets de plaidoyers et de protection.

OCHA évalue la situation générale dans les zones où les besoins humanitaires sont le plus importants en tenant compte de la dimension régionale (grands lacs) de la crise politique et des conflits locaux ainsi que leur impact sur la situation humanitaire en RDC.

OCHA conduit des négociations avec les représentants des Nations Unies et les agences spécialisées, la MONUC, les représentants du gouvernement, les groupes armés et autres acteurs, les représentant des bailleurs multilatéraux, ainsi que les ONG.

Il développe un cadre permanent humanitaire commun comme plate-forme impartiale qui inclut le respect des principes humanitaires fondamentaux, l'accès aux populations vulnérables et la protection des populations civiles et du personnel humanitaire, conformément au Droit International Humanitaire et aux Droits de l'homme.

Créer des liens entre la stratégie humanitaire commune et les stratégies et programmes de DDR et DDRRR pour leur planification et la mise en oeuvre dans les limites du mandat humanitaire et les principes qui les régissent. Il conseille le gouvernement les organisations humanitaires et les agences sur l'utilisation des ressources, les modalités et les tendances de financements, ainsi que les priorités pour les activités d'assistance humanitaire.

OCHA met en place des mécanismes de réponse rapide et d'alerte précoce afin de réduire les situations de crise humanitaire qui pourraient menacer la protection des populations civiles, la poursuite des programmes d'assistance humanitaire ou la sécurité du personnel et des biens humanitaires. Il transmet l'information appropriée à la communauté humanitaire et consulte en permanence la communauté sur les principes et les priorités relatives aux questions humanitaires.

Le Bureau de Coordination des Affaires humanitaires supervise également la planification, la préparation et la production d'appel de fonds et assure le suivi et l'analyse des facteurs humanitaires, économiques, politiques, sociaux et militaires.

Il sied de noter que OCHA gère conjointement avec le PNUD le pooled fund, un fond commun mis à la disposition du coordonnateur humanitaire par les bailleurs de fonds pour renforcer le financement de l'assistance humanitaire. Crée en 2006, dans le cadre de la reforme humanitaire, le pooled fund vise à soutenir la mise en oeuvre des stratégies du plan d'action humanitaire. Première source de financement des projets humanitaires en RDC, le pooled fund est financé par la Belgique, le Canada. L'Espagne, la Norvège, l'Irlande, les Pays-bas, le Royaume-Uni, la Suède, le Grand Duché de Luxembourg.

La présence de OCHA en RDC comprend un siège à Kinshasa, un bureau à Goma, Bunia et Bukavu, et des sous bureaux à Kisangani, Beni, Kalemie, Moba, Walikale, Uvira, Baraka et Fataki.

Le présent chapitre a servi de cadre à la présentation du Comité International de la Croix-Rouge et d'Ocha ; base de notre recherche. Nous avons à cet effet, passé en revue le CICR en allant de sa mission, à sa présence en RDC, en passant par les autres composantes du Mouvement et l'historique.

Concernant Ocha, nous avons parlé de sa mission, sa naissance, ainsi que ses activités en cas de crise, après avoir parlé de son fonctionnement.

Le prochain chapitre portera sur l'essentiel de notre travail : l'étude comparative des stratégies de communications du CICR et d'Ocha.

CHAPITRE TROISIEME

ETUDE COMPARATIVE DES STRATEGIES DE COMMUNICATION DU COMITE INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET D'OCHA

La présente partie porte sur l'étude comparative des stratégies de communication du CICR et celles d'Ocha. Ainsi, nous aurons comme tâche d'analyser premièrement les stratégies de communication de chaque organisation séparément, avant d'établir une comparaison en se référant à la théorie que nous avons adoptée comme base de notre recherche.

Section I. Protocole méthodologique

Notre étude est partie du constat selon lequel les organismes humanitaires utilisent différentes stratégies de communication dans la gestion des urgences auxquelles ils sont confrontés. C'est ainsi que nous avons pris comme centre d'étude le Comité International de la Croix-Rouge et Ocha ; afin de mener une étude comparative de leurs stratégies de communication. Pour comprendre l'efficacité de leurs actions, nous nous sommes posé la question selon laquelle : quelles stratégies de communication les deux organismes utilisent en période d'urgence ? Comme hypothèse, nous avons soutenu que les deux organismes utilisent les techniques de la communication de crise.

Notre travail consiste donc à présenter les stratégies de communication du CICR et d'Ocha. Nous utiliserons la méthode analytique, afin d'analyser les deux stratégies de communication de deux organismes, ainsi que la méthode comparative qui nous permettra de déterminer entre les deux organismes lequel utilise les stratégies efficaces. Nous utiliserons comme techniques l'analyse documentaire et les interviews.

Section II. Les stratégies de communication du Comité International de la Croix-Rouge

Le Comité International de la Croix-Rouge est une organisation oeuvrant dans le domaine humanitaire. Sa mission est de protéger et assister les victimes (civiles et militaires) des conflits armés nationaux et internationaux ainsi que les violences internes. Il est également le gardien et le promoteur du Dih. Selon son mandat, le CICR est une organisation d'urgence, appelée à travailler dans les situations de crise provoquées par les conflits armés. Son intervention ne vise donc pas un bénéfice, mais tient à protéger la dignité des personnes.

Ainsi, comme toute organisation, le CICR organise une communication envers ses publics cibles. Cependant, cette communication est dite « opérationnelle », car en tant qu'acteur humanitaire, le CICR communique en rapport avec ses opérations ou interventions sur terrain.

Pour accomplir son mandat, le CICR a développé une stratégie de communication visant trois objectifs68(*) :

1. Améliorer la connaissance et la compréhension des activités du CICR en RD Congo dans le but de faciliter l'accès aux zones hébergeant les victimes et améliorer la sécurité des opérations du CICR.

2. Faciliter la gestion d'éventuelles crises et accompagner d'éventuels changements opérationnels et la couverture des nouvelles zones prioritaires.

3. Améliorer l'accès et le dialogue avec les parties aux conflits sur les problématiques liées à l'impact du conflit sur les populations civiles dans le but de prévenir des violations du Dih et/ou de responsabiliser les parties aux conflits.

Pour communiquer, le CICR a mis en oeuvre une approche intégrée. La communication est inclue dans différentes activités qu'elle mène en faveur des victimes, notamment : l'assistance et la protection des victimes, la réunification des familles à travers les messages Croix-Rouge, la promotion du Dih, l'aide aux personnes victimes des violences sexuelles, la visite des prisons, etc., afin de faire valoir ses activités auprès des personnes affectées par les conflits.

En tant qu'organisation intervenant en période de crise, le CICR a mis en oeuvre les stratégies de communication qu'il juge simples et a adopté des outils culturellement adaptés aux publics cibles. Il définit ses priorités en rapport envers les publics visés et tient compte des relations à entretenir avec ces publics.

Cependant, ces publics sont d'une catégorie précise : il s'agit de toute personne susceptible d'entraver ou de faciliter les actions du CICR. C'est le cas notamment des principaux groupes des porteurs d'armes69(*), les acteurs d'influence tels que les autorités politico - administratives, les leaders communautaires, la société civile, les universités, la presse, la société nationale de la Croix-Rouge RDC.

I.1. Stratégies de communication envers les groupes des porteurs d'armes

En tant que promoteur et gardien du Dih ; le CICR tient régulièrement des rencontres avec les groupes des porteurs d'armes, toutes catégories confondues.

Cette démarche est menée pour plusieurs raisons. D'une part, selon la constitution de la République Démocratique du Congo, l'armée a pour rôle d'assurer l'intégrité territoriale et défendre le pays contre les agressions extérieures, tandis que la police et les services de sécurité quant à eux assurent la protection des institutions démocratiques et maintiennent l'ordre public sur toute l'étendue du territoire. D'autre part, de ce qui précède, comme l'a dit Larry Diamond70(*) : « éduquer une armée au respect des droits de l'homme c'est construire une armée citoyenne, qui sait qu'elle n'existe que par rapport aux citoyens dont elle doit protéger la vie, l'existence et les droits ».

Il découle clairement que les hommes armés ont besoin d'une éducation saine devant leur permettre d'intérioriser les exigences de la culture du respect des droits de l'homme, du Dih, des quatre Conventions de Genève et leurs Protocoles Additionnels.

A ce titre, envers ce principal public composé des officiers militaires, étant donné que la conduite des opérations militaires relève de leur responsabilité fondamentale, le CICR a utilisé comme stratégie de communication, au cours de l'année 2008, des séances de diffusion sur le CICR et le Dih sur toute l'étendue de la République.

Animées par son Assistant à la communication Eddy Tshibasu ; le CICR a tenu notamment, au cours du premier trimestre, 16 séances de diffusion qui ont réuni au total 384 Officiers dans le Nord et Sud Kivu, avec comme principaux thèmes : l'origine du CICR et son mandat pendant les périodes de conflits. Ces séances ont eu comme objectif d'améliorer la sécurité du CICR dans les zones des conflits. 167 FDLR ont également été sensibilisés au cours de 5 séances de diffusion du Dih ténues dans les villages du Nord Kivu, sur les règles essentielles du Dih, dans l'objectif de prévenir ses violations et obtenir des participants l'engagement à respecter le Dih. Dans le Nord Kivu, 122 éléments du CNDP ont également participé à 3 séances de diffusion du CICR, avec comme thème : la mission du CICR pendant les conflits armés. A Kinshasa, l'Assistant à la communication a organisé 3 séances de diffusion qui ont réuni au total 201 officiers FARDC toujours au premier trimestre et ont porté sur le CICR et les Quatre Conventions de Genève, afin d'informer les participants sur ces traités dont la RDC est Etat partie.

Au cours du deuxième trimestre, le CICR a sensibilisé 72 officiers FARDC ex miliciens, en Ituri, en Province Orientale, sur le rôle du CICR lors des conflits armés, en vue d'améliorer la sécurité de ses opérations. 158 officiers et sous-officiers FARDC de la province du Kasaï Occidental ont aussi été sensibilisés sur la mission du CICR dans les conflits. A Mbuji-Mayi, 120 officiers et sous-officiers FARDC ont eu 3 séances de diffusion avec le Chef de Bureau du CICR Kasaï Oriental sur les règles essentielles du Dih. 2 séances de diffusion ont été par ailleurs tenues à Matadi, dans le Bas-Congo, en présence de 48 officiers FARDC, autour du CICR et les Conventions de Genève.

En menant ces activités de sensibilisation, le CICR tient à intérioriser que la guerre n'est pas une négation absolue de l'humanité des acteurs et des intervenants. Il apprend ainsi aux belligérants le respect des textes et lois dont la RDC est Etat partie. Ces traités impliquent donc le respect de la dignité des populations civiles et militaires, ainsi que la sécurité des acteurs humanitaires intervenants lors des conflits.

Envers les officiers de la Police Nationale et le Service de sécurité, le CICR a tenu des journées d'information qui ont porté sur l'origine et le mandat du CICR, ainsi que les principes fondamentaux humanitaires, les droits des droits de l'homme, au Katanga, ainsi que les droits applicables lors des maintiens de l'ordre. A Lubumbashi, dans la province du Katanga, l'Assistant à la communication du CICR a tenu deux journées d'information qui ont réuni 514 officiers et sous-officiers de la Police Nationale au cours du premier trimestre. 160 officiers ont également été informés au cours de trois séances ténues à Kinshasa, par l'Assistant à la communication, alors que 150 officiers ont participé à une séance de diffusion tenue à Matadi dans le Bas-Congo.

75 agents de la Direction Générale de Migration ont aussi participé à une séance de diffusion sur le mandat du CICR à Mbuji Mayi dans le Kasaï Oriental, tenue par le Chef de bureau du CICR au cours du quatrième trimestre. Dans le Kasaï Occidental, 100 officiers de la police ont participé à une séance de diffusion tenue par l'Assistant à la communication du CICR, au troisième trimestre.

I.2. Stratégies de communication envers les autorités politico-administratives

En tant qu'organisation internationale neutre, indépendante et institution directrice lors des opérations internationales réalisées par la Croix- Rouge dans les situations des conflits armés et violence interne, le CICR qui est établi en RDC depuis 1978 organise des journées d'informations envers les autorités politico-administratives telles que les autorités territoriales et administratives, les autorités provinciales, les chefs de divisions de l'administration publique, les députés provinciaux et nationaux, etc.

Le CICR a tenu une journée d'information animée par son assistant à la communication sur l'origine et le mandat du CICR, avec la participation de 37 chefs de division administrative dans le Nord Kivu, au cours du quatrième trimestre. En province orientale, 55 députés provinciaux ont été sensibilisés sur l'origine du Mouvement International de la Croix-Rouge. Ces journées ont eu comme objectif de faciliter la coopération entre le CICR et les autorités congolaises.

I.3. Stratégies de communication envers la société civile

Le CICR a mené une série d'activités de sensibilisation auprès de la société civile de la RDC. Par société civile, nous entendons l'ensemble des corporations professionnelles, notamment les syndicats et les ordres de métiers, ainsi que les diverses associations civiles telles que les Ong, les universités, les églises.

La démarche consistant à sensibiliser la société civile trouve son fondement dans la mission même que remplit le CICR dans la société congolaise. La société civile est définie comme les lieux où s'organisent les citoyens pour gérer leur insertion face aux pouvoirs publics au sein d'une société71(*). A ce titre, elle peut être assimilée à une sorte de gardienne des valeurs citoyennes et une représentante de la population.

C'est dans cette optique que le CICR a organisé plusieurs rencontres avec différents membres de la société civile, afin que ceux-ci intériorisent les normes humanitaires et qu'elles transmettent les connaissances et les informations acquises aux populations. Selon le CICR, la communication opérationnelle ne vise pas directement les victimes, mais passe par les structures considérées comme leaders d'opinions.

Ainsi, selon les objectifs qu'il s'est assignés à travers ses stratégies de communication, le CICR a organisé des journées d'information sur le Dih pour les membres des Ong, les associations de jeunes, les étudiants, les leaders locaux, les avocats.

Dans le Nord Kivu, au cours du premier trimestre, treize journées ont été animées par l'Assistant à la communication du CICR pour 778 membres de la société civile et les leaders locaux, sur le CICR et les Quatre Conventions de Genève, en vue d'amener les participants à s'enquérir des Conventions de Genève.

Le Chef de Bureau du CICR Kasaï Oriental a animé deux journées d'information pour huit responsables d'Ong, au cours du quatrième trimestre, sur la mission du CICR. Ces activités ont eu comme objectif de sensibiliser les participants sur la mission du CICR et sa présence au Kasaï Oriental. Au mois de mars, 75 coordonnatrices des Ong féminines de la province du Katanga ont été informées sur les activités du CICR en faveur de la femme ; en vue de faciliter la coopération entre le CICR et les Ong féminines. L'Assistant à la communication du CICR a par ailleurs organisé, au cours du troisième trimestre, une journée d'information avec 52 représentants d'Ong humanitaires sur les principes fondamentaux humanitaires, à Goma, dans le Nord Kivu.

I.4. Stratégies de communication envers les medias

Une crise non médiatisée est une crise sans ressources. Les médias constituent un instrument puissant dont une société peut se servir pour consolider le processus d'éducation civique des populations et alerter le monde entier sur le risque causé par les situations de crises provoquées par les conflits armés.

Lorsqu'ils sont utilisés par rapport aux affaires humanitaires, les médias deviennent des acteurs incontournables et très influents pour le respect de la dignité de la personne lors des opérations dans les conflits armés, et le plaidoyer en faveur des populations victimes.

Selon Melissa Baumann et Siebert72(*), les journalistes sont les médiateurs de conflits, ils sont présents dans les zones des conflits avant même que n'arrivent les officiels et les acteurs humanitaires. Les deux auteurs estiment que les journalistes remplissent les rôles forts complexes qui ont une incidence positive sur la construction de la paix dans la société en conflit.

La communication du CICR envers les médias est basée sur une approche pro-active73(*) et stratégique. La logique de la pro-activité consiste, dans le fonctionnement de toute organisation internationale, à prévenir des situations de menace ; c'est-à-dire à prendre des mesures de précautions pour anticiper sur l'avènement des situations contraires à la normalité.

Comme stratégie de communication, le CICR utilise plusieurs approches envers les médias, dans l'objectif de présenter la situation humanitaire provoquée par le conflit armé et les informer sur les activités qu'il mène dans les zones des conflits.

Le CICR a utilisé notamment les journées d'information afin de sensibiliser les journalistes sur la couverture médiatique des zones des conflits et les informer sur le CICR et le Dih. 30 journalistes ont participé à une journée d'information animée par Espérance Tshibuabua, l'Assistante medias du CICR, sur le Dih et la protection des journalistes, à Kolwezi dans la province du Katanga, au cours du deuxième trimestre. Une autre journée sur les journalistes et les reportages dans les zones de conflits a été animée par l'assistante medias, pour 17 journalistes et responsables des organes de presse, au cours du troisième trimestre à Kinshasa.

Le chef de la délégation du CICR à Kinshasa a pour sa part tenu deux conférences de presse sur la situation des déplacés internes et la situation humanitaire à l'est de la RDC, en présence de vingt journalistes aux mois de mai et septembre à Kinshasa, dans l'objectif d'échanger avec la presse sur la situation humanitaire à l'est.

Le CICR a également publié huit communiqués de presse qu'il a remis à vingt medias locaux et internationaux pendant les premier, troisième et quatrième trimestres, sur la situation humanitaire et les interventions du CICR dans les zones des conflits armés. Ces communiqués ont été traités et diffusés dans la presse tant écrite qu'audiovisuelle. Hormis le communiqué de presse, le CICR publie également d'autres documents, notamment Faits et chiffres, un rapport de ses activités trimestrielles par programme. Ce document destiné à la presse et aux acteurs sociaux permet de présenter les activités du CICR au cours d'un trimestre. Il publie également l'operational update, un document qui permet d'actualiser la situation humanitaire, ainsi que la réponse du CICR pendant un moment donné.

Les voyages de presse sont aussi une stratégie de communication utilisée par le CICR envers les medias. Au cours de l'année 2008, le CICR a organisé six voyages de presse avec les journalistes locaux et internationaux dans les deux Kivu, au cours du premier semestre, en vue de donner à ces derniers l'occasion de découvrir la situation humanitaire qui y prévaut, et en faire une large diffusion.

A l'initiative du CICR, une association des journalistes dénommée « Club des amis de la Croix-Rouge », réunissant tous les professionnels des médias désireux se spécialiser dans le domaine humanitaire a été créée et constitue un grand appui pour le CICR.

1.5. Stratégies de communication envers la CRRDC

En qualité d'institution directrice des opérations humanitaires, le CICR s'est donné également comme stratégie de communication la coopération avec la Croix-Rouge de la RDC dans le domaine de la communication. Le CICR appuie la direction de la communication de la CRRDC, par la formation des communicateurs et le financement des tournées des chefs de division en charge de l'information, et appuie la vulgarisation des Principes Fondamentaux Humanitaires.

Au cours du deuxième trimestre, le CICR a assuré la formation de vingt communicateurs dans le Nord Kivu, sur les techniques de présentation. Il a également financé les tournées des 11 chefs de division en charge de l'information, au cours du troisième trimestre. Ces tournées ont porté sur la vulgarisation des Principes fondamentaux humanitaires.

Selon Eddy Tshibasu74(*) , cette approche trouve son fondement dans le fait qu'après le conflit, la Crrdc doit prendre le relai du CICR, car ce dernier est appelé à partir, alors que les activités d'après conflit doivent être menées pour assurer l'insertion des victimes dans la société. Cette tâche ne peut qu'être menée par la société nationale à travers ses volontaires.

Il faut aussi ajouter que le CICR maintient une relation permanente avec les autres acteurs humanitaires, notamment les Ong et les agences du système des Nations Unies oeuvrant dans l'humanitaire. Ce contact vise la compréhension des programmes des autres et une collaboration avec les agences pour une coordination avec. Cette évolution dans la compréhension des activités des autres acteurs favorise une meilleure gestion des crises et évite la duplication.

D'autre part, en interne, en cas de crise, le CICR organise des réunions permanentes et accélérées avec ses différentes coordinations ; afin d'impliquer une bonne participation de tous dans la gestion de la crise.

Section II. Stratégies de communication d'Ocha

Le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (Ocha) a pour mandat de coordonner l'assistance des Nations Unies lorsque les crises humanitaires dépassent les moyens et le mandat de tout organisme humanitaire agissant seul. Au terme de cette mission, Ocha a pour rôles d'atténuer les souffrances humaines lors des catastrophes, plaider pour les droits des victimes et promouvoir la préparation et la prévention des catastrophes en proposant des solutions durables.

A ce titre, Ocha travaille en temps de paix et en temps de crise. En temps de paix, il s'adonne à prévenir les crises en menant des analyses de contexte pour déterminer l'éventualité d'une crise provoquée par une catastrophe naturelle ou artificielle. En temps de crise, Ocha coordonne l'assistance humanitaire en appuyant et en facilitant l'intervention des acteurs humanitaires. Il analyse l'impact de la catastrophe sur le plan humanitaire et évalue le besoin afin d'établir un mécanisme de réponse humanitaire approprié sur terrain. Il se fait également porte-parole des victimes, en lançant des appels globaux qui permettent non seulement de définir des programmes globaux ; mais de mobiliser des ressources communes.

Dans son rôle de coordonateur des affaires humanitaires, Ocha a également la mission de disséminer l'information destinée à la communauté humanitaire, au gouvernement et aux bailleurs de fonds. Comme l'a dit Médard Lobota75(*), la communication est l'une des principales fonctions d'Ocha et elle se fait sous deux formes : le plaidoyer et l'information publique. Dans ses activités de communication, Ocha a comme tâche de collecter, stocker, traiter l'information et la publier.

Ocha a axé ses stratégies de communication sur quatre catégories des publics : les acteurs humanitaires (les agences des Nations unies, les Ong, les fondations, les organisations religieuses et charitables, les congrégations), les bailleurs de fonds, le gouvernement et les médias. Les trois premiers publics constituent la communauté humanitaire que coordonne Ocha.

II.1. Stratégies de communication envers les acteurs humanitaires

Le monde humanitaire figure parmi les domaines les plus inondés, vu le nombre croissant des acteurs qui y interviennent. En sa qualité de coordonnateur de l'action humanitaire, le travail d'Ocha envers les acteurs humanitaires se résument en cette question : Qui fait quoi où ?

Ocha se donne la tâche d'identifier les acteurs humanitaires intervenant sur terrain76(*), ainsi que leur domaine d'action. Ces informations collectées sont classées dans une base de données qui permet de classer les différents acteurs selon leurs champs d'action. Ce groupe réunissant les acteurs humanitaires intervenant dans un même domaine (ex : eau, protection, assistance, santé, etc.) est appelé « cluster ».

Les membres de différents clusters se réunissent donc sous la coordination d'Ocha à qui ils envoient des informations pour une large diffusion. D'autre part, les différents clusters tiennent régulièrement des réunions à travers la Commission Permanente InterAgence (Cpia) pour faire le point sur leurs différentes interventions. Ces informations sont conservées par Ocha afin d'être disséminées.

La dissémination des informations se fait sous plusieurs formes ; notamment des rapports dans les quels Ocha fait une analyse contextuelle de la situation humanitaire. A travers ces rapports, il présente les faits saillants survenus dans le pays et essaie d'analyser les conséquences et les causes de la situation (guerre, tension, désordre, crise politique, etc.), dans une intention humanitaire et présente également le vide, le besoin non couvert par les acteurs humanitaires.

Ces rapports contiennent des informations exactes qui sont diffusées, non pour une simple information, mais à de fins de plaidoyer en faveur des victimes ou de personnes susceptibles d'être affectées par ces situations.

Envers ce public, la communication d'Ocha vise de fins d'information publique et de plaidoyer : appuyer son rôle de coordinateur des actions humanitaires, faciliter les interventions des acteurs humanitaires, ainsi que leur collaboration ; faire un plaidoyer en faveur des victimes des catastrophes.

Pour atteindre ces objectifs, Ocha utilise plusieurs stratégies de communication, à travers son service de communication publique et plaidoyer. Notamment :

Ø Le lancement du Plan d'Action Humanitaire : Document stratégique de plaidoyer élaboré en vue de la planification des activités humanitaires en RDC au cours d'une année. Il constitue une nouvelle approche adoptée pour la coordination du financement de l'action humanitaire en RDC et est basé sur la participation active des acteurs humanitaires. Son objectif est de faire un appel de fond et présenter les stratégies en définissant les priorités et différents critères d'intervention. Il a été lancé le 11 décembre 2008, à Kinshasa, par le Coordonnateur humanitaire.

Ø Les réunions : Elles se tiennent chaque vendredi dans toutes les provinces de la RDC, sauf Kinshasa. Elles portent sur l'échange d'informations humanitaires, le briefing sécuritaire et la mise au point des activités. Ces réunions facilitent la coordination et permettent d'éviter la duplication.

Ø Les rapports hebdomadaires sur la situation humanitaire : ils présentent les faits humanitaires majeurs de la semaine, les besoins couverts et les besoins non couverts. Les objectifs de ces rapports sont d'anticiper sur les crises susceptibles de se produire.

Ø L'échange des mails ; un site web : www.rdc-humanitaire.net: Ce site constitue le portail77(*) web de la communauté humanitaire en République Démocratique du Congo. Il regroupe l'information sur l'action humanitaire menée par les organisations humanitaires en RDC pour des fins de diffusion et de plaidoyer auprès de la communauté nationale et internationale. Cette initiative a été mise en place pour permettre davantage à la communauté humanitaire (agences humanitaires, bailleurs de fonds, gouvernements.), d'en savoir plus sur la situation humanitaire de la RDC. Les objectifs de ce site sont notamment d'accroître le partage de l'information au sein de la communauté humanitaire en RDC, servir d'interface de diffusion de contenu pour les acteurs humanitaires, augmenter la connaissance de la crise auprès de la communauté internationale, ressourcer et servir de galerie d'images sur l'humanitaire en ligne. Ce site a été lancé depuis l'année 2007.

II. 2. Stratégies de communication envers les bailleurs de fonds

En sa qualité de coordonnateur des affaires humanitaires, Ocha a la tâche de gérer les différents fonds mis à la disposition de l'assistance humanitaire par les différents bailleurs de fonds. Selon son mandat, Ocha n'a pas de contact direct avec les victimes, il ne leur accorde aucune assistance directe ; mais se veut leur porte-parole auprès de la communauté humanitaire dont il coordonne les activités. C'est dans ce cadre qu'il accorde des fonds aux acteurs humanitaires selon leur priorité et leur réputation et en assure le suivi.

Ces fonds sont d'une part, le Pooled fund (fonds commun) qu'il gère conjointement avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud). Crée en 2006 pour renforcer le financement de l'assistance humanitaire dans le cadre de la reforme humanitaire, ce fond vise à soutenir la mise en oeuvre des stratégies du plan d'action humanitaire et demeure la première source de financement des projets humanitaires en RDC. Il est financé par la Belgique, le Canada. L l'Espagne, la Norvège, l'Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède, le Grand Duché de Luxembourg.

D'autre part, Ocha gère le Central Emergency Response Fund (CERF): fonds central d'intervention d'urgence déployé pour les situations d'urgence depuis 2006. Le CERF ne repose que sur des contributions volontaires et vise à rééquilibrer la distribution mondiale de l'aide humanitaire vers les crises dites « oubliées ».

Pour bien mener ses actions de plaidoyer envers ce public, Ocha a mis en oeuvre plusieurs stratégies de communication, notamment : la publication des rapports et documents relatifs à la situation humanitaire tels que le plan d'action humanitaire, les imprimés de rapports hebdomadaires sur la situation humanitaire, les sites web, les mails, les bases de données on line78(*). Les objectifs de ces publications sont d'attirer l'attention des bayeurs de fonds et susciter le financement de l'aide humanitaire.

II. 3. Stratégies de communication envers le Gouvernement

Le Gouvernement de la RDC est le principal acteur humanitaire en période de crise. Les autres acteurs interviennent en appui au gouvernement et lorsqu'ils se rendent compte que ce dernier n'arrive pas à répondre à tous les besoins qui se posent sur terrain.

A ce titre, le gouvernement est appelé à assurer la sécurité, la protection et l'assistance des victimes lors des crises causées par les catastrophes tant naturelles (inondations, tremblement de terre, cyclones, épidémies, éruptions) qu'artificielles (guerre, accidents tant aériens que ferroviaires) et à sécuriser les acteurs humanitaires dans leur mission sur terrain.

En tant que Coordonnateur des actions humanitaires ; Ocha mène des consultations régulières avec le gouvernement et les autres acteurs tels que les autorités civiles et militaires afin d'assurer le respect des mandats humanitaires dans les situations des conflits.

D'autre part, Ocha se veut porte-parole des acteurs humanitaires et de la population civile et informe le gouvernement sur toute atteinte à la protection des civiles et violation du Dih commises par les forces armées.

Pour atteindre ces objectifs, Ocha utilise les stratégies de communication ci-après envers le gouvernement : les rapports hebdomadaires de la situation humanitaire, le plan d'action humanitaire, le site internet www.rdc-humanitaire.net, les mails, les réunions hebdomadaires.

II.4. Stratégie de communication envers les medias

Les medias constituent un public stratégique pour Ocha dans son mandat de coordonnateur humanitaire. Il maintient avec lui des rapports privilégiés dans ses efforts de mise en place de mécanismes de réponse rapide et d'alerte précoce afin de réduire ou prévenir les situations de crise qui pourraient faire peser une menace immédiate sur la protection des populations civiles, sur la poursuite des programmes d'assistance humanitaire ou sur la sécurité du personnel et des biens humanitaires.

Ocha utilise donc différentes stratégies de communication envers les médias. Notamment, l'installation depuis novembre 2007, d'un centre de presse équipé d'une connexion internet, des données sur l'information humanitaire, à savoir la cartographie, les imprimés des rapports, les revues à caractères humanitaires, etc. Il organise également des voyages de presse : au cours de l'année 2008, Ocha a organisé un voyage de trois journalistes des medias internationaux, pendant le mois de mars, dans les provinces du Nord et Sud Kivu. Ce déplacement a permis aux journalistes de découvrir la situation humanitaire, et en faire une large diffusion.

Les journalistes reçoivent aussi les communiqués de presse dont ils traitent l'information afin de la diffuser. Au cours de l'année 2008, Ocha a publié quatre communiqués de presse, trois ont porté sur la visite en RDC du Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies en charge des questions humanitaires, au cours du mois de mars. Ces communiqués de presse ont été remis à 30 journalistes locaux et internationaux et ont eu comme objectifs d'une part d'attirer l'attention de la presse sur la visite et d'autre part à faire un rapport sur la dite visite. Le quatrième communiqué a porté sur le tremblement de terre survenu à Bukavu et qui avait couté la vie à beaucoup d'individus. Ce communiqué a fixé l'opinion publique sur la situation humanitaire provoquée par cette catastrophe. Il faut aussi ajouter les briefings remis aux membres de la presse chaque mercredi, lors du point de presse hebdomadaire de la Monuc, en vue de garder un contact permanent avec les journalistes en leur présentant la situation humanitaire, les besoins couverts, ainsi que dénoncer les violations du Dih et la sécurité des populations.

Ocha a par ailleurs publié pour les journalistes le site web www.rdc-humanitire.net, et garde un contact avec eux par l'échange des e- mails.

Section III. Tableaux analytiques des stratégies de communication du CICR et d'OCHA

Après avoir passé en revue les stratégies de communication de ces deux organisations base de notre recherche, nous allons, au cours de cette section, faire une analyse de ces stratégies à travers deux tableaux. Le premier analysera les stratégies de communication du CICR et le deuxième portera sur les stratégies d'Ocha. Les critères d'analyse retenus sont les suivants : l'activité, la fréquence, l'animateur, le thème développé, la cible visée, le nombre, la date, le lieu, les objectifs et les résultats.

II.1. Tableau 1. Tableau analytique des stratégies de communication du CICR

Activités

fréquence

Animateur

Thème développé

Cible viséé

Nombre

Date

Lieu

Objectif

Résultats

Séance de diffusion sur le CICR et le DIH

16

Eddy Tshibasu Assistant à la communication

Origine et mandat du CICR

Officiers FARDC

384

1er trimestre 2008

Nord et sud Kivu

Améliorer la sécurité des opérations du CICR

Les participants ont intériorisés la mission du CICR.

5

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

Les règles essentielles du DIH

FDLR

167

1er trimestre

Nord Kivu

Prévenir les violations du DIH

Les participants ont acquis des connaissances sur le DIH

3

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

La mission du CICR pendant les conflits

CNDP

122

1é trimestre

Nord Kivu

Améliorer la sécurité des opérations du CICR

Les participants sont informés sur le CICR

3

Eddy Tshibasu Assistant à la communication

Le CICR et les Conventions de Genève

Officiers FARDC

201

1é trimestre

Kinshasa

Informer les participants sur les Convention de Genève

Les participants sont informés sur les Conventions de Genève

1

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

Origine et mandat du CICR

Officier FARDC Ex- milicien

72

1é trimestre

Ituri(Province- Oriental)

Améliorer la sécurité des opérations du CICR

Les participants ont intériorisés la mission du

CICR.

2

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

La mission du CICR pendant les conflits

Officier et sous- officier FARDC

158

2é trimestre

Kananga (Kasaï occidental

Informer les participants sur la mission du CICR

Les participants connaissent le CICR

3

Chef de Bureau CICR/ Kasaï Oriental

Les règles essentielles du DIH

Officiers et sous- officiers

120

2é trimestre

Mbuji- Mayi (Kasaï-Oriental)

Prévenir les violations du DIH

Les participants ont intériorisés le DIH

2

Eddy Tshibasu Assistant à la communication

Le CICR et les Conventions de Genève

Officiers FARDC

48

2é trimestre

Matadi (Bas- Congo)

Informer sur le rôle du CICR

Les participants ont intériorisés le rôle du CICR

Journée d'information sur le CICR

2

Eddy Tshibasu Assistant à la communication

Origine et mandat du CICR

Officiers et sous- officiers de la police nationale

160

1é trimestre

Kinshasa

Prévenir les violations des droits de l'homme

Les participants ont intériorisé les principes humanitaires et les droits de l'homme

2

Chef de Bureau CICR/ Kasaï Oriental

Mandat du CICR

Agents de la Direction Générale de Migration

75

1er trimestre

Mbuji Mayi (Kasaï Oriental)

Sensibiliser sur le mandat du CICR

Les participants ont acquis des connaissances sur le CICR

1

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

Principes humanitaires et droits applicables aux maintiens de

l'ordre

Officiers de la Police Nationale

150

2e trimestre

Matadi (Bas-Congo)

Sensibiliser sur le respect des droits de l'homme

Les participants connaissent les droits de l'homme

1

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

Respect des droits de l'homme lors des interventions

Officiers et sous-officiers de la Police Nationale

100

3e trimestre

Kananga (Kasaï Occidental)

Prévenir les violations des droits de l'homme

Les participants respectent les droits de l'homme lors des interventions

1

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

Le CICR et les Quatre Conventions de Genève

Les membres de la Société civile et les leaders locaux

778

1e trimestre

Sud Kivu

Informer sur le CICR et les Conventions de Genève

Les participants intériorisent les conventions de Genève

2

Le Chef de Bureau CICR/ Kasaï Oriental

La mission du CICR

Les responsables des Ong

8

4e trimestre`

Mbuji Mayi (Kasaï Oriental)

Sensibiliser sur la mission du CICR

Les participants comprennent la mission du CICR

1

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

Les activités du CICR en faveur de la femme

Les Coordonnatrices des Ong féminines

75

mars

Lubumbashi (Katanga)

Sensibiliser le mandat du CICR en faveur de la femme

Les participantes découvrent le mandat du CICR en faveur de la femme

1

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

Les Principes fondamentaux humanitaires

Les représentants des organisations humanitaires

52

3e trimestre

Goma (Kivu)

Améliorer les connaissances sur les principes humanitaires

Les participants intériorisent les principes fondamentaux humanitaires

1

Espérance Tshibuabua, Assistante Médias

Le Dih et la protection des journalistes

Les journalistes

30

2e trimestre

Kolwezi (Katanga)

Former les journalistes sur le Dih

Les participants acquièrent des connaissances sur le Dih

1

Espérance Tshibuabua, Assistante Médias

Les journalistes et le reportage dans les zones des conflits

Les journalistes et les responsables des organes de presse

17

1e trimestre

Kinshasa

Sensibiliser les journalistes sur la couverture des zones des conflits

Les participants intériorisent les règles à respecter dans la couverture des zones des conflits

1

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

Origine et mandat du CICR

Chef de division administrative

37

4e trimestre

Nord Kivu

Faciliter la coopération des autorités

Les autorités intériorisent l'origine du CICR

1

Eddy Tshibasu, Assistant à la communication

Origine et mission du Mouvement International de la Croix-Rouge

Les députés nationaux

55

1e trimestre

Province Orientale

Sensibiliser les élus du peuple sur la mission du Mouvement

Les participants intériorisent la mission du Mouvement

Conférence de presse

2

Le Chef de la Délégation du CICR en RDC

La situation humanitaire et les déplacés internes

Les journalistes

20

Mai et septembre

Kinshasa

Echanger avec la presse sur la situation humanitaire

Les journalistes sont informés sur la situation humanitaire et informent à leur tour le public

Publication des communiqués de presse

8

L'unité des relations avec les médias

La situation humanitaire et les interventions du CICR

Les medias locaux et internationaux

20

1e, 3e et 4e trimestre

Kinshasa et Goma

Attirer l'attention des medias sur la situation humanitaire et l'intervention du CICR

Les medias diffusent les informations sur la situation humanitaire et les interventions du CICR

Publication du document « Faits et chiffres »

4

Le CICR

Les activités du CICR par programmes

Les journalistes et acteurs sociaux

-

Début de chaque trimestre

Kinshasa

Présenter les activités du CICR

Les publics sont informés sur les activités du CICR

Publication du document « Opérationnel update »

2

Le CICR

Situation humanitaire et la réponse du CICR

Les journalists

-

mensuel

Kinshasa et Goma

Parler des activités du CICR

Les publics ont en permanence les informations sur les différentes activités du CICR

Formation des communicateurs

1

CICR

Technique de présentation

Les membres de la CRRDC

22

2e trimestre

Nord Kivu

Développer les capacités des membres

Les participants maitrisent les principes de présentation du CICR

Financements des tournées des chefs de divisions en charge de l'information

1

CICR

Sensibilisation sur les principes fondamentaux humanitaires

Les membres de la CRRDC

11

3e trimestre

Kinshasa

Appuyer la vulgarisation des principes fondamentaux humanitaires

Les chefs de division vulgarisent les principes fondamentaux humanitaires

Commentaire

Cette analyse, nous a permis de relever que le CICR utilise neuf activités : principalement plusieurs séances de diffusion du Dih et le CICR, destinées aux groupes des porteurs d'armes, en vue de prévenir les violations du Dih et améliorer la sécurité de ses interventions et la protection des populations. D'autre part, le CICR utilise les journées d'information à l'endroit de la société civile, les medias et les autorités politico - administratives, en vue d'améliorer la connaissance du Dih et le CICR. Il utilise particulièrement envers les médias, le voyage de presse, afin que les journalistes découvrent eux-mêmes la situation humanitaire sur le terrain, les conférences de presse, dans le but d'échanger avec la presse sur la situation humanitaire. Il publie aussi les communiqués de presse, ainsi que d'autres documents, tels que Faits et chiffres qui retracent ses activités au cours d'un trimestre, ainsi que l'Operational Update qui actualise ses opérations pendant une période donnée. Le CICR assure également la coopération avec la Croix-Rouge RDC en formant des communicateurs et en appuyant la diffusion des principes fondamentaux de la Croix-Rouge afin de l'aider à bien assurer sa mission d'aide aux personnes vulnérables.

En dehors de toutes ces activités de communication, le Cicr publie des nombreuses brochures pour vulgariser ses activités et améliorer la connaissance du public sur son identité et son objet social.

Après avoir analysé les stratégies de communication du Cicr dans ce tableau, nous allons à présent analyser celles d'OCha.

II.2. tableau 2 : Tableau analytique des stratégies de communication d'Ocha

Activités

fréquence

Animateur

Thème développé

Cible visée

Nombre

Date

Lieu

Objectifs

Résultats

Lancement du Plan d'Action Humanitaire

1

Le coordonnateur humanitaire

Estimation chiffrée des besoins humanitaires en RDC pour la prochaine année

La communauté humanitaire (les Bailleurs de fonds, les acteurs humanitaires et le gouvernement)

1

11 décembre

Kinshasa

Faire un appel de fonds et présenter les stratégies en définissant les priorités et les différents critères d'intervention

La communauté humanitaire dispose d'un document de référence pour l'intervention humanitaire et chacun se prépare à intervenir selon ses attributions

Publication du rapport hebdomadaire sur la situation humanitaire

1

Le service d'information publique et plaidoyer

Faits humanitaires majeurs de la semaine, les besoins couverts et les besoins non couverts

La communauté humanitaire

1

Chaque lundi

Kinshasa

Faire le point sur la situation humanitaire

La communauté est régulièrement informée sur la situation humanitaire

Tenue de la réunion hebdomadaire

1

Le service d'information publique et plaidoyer

Echange d'information sur les activités humanitaires, briefing sécuritaire, et mise au point des activités

La communauté humanitaire

1

Chaque vendredi

Toutes les provinces, sauf Kinshasa

Faciliter la coordination des actions humanitaires et éviter la duplication

Le partage facile des informations

Publication du site web : rdc-humanitaire.net et l'échange des e-mails

1

Le service d'information publique et plaidoyer

Situation humanitaire, cartographie, les interventions humanitaires, les publications des différents rapports, documents et communiqué

La communauté humanitaire et les médias

1

Depuis janvier 2006

Kinshasa

Accroitre le partage de l'information et servir d'interface de diffusion des informations humanitaires

Les informations humanitaires circulent en temps réels et sont à la portée de tous

Installation d'un centre de presse

1

Le service d'information publique et plaidoyer

Informations humanitaires : cartes, rapports, réseau Internet et autres publications

Medias

Tous

Depuis Novembre 2007

Kinshasa

Donner aux journalistes un accès facile à l'information humanitaire

Les journalistes accèdent facilement à l'information

Organisation des voyages de presse

1

Le service d'information publique et plaidoyer

Découverte de la situation humanitaire

Journalistes des medias internationaux

3

Mars

Les deux Kivu et l'ituri

Amener la presse à s'enquérir de la situation humanitaire

Les journalistes font une large diffusion de la situation humanitaire

Publication des communiqués

de presse

3

Le service d'information publique et plaidoyer

Visite du Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies en charge des questions humanitaires

Medias

30

Mars

Kinshasa

Attirer l'attention de la presse

Les medias publie les informations sur la visite du Secrétaire Général Adjoint

1

Le service d'information publique et plaidoyer

Tremblement de terre à Bukavu dans le Sud Kivu

Medias nationaux et internationaux

30

Mars

Kinshasa

Présenter la situation humanitaire

Les medias informe le public sur la situation humanitaire relative au tremblement de terre

Publication du briefing humanitaire hebdomadaire

1

Le service d'information publique et plaidoyer

Situation humanitaire : faits marquants, besoins humanitaires, réponse et rapport de sécurité des acteurs humanitaires des

Medias

30

Chaque mercredi

Kinshasa, lors du point de presse hebdomadaire de la Monuc

Faire un point sur la situation humanitaire et différentes interventions des humanitaires et dénoncer les attaques

Les medias publient les informations leur remises

Commentaire

Les stratégies de communication d'Ocha s'articulent sur huit axes de communication envers ses publics cibles qui sont la communauté humanitaire (les acteurs humanitaires, les bailleurs de fonds, le gouvernement), et les medias, à des fins de plaidoyer et d'information publique.

Ces stratégies sont principalement la publication du Plan d'Action Humanitaire qui est un outil de plaidoyer pour l'action humanitaire, fixant les estimations chiffrées des besoins du terrain et le budget y afférant, afin de susciter l'intérêt de toute la communauté. Il faut aussi ajouter la publication des rapports hebdomadaires de situation humanitaire qui alertent la communauté sur une crise susceptible de se déclarer et les incitent à se préparer. Ocha tient également des réunions avec les acteurs humanitaires, afin de faciliter la coordination. Il dispose également d'un site web qui constitue le portail de l'humanitaire en RDC et utilise également les messages électroniques pour l'échange de données avec la Presse.

Particulièrement pour la presse, Ocha a mis en place un centre de presse, afin de donner aux journalistes l'accès aux informations humanitaires à travers la cartographie, les revues, les articles et autres imprimés en rapport avec la situation humanitaire. Il organise également les voyages de presse, pour amener les journalistes à s'enquérir de la situation humanitaire ; et lance des communiqués de presse et les briefings humanitaires hebdomadaires.

Après avoir analyser séparément les stratégies de communication du Cicr et d'Ocha à l'aide deux tableaux, nous allons à ce niveau faire une étude comparative des stratégies de ce deux organismes à travers un tableau comparatif enfin de dégager leurs ressemblances et leurs dissemblances. Ce tableau se base sur trois critères : les activités, les cibles visées, les objectifs.

Tableau 3 : Tableau Comparatif concluant la recherche

ORGANISATION

Activités

Cibles visées

Objectifs

CICR

Les séances de diffusion sur le CICR et le DIH

Les groupes des porteurs d'armes (FARDC, FDLR, CNDP, Maï-Maï)

- Améliorer la sécurité des opérations du CICR

- Prévenir les violations du DIH

- Informer sur les origines et le mandat du CICR

Les Journées d'information sur le CICR et le DIH

- Police Nationale Congolaise

- Service de Sécurité

- Sensibiliser les participants sur le respect des droits de l'homme.

Société civile (les membres des ONG et les leaders locaux)

Informer les participants sur le CICR, le DIH ainsi que les principes fondamentaux humanitaires.

Les journalistes

Former les participants sur le DIH et les sensibiliser sur la couverture des zones de conflit.

Autorités Politico-Administratives

Faciliter la coopération avec le CICR

Publication des communiqués de presse

Les médias

- Attirer l'attention des médias sur la situation humanitaire,

- Parler de l'intervention du CICR.

Conférence de Presse

Les médias

Echanger avec la presse sur la situation humanitaire en RDC

publication du document « Faits et chiffres »

Les médias et Société civile

Présenter les activités du CICR pendant un trimestre

Publication du document « OPERATIONEL UPDATE »

Journalistes

Actualiser les réponses du CICR face à la situation humanitaire dans les zones de conflits.

Organisation des voyages de Presse

Médias

Amener la presse à s'enquérir de la situation humanitaire sur le terrain

Formation des communicateurs

Les membres de la Croix-Rouge RDC

Développer les capacités des participants sur le plan communicationnel.

Financement des tournées des Chefs de Divisions en charge de l'information.

La Croix-Rouge RDC

Appuyer la vulgarisation des principes fondamentaux humanitaires

OCHA

Lancement du Plan d'action Humanitaire

La communauté humanitaire (Bailleurs de fonds, Acteurs humanitaires)

Faire un appel de fonds et présenter les stratégies en définissant les priorités et les différents critères d'intervention.

Publication du rapport hebdomadaire sur la situation humanitaire.

La Communauté Humanitaire

Faire le point sur les faits majeurs de la situation humanitaire

Tenue de la réunion hebdomadaire

Les acteurs humanitaires

Faciliter la Coordination des actions humanitaires et éviter la duplication

Publication du site Web : rdc.humanitaire.net et échange des messages électroniques.

La Communauté Humanitaire et les Médias.

Accroître le partage de l'information et servir d'interface de diffusion des informations humanitaires.

Installation d'un Centre de Presse.

Médias

Donner aux journalistes un accès facile à l'information.

Organisation des Voyages de presse

Médias

Amener la presse à s'enquérir de la situation humanitaire sur le terrain.

Publication des communiqués de presse

Médias

Attirer l'attention de la presse sur la situation humanitaire.

Publication des communiqués de Presse

Médias

Présenter les faits majeurs de la situation humanitaire hebdomadaire.

Commentaire

Il ressort de ce tableau que le Cicr a mis en place neuf stratégies de communication et Ocha en a mis huit.

Ces deux organisations ont des ressemblances et des dissemblances dans leurs manières d'organiser la communication. Cependant les ressemblances sont inférieures aux dissemblances.

Ressemblance

Le Cicr et Ocha gardent un contact avec les médias, ils publient les communiqués de presse et organisent des voyages de presse. Mais à ce niveau, nous avons relevé que dans les communiqués de presse, Ocha ne présente que les faits majeurs de la situation humanitaire, alors que le Cicr présente la situation humanitaire et met en exergue ses interventions sur le terrain.

Dissemblance

En analysant le tableau ci-dessus, nous avons découvert que le Cicr et Ocha utilisent en grande partie des stratégies de communication et des cibles différentes, ce qui fait que les objectifs soient également différents. Si le Cicr met l'accent sur les séances de diffusion et les journées d'informations, afin d'améliorer la sécurité de ses opérations sur le terrain et prévenir les violations du Dih en sensibilisant les porteurs d'armes (FARDC, CNDP, FDLR), la police et les services de sécurité, Ocha par contre met en exergue le plaidoyer humanitaire et l'information publique en publiant le Plan d'Action Humanitaire et les rapports hebdomadaires de la situation humanitaire envers la communauté humanitaire. D'autre part, Ocha publie des briefings humanitaires hebdomadaires, qui sont en fait des informations réservées à la presse, alors que le Cicr n'a publié que huit communiqués de presse. (Cfr Tableau 1).

Alors que la rapidité avec laquelle circule l'information tient compte de nouvelles technologies de l'information et de la communication, le Cicr ne prévoit pas des échanges électroniques avec la presse, par contre Ocha dispose d'un site web opérationnel à partir de Kinshasa qui constitue le portail de l'humanitaire en RDC et échange des messages électroniques avec la presse. Nous avons aussi relevé que Ocha ne mène aucune activité envers la population, ni les leaders d'opinion ou la société civile alors que le Cicr tient des journées d'information pour la société civile et les leaders d'opinion, afin d'expliquer ses origines et sa mission.

CONCLUSION GENERALE

Notre étude a porté sur la gestion de l'information en période d'urgence. Nous avons eu comme tâche de faire une étude comparative des stratégies de communication utilisées par deux organismes humanitaires, en l'occurrence le Comité International de la Croix-Rouge et le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (Ocha).

Nous sommes partie du constat selon lequel les organismes humanitaires intervenant dans les situations de crise utilisent différentes stratégies de communication pour gérer les crises auxquelles elles sont confrontées. Ceci nous a amené à nous poser la question selon laquelle : Quelles stratégies de communication les organismes humanitaires, en l'occurrence le CICR et OCHA utilisent pendant les périodes d'urgence ? Et face à cette question, nous avons posé comme hypothèse le fait qu'en période d'urgence, les organismes humanitaires s'appuient sur les techniques de la communication de crise.

Pour mener notre étude, nous avons utilisé trois méthodes : la méthode descriptive, la méthode analytique et la méthode comparative.

Notre travail a comporté trois chapitres : le premier a servi de cadre conceptuel et théorique, le deuxième a porté sur la présentation du Comité International de la Croix-Rouge et d'Ocha et le troisième a servi de cadre à l'étude comparative des stratégies de communication du CICR et d'Ocha.

Pour mener à bien cette étude, nous avons eu comme fil conducteur la communication de crise que nous avons adoptée comme cadre théorique, afin de préciser si le Cicr et Ocha s'appuient sur les techniques de communication de crise à travers leurs communications.

Selon Gionnocari (Cfr page 26), la communication de crise s'apparente à la gestion de crise et consiste dans l'ensemble des actions mises en oeuvre par une organisation en vue de mettre fin à une situation qui se déclare en son sein à la suite d'un événement endogène ou exogène à l'organisation.

Cet auteur soutien que les objectifs de la communication de crise sont de contrôler la situation et le faire savoir par des mesures prises pour des en enjeux de communication et expliquer la politique mise en oeuvre pour jouer sur le moral du public.

Pour leur part, Demont-Lugol, L., Kempf et les autres (Cfr page 26) soulignent que la communication de crise demande de prévenir que de subir. Selon eux, les techniques de communication de crise supposent donc de : anticiper (identifier le risque de crise régulièrement et évaluer l'impact), se préparer (entretenir quand tout est calme des relations de confiance avec l'environnement : medias, autorités et relais d'opinion), réagir vite pendant la crise, délimiter un champ d'opération et fixer les enjeux de la communication, utiliser le plaidoyer humanitaire, les medias, la société civile, et les groupes de pression et lancer des communiqués de presse et des messages permanents.

En considérant les définitions et positions de ces auteurs, nous affirmons ici, que le Cicr et Ocha s'appuient sur les techniques de la communication de crise. Ceci se justifie par le fait que les deux organismes utilisent les stratégies de communication basées sur les techniques de communication de crise.

Ce sont notamment pour le Cicr, les séances de diffusion sur le Dih et le Cicr envers les groupes des porteurs d'armes (FARDC, CNDP, FDLR, Maï-Maï) et les journées d'information envers la Police Nationale Congolaise et les services de sécurité, afin de prévenir les violations du Dih et anticiper les crises. Le Cicr entretient également des relations privilégiées avec la population, en organisant des journées d'information avec la société civile, afin de la sensibiliser sur son origine et sa mission. D'autres part, pendant les crises, le Cicr lance des communiqués de presse, organise les conférences de presse, et des voyages de presse, en vue de présenter la situation humanitaire et parler de ses interventions en faveur des victimes des conflits.

Pour sa part, Ocha s'appuie sur les techniques de communication de crise en lançant le Plan d'Action Humanitaire, en vue d'anticiper les crises et se préparer à y faire face, en faisant une estimation chiffrée des besoins humanitaires pour une année. Ceci constitue un document de référence d'un plaidoyer humanitaire envers la communauté humanitaire (Bailleurs de fond, acteurs humanitaires et le Gouvernement). D'autre part, Ocha publie des rapports hebdomadaires de la situation humanitaire afin de tirer la sonnette d'alarme sur la situation humanitaire. Pendant la crise, Ocha publie les communiqués de presse et les briefings hebdomadaires de la situation humanitaire en RDC et a mis en place, un site web qui constitue le portail de l'humanitaire en RD et échange des messages électroniques avec la presse pour qui il a installé un centre de presse.

A l'issue de cette étude comparative des stratégies de communication de ces deux organismes humanitaires, en l'occurrence le Cicr et Ocha, nous arrivons au constat selon lequel les stratégies de communication d'Ocha s'avèrent efficace par rapport à celles utilisées par le Cicr, ceci par rapport à la fréquence des publications de deux organismes. Alors que le Cicr n'a organisé que deux conférences de presse avec les médias et a publié huit communiqués de presse, Ocha pour sa part publie les rapports hebdomadaires de la situation humanitaire pour la communauté humanitaire et les briefings hebdomadaires pour la presse. Ceci se révèle efficace par le fait que la communication de crise exige une communication `régulière, permanente, factuelle et immédiate envers les publics visés.

Ainsi nous faisons les recommandations suivantes  à ces deux organismes :

Au CICR, en tant qu'organisme impartial neutre, intervenant dans les situations des conflits armés, nous lui demandons de garder un contact permanent avec la presse en publiant régulièrement des communiqués de presse sur la situation humanitaire dans les zones des conflits, afin d'attirer l'attention de tous sur l'amélioration des conditions de vie des victimes des conflits.

A OCHA, nous lui recommandons, dans son rôle de coordonnateur humanitaire, de prendre également en compte le contact avec les publics tels que la société civile afin de se faire connaître son rôle auprès du public.

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. DEMONT- LUGOL, L., KEMPF, A., RAPIDEL, M., SCIBETTA, C., Communication des entreprises, Stratégies et Pratiques, 2è édition, Paris, Armand Colin, 2008.

2. DIAMOND, L., Le rôle de l'armée en démocratie, Edition Nouveaux-Horizons, 2000.

1. DRUKER, P., Management, London, Heineman, 1974.

2. LAGARDEC, P., La gestion des crises : Outils des décisions à l'usage des décideurs, Paris, Graw-Hill, 1991.

3. LENDREVIE, J., BAYNAST, A., Publicitor, 6e édition, Paris, Dalloz, 2004.

4. LENDREVIE, J., LEVY, J., LINDON, D., Mercator, 8e édition, Paris, Dunod, 2006.

5. MOREL, P., Communication des entreprises, 2è édition, Paris,Vuibert, 2002.

6. WESTPHALEN, M., Communicator : Le guide de la communication d'entreprise, 4e édition, Paris, Dunod, 2004.

7. SFEZ, L., Dictionnaire de la communication, Paris, PUF, 1993

II. REVUES ET ARTICLES

1. GRIP, Construire la paix sur terrain ; mode d'emploi, éd. GRIP, 2000.

2. CROUZATIER, J., Le Principe de la responsabilité de protégé : avancée de la solidarité international ou ultime avatar de l'impérialisme ?, 2002.

3. MERLIN, M. Exigences, enjeux, dilemmes de l'humanitaire, 2002.

4. ROUX-DU FORT, C., Comment en est-on arrivé là ? Du terrain de crise à la de catastrophe, 2005.

III. DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES

1. Grand dictionnaire Encyclopédique Larousse, Paris 1980

2. Dictionnaire Larousse, Paris, 2009

3. Microsoft Encarta Corporation 2009

4. Dictionnaire Hachette de Poche, Paris 2009

IV. THESES, TFC, ET MEMOIRES

1. MBIKAYI, A., Le phénomène de violence dans le système politique zaïrois postcolonial. Essai d'explication de ses fondements et mécanismes. Thèse de doctorat en Sciences politiques et Administratives, Kinshasa, UNIKIN, 1998.

2. NGUSI T., Politique de communication du CICR en RDC, Mémoire IFASCIC, 2008.

3. BAKALI, S., La communication en situation de crise épidémiologique : Cas de la fièvre Ebola à Mweka et Luebo dans le Kasaï Occidental, TFC, IFASIC, 2008.

4. SHINDANO, N., La communication gouvernementale zaïroise durant la crise d'octobre 1996 à mai 1997, Mémoire, IFASIC, 1998.

V. COURS

1. EKAMBO.D. Information et communication, cours de 2è Graduat IFASIC, 2008, inédit.

2. POMBO, N., Stratégies de communication des Organisation, cours de 2è Licence C.O, IFASIC, 2008, inédit.

3. LUKUNKU, M., Introduction à la linguistique générale, cours de 1è Graduat, IFASIC, 2005, inédit.

VI. TEXTES DE LOIS

1. Les Conventions de Genève du 12 aout 1949, CICR, 1949.

2. Les Protocoles Additionnels aux Conventions de Genève de 1949, CICR, 1977

VII. MANUELS

1. Découvrir le CICR, CICR, 2005.

2. Histoire d'une idée, Mouvement International de la Croix- Rouge et du Croissant-Rouge, 2OOO.

3. Principes fondamentaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, CICR, 1998.

4. Le Droit International Humanitaire, Réponses à vos questions, 2e édition, 2004.

5. Qu'est-ce que Ocha.

VIII. DEPLIANTS

1. Comité International de la Croix-Rouge en RDC, CICR, 2007.

2. Que fait le Comité International de la Croix-Rouge en RDC ?, CICR, 2005.

3. Faire respecter la vie et la dignité des prisonniers, CICR, 2007.

IX. SITES WEBS

1. www.Techno-science.net.

2. fr.Wikipedia.net.

3. www.communication-sensible.com

4. www.rdc-humanitaire.net

5. www.cicr.org

TABLE DES MATIERES

Epigraphe............................................................................................i

Dédicace.............................................................................................ii

Remerciements...................................................................................iii

Abréviations.......................................................................................iv

INTRODUCTION 1

1. Problématique 1

2. Hypothèse 3

3. Méthodes de travail 3

4. Délimitation du sujet 3

5. Division du travail 4

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE...................5

Section I. Cadre conceptuel 5

1.1 Gestion de l'information 5

1. 2. Information 6

1.3. Organisation 6

1.4 Organisme humanitaire 8

1.5. Crise humanitaire 9

1.6. Communication 10

1.6.1. Types de communication 11

1.7 Communication des organisations 12

1.7.1 Notion 12

1.7.2 Types de communication des organisations 13

1.7.3 Sortes de communication 14

1.8. Stratégie 18

1.9. Stratégie de communication 19

1.9.1. Notion 19

1.9.2. Nécessité d'une stratégie 20

1.9.3 Les étapes de la démarche stratégique en communication 22

Section II. Cadre théorique : La communication de crise 24

2.1 Notion 25

2. 2 Les techniques de la communication de crise 26

2.3 Les principes de la communication de crise 28

CHAPITRE DEUXIEME 30

PRESENTATION DU COMITE INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET D'OCHA 30

Section I. Présentation du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) 30

I.1. Mission 30

I.2.Historique 31

I.3 Les autres composantes du Mouvement. 33

I. 3.1 La Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant -Rouge. 33

I.3.2. Les Sociétés Nationales de la Croix- Rouge et du Croissant- Rouge 34

I.3.3. Les instruments juridiques du CICR. 34

I.3.3.1.Les convention de Genève. 34

I.3.3.2 Les Protocoles Additionnels aux Conventions de Genève 36

I.3.3.3 les principes fondamentaux du Mouvement 37

I.3.3.4. Le Droit International Humanitaire (DIH) 39

I.4. Le CICR en R D Congo 41

Section II Présentation d'OCHA 43

II. 1 Mission 43

II.2. Naissance 43

II.3 Fonctionnement 44

II.4. Priorités et défis 45

II.5 Activités en cas de crise 46

II.6 OCHA en République Démocratique du Congo 47

II.7 Les Principales fonctions de OCHA en RDC 47

CHAPITRE TROISIEME 50

ETUDE COMPARATIVE DES STRATEGIES DE COMMUNICATION DU COMITE INTERNATIONAL DE LA CROIX-ROUGE ET D'OCHA 50

Section I. Protocoles méthodologiques 50

Section II. Les stratégies de communication du Comité International de la Croix-Rouge 51

I.1. Stratégies de communication envers les groupes des porteurs d'armes 52

I.2. Stratégies de communication envers les autorités politico-administratives 54

I.3. Stratégies de communication envers la société civile 55

I.4. Stratégies de communication envers les medias 56

1.5. Stratégies de communication envers la CRRDC 58

Section II. Stratégies de communication d'Ocha 59

II.1. Stratégies de communication envers les acteurs humanitaires 60

II. 2. Stratégies de communication envers les bailleurs de fonds 62

II. 3. Stratégies de communication envers le Gouvernement 63

II.4. Stratégie de communication envers les medias 64

Section III. Tableaux analytiques des stratégies de communication du CICR et d'OCHA 65

II.1. Tableau 1. Tableau analytique des stratégies de communication du CICR 66

Commentaire 70

II.2. tableau 2 : Tableau analytique des stratégies de communication d'Ocha 71

Commentaire 74

Tableau 3 : Tableau Comparatif concluant la recherche 75

Commentaire 77

CONCLUSION GENERALE 79

ANNEXES.................................................................................................. .82

BIBLIOGRAPHIE 83

TABLE DES MATIERES 86

* 1 Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse, Tome V, Paris, 1980, p.5378

* 2 Dictionnaire Larousse, Paris, 2009, p.322

* 3 Microsoft Encarta 2009

* 4 Dictionnaire Hachette de poche, Paris, 2009, p.354

* 5 Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse Tome VI, Paris, 1980, p.5586

* 6 WIENER, N., cité par EKAMBO, D., Information et communication, cours de 2e Graduat IFASIC, 2008, inédit

* 7 EKAMBO, D., op.cit

* 8 Microsoft Encarta 2009

* 9 Techno-science.net

* 10 fr.wikipedia.org

* 11 DRRUKER, P., Management, London, Heineman, 1974, p 44

* 12 Dictionnaire Larousse, Paris, 2009, p.302

* 13 Microsoft Encarta 2009

* 14 CROUZATIER, J., Le principe de la responsabilité de protéger : avancée de la solidarité internationale ou ultime avatar de l'impérialisme ? , in Aspects, no 2, p13

* 15 MERLIN, M., Exigences, Enjeux, Dilemmes de l'humanitaire in Médecine tropicale sur l'humanitaire, 2002, p 4

* 16MERLIN, M., op. cit. p. 6

* 17 Fr.wikipedia.org

* 18 POMBO, N., Stratégies de communication des organisations, cours de 2e Licence Communication des Organisations, IFASIC, 2008, inédit

* 19 Dictionnaire Hachette de poche, Paris, 2009, p.96

* 20 Microsoft Encarta 2009

* 21 POMBO, N., op.cit.

* 22 LUKUNKU, M. Introduction à la linguistique générale, cours de 1er graduat, IFASIC, 2005, inédit

* 23 EKAMBO, D., cité par NGUSI T., Politique de communication du Comité International de la Croix-Rouge en RDC, Mémoire, IFASIC 2008

* 24 DEMONT-LUGOL, L., KEMPF, A., RAPIDEL, M., SCIBETTA, C., Communication des entreprises, stratégies et pratiques, 2e édition, Armand colin, Paris, 2008, p.322

* 25 POMBO, N., op.cit.

* 26 MOREL, P., Communication d'entreprise, 2e édition, Paris, Vuibert, 2002, p.120

* 27 WESTPHALEN M., Communicator : Le guide de la communication d'entreprise, 4e édition, Paris, Dunond, 2004, p.5

* 28 POMBO, N., op.cit.

* 29 MOREL, P., op.cit. p.21

* 30 SFEZ, L., Dictionnaire de la communication, Tome II, Paris, PUF, 1993, p.1780

* 31 MOREL, P., op.cit. p19

* 32LENDREVIE, J., BAYNAST, A., Publicitor, 6e édition, Paris, Dalloz, 2004, p.502

* 33 POMBO, N., op.cit.

* 34 MOREL, P., po.cit.pp.77-83

* 35 POMBO, N., op.cit.

* 36 MOREL P., op.cit. p 31

* 37 LENDREVIE, J., BAYNAST, A., op.cit. p 510

* 38 LENDREVIE, J., BAYNAST A., op.cit. p505

* 39 MOREL, P., op.cit. pp 32-38

* 40 Microsoft Encarta 2009

* 41 LENDREVIE, J., LEVY, J., LINDON, D., Mercator, 8e édition, Paris, Dunod, 2006, p.642

* 42 DEMONT-LUGOL, L., KEMPF ; A., RAPIDEL, M., et SCIBETTA, C, op.cit. p.14

* 43 LENDREVI, J., LEVY, J., LINDON, D, op.cit. p.642

* 44 RACLET, P., cité par POMBO N., op.cit.

* 45 LENDREVIE, J. et BRONCHAND, B., cité par POMBO N., op.cit.

* 46LENDREVIE, J., LEVY, J. et LINDON, D., op.cit. p 643

* 47 DEMONT-LUGOL, L., KEMPF, A., RAPIDEL, M., et SCIBETTA, C, op.cit. p.14

* 48 POMBO, N., op.cit

* 49 MOREL, P., op.cit. p 13

* 50 DEMONT-LUGOL, L., KEMPF, A., RAPIDEL, M., et SCIBETTA, C, op.cit. p.327

* 51 DEMONT-LUGOL, L., KEMPF, A., RAPIDEL, M., et SCIBETTA, C, op.cit. p.327

* 52 MOREL,P., op.cit. p 25

* 53 LAGARDEC, P., La gestion des crises : outils des décisions à l'usage des décideurs, Paris, Graw-Hill, 1991, p 5

* 54ROUX-DUFORT, C., Comment en est-on arrivé là ? Du terrain de crise à la catastrophe, www.communication-sensible.com

* 55 GIANNOCARO. F., Communication en temps de crise : le poids des mots, cité par BAKALI, S., in La communication en situation de crise épidémiologique : cas de la fièvre ebola à Mweka et Luebo dans le Kasaï occidental, TFC, IFASIC, 2008

* 56PIOTET, J., Communication en temps de crise, in armées d'aujourd'hui, cité par SHINDANO, N., in la communication gouvernementale zaïroise durant la crise d'octobre 1996 à mai 1997, Mémoire, IFASIC, 1998

* 57 58 DEMONT-LUGOL, L., KEMPF, A., RAPIDEL, M., et SCIBETTA, C, op.cit. pp.340-342

* 59 LAGADEC, P., op.cit. p 10

* 60 GIANNOCARO. F., op.cit.

* 61 Découvrir le CICR : Manuel publié par le Comité International de la Croix-Rouge, septembre 2005.

* 62 Histoire d'une idée : Manuel publié par le Mouvement International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Novembre 2007.

* 63 Le drapeau Suisse a un fond rouge portant une croix blanche au milieu

* 64 Les Protocoles Additionnels aux Conventions de Genève du 12 Août1949, Publication du CICR, 1977

* 65 Les Principes fondamentaux de la Croix- Rouge et du Croissant- Rouge, publication du CICR.

* 66 Le Droit International Humanitaire, Réponses à vos questions, publication du CICR, Seconde édition.

* 67 CICR en RDC, dépliant publié par le CICR RDC.

* 68 Entretien avec Eddy Tshibasu, Assistant à la communication du CICR, le 15 aout 2009

* 69Il s'agit ici des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (Fardc), la Police Nationale Congolaise (Pnc), les services de sécurité et les autres groupes armés tels que le Congrès National pour la Défense du Peuple (Cndp), les maï maï, les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (Fdlr), et d'autres groupes armés.

* 70 DIAMOND, L., Le rôle de l'armée en démocratie, Ed. Nouveaux Horizons, Paris, 2000, p. 10

* 71 MBIKAYI. A., le phénomène de violence dans le système politique Zaïrois postcolonial. Essai d'explication de ses fondements et mécanismes. Thèse de doctorat en sciences politiques et administratives, Kinshasa, Unikin, 1998

* 72 BAUMANN, M., et SIEBERT, H., Les journalistes comme médiateurs in Construire la paix sur le terrain : mode d'emploi, Ed. GRIP, 2000, p. 182

* 73 Entretien avec Eddy Tshibasu, déjà cité.

* 74 Assistant à la communication du CICR , déjà cité.

* 75 Médard Lobota, chargé de liaison d'Ocha en RDC, entretien du 18 aout 2009

* 76 Il s'agit ici des agences des Nations Unies ; les ong telles le CICR, Médecins Sans Frontières ; les fondations ; les organisations religieuses, charitables ; les congrégations ; etc.

* 77 Portail : site web qui fonctionne comme une entrée thématique ou comme plate forme vers l'exploration d'internet. Il offre des espaces web, l'e-mail gratuit, les consultations de banques de données spécifiques, les nouvelles personnalisées, les moteurs de recherche, etc.

* 78 «On line» ( en français «en ligne» Se dit d'un matériel lorsqu'il fonctionne en relation directe avec un autre.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe