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Influence de la religion dans la decision politique cas des elections du 28 novembre 2011

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par Paul AVOKI
UNIKIN - Licence 2012
  

Disponible en mode multipage

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Epigraphe

« Les cieux sont les cieux de l'éternel, Mais il a donné la terre aux fils de l'homme »

Psaumes 115 :16

In Memoriam

A mon père jean Paul Bamba et mon oncle Robert Lobobo qui nous ont quitté Pendant que nous avions encore besoin d'eux.

A ma grand-mère Ekanga-Onya HELENE et ma tante Kitenge Véronique qui nous ont quitté pendant que le fruit de leurs conseils était prêt à consommer.

Que la terre de nos ancêtres vous soit douce.

Dédicace

A jésus -christ de Nazareth l'image du Dieu invisible et le premier-né de toute la création.

A ma mère EKOKO-OKENDE-Charlotte de m'avoir montré le chemin de l'école et d'avoir supporté le caprice de mon enfance.

A notre église lifeline international ministries/Congo

Avant - propos

Au terme de ce travail qui couronne la fin du premier cycle de nos études universitaires, nous nous sentons redevables envers les personnes qui ont contribué à notre formation intellectuelle et plus particulièrement à celles qui, au long de la réalisation de ce travail, nous ait aidé, communiqué leur savoir et expériences.

Qu'il nous soit, tout particulièrement permis d'adresser nos remerciements les plus sincères au Professeur WETSHODIMA YALONGA Georges qui a bien voulu assurer la direction de ce travail.

Nous serons ingrats, si nous manquons de remercier notre Assistant OKOKO KALONDA Gilbert et toute sa Famille qui ont disposé de temps pour l'encadrement de ce travail en acceptant même leurs heures précieuses, leurs conseils, exigences et suggestions qui nous ont permis de hausser le niveau scientifiques de cette OEuvre.

Nous remercions également l'Assistant YAV MUTACH pour son apport scientifique et ses sages conseils.

Au Professeur Emile BONGELI pour son dévouement à la formationde la jeunesse congolaise.

A papa Roger DIGIMANI MUSHAGALUSA et toute sa famille de nous avoir accepté comme leurs fils propre que notre Dieu se souvienne d'eux.

A ma très chère aimable Tryphène LIPO AMASU des anges.

A nos frères et soeurs et oncles : MONGALI Oscar, Adel pure petite soeur, Lebeau, Florence et Patou Bamba ; Rachel et Maria OKENDE, Naomie BAMBA, Oncle OKENDE et Oncle KATAKO Nicolas.

A mes nièces et neveux : Bébé Credo BAMBA, Bébé trécie MAHUA, Mardochée OKONDA, Sabrina KITENGE, Don Salot et Tychique LUFUNDUSU.

A nos compagnons de lutte : Fr BoanergesLIAMBU notre bien aimé, Blanchard BANTUNI, Alain LUZOLO,Audry,Kangulumba Socrate,Zephy KANDA et Bardoux NZUZI NZAZI.

Enfin nous remercions tous ceux qui sont restés attachés à nous pendant les périodes les fortes : Maman Charlotte EKOKO, Papa Shora BABA et sa famille, Grace MANGWA, Stéphane CIMBIYA, David MBOKO MAVINGA, Laure AMASU, Mamy Alice, Kevin et Patrick LOKATA, Fr Audry, Fr Yves LIMBAYA, John UNGUDI, Michel BOLEKIMO. Tantine Esther et les autres que nous n'avons pas cité les noms dans ce travail de fin de cycle nous sommes toujours reconnaissant à leur endroit.

I. I. PROBLEMATIQUE

Ce terme qui dérive du latin « problematieus » et qui se traduit par ce dont l'existence, la vérité réussite est douteuse est définit par SASAMI AKIO dans son ouvrage intitulé de la problématique à l'hypothèse, traduit du japonais par Fréderic SUMMAN comme étant « un art, une science de poser les problèmes mais aussi un ensemble des problèmes dont les éléments sont intimement liés »1(*).

« Par extrapolation, la problématique ne peut que signifier : problème à résoudre par des procédés scientifiques »2(*).

Notre sujet s'intitule « l'influence de la religion dans la décision politique ». En République Démocratique du Congo, il a été constaté depuis le temps ancien que la politique et la religion se mélangent des attitudes et des implications.

A chaque fois que le pays se trouve face à un rendez- vous historique tels que la Conférence Nationale Souveraine, la Rébellion de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération, le Débat National, le Dialogue Inter Congolais, les Elections Législatives et Présidentielles de 2006, etc., la religion s'est toujours mise à côté du système politique pour l'influencer positivement ou négativement, selon les intérêts qu'elle tient à protéger.

Ainsi, elle a et joue souvent un rôle déterminant en influençant cette dernière tantôt pour la consolider, tantôt pour l'affaiblir.

Au regard des élections législatives et présidentielles du 28 novembre 2011, la religion a comme toujours joué son rôle occulte avant, pendant et après les élections. Par ailleurs ; la problématique de ce travail est construite autour de deuxquestions fondamentales, qui est celle de savoir si en République Démocratique du Congo, les Eglises en générale et particulièrement l'église catholique influence-t-elle la politique ?

La religion a-t-elle un pouvoir pour dicter des décisions à la politique ?

II. HYPOTHESES

Les hypothèses sont des réponses provisoires qu'on donne aux questions posées. Selon OLOFIO BEN OLOMY,3(*) l'hypothèse est une proposition particulière d'un sujet d'observation ou d'expérimentation ayant pour but d'établir la vérité.

Dans cette acceptation, l'hypothèse est une idée directrice ou une tentative d'explication des faits formulés au début de la recherche.

De ceux qui précédent, nous pourrons constatés que la religion à travers l'histoire a joué et joue toujours un rôle déterminant dans la prise des décisions politiques.

Néanmoins, par rapport à la question principale de notre problématique, il se constate qu'en République Démocratique Congo l'église catholique aurait joué un rôle déterminant, influençant ainsi la politique avant, pendant et après les élections du 28 novembre 2011 à travers ces organes dirigeants. En effet le débat entre la religion et la politique ne sembler pas être clos en un jour, tantôt c'est la politique qui influence la religion, tantôt c'est la religion qui empreinte les méthodes de la politique pour en influencer.

III. CHOIX ET INTERET DU SUJET

L'objet est parfois imposé et souvent, il est choisi par l'auteur de la recherche, surtout dans le monde académique et scientifique ou une certaine liberté est de règle dans ce domaine4(*).

Ainsi, l'intérêt de ce travail est triple 5(*):

III.1. DU POINT DE VUE PERSONNEL

Ce sujet nous permet de scruter le grand mystère de l'influence religieuse tels que compris et pratiqué dans les décisions politiques.

En suite cela nous permet d'avoir une analyse scientifique à proposer aux chercheurs et praticiens (politiciens) intéressés dans le domaine de la gestion de la chose publique.

III.2. DU POINT DE VUE SCIENTIFIQUE

Ce sujet que traitons conformément aux exigences académiques, essaie, dans la mesure du possible de produire des informations et références facilement compréhensibles en matière de l'influence de la religion dans la décision politique.

III.3. DU POINT DE VUE PRATIQUE

Cette étude est utile dans la mesure où elle propose de manière pratique des solutions objectives et concrètes de renforcement des capacités en vue d'une influence religieuse positive plus performante des décisions politiques.

IV.METHODOLOGIE

Rongere définit la méthode comme « une procédure particulière appliquée à l'un ou à l'autre étape de la recherche 6(*)»

Selon KingombewaKingombe : « la méthode est considérée comme moyen pour parvenir à un aspect de la vérité, pour répondre plus particulièrement à la question (comment) débauché inévitablement sur le problème de l'explication 7(*)»

Pour cette dissertation, nous avons opté pour la méthode dialectique par le fait qu'elle est une méthode de discussion, de raisonnement, de questionnement et d'interprétation. Les faiblesses de l'action politique des Eglises en RDC montrent clairement que le glissement du terrain religieux vers le terrain proprement politique est toujours piégé par la particularité temps ; que l'incursion du personnage religieux obéit à des ambitions solitaires quelle que soit la noblesse de la démarche. Ainsi, nous allons détailler notre méthode choisie par une meilleure utilisation et aussi pour la compréhension dans la globalité contradictoire selon les quatre lois de la dialectique8(*).

1. Interdépendance et l'interaction universelle. «tout se tient » chaque élément de la matière et du monde agit sur tous les autres et ceux-ci agissent sur lui.Toute la réalité est composée d'ensemble structurés.

2. Toute chose est en mouvement, en changement, en développement : Cette loi stipule que toute chose est en mouvement, en changement, en développement.

En République Démocratique du Congo les systèmes des croyances religieuses sont facilement transformés en système de dénomination politique des populations. 

3. La loi du changement qualitatif ou du progrès par bonds.

La société, l'homme ou l'influence change et se développe d'abord par accumulation quantitative puis tout à coup et nécessairement, il y a cassure ou un bond qui signifie un changement de qualité.

Alors, le phénomène étudié n'est pas figé, il subit certaines évolutions d'après le processus, dans le temps et dans l'espace.

Dans cette perspective, le vrai changement ne peut qu'intervenir que dès lors le spirituel ne se met plus au service du temporel, vice-versa ou à partir de la nette séparation entre le spirituel et le temporel, de l'ordre divin et la société des hommes.

4. La loi de la contradiction ou de l'unité et de la lutte des contraires.

Tous les faits politiques et religieux renferment les éléments de contradiction entre eux, dont les uns et les autres sont en lutte perpétuelle.

Dans cette perspective, les liens entre l'influence religieuse et les représentations politiques sont particulièrement complexe dans le domaine de la décision politique. La religion défend la thèse de la séparation éternelle du spirituel et du temporel mais cette notion n'est pas pratiquéedans la réalité sur terrain.

Ces contradictions sont même le fondement de l'influence de la religion dans la décision politique.

IV.2. TECHNIQUE

La technique de recherche est considérée comme un moyen utilisé par la méthode pour atteindre l'objet.

Selon Grawitz, « la technique est un procédé opératoire rigoureux et bien défini, utilisé dans la collecte des informations nécessaires à l'élaboration d'une recherche9(*).

Quant à nous, la technicité est : « un moyen permettant au chercheur de récolter les informations pour l'élaboration d'un travail scientifique ». Donc elle est concrète tandisque la méthode est abstraite. Dans le cadre de notre travail, nous avons utilisé les techniques suivantes : Technique documentaire et l'interview libre...

IV.2.2. LE QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

En second lieu, nous avons recouru a un questionnaire d'enquête. Ce questionnaire méticuleusement conçu et élaboré a permis de récolter des informationsclaires et objectives sur la question de l'influence de la religion dans la décision politique.

IV. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

Les sciences sociales en général et le domaine de la politique en particulier constituent un champ d'étude très vaste et complexe que nous ne saurons jamais analyser dans sa globalité ou dans un travail de fin de cycle.

Quant à l'espace nous avons opté pour la religion dans la décision politique, cas de l'église Catholique en République Démocratique du Congo. Et quant au temps, nous avons considéré la période allant d'avant, pendant et après les élections du 28 novembre 2011 afin de nous rendre compte de l'opérationnalité de la question.

V. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion, l'ossature de ce travail est composée de trois chapitres. Le premier chapitre analyse les considérations générales le deuxième chapitre présente l'Eglise Catholique et l'engagement politique deschrétiens en RDC et enfin le troisième chapitre traite de l'influence de la religion dans la décision politique avant, pendant et après les élections législatives et présidentielles du 28 novembre 2011.

VI. DIFFICULTES RENCOTREES

Dans la réalisation de ce travail, nous sommes bités de plusieurs contraintes, dont les principales sont :

v L'absence d'une documentation fiable

v la tradition orale et ses méfaits

v la distance qui nous sépare avec notre champ d'investigation.

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES

SECTION 1 : CLARIFICATION DES CONCEPTS DE BASE

Dans le but d'aider nos lecteurs à avoir une compréhension claire et nette sur ce travail, nous essayons de définir des mots et concepts clés que nous utiliserons tout au long de ce travail.

1.1. L'INFLUENCE

Influence est un nom du genre féminin qui signifie action exercée sur quelque chose ou sur quelqu'un, elle peut correspondre en autorité, en pouvoir social ou soit à l'impact10(*).

D'après le lexique des sciences sociales, le concept `'influence'' se défini en science politique comme : « possibilité d'orienter chez autrui (par une persuasion morale ou intellectuelle) des jugements, de comportement, même des décisions, sans user de contrainte, ni à la limite sans promesse explicite de récompense »11(*).

1.2. LA RELIGION

La religion a été définie pour la première fois par Cicéron comme « le fait de s'occuper d'une nature supérieure que l'on appelle divine et de lui rendre un culte ».

Dans les langues où le terme est issu du latin religio, la religion est plus souvent envisagée comme ce qui concerne la relation entre l'humanité et Dieu.

Religion signifie aussi (« lien moral, obligation de conscience », « lien qui rattache l'homme à la divinité »).

Selon cette explication la religion peut être comprise sous plusieurs sens12(*).

1.2.1. La religion est un système du monde et de croyances reliant les hommes entre eux au sein de leurs communautés et les reliant à leur environnement naturel, fondé sur la foi sans l'existence de forces inconnues appelées aussi Dieu(x) qui lui ont donné naissance, qui dirigent sa vie et qui prennent en charge sa conscience après la mort13(*).

1.2.2. La religion est un culte qu'on rend à la divinité.

1.2.3. La religion est une doctrine religieuse.

1.2.4. La religion est une conception personnelle que quelqu'un se fait de la religion.

1.2.5. La religion est une foi, croyance, piété, dévotion

1.2.6. La religion est l'état des personnes engagées par des voeux à suivre une certaine règle autorisée par l'église.

1.2.7. La religion est un sentiment très scrupuleux, d'une obligation rigoureuse qu'on se fait.

Quant à nous, elle peut être comprise comme une manière de vivre et une recherche de réponses aux questions les plus profondes de l'humanité.

Elle peut être personnelle au commentaire, privée au publique liée à la politique ou vouloir s'en affranchir.

1.3. LA DECISION

La décision est le fait d'un acteur (ou d'un ensemble plus ou moins cohérent d'acteurs) qui effectue un choix entre plusieurs solutions susceptibles de résoudre le problème ou la situation auxquels il est confronté.

Elle est un jugement qui apporte une solution14(*).

Une résolution prise ou soit une qualité qui consiste à ne pas hésiter ou changer sans motif ce qu'on a décidé.

1.4. LA POLITIQUE

Etant une notion polysémique, la politique recouvre au moins trois sens 15(*):

1. La politique en son sens plus large, celui de civilité au politikos, indique le cadre général d'une société organisée etdéveloppée.

2. Plus précisément, la politique porte sur les actions, l'équilibre, le développement interne ou externe de cette société, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles.

3. Enfin, dans une acceptation beaucoup plus restreinte, la politique, au sens de politiké, ou d'art politique se réfère à la pratique du pouvoir, soit donc aux luttes de pouvoir et de représentativité entre des hommes et femmes de pouvoir, et aux différents partis politiques auxquels ils peuvent appartenir, tout comme à la gestion de ce même pouvoir.

Quant à nous, la politique est entendu comme l'art de s'occuper de la chose commune, de la chose publique dans un secteur d'activités bien déterminé c'est ainsi que l'on parle de la politique commerciale, de la politique sanitaire et même de la politique religieuse.

1.5 L'EGLISE

Etymologiquement le mot français église dérive du mot grec « ekklesias » ou « écclésia » qui signifie « Assemblée » ou « Appelée » de monde des hommes.

D'après TROYAT, l'église est une communauté structurée de personnes oeuvrant pour l'évangélisation de la parole divine et le salut sur la terre, cela dans la paix, l'entente et la concorde entre les peuples16(*).

L'église peut être appréhendée aussi comme étant une communion des personnes unies par une même foi chrétienne ou non et dont les membres défendent la même doctrine ou encore comme un édifice consacré chez les chrétiens au culte divin.

Certains chrétiens se référant à la bible, présentent que l'église est l'endroit où deux ou trois sont rassemblés au nom de jésus (Mathieu 18 :20).

D'autres disent que l'église, c'est le coeur même de l'homme ; pour nous l'église est le corps du christ, c'est-à-dire, la réunion en un seul corps les enfants de Dieu dispersés dans le monde.

1.6 L'EGLISE CATHOLIQUE

D'après BELLARMIN, L'Eglise catholique c'est la réunion des hommes qu'associent la profession d'une même foi et la communion des mêmes sacrements le pontifie Romain, unique vicaire du christ en terre. Le catholicisme, c'est la doctrine qui reconnaissent l'autorité du Pape, successeur du saint Pierre au quel Jésus dit : « tu es pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise »17(*).

1.7 L'ELECTION

L'impossibilité de confier à l'assemble du peuple le soin de prendre lui-même et sans intermédiaire les décisions nécessaires à la bonne marche des affaires de l'Etat conduit à utiliser les relais ou les pis-aller et la représentation, ainsi on parle de l'élection.

La notion de l'élection s'est plus développer dans la théorie de la représentation politique. En démocratie, le souverain primaire c'est-à-dire titulaire originaire du pouvoir, détenteur suprême de l'autorité, ne peut pas exercer lui-même ce pouvoir, cette autorité.

Dans son cours de droits constitutionnels et institutions politiques, IPAYA IKOKO18(*)défini l'élection comme l'acte par lequel les citoyens choisissent leurs représentants. Il est donc l'acte principal qui légitime la démocratie -représentation comme régime politique.

SECTION 2 : PRESENTATION DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN RDC.

§1. HSITORIQUE

Lorsqu'en 1885, Léopold II créa l'Etat Indépendant du Congo (l'EIC), l'action missionnaire catholique était à peine embouchée dans cet immense territoire où 60 ans plus tard les missions catholiques y comptaient 25 congrégations, le plus grand nombre d'entre elles vinrent s'établir au Congo à la demande du Roi.

Léopold IIet avec comme à la tête de cette organisation le cardinal Lavigerie qui était ami du Souverain Belge qui par son aide efficace, cela éclaira les paroles qu'il adressa en 1886 aux frères des écoles chrétiennes :

« Lorsque je paraitrai devant Dieu, je m'estimerai heureux d'avoir ouvert la voie à l'évangélisation parmi les millions des noirs de l'Afrique centrale....

Qu'on me donne des missionnaires19(*).

Et, il suggéra au cardinal GOOSENS, Archevêque de Malines, qui lui avait demandé desusciter des vocations missionnaires pour le Congo parmi le clergé séculier, et le fut à son inspiration que les évêques belges adressèrent, le 16 novembre1886, un appel solennel au clergé annonçant la création à Louvain d'un séminaire pour le Congo20(*).

Pour le Roi Albert, il s'avérait convaincu que la civilisation réelle est plus issue de l'évangile et doit-en demeurer imprégnée.

Les missions catholiques du Congo tenaient ainsi le premier rang parmi la préoccupation royale. Pour s'en rendre compte, ce fut en 1888, que le souverain LéopoldII promulgua le décret sur les associations religieuses qui permettait aux missionnaires d'obtenir, avec la personnification civile, un statut satisfaisant au point de vue canonique21(*).

La première tâche qu'on reconnût au missionnaire, c'était d'apprendre la langue et d'établir des contacts avec une population très défiante, de s'adonner à des cultures et à l'élevage pour suppléer à la disette générale, de vivre appropriés et pour élever le niveau de l'agriculture indigène et il fallait en même temps instruire le plus grand nombre possibles de jeune gens dans les métiers les plus indispensables à une économie un peu plus humaine22(*).

Mais le 26 mai 1906, la convention missionnaire fut signée entre le Saint siège et l'E.I.C ; celle-ci déterminera les obligations scolaires des missions et les étendues de concessions gratuites de terre qu'elles pouvaient obtenir à condition de les mettre en valeur23(*).

En 1908, la Belgique reprit l'exercice du droit de souveraineté sur les territoires du Congo c'est seulement en 1926 qu'il soumit aux missions nationales catholiques et protestante, une conclusion par laquelle il leur confiait l'exécution de son programme d'instruction publique moyennant inspection et subsides.

A partir de 1934, il eut des frères noirs, tels que les Joséphistes de Kwango. Vers les années 1950, il y eut de soulèvement par le peuple congolais, notamment des évalués qui réclamaient le droit des congolais à accéder à des positions sociales plus élevées.

L'on pourra citer Monseigneur MALULA comme l'un des piliers dans ce que l'on a appelé « le manifeste de conscience Africain » et cela à partir de 1956. C'est en 1962 qu'on laissa la charge au bureau de l'enseignement secondaire par la création des cycles d'orientations. Et c'est grâce au Révérend père EKWA, président du bureau de l'Assemblée nationale catholique que l'on a pu introduire dans l'Assemblée d'étude du contenu du manifeste, c'était en l'an 196924(*).

Lorsque le 18 Août 1966, l'archevêque de Kinshasa interpella le président MOBUTU lors d'un « te Deum » ce qui ne fut pas sans foudre avec le pouvoir Zaïrois. En 1972, il sera expulsé et s'exilera à Rome pour avoir refusé de se soumettre à l'ordre du Bureau Politique du MPR selon lequel il devait y avoir un comité dirigeant du MPR dans des séminaires, couvent des prêtres et soeurs religieuses25(*).

§2. STRUCTURE, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN RDC.

D'après le cardinal ETSOU, ancien Archevêque de Kinshasa les fidèles de l'église catholique doivent observer les principes généraux telsque26(*) le biencommun, l'unité, la collaboration, la subsidiarité, la coordination, la coresponsabilité, la complexité des problèmes, la connaissance des personnes et des lieux...

L'église catholique détient sa propre personnalité civil, ses statuts et une autonomie totale dans le fonctionnement interne.

1. LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO (CENCO)

Celle-ci est l'organe suprême de l'église catholique en RDC tous les évêques coadjuteurs et auxiliaires Erigée par le Saint-Siège, la CENCO est l'assemblée dans laquelle les évêques catholiques exercent conjointement leur charge pastorale en vue de promouvoir le bien que l'église offre aux hommes, en particulier par des formes et méthodes d'apostolat convenablement adaptées aux circonstances présentes.

C'est une instance qui se bat particulièrement pour une paix durable en RDC27(*).

2. L'EVEQUE DIOCESAIN

Le rôle de l'évêque diocésain revient dans le diocèse qui lui est confié. Il a tout le pouvoir ordinaire et immédiat requis pour l'exercice de sa charge pastorale, à l'exception des causes que le droit de pontife suprême réserve à l'autorité suprême ou à un autre ecclésiastique (can 381, §1). Il lui appartient de gouverner l'église particulière qui lui est confiée avec le pouvoir législatif, il exerce le pouvoir exécutif lui-même ou par les vicaires généraux ou les vicaires épiscopaux selon le droit, le pouvoir judiciaire, par lui-même ou par le vicaire et les juges, selon le droit (can 391. §1-2).

Dans toutes les affaires juridiques du diocèse, l'évêque diocésain représente le diocèse (can 393'). L'évêque diocésain doit veiller à ce que toutes les affaires qui concernent l'administration ou afin d'assurer le mieux possible pour le bien de la portion du peuple de Dieu qui lui est confiée.

Après l'évêque diocésain vient l'évêque auxiliaire.

3. L'EVEQUE AUXILIAIRE

Ce dernier partage la charge de l'évêque diocésain.

4. LE SECRETAIRE PARTICULIER DE L'EVEQUE

Son rôle est de tenir l'agenda de l'archevêque(audiences, rendez-vous, visites, réunion, etc.) Tenir la correspondance particulière (demande d'aide, invitation, etc.)

Assurer la communication de l'archevêque avec l'extérieur.

5. LE VICAIRE GENERAL

Il a le pouvoir exécutif qui appartient de droit à l'évêque, à savoir pour tous les actes administratifs à l'exception cependant de ceux que l'évêque se serait réservés ou qui requièrent selon le droit de mandat spécial de l'évêque (can 479, §1).

Là où c'est opportun, c'est un modérateur de la curie qui peut être nommé, il doit être un prêtre. Il revient à ce que les autres membres de la curie accomplissent. Le vicaire général et le vicaire épiscopal doivent rendre compte à l'évêque diocésain tant de principales affaires à traiter que celles déjà traitées et ils n'agiront jamais contre la volonté et le sentiment de l'évêque diocésain.

6. LE VICIARE JUDICIAIRE

Dans chaque diocèse, le juge de première instance est l'évêque diocésain qui peut exercer le pouvoir judiciaire par lui-même ou par autrui. Tout évêque judiciaire ayant pouvoir ordinaire de juger. Le vicaireconstitue un seul et même tribunal avec l'évêque.

o Les domaines pastoraux du vicaire judiciaire comprennent deux (2) secteurs :

- le tribunal ecclésiastique diocésain et le service juridique.

- le tribunal ecclésiastique s'occupe essentiellement de nullité de mariage et toutes les autres causes qui lui sont expressément confiées par l'évêquediocésain.

- le service juridique possède les attributions suivantes :

- Donner des avis sur des décisions, des orientations à prendre au regard des lois et textes en vigueur ;

- analyser et étudier les textes législatifs et règlementaires intéressant l'église ;

- s'occuper de la conception et de l'analyse des problèmes juridiques soumis par la hiérarchie ;

- examiner les projets de textes juridiques et règlements ;

- élaborer tout texte comportant un engagement dans l'église vis-à-vis des tiers contrats, convectionarrangement, etc.

Ce service comporte deux cellules à savoir :

· la cellule des contentieux qui s'occupe des contentieux interne ou canonique (entre les parties dans l'église), du contentieux judiciaire (ASBL du diocèse et les services de l'Etat ou les tiers).

· la cellule des titres fonciers remplit les tâches suivantes :

- Veiller à l'exécution de l'établissement des droits fonciers et immobiliers

- donner des conseils au sujet de droit foncier congolais

- s'occuper des questions à harmoniser avec le service des constructions à l'archidiocèse.

7. LES ORGANES DE COLLABORATION

Ce sont les organes que l'évêque peut dans certains cas consulter avant d'exercer le pouvoir législatif en prenant des décisions pastorales ou administratives.

Ces organes sont le conseil épiscopal, le conseil presbytéral, le conseil pastoral, le conseil pour les affaires économiques...

D'autre sont des organes prévus pour aider l'évêque dans l'exécution de son pouvoir exécutif, tels que la fonction d'économie du diocèse, la curie diocésaine et la fonction de chancelier, les doyennés, les paroisses... de même le tribunal ecclésiastique est prévu par le droit pour aider l'évêque dans l'exécution de son pouvoir judiciaire.

v organes consultatif de droit universel

Ces organes sont composés :

1. du conseil épiscopal : composée des vicaires généraux et des vicaires épiscopaux ;

2. le conseil presbytéral : c'est le sénat de l'évêque réunion de prêtres composé de trois(3) catégories des membres, membres des droit, élus et désignés par l'évêque ;

3. collège de consulter parmi les prêtres ;

4. le conseil pastoral composé des fidèles qui soient en pleine communication avec l'église catholique ;

5. conseil pour les affaires économiques dans chaque diocèse composé de 3 laïcs (fidèles) nommés par l'évêque.

v les organes consultatifs de droit particulier l'on trouvedans ces organes.

1. la commission permanente des séminaires : examine les problèmes liées à la formation humaine, spirituelle et pastorale des futurs prêtres, assure leurs formations ;

2. la commission de mise en oeuvre de synode diocésain composé des prêtres laïcs religieux nommés par l'évêque.

3. la commission théorique diocésaine, cette commission réfléchit sur des questions nouvelles et comment exposer aux contemporains la doctrine du christ et de l'église.

4. le conseil diocésain d'audit : son rôle est de surveiller si les biens appartenant aux personnes juridiques sont bien entretenu au sein de l'archidiocèse de Kinshasa spécialement.

LES ORGANES EXECUTIFS

Cet organe comporte deux niveaux :

A. le niveau sectoriel avec les services pastoraux, administratifs et judiciaires.

B. le niveau territorial avec les régions apostoliques, doyennés, les paroisses et les aumôneries.

Ces organes sont :

1. la curie diocésaine

2. la chancellerie rédige les actes et les documents juridiques concernant les décrets, ordonnances, obligations ou autres actes qui requièrent son service. Elle comprend les services tels que le secrétariat, les archives personnelles ecclésiastiques et statistiques.

3. le centre pastoral diocésain, le centre pastoral Dio LINDONGE qui est un organe pastoral de coordination qui aide l'évêque dans la mise en oeuvre de l'action pastorale de l'ensemble du diocèse et qui ordonne l'action de toutes les commissions diocésaines.

4. l'économat diocésain, comprend la comptabilité, le service du personnel, le secrétariat, le service de construction, la menuiserie, le magasin de matériaux de construction, le service de transport,le service de dépannage, le magasin

5. le conseil diocésain de religieux et religieuses :

Ø les structures territoriales

Tout diocèse ou tant autre église particulière sera divisée en partie distinctes ou paroisses, pour favoriser l'existence de la charge pastorale pour une action communeplusieurs paroisses comme les vicaires ferraient.

1. la région apostolique : à la tête il y a un coordonnateur mandaté par l'évêque pour exerceren son nom les fonctions pastorales ;

2. le doyenné : pour promouvoir l'activité pastorale commune entre paroisse voisine ;

3. la paroisse c'est la communauté précise des fidèles qui est constituée d'une manière stable dans l'église particulière et dont la charge est confiée au curé sous l'autorité de l'évêque diocésain ;

4. les aumôneries : c'est une charge pastorale confiée à un prêtre à l'égard au moins en partie d'une communauté ou d'un groupe particulier des fidèles (hôpital, institut).

Dans chaque paroisse on trouve :

1. le conseil paroissial : c'est l'organe officiel qui assiste le curé ou le Mokambi de la paroisse dans l'organisation et la coordination de toutes les activités pastorales de la communauté paroissiale ;

2. les commissions paroissiales : elles assistent le curé ou le Mokambide paroisse dans l'exercice de la charge pastorale et l'animation de la communauté paroissiale ;

3. le conseil des gestions des biens de la paroisse : administrateur des biens de la paroisse ;

4. les commissions diocésaines : elles ont comme tâche ; de concrétiser les voies et moyens de la conscientisation du peuple de Dieu.

CHAPITRE II : L'EGLISE CATHOLIQUE ET L'ENGAGEMENT POLITIQUE DES CHRETIENS EN RDC

La question de l'interférence du religieux dans la politique connait une actualité singulière dans le contexte de la République Démocratique Congo.

Le présent sujet s'intéresse de manière particulière à la contribution spécifique de l'églisecatholique à l'avènement de l'Etat de droit au Congo ses lignes de force sont condensées autour de trois points.

Aprèsavoir situé le cadre d'intelligence de la situation actuelle du Congo, nous précisons ce qu'il en advient de la mission de l'Eglise à l'heure de la démocratie à la congolaise avant de dégager, à la suite du cardinal L.MONSENGWO, quelques enseignements sur la moralisation de l'influence politique de l'église.

SECTION 1 : CADRE GENERAL D'INTELLIGENCE DE LA SITUATION ACTUELLE DE LA RDC

Au regard de l'actualité récente, celle qui est marquée par le contentieux électoral, force est de constater que le desserrement de la dictature amorcé en 1990 est loin d'avoir tenu ses promesses.

N'en déplaise aux bigots de la démocratie à la congolaise, relue sur le plan de l'événement, de la thématique ou sur la base juridico-politique, la transition en RDC aaccusé un déficit de restructuration du système politique de la troisième République.

En effet, la rémanence de l'autoritarisme inhérentau « bricolage démocratique »28(*)en cours en RDC déteint sur les libertés politiques, la liberté d'association, le pluralisme politique sur fond de corruption, de népotisme, de violence, ou encore d'intimidations. Il n'est pas exagéré de dire que la résilience de la démocratie qu'on observe au Congo accuse les symptômes classiques du contournement du consensus démocratique.

Au nombre de ces symptômes, nous relevons le recours à la violence (assassinat, atteintes à la liberté, intimidations), le rejet des élections justes et libres (manipulation des élections par la fraude) et la transgression de l'autorité de la loi (pas de séparation des pouvoirs, changement unilatéral de la loi électoral, instrumentalisation des textes de la constitution). Il y a dès lors un sérieux problème defondements structurels de la troisième république.

C'est ce dont rendent compte des variables structurelles notamment les fondements socio-économiques, les fondements culturels ; les fondements stratégiques et les fondements institutionnels. Or, la faiblesse de ces divers fondements est non moins importante et explique la crise multidimensionnelle, généralisée et sociétale.

Politique, économique et sociale, cette crise, est aussi culturelle et environnementale. Elle est surtout une crise d'Etat et de ses institutions, une crise de représentation et de leaderships comme telle, elle entraine l'enlisement du pays dans une économie rentière, une néo-patrimonialisation poussé29(*) et la politique du ventre30(*). Elle génère au passage un régime de violence aux performances sociales et étatiques désastreuses.

Aux effets, natifs de cette violence s'ajoutent les conséquences morbides de la guerre d'agression et de la rébellion avec lesquelles le pays se collecte, notamment le viol des femmes, le déplacement des populations et le phénomène d'enfants soldats.

D'aucuns ne manquent pas de souligner les acquis de la troisième République et évoquent sans sourciller les cinq chantiers mâtinés d'un Zeste sociales. Nous le concédons, il ne faut en douter : l'Etat déclare préoccuper par les questions sociales. Mais toujours est-il que le miracle annoncé d'un bien-être social de la population n'a pas encore eu lieu, la décomposition de la vie sociale étant un défi à peine relevé.

Tel est le Congo, un demi-siècle après l'indépendance, le pays sombres dans la nuit noire et profonde, sous l'égide des dirigeants qui, avec toute la bonne volonté du monde disent-ils, s'essaient à sa reconstruction et affirment, la bouche en coeur, représenter et servir les intérêts de la population. Ambition immense qui entend supprimer les injustices héritées de la dictature du président Mobutu, mais qui se révèle être une prétention risquée, viciée qu'elle est par le legs autoritaire.

En effet, en se proposant d'améliorer les conditions sociales de la population sans avoir au préalable défini un plan de réflexion politique qui amène au développement du pays ni une véritable réforme sociale qui supprime les inégalités, les tombeurs du Président Mobutu n'ont proposé aucune stratégie capable de rompre avec le système honni du dictateur déchu.

Au contraire, ils n'ont fait qu'en perpétuer les dérives d'une manière dramatique.

Aussi, comme un navire privé de cap en haute mer, avec sa cargaison estimé de 70 millions d' (habitants, le bateau Congo n'avance pas, il ne coule pas non plus. Il est pris en charge par des remorqueurs divers, (MONUSCO, Banque Mondiale, Club de paris, club de Londres, coopérative chinoise, Amis du Congo) qui se pressent et s'empressent à son secours.

Ils le tirent dans toutes les directions, ou gré des intérêts inavoués des différents remorqueurs. Plus que jamais il faut se poser la question : lui faut-il encore un capitaine ? Un figurant qui ignore tout de la politique ne lui suffit-il pas ? A-t-il besoins d'un équipage compétent ou des simples décors institutionnels destinés à servir de faire-valoir démocratique ?

Il importe de rassurer les passagers à bord31(*), de les maintenir dans leur état de bons et disciplinés passagers, de le mobiliser grâce à la panoplie publicitaire plutôt que de les faire participer aux destinés du pays.

Le verbe mobiliser n'est pas fortuit ni indifférent ici. Les marchands d'illusions et de mensonges dispendieux, drapés de leur patriotisme partisan, excellent dans des divertissements qui jouent le rôle de la propagande et de mobilisation démobilisatrice.

D'aucuns avec la bière bon marché, d'autres avec une musique émaillée de propos, cris et danses obscènes, d'autres encore avec une prédication sirupeuse que viennent compléter les films nigérians, le gavage d'émissions religieuses et des sketchs dont la bêtise est à couper de l'homme et aux thuriféraires de la démocratie (ceux de l'occident et d'ailleurs), ils distraient la population en lui faisant miroiter les vertus miraculeuses de l'isoloir.C'est-à-dire combien, la transition démocratique n'a pas enrayé les pesanteurs politiques, économiques et socioculturelles de la deuxième République.

Dire cela, c'est reconnaitre que la reconduction des comportements politiques de la deuxième République, notamment les pratiques néo patrimoniales, la neutralisation du parlement, l'émasculation des contre-pouvoirs et manoeuvres électorales rendent peu probable l'émergence d'uncadre politique participatif propice au développement du pays et à l'émergence d'une alternative démocratique. La situation étant telle, comment l'Eglise catholique vient-t-elle à sa mission ?

SECTION 2 : LA MISSION DE L'EGLISE CATHOLIQUE A LA UNE DE LA DEMOCRATISATION

§1. L'INFLUENCE ET LA MISSION DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN RDC

L'Eglise catholique joue un grand rôle dans la reproduction, le contrôle et la stabilisation de la société congolaise. A ce titre, elle participe de manière constante à l'éveil démocratiqueet accompagne depuis 1990 le difficile accouchement d'un Etat de droit au Congo.

Elle brille aujourd'hui d'une visibilité nouvelle dans le champ politique et invente des modalités inédites de mobilisation dans l'espace public, lequel connait par ailleurs une nouvelle structuration. Grâce à son réseau d'institutions propres (médias, oeuvres sociales), elle investit l'espace public et y exerce la fonction tribunitienne en prenant en charge l'éducation, les services sociaux et la santé. Par la voix de ses évêques, elle livre les principes directeurs du comportement pratique en conformité avec l'évangile et la doctrine sociale de l'Eglise32(*).

Ce faisant, sans renoncer à son premier devoir, à savoir celui d'évangélisation, elle participe au débat politique et concours à la formation discursive de la volonté démocratique.

Sa participation à la consultation nationale initiée par le président Mobutu33(*) et son incitation à l'organisation puis sa présence remarquée à la Conférence Nationale Souveraine s'inscrivent dans la ligne de sa mission.

Après le désenchantement dû à l'échec d'une transition dominée par la logique de la compétition sous le mode de l'affrontement, au regard de l'impasse de consolidation démocratique par un Etat en décomposition, par des élites jamais renouvelées et par des partis politiques sans véritables projets de société, l'Eglise catholique, considérée tant dans l'aspect institution que dans le chef de ses acteurs, se retrouve dans l'arène politique et catalyse aujourd'hui les aspirations de la population.

Refusant de fonctionner comme une pièce du système de domination, elle investit dans l'éducation civique et dans la régulation du jeu électoral. La descente de l'église catholiquedans l'arène politique peut tenir dans les deux illustrations suivantes : l'expertise électorale et l'occupation de l'espace public par les chrétiens.

§2. LA DESCENTE DE L'EGLISE CATHOLIQUE DANS L'ARENE POLITIQUE

1. L'EXPERTISE ELECTORALE EN FAVEUR DE LA VERITE DES URNES

Dans la ligne de son engagement pour l'instauration de l'Etat de droit en RDC, fidèle à la doctrine sociale de l'Eglise, l'Eglise catholique a offert ses services pour le bon déroulement des élections du 28 Novembre 2011.

Ce faisant, elle entendait « apporter sa contribution pour queces nouvelles élections puissent consolider les bases d'une destinée communautaire à construire dans la justice, la vérité et la paix et ouvrir ainsi de nouveaux horizons pourl'avenir de la nation »34(*).

Cette offre entendait promouvoir une institutionnalisation du jeu politique par des élections libres et démocratiques dans la transparence.Sa mise en perspective n'était pas seulement une exaltation des valeurs morales, mais élections par la recomposition d'une citoyenneté qui dépasse le cadre tribal, clientéliste, partisans ainsi que le vote identitaire35(*). Allant au-delà de simples intentions morales, grâce à la lutte contre les fraudes, la CENCO avait fait le pari de faire des élections l'expression de la volonté souveraine du peuple.

A cet effet, elle s'était constituée en organe non juridictionnel pouvant réguler le jeu électoral et arbitrer son contentieux. Dans cette ligne, elle avait formé 30.000 observateurs dont la mission était de disposer des résultats réels, vrais et certifiés et de les lui transmettre. Mais c'était sans compter avec la volonté du pouvoir en place de renvoyer sine die l'alternance politique.

Dérogeant ou convenu, l'archevêque de Kinshasa s'est permis quelque liberté dans sa pratique discursive et a mâtiné les balises de l'orthodoxie et les contraintes sociales de son discours de remarquables virtualités de nouveauté. Sur les antennes de la RTBF, le cardinal L. Monsengwo, avait fustigé soit disant la vérité officielle de la commission Electorale Nationale Indépendante et récusé la débâcle électorale, reconnaissant au passage E.TSHISEKEDI vainqueur des élections présidentielles36(*).

Il s'ensuivit une crise ouverte entre le prélat et la majorité présidentielle. Cette conjoncture historique marquée par le dévoiement du processus électoral constituait une hypothèse grave à la consolidation de la démocratie. Elle exigeait une concertation rapide de l'épiscopat.Observateurs de la crise postélectorale, les évêques sont devenus producteurs d'une parole de décision37(*).

En effet au terme d'une session extraordinaire tenue du 9 au 11 janvier 2012 au siège de la CENCO à Kinshasa, le corps épiscopal dans son ensemble s'était prononcé sur la crise postélectorale leur message38(*) postule un changement politique qui n'est cependant pas de l'ordre de la révolution ni des réformes, mais plutôt de la conservation, du statut qui39(*) renforçant le consensus et le conformisme de son auditoire, le message épiscopal s'inscrit dans la ligne du compromis et donc dans la tradition des discours, messages et déclarations antérieurs40(*).

Il est en effet, manifeste que le message épiscopal est tributaire de son cadre social et institutionnel il patauge dans les marécages de compromis. Une fois de plus la voie de la rivalité modérée avec l'Etat a été privilégiée par les évêques congolais au point d' illusoire l'éventualité d'une invalidation des résultats comme préconisait la CENCO en 2006,41(*)ou encore le décomptage des bulletins et la publication détaillée de résultats par bureau de vote. C'est peu dire que les opérations discursives et la rhétorique de l'épiscopat n'étant plus convenues, la syntaxe politique des discours des évêques livre une parole prophétique qui devrait renouveler la mission de l'Eglise de manière à lui donner une efficience politique et à accoucher d'un christianisme subversif.

De ce christianisme-là, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, les évêques, écartés entre leur appartenance ethnique et leurs connivences politiques, ne veulent pas ; Au nom de la soi-disant neutralité de l'Eglise, ils lui préfèrent des dénonciations moralisantes qui les dédouanent de tout engagement politique. Il est utile d'évoquer, serait-ce incomplètement, les possibilités de mise en perspective de ce christianisme subversif par les laïcs.

2. DES CHRETIENS DESCENDENT DANS LA RUE AU NOM DE LA FOI.

Les chrétiens congolais, toutes confessions confondues, ont par le passé organisé une marche pacifique dénonçant la dictature. Pour les catholiques, la marche du 16 février 1992 était non seulement une forme de participation politique à une activité contestataire, au nom de la foi, mais aussi une initiative de défiance de l'autorité politique sur fond d'une dissidence par rapport à l'autorité ecclésiastique. Vingt ans après, l'ouverture de l'habitus des chrétiens congolais à des actes à incidence politique dans un espace public sous contrôle a débauché à l'organisation d'une marche pacifique censée rétablir la vérité des urnes et délégitimer les usurpateurs. Organisée par le Conseil de l'Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC) et une partie du clergé du diocèse de Kinshasa, la marche du 16 février 2012 apparait comme une tentative delégitimation de l'autorité politique et uneallégeance à l'autorité ecclésiastique.

La réappropriation de l'espace normatif et du pouvoir régulateur par les laïcs (espace et pouvoirs monopolisés par les autorités politiques et religieuses) était subversive et compromettante pourl'épiscopat. Il faudrait être aveugle, presque de mauvaise foi, pour ne pas constater que dans cette trame étroitement serrée qu'est l'Eglise catholique congolaise, il n'existe point de maille qui tolère un tel engagement dans la bénédiction de la hiérarchie.

D'aucuns parmi les évêques renouèrent avec le silence désapprobateur, d'autres interdirent ouvertement la marche, d'autres encore dénoncèrent l'irresponsabilité des laïcs, d'autres enfin soutinrent du bout des lèvres les marcheurs. C'est peu dire que l'épiscopat était divisé sur cette marche dont les enjeux rejoignaient leur message du 11 janvier 2012. Et dire que le même épiscopat prendral'initiative d'une autre marche contre la balkanisation du pays.

On le voit, la hiérarchie exonère les laïcs de toute responsabilité sociale à caractère politique et de tout engagement politique de nature à conclure qu'au Congo, la descente dans le concret de la décision politique demeure subordonnée au nihil obstacle de l'épiscopat.

Voilà qui pose avec beaucoup d'acuité la question de l'autonomie du militantisme des laïcs chrétiens et celle de la restauration autoritaire. Il conviendrait aussi de s'interroger sur les compromis qui rendent possible au compromettent l'engagement des chrétiens dans une institution ecclésiale semi autoritaire.

La question du pouvoir d'agir de l'Eglise catholique, de l'opportunité des groupes chrétiens capables de transformations sociales ainsi que celle des conditions d'exercice par les laïcs de la responsabilité sociale à caractère politique restent ouvertes au regard de la structure hiérarchisée et centralisée de l'Eglise catholique.

CHAPITRE III : L'INFLUENCE DE LA RELIGION DANS LA DECISION POLITIQUE, AVANT, PENDANT ET APRES LES ELECTIONS DU 28 NOVEMBRE 2011

v CADRE GENERAL

Tout au long de l'histoire de l'humanité, les religions ont servi et servent encore d'instruments de violences à des fins sociales, politiques et économiques.

La pire des situations survient lorsque les Eglises et les mosquées s'identifient formellement avec le pouvoir.

Lorsqu'unereligion est au service du pouvoir, il devient facile de la détourner de ses fins transcendantes pour la corrompre et de l'utiliser pour justifier les pires atrocités.

Lorsque dans un pays le spirituel est mis au service du temporel, la situation se dégénère à des conflits improductifs dans la gestion de la chose publique. En République Démocratique du Congo le problème bien souvent ne réside pasdans les religions elles-mêmes, quoique certaines d'entre elles s'inspirent de textes qui sont violents et militaristes. En général, la corruption et le détournement des religions à des fins politiques (l'exemple est à lire aux attitudes des églises catholiques, protestantes,Kimbanguiste, Musulmane et les groupes dits de réveils pendant la période pré-électorale) découlent de l'absence des structures politiques démocratiques suffisamment fortes  afin de garantir la dignité et les droits fondamentaux des individus, indépendamment de toutes références à des religions.

SECTION 1 : L'EGLISE CATHOLIQUE EST-ELLE ENTREE EN REBELLION CONTRE LE POUVOIR EN PLACE ?

La perception diversifiée de la vérité des élections de 2011 parait servir de prétexte à l'Eglise catholique pour relancer son indécrottable lutte d'influence contre le pouvoir temporel dans le pays, mais à y regarder de près, ce sont des réalités mal évaluées dont elle s'est servie dans ce combat, déroute que d'ailleurs la majorité des prélats se sont ravisés de corriger42(*).

La contestation des résultats des élections de 2011 dont l'Eglise catholique a cherché un moment à porter l'étendard n'a pas encore fini d'interloquer bien des consciences des congolais.

Est-il vrai ou est-il possible que l'Eglise catholique soit entrée en rébellion contre le pouvoir en place ?

Cette question s'impose à la lecture du message des évêques de la RDC réunis en Assemblée générale à Kinshasa, du 9 au 11 janvier 2012, message adressé le 12 janvier tant aux fidèles catholiques qu'à l'ensemble du peuple congolais leur faisant part des conclusions tirées du rapport d'observation électorale menée par l'église catholique. Ce message de par le contexte politique dans lequel il a été délivrée, a donné lieu à diverses interpellations dont le degré de justesse de chacune d'elles ne peut se révéler qu'à l'issue d'une analyse objective chacun de ses destinataires est donc invité à cet examen afin de discerner les étapes du processus électoral ayant le plus donné prise aux critiques pleinement justifiées et celles qui ne s'y prêtent pas du tout.

Dans cette perspective, quel que soit l'angle d'analyse retenu, tout porte à croire que le message des Evêques a pour finalité de prêter secours à son Eminence Cardinal Laurent Monsengwo qui, après sa déclaration du 12 décembre dernier ayant fait l'effet d'une bombe tant redoutée mais qui n'a pas explosé parce que basée sur des chiffres quiétaient difficilement vérifiable .

Pour ne pas courir le risque de voir cette imprudence affecter, tant soit peu, le prestige séculaire dont jouit, le titre de cardinal dans notre pays, les dignitaires de l'Eglise Catholique se sont résolus à faire bloc contre le déferlement de réactions négatives suscitées même dans les milieux des laïcs catholiques qui se sont mis à présenter le Cardinal sous un jour défavorable. Pour s'en convaincre, il suffit de relire les deux points du message ci-dessous.

Au point 4 relatif aux défaillances, par exemple, il est en effet, signalé que « dans l'appel du 3 décembre 2011, la CENCO, tout en rappelant qu'elle n'avait pas pour objectif de publier les résultats, que par ailleurs sa mission d'observation électorale avait invité le peuple congolais , les acteurs politiques et la CENI à s'en tenir impérativement à la vérité des urnes ». Mais malgré cette interdiction implicite qui s'imposait à lui en sa qualité de membre émérite de la CENCO, le Cardinal Monsengwo s'est,  de son propre chef, immiscé, en remettant en cause le classement de la CENI et en déclarant sur la RTBF le candidat Etienne Tshisekediwamulumba (principal adversaire du gagnant joseph Kabila) vainqueur du scrutin et ce, sans fournir la moindre preuve.

C'est donc dans l'espoir de rattraper cette grave erreur que la CENCO s'est évertuée à arrondir les angles en essayant tant bien que mal d'inscrire la déclaration du CardinalArchevêque de Kinshasa dans la même logique que la mise au point, beaucoup plus équilibré, que son secrétariat général à faite, 8 décembre dernier, mais sans pour autant reprendre à son compte les chiffres avancés par le cardinal sans vérificationpréalable de leurs conformité à la réalité des faits.

Ce qu'il a aussitôt mit dans la ligne de mise de toutes les critiques et de toutes les moqueries. C'est donc en guise d'appel à un cessez le feu, après le lynchage médiatique dont le cardinal était constamment l'objet, que les Evêques condamnent au point 10 « campagne orchestrée publiquement contre le cardinal et le déferlement d'injures qui choquent aussi bien les fidèles catholiques que d'autres personnes ,nous ne pouvons, à ce propos, que joindre sans réserve notre voix à celles des évêques, comme nombreux autres fidèles catholiques outrés par cette salve d'injures, injustifiéeset de menaces d'agression physique à l'endroit tant de notre bien-aimé Cardinal que du Président de la CENCO.

Nous serons heureux que les abbés qui s'illustrent, eux aussi, par des propres vexatoires à l'égard des officiels congolais puissent également faire preuve de la même courtoisie. Car la démocratie que nous nous efforçons tous, chacun à son niveau, de faire progresser, d'une élection à l'autre, implique l'organisation dans différents milieux de débats constructifs.

Les quels doivent non seulement se tenir dans des voies pacifiques. De telle sorte que tous ceux qui partagent le même souci d'un Congo prospère et respectueux des droits humains puissent, en toute confiance, apporter leurs précieuses contributions.

SECTION II : LA POLITIQUE DE L'EGLISE CATHOLIQUE PENDANT LA PERIODE POSTE-ELECTORALE

§1. L'INFLUENCE DES RESULTATS

Un mois après la réélection contestée de Joseph KABILA, l'église catholique entre dans le débat poste électorale congolaise (CENI). L'Eglise catholique, qui avait déployé 30.000 observateurs pendant le scrutin, demande à la CENI de « corriger impérativement les graves erreurs » ou « de démissionner »43(*).

Les irrégularités et les soupçons de fraudes massives des élections présidentielles et législatives continuent à faire débat.

Après les rapports des missions d'observations électorales du Centre Carter ou de l'Union Européenne (tous très critique sur la crédibilité du scrutin), c'est au tour de l'église catholique de donner son avis sur le déroulement des élections. Et le constat est sévère.

Dans son rapport, la conférence épiscopale nationale (CENCO) estime que la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), doit avoir le courage de se remettre en question et de corriger impérativement les graves erreurs qui ont entamés la confiance de la population en cette institution... si non de démissionner.

Un message on ne peut plus claire. La CENCO note que le processus électoral s'est déroulé dans un climat chaotique avec de nombreuses défaillances et de cas de tricheries avérées et vraisemblablement planifiées, ainsi qu'un « climat de terreur entretenus et exploité à dessein pour bourrer les urnes ». L'Eglise catholique note également que « la compilation des résultats des élections législatives est inacceptable »... « Une honte pour notre pays ».

Le rapport de l'église catholique congolaise sur ces élections controversées était très attendu, pour deux raisons : tout d'abord, par le poids de l'église catholique qui représente entre 60 et 70 pourcent de la population congolaise... une influence très forte. Deuxième raison : le nombre important de ses observateurs le jour du scrutin.

L'Eglise catholique avait en effet dépêché plus de 30.000 observateurs dans près de64.000 bureaux de vote de la RDC. Il s'agit de la mission la plus importante et la plus présente sur le terrain...ce qui lui donne une certaine valeur.

§2. DU RAPPORT FINAL DE LA MISSION D'OBSERVATION ELECTORALE DE LA CENCO ET DES TEMOIGNAGES.

Du rapport final de la mission électorale de la CENCO et des témoignages recueillis dans divers sources, il ressort, nous disent les évêques, que le processus électoral s'est déroulé à beaucoup d'endroits dans un climat chaotique.

L'on a noté plusieurs défaillances, des cas de tricheries avérées et vraisemblablement planifiées, de nombreux incidents malheureux entrainant mort d'hommes, des cafouillages et à certains endroits, un climat de terreur entretenu et exploité à dessein pour bourrer les urnes. Eu l'égard à ce qui précède, les évêques estiment que le processus électoral a été entaché degraves irrégularités qui remettent en question la crédibilité des résultats publiés.

A ce propos, il faut souligner que même lePrésident de la République Joseph Kabila qui au cours de sa conférence de presse postélectorale, l'a explicitement reconnu ces irrégularités, au Président de la CENI qui a, à diverses occasions, présenté à l'opinion publique certains de ses agents attrapés en flagrant délit de fraude et contre les quels une plainte, en bonne et due forme, a été déposée auprès des instances judiciaires compétentes, en passant par le Secrétaire Général de la majorité présidentielle, personne n'a contesté le fait que les irrégularitéscriantes aient pu, dans tel ou tel coin de la République, entaché le processus électoral. Les dignitaires catholiques en rappelant, à juste titre, cette vérité d'évidence ne font que dire ou confirmer vérité comme de tout le monde.

Par contre, la divergence de vues crée entre eux, des points de désaccord apparaissent lorsque l'église catholique parle des cas des tricheries avérées et vraisemblablement planifiées.

Car si les mots ont un sens, par planification il faut entendre l'organisation selon un plan précis, conçu par la majorité présidentielle et la CENI au sein de la quelle siègent d'éminents membres de l'opposition parlementaire, en vue de faire réélire, dans les délais constitutionnels, Joseph KABILA par des moyens frauduleux à mettre en oeuvre à tous les niveaux de responsabilité cette accusation, est tellement grave que l'on ne peut la formuler avec autant de force et de solennité que si l'on en détient des preuves matérielles confrontant la base sur laquelle elle se fonderait. Or, au sujet de l'existence de ces preuves, l'autre cas attend de la CENCO une démonstration, preuve en main, du bien fondé de ses allégations de planification de fraudes électorales.

CONCLUSION

Les recompositions actuelles du religieux en République Démocratique du Congos'accompagnent des transformations importantes quiaffectent les acteurs et les institutions de l'Eglise catholique. Bien que laïc, la société congolaise est fortement marquée par le christianisme qui y joue encore un rôle de régulation sociale.

Actrice de la société civile, l'Eglise catholique participe à la structuration symbolique et identitaire des chrétiens. Elle s'exprime dans le débat public et participe à l'animation de la vie publique aussi bien dans l'espace médiatique (mass médias) que dans lesinstitutions potestatives (oeuvres scolaire, sanitaires et sociales).

L'exercice de la fonction tribunitienne et de la suppléance par l'Eglise catholique atteste son potentiel de reconstruction.

Si nous interpellons ici les religieux par rapport à la vie politique nationale ce n'est pas tant pour en appeler à la création d'un parti politique. C'est n'est pas non plus pour singulariser les religieux dans leur agir politique et briser ainsi la solidarité indispensable pour la libération effective du peuple de ce grand pays ; c'est moins encore pour inciter à des initiatives politiques confessionnelles.

Néanmoins, notre étude a porté sur l'influence de la religion dans la décision politique.

Elle nous a permis d'analyser la période avant, pendant et après les élections du 28 novembre 2011.

De ce qui précède, comme nous l'avons ditprécédemment, que la religion et la politique se mélangent les attitudes et les implications, tantôt pour être ensemble tantôt pour se divorcer.

L'Eglise Catholique de la République Démocratique Congo, a toujours influencé la politique à travers les prises de position de ces organes dirigeants (CENCO, Archevêché de Kinshasa et autres).

Tout au long de notre recherche, il a été constaté et démontré que l'Eglise ne s'est jamais mise en dehors du débat politique, au contraire, elle l'enrichi l'influence tantôt pour le consolider (cas du coup d'Etat du 24 novembre 1965) ou l'Eglise catholique a soutenu le régime, tantôt pour le combattre et faire émerger les valeurs démocratiques (cas de la Conférence Nationale Souveraine, le Débat Nationale, le Dialogue inter congolais et élections 2006 et celles de 2011) où l'Eglise n'a pas cachée ses positions et surtout son attachement aux valeurs républicaines...

Du côté du pouvoir, bien que ne reconnaissant pas à l'Eglise ce rôle de dicter la politique, mais celui-ci réponds de fois sans pression et accorde des décisions en faveur, des articulations rigoureuses de celle-ci. (Cas aujourd'hui de la révision de la loi cadre sur la CENI) qui s'ouvre finalement à la société civile, chose qui n'était pas possible au cours de la législative qui vient de passer, malgré l'insistance du Sénat, l'Assemblée Nationale n'a pas voulu voir la société civile figurée dans cette institution d'appui à la démocratie.

Nous avons surtout entrepris cette réflexion pour que le changement de politique pour lequel nous devons oeuvrer nous amène à une situation où les valeurs cardinales de notre foi ne soient pas bafouées.

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. René Pinto et Madeleine Grawitz,méthodes des sciences sociales, Dalloz,paris.

2. Daniel du Buisson, dictionnaire des grands thèmes de l'histoire desreligions : de Pythagore à Lévi-Strauss, édition complet 2004.

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5. Dictionnaire français actuel, Payot, Paris, 1988.

6. L'Eglise catholique en RDC et les élections. Repères et défis pastoraux, Kinshasa, éditions du secrétariat général de la CENCO, 2011

7. J-F, Bayart, l'Etat en Afrique. La politique du Ventre, Paris, Fayard, 1989.

8. REZSOHASY, pour comprendre l'action et le changement politique, Louvain-neuve, duculot 1996.

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10. SESAMI, A., de la problématique à l'hypothèse, Power Tokyo.

11. KUYUNSA et SHOMBA.K, méthodologie de la recherche scientifique parcours et moyens d'y parvenir, MES Kinshasa 2005.

II. Notes de cours et Autres  

1. MWAKA BWENGE. A., initiation au travail scientifique, G1 SPA/FSSAP/UNIKIN, 2011-2012.

2. KingombewaKingombe., méthodes de recherche en sciencessociales, G3 SPA/FSSAP/UNIKIN.

3. OLOFIO BEN OLOMY, cours de recherche guidée, G1 SPA/FSSAP/UNIKIN/cours inédit

4. IPAYA IKOKO. A., droit constitutionnel et institutions Politiques, G2 SPA/ UNIKIN, 2011-2012, cours inédit

III. Autres Documents

1. Internet

2. Message de l'Assemblée extraordinaire de la CENCO aux fidèles catholiques et à l'ensemble du peuple congolais.

3. Point des presses de la présidence de la CENCO sur les élections nationales, 27 juillet 2006.

4. CENCO, annuaire de l'Eglise catholique, 2008-2009

5. Tous appelés à bâtir la notion, n°22

6. Annuaire de l'Eglise catholique.

7. Revue internationale de Politique, vol. 13, n°4,2006.

8. A. Rosenberg,retours sur un choix controversé, dans politix. Vol.2 N°74.

9. Actes de la CENCO et documents, N°2, année, Kinshasa, éditions secrétariat générale de la CENCO, 2011.

10. Volonté du changement au zaïre, Archives 1990-1991, volume 2, Paris, Harmattan.

11. A. KAMBALE RUKWATA,pour une théologie sociale en Afrique.

Etude sur les enjeux du discours sociopolitique de l'Eglise catholique au Congo Kinshasa entre 1990 et 1997.

TABLE DES MATIERES

Epigraphe i

In Memoriam ii

Dédicace iii

Avant - propos iv

I. PROBLEMATIQUE 1

II. HYPOTHESES 2

III. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3

III.1. DU POINT DE VUE PERSONNEL 3

III.2. DU POINT DE VUE SCIENTIFIQUE 3

III.3. DU POINT DE VUE PRATIQUE 4

IV.METHODOLOGIE 4

IV.2. TECHNIQUE 6

IV.2.2. LE QUESTIONNAIRE D'ENQUETE 7

IV. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE 7

V. SUBDIVISION DU TRAVAIL 7

VI. DIFFICULTES RENCOTREES 8

CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES 9

1.1. L'INFLUENCE 9

1.2. LA RELIGION 9

1.3. LA DECISION 11

1.4. LA POLITIQUE 11

1.5 L'EGLISE 12

1.6 L'EGLISE CATHOLIQUE 13

1.7 L'ELECTION 13

SECTION 2 : PRESENTATION DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN RDC. 14

§1. HSITORIQUE 14

§2. STRUCTURE, ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN RDC. 16

1. LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU CONGO (CENCO) 17

2. L'EVEQUE DIOCESAIN 17

3. L'EVEQUE AUXILIAIRE 18

4. LE SECRETAIRE PARTICULIER DE L'EVEQUE 18

5. LE VICAIRE GENERAL 18

6. LE VICIARE JUDICIAIRE 19

7. LES ORGANES DE COLLABORATION 20

LES ORGANES EXECUTIFS 22

CHAPITRE II : L'EGLISE CATHOLIQUE ET L'ENGAGEMENT POLITIQUE DES CHRETIENS EN RDC 24

SECTION 1 : CADRE GENERAL D'INTELLIGENCE DE LA SITUATION ACTUELLE DE LA RDC 24

SECTION 2 : LA MISSION DE L'EGLISE CATHOLIQUE A LA UNE DE LA DEMOCRATISATION 28

§1. L'INFLUENCE ET LA MISSION DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN RDC 28

§2. LA DESCENTE DE L'EGLISE CATHOLIQUE DANS L'ARENE POLITIQUE 30

1. L'EXPERTISE ELECTORALE EN FAVEUR DE LA VERITE DES URNES 30

2. DES CHRETIENS DESCENDENT DANS LA RUE AU NOM DE LA FOI. 33

CHAPITRE III : L'INFLUENCE DE LA RELIGION DANS LA DECISION POLITIQUE, AVANT, PENDANT ET APRES LES ELECTIONS DU 28 NOVEMBRE 2011 35

SECTION 1 : L'EGLISE CATHOLIQUE EST-ELLE ENTREE EN REBELLION CONTRE LE POUVOIR EN PLACE ? 36

SECTION II : LA POLITIQUE DE L'EGLISE CATHOLIQUE PENDANT LA PERIODE POSTE-ELECTORALE 39

§1. L'INFLUENCE DES RESULTATS 39

§2. DU RAPPORT FINAL DE LA MISSION D'OBSERVATION ELECTORALE DE LA CENCO ET DES TEMOIGNAGES. 40

CONCLUSION 42

BIBLIOGRAPHIE 45

* 1SESAMI, A., de la problématique à l'hypothèse, pawer, TOKYO, P.18

* 2 KUYUNSA, B. et SHOMBA, K., méthodologie de la recherche scientifique parcours et moyens d'y parvenir, MES Kinshasa, 2005, P.42.

* 3 OLOFIO BEN OLOMY, cours de recherche guidée, G1 SPA, FSSAP, UNIKIN, inédit.

* 4 MWAKA BWENGE.A. , initiation au travail scientifique, G1 SPA/FSSAP/ UNIKN, 2011-2012, cours inédit.

* 5 OKOKO KALONDA.G, le management des conflits comme stratégie de performance dons la gestion des, Entreprises publiques mémoire L2 SPA/FSSAP/UNIKIN.,2005 inédit

* 6 Rongere, P.cité par lobholuaDjuguDjugu, recherche guidée II, G2SPA, FSSAP/UNIKIN, 2002, inédit

* 7Kingombe, K., méthodes de recherche en sciences sociales, G3SPA/FSSAP/Unikin, 2003, inédit

* 8 MWAKA BWENGE.A., Op.cit., PP.32-33

* 9 René Pinto et Madeleine Grawitz : méthode des sciences sociales, dalloz, paris, 1971, P.289.

* 10HHp : wikidictionnaire.org

* 11 DANIEL DU BUISSON, Dictionnaire des grands thèmes de l'histoire des religions : de Pythagore à Lévi-Strauss, Editions complexe, 2004

* 12 http.www.Religion.org.

* 13 Http: www.Religion.org.

* 14Http : www.google.fr

* 15 TROYAT, Larousse Lexique, Libraire, paris, 1970, P.608.

* 16DICTIONNAIRE FRANÇAIS ACTUEL, Payot paris, 1988, P.458.

* 17 BARTON.C, op.cit.P.11

* 18 IPAYA IKOKO.A.,droit constitutionnel et institutions politiques,G2SPA,UNIKIN,2012,244P.(inédit)

* 19 KIBALANGANINA.B, la contribution des églises dans le processus de la paix en RDC, TFC, G3 FSSAP/UNIKIN, 2010-2011, P.10, inédit

* 20 SHAETZEN (père), origine de mission belge au Congo, éddate champ, Bruxelles, 1986 P.17

* 21BARTON C, Op.cit. P.2.

* 22 BARTON C, Op.cit. P.10.

* 23 Max, A, l'église au service de la nation Zaïroise, éd date champ, Bruxelles, 1973, P.46

* 24 MAX.A.OP.cit.P.47

* 25 BARTON C, Op.cit., P.46

* 26 FREDIRC ETSOU, gouvernement pastoral de l'Archidiocèse de Kinshasa, édition de l'archidiocèse, 2002, P.15

* 27 CENCO, Annuaire de l'église catholique, 2008-2009, P.9

* 28 A. ROZENBERG, « le « pacte d'oubli » de la transition démocratique en Espagne » retours sur un choix politique controversé », dans politix, vol.2, n°74, 2006 PP 173-188.

* 29 J-P. DALOZ et JEAN FRANCOIS MEDARD. Dans revue internationale de politique comparée, viol. 13, n°4, 2006, pp.617-623.

* 30 J-F.BAYART, l'Etat en Afrique. La politique du ventre, paris, FAYARD, 1989.

* 31 Mémoire du professeur A.R ILUNGA KABONGO, Kinshasa, Montréal, Washington, ICREDES, 2007, pp.337-340.

* 32 A.KAMBALE RUKWATA, pour une théologie sociale en Afrique. Etude sur les enjeux du discours sociopolitique de l'Eglise catholique au Congo-Kinshasa entre 1990 et 1997, paris, le harmattan, 2004.

* 33 A.GBABENDU ENGUNDUKA, E.EFOLO NGOBAASU, volonté de changement au Zaïre, archives 1990-1991, volume 2, paris, le harmattan, 1991, PP.36-45.

* 34Actes de la CENCO et documents, n°2, Année II, Kinshasa, Editions secrétariat Général de la CNCO, 2011, P.6.

* 35 CENCO, l'Eglise catholique en RDC et les élections. Repères et défis pastoraux, Kinshasa, Editions du secrétariat Général de la CENCO, 2011.

* 36 Http: www. Static.rtbf.be/rtbf/flash/dewplayer.swf?

* 37METENA, M'NTEBA, « A bout portant : les politiciens dans la mire des évêques », dans Congo-Afrique, 389, 2004, pp.396-422.

* 38 Message de l'Assemblée plénière extraordinaire de la CENCO aux fidèles catholiques et à l'ensemble du peuple congolais

* 39 R.REZSOHAZY, pour comprendre l'action et le changement politique, Louvain-la-Neuve, Duculot, 1996, PP.15-71

* 40CF. Tous appelés à bâtir la nation, n°22 en appelle à privilégier des solutions basées sur le dialogue, le consensus national, le respect de la liberté et de la dignité.

* 41Point de presse de la présidence de la CENCO sur les élections nationales, 27 juillet 2006.

* 42Http :www.digitalcongo.net.

* 43http :www.radiookapi.net.






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon