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Les facteurs favorisant les sorties contre avis médical dans l'unité d'hospitalisation de la traumatologie orthopédie du centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo à  Ouagadougou au Burkina Faso

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par Mathias SAVADOGO
Ecole nationale de santé publique de Ouagadougou Burkina Faso - Attaché de santé en chirurgie 2011
  

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6.2.3 Opinions des enquêtés sur les soins dans le service de Traumato-Orthopédie.

~ La communication soignants-soignés.

La communication est un élément clé pour le bon fonctionnement d'un service. Elle crée confiance et crédibilité dans les soins.

Dans notre étude, seulement 27.28% des enquêtés disent être satisfaits de la communication entre soignants et soignés.

ZANGO K. [30] a noté que 56% des enquêtés n'ont pas été informés sur leurs pathologies. Certaines informations doivent être portées à la connaissance du patient.

SANOGO B. [33] a mené une étude sur la communication inter personnelle soignants-soignés au Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique Charles De Gaulle et a noté que 30% n'ont pas de renseignements sur le traitement et a conclu qu'il existe une faible pratique en matière d'information.

Retenir des informations, c'est permettre au malade de croire à certains de ses préjugés. Un patient informé sur les procédures de la prise en charge est apte à suivre les consignes du prescripteur. Le code de déontologie insiste et interpelle le personnel soignant à toujours communiquer avec les patients.

Le manque d'information maintient le patient dans son ignorance et constitue assez souvent un frein aux soins. Il fait croire au patient que ses

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préjugés sont fondés car les rumeurs naissent là où il n'y a pas d'informations.

Ces résultats interpellent les agents à une communication avec les patients. Certains patients seraient restés s'ils savaient les risques encourus en allant chez un rebouteux.

Par ailleurs, certains n'ont pas reçu l'information selon laquelle ils pourraient revenir à l'hôpital en cas d'échec chez le tradithérapeute. Après avoir tenté de convaincre le patient de rester jusqu'à la réalisation du traitement définitif, si celui-ci maintient sa position de partir, les agents de santé en pareille circonstance doivent rassurer le patient qu'ils sont toujours à sa disposition et qu'il peut toujours revenir les voir à tout moment en cas de besoin.

· Le coût de la prise en charge d'une fracture en milieu hospitalier

Dans notre étude, ce sont 8.33% des enquêtés qui estiment que le coût des soins sont abordables. Cela sous-entend que 91.67% ont jugé que le coût est élevé.

Pour BAKO E. [32] qui a mené une étude sur les facteurs favorisant le recours à l'orthopédiste traditionnel dans la ville de Koudougou en 2006, sur 174 enquêtés, plus de 2/5 ont déclaré que « le coût moins élevé chez le rebouteux» était la raison de faire recours à ces derniers.

Quant à YEYE H. [9] il a noté lors d'une étude sur les acquis et les limites de la médecine traditionnelle en matière de prise en charge des fractures de membres dans le District Sanitaire de Ouahigouya que sur 9

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enquêtés qui ont transité dans une formation sanitaire avant de recourir chez le rebouteux, 5 patients soit 55.55% ont avancé comme raison le coût élevé des soins.

Ce sont 33.33% des enquêtés qui avaient jugé le séjour insatisfaisant du fait du coût élevé des prestations. Même les enquêtés qui n'avaient pas d'expérience sur l'utilisation des services de l'hôpital ont jugé que le coût des soins est élevé.

Un calcul approximatif du coût d'une ostéosynthèse permet de comparer ce coût avec les tranches de dépenses moyennes de consommation de l'échelle du niveau de vie. Le coût minimal subventionné d'une intervention chirurgicale s'élève à environs120 250 F CFA, soit 240.5 dollars US. Ce coût dépasse largement les dépenses moyennes annuelles d'un individu classé à l'échelle de vie "pauvreté extrême " où la dépense moyenne annuelle est inférieure à 52 440f CFA. (Confère tableau I : Présentation des quintiles de niveau de vie par personne).

Or, au Burkina plus de 45%de la population se trouvent dans cette situation. On peut donc comprendre que la situation financière soit difficile pour ces enquêtés en l'absence d'exonération et de prise en charge financière par l'hôpital.

Il convient de noter qu'à propos des coûts des médicaments et de l'intervention, tous les patients enquêtés n'ont pas eux-mêmes acheté les médicaments et matériels d'intervention mais ils se sont souvent renseignés auprès de leurs voisins de lits qui ont accepté se soumettre au traitement par la chirurgie.

· Le temps d'attente opératoire.

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Ce sont 55.56% des enquêtés qui affirment que le temps opératoire est assez long. Dans certaines fractures, le membre malade est immobilisé par une traction sur le plan du lit ou sur un appareillage conçu à cet effet. La traction peut durer pendant au moins 3 semaines. Cela semble une période de longue attente insupportable pour le patient, ayant la hantise de guérir le plus tôt possible. La longue attente est un facteur de stress chez le malade ; ce qui peut conduire ce dernier à vouloir quitter l'hôpital. Chez le rebouteux, ou dans les structures privées des soins modernes, l'accès aux soins est immédiat. Le long délai d'attente opératoire de certains malades serait probablement dû à un bilan préopératoire incomplet, à l'insuffisance d'organisation du personnel du bloc opératoire et à l'insuffisance de la réanimation préopératoire.

· Crainte du traitement des fractures par la médecine moderne.


·
· Le plâtre

En ce qui concerne le plâtre, 80.56% des enquêtés ont peur de l'inconfort lié à la pose du plâtre. Ces résultats corroborent une étude menée à Ouagadougou en 2000 par NACOULMA H. [34] qui a montré que 37.4% des personnes qui ont ignoré l'hôpital lors de leurs traumatismes ont clairement incriminé le plâtre.

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Du reste, les complications liées au plâtre (compression sous plâtre, déplacement secondaire, syndrome de Volkmann) peuvent créer une perception négative du plâtre.

· . L'intervention chirurgicale

L'intervention chirurgicale d'une fracture consiste à aborder l'os malade à travers une incision sur la peau. Cela nécessite une abolition complète de toute sensibilité par une anesthésie locorégionale ou générale avec une induction au sommeil. Ce sommeil est comparé à une mort dont le réveil n'est pas souvent évident, parce que les patients sont parfois témoins de décès subit per ou post opératoire.

D'autre part, la chirurgie a enregistré d'énormes succès en matière d'intervention mais malheureusement, il y a parfois des cas d'échec tel que rupture de matériel d'ostéosynthèse, infection après ostéosynthèse, douleurs résiduelles.

Certains patients préfèrent conserver leur membre même déformé que d'avoir un membre amputé.

Ces raisons pourraient motiver un refus de l'intervention au profit du traitement traditionnel.

· . Report de l'intervention chirurgicale

Les résultats de notre étude ont révélé que 11.11% des enquêtés ont vu leur intervention reportée.

Ce taux est nettement en dessous de celui de RENE N. [35] qui a mené son étude sur les facteurs limitant le respect du rendez-vous

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opératoire au bloc chirurgical de traumatologie du CHU YO a rapporté un taux de 42.10% en 2008.

Nos résultats révèlent une amélioration de la qualité des soins en matière de report des interventions. Ces efforts sont à maintenir pour minimiser davantage le taux de reports des interventions.

Les raisons du report sont entre autre l'insuffisance de matériel technique, le non respect du processus de préparation pré opératoire par le patient, l'insuffisance de temps pour exécuter les programmes opératoires. Quelle que soit la raison du report, il laisse un sentiment de désolation, de tristesse pouvant créer un choc psychologique.

Cette situation engendre de nombreuses conséquences au niveau du patient qui sont entre autre l'augmentation de la durée du séjour à l'hôpital, augmentation de l'angoisse. Cela contribue non seulement à ternir l'image de l'hôpital, mais aussi à amener les patients à aller dans d'autres structures de soins.

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