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Intérêt et importance des questions environnementales dans la presse francophone : éléments d'analyse à  partir d'une étude de cas des quotidiens montréalais Le Devoir, La Presse et Le Journal de Montréal


par Henri Assogba
Université Senghor d'Alexandrie - DEA Gestion de l'environnement 2005
  

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Chapitre 2 : Spécificités du journalisme environnemental en Afrique

2.1 Généralités

L'Afrique est restée longtemps en dehors du débat sur l'environnement. Elle commence seulement à y prendre part (Niang, 1990). La prise en compte progressive des préoccupations environnementales est donc un phénomène récent en Afrique et porte encore les marques de ses origines occidentales. Au début des années 60 où émergeait et se renforçait en occident le journalisme environnemental avec le large écho fait au livre de Rachel Carson, Printemps silencieux, les pays de l'Afrique francophone venaient d'accéder à la souveraineté internationale. Et l'option «uniformisante» du développement qui prévalait dans ces pays nouvellement indépendants est la croissance tous azimuts. La presse locale encore embryonnaire mais très contestataire sur le plan politique et qui ne s'adressait qu'à la poignée d'élites intellectuelles n'a pas échappé à cette tendance générale de l'époque. Puis, il s'en est suivi, dans la plupart des pays, des régimes dictatoriaux ou à parti unique qui ont consacré la disparition d'une presse libre et indépendante. Le paysage médiatique est alors dominé par des médias d'État ou des organes de presse à la solde du «parti-État».

Par ailleurs, il est à noter que les prémisses du journalisme environnemental en Afrique étaient trop tributaires des médias occidentaux. En effet, il n'est pas rare de voir la presse africaine reprendre in extenso les dépêches, les reportages et autres analyses des grandes multinationales que sont les agences de presse internationale délaissant du coup les problèmes environnementaux locaux. Ces sujets de proximité ne trouvent d'écho dans la presse africaine que lorsque les médias occidentaux trouvent un intérêt inédit et subit sur ce qui se passe dans le tiers monde et en Afrique. Par exemple, pour des sujets aussi graves que l'importation et l'enfouissement des déchets nucléaires dans certains pays africains, ce sont des groupes environnementaux occidentaux relayés par la presse étrangère qui ont fait pression sur les gouvernements concernés. A cela, il faut ajouter que la presse écrite a du mal à s'imposer comme média de masse dans des pays ayant, en majorité, un taux d'analphabétisme avoisinant les 80% et où règne encore la tradition de l'oralité. Et plusieurs études comme celle de Njatang (2000), démontrent que la radio demeure le médium d'information le plus populaire et le plus répandu en Afrique. Une popularité qui s'explique, en grande partie, par le coût d'acquisition relativement modeste du poste récepteur et la possibilité d'utiliser des piles comme source d'énergie dans la plupart des zones rurales qui ne sont pas desservies par l'énergie électrique.

Il a fallu donc attendre le début des années 90 avec le vent de démocratie qui a soufflé sur l'Afrique pour voir l'éclosion d'une presse plurielle et relativement libre. C'est également à cette époque et dans la mouvance du sommet de la Terre (Rio de Janeiro, 1992) que beaucoup de ministères de l'environnement ont été créé en Afrique. L'Agenda 21, document officiel issu de ce sommet, présente au chapitre 40, l'information comme un des éléments clés de développement durable. Ainsi, les médias se sont vus investir davantage le rôle de sensibiliser et d'éduquer les populations à l'environnement. Progressivement, les journaux vont consacrer leurs colonnes aux préoccupations environnementales surtout lors des campagnes de sensibilisation. Mais les pages ou rubriques «environnement» lorsqu'elles existent sont très irrégulières et ne rendent pas souvent compte des préoccupations environnementales locales. Et pour remédier à cet état de chose, des projets nationaux et régionaux seront mis en oeuvre avec plus ou moins de succès. C'est le cas du projet PACIPE.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore