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Intérêt et importance des questions environnementales dans la presse francophone : éléments d'analyse à  partir d'une étude de cas des quotidiens montréalais Le Devoir, La Presse et Le Journal de Montréal


par Henri Assogba
Université Senghor d'Alexandrie - DEA Gestion de l'environnement 2005
  

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3.6 La communication tue-t-elle l'information ?

Sans remonter aux origines des deux termes, l'information et la communication ont souvent entretenu des relations tantôt ambiguës ou floues, tantôt contradictoires. En effet, quand on ne confond pas les deux notions, l'information est généralement opposée à la communication. A l'information, on attribue la part noble, le «bon contenu» ; à la communication, la part d'ombre, de manipulation, de soumission au politique ou à l'économique. L'information serait donc du côté des valeurs, la communication du côté des intérêts (Loquay, 1995). Et le rédacteur en chef du quotidien français Le Monde, Robert Solé d'affirmer que « les journalistes sont les principales victimes de la communication » avant d'ajouter qu'informer, c'est expliquer, comprendre, analyser alors que communiquer, c'est séduire, influencer et parfois désinformer35(*). Or avec le concept très à la mode du développement durable, l'environnement est devenu un argument de communication car il permet aux entreprises de se distinguer de leurs concurrentes. En témoignent les nombreuses publicités faisant référence à l'environnement, l'apparition des labels environnementaux (ISO 14001, EMAS, NF-Environnement, PEFC,...) et la prolifération des structures de certification des normes (ACNOR, AFNOR, HDS, ....). Dès lors, les abus de certains labels privés dont les référentiels sont contestables peuvent rendre moins crédibles les efforts des entreprises vertueuses aux yeux du consommateur.

Ces dernières années, certaines multinationales et organisations commerciales cotées ou non en bourse publient annuellement un rapport sur leur performance environnementale. Ces rapports de développement durable ou de responsabilité sociale entrent en droite ligne dans les stratégies de communication environnementale des entreprises concernées. Elles deviennent ainsi l'une des sources d'information pour les journalistes.

3.7 Les sources d'information environnementale

L'existence d'une presse libre suppose un libre accès des journalistes aux sources d'information. Au nombre de ces sources diverses et variées, l'État a un rôle prépondérant en se mettant au service de tout citoyen. La Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels, adoptée au Québec en 1982, et la Loi sur l'accès à l'information, adoptée par Ottawa en 1983 forment le cadre législatif dans la province du Québec. Et pour obtenir de l'information sur l'environnement, les premiers interlocuteurs des journalistes sont souvent les gouvernements dans la mesure où ce sont eux qui établissent les lois et veillent à leur application. Les enquêtes et la publication de plusieurs rapports sont aussi l'oeuvre des autorités publiques. Mais face aux impératifs du développement économique et à la résorption du chômage, les gouvernements relèguent parfois au second plan les considérations environnementales.

Pour des raisons d'intérêt public, un gouvernement peut aussi décider d'interdire ou de retarder la publication de certaines informations. Certes, la presse peut ne pas avoir la même lecture de l'intérêt public comme l'illustre cette plainte du chroniqueur pigiste Jean-Pierre Bonhomme de La Presse contre les Services de protection de l'environnement du gouvernement du Québec. Ceux-ci lui ont refusé de fournir les renseignements nécessaires à la rédaction d'une chronique sur la pollution industrielle du fleuve St-Laurent. Selon lui, cette attitude porte atteinte à la libre circulation de l'information relative à un problème d'intérêt public (lire en annexe 3 les détails de la décision n° D1974-11-030 rendue par le Conseil de presse du Québec).

Outre l'État, il existe toute une multitude d'acteurs de la société civile notamment les organismes non gouvernementaux (ONGs), les universitaires ou centres de recherche, les mouvements religieux, les syndicats et autres qui constituent de véritables sources d'information pour les journalistes. On compte environ 2000 organismes environnementaux au Canada, dont la plupart travaillent principalement à faire pression sur les hommes politiques pour les amener à légiférer sur des questions d'intérêt public (Keating, 1993). Et avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication, chaque acteur de la société civile développe, plus ou moins, une stratégie de communication pour défendre sa cause et faire valoir ses intérêts ou opinions dans les médias.

A titre d'exemple, Objectif Terre, le bulletin du développement durable de l'espace francophone publié par l'OEI est envoyé, entre autres, aux médias québécois. Même si certains journalistes du secteur de l'environnement avouent ne pas trop s'en servir : « je trouve Objectif Terre un peu poli, trop axé sur des détails des conversations diplomatiques »36(*).

Ce n'est donc pas la rareté des sources d'information environnementale qui pose problème au Canada mais leur abondance surtout dans un monde où on communique de mieux en mieux. Il se pose alors le problème de détermination de la source la plus fiable pour les journalistes surtout quand il s'agit de couvrir les sujets conflictuels et controversés, comme c'est souvent le cas pour les questions environnementales.

* 35 Propos cités par Guy Rocher, Professeur de sociologie à l'université de Montréal, dans la postface de l'ouvrage collectif publié sous la direction de Robert Lahaise, 1994, Le Devoir, reflet du Québec au 20è siècle, p 474.

* 36 Extraits de l'entrevue réalisée avec le journaliste Charles Côté du quotidien La Presse, 29/07/04

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand