WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Intérêt et importance des questions environnementales dans la presse francophone : éléments d'analyse à  partir d'une étude de cas des quotidiens montréalais Le Devoir, La Presse et Le Journal de Montréal


par Henri Assogba
Université Senghor d'Alexandrie - DEA Gestion de l'environnement 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2 Traitement de l'information environnementale par période d'étude

Nous apprécierons le traitement de l'information l'environnementale à travers les thèmes environnementaux souvent abordés, leur mise en valeur à la une et les genres journalistiques utilisés. Cette appréciation se fera, conformément à l'une des règles de base de la presse, qui veut qu'on parte de la période la plus récente (actualité oblige) pour remonter dans le passé. Ainsi, nous passerons de la première période d'étude (mai-juin 04) à la troisième (août-sept 02) en passant par la période médiane qui constitue notre période témoin (mai-juin 03).

1.2.1 La campagne pour les élections fédérales (mai-juin 04)

C'est le 23 mai 2004 qu'une campagne électorale (d'une durée de 36 jours) pour les élections fédérales au Canada a été officiellement lancée. Certes, avant cette date, une ambiance de pré campagne régnait depuis plusieurs semaines dans les médias canadiens en général et ceux de Montréal en particulier. Les différents débats et invectives ont eu lieu entre les quatre plus grandes formations politiques que sont le Parti Libéral du Canada (PLC, parti au pouvoir), le Parti Conservateur du Canada (PCC, chef de file de l'opposition), le Nouveau Parti Démocratique (NPD) et le Bloc Québécois (qui n'a présenté des candidats que dans la seule province du Québec). Compte tenu du sujet de notre recherche et pour les besoins d'analyse, nous avons ajouté le Parti Vert, qui malgré ses protestations et la plainte déposée13(*) au Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications du Canada (CRTC), n'a pas eu les faveurs de la presse au cours de cette campagne électorale. Il faut avouer que sur l'échiquier politique canadien, le Parti Vert est une formation de moindre importance compte tenu de la faiblesse des résultats obtenus pour les scrutins passés.

a) L'environnement dans la couverture électorale

Selon les résultats d'une étude menée durant la campagne par l'Observatoire sur les médias et la politique publique (OMPP)14(*) de l'Université McGill, les journaux ont consacré moins de vingt pour cent (20%) de leurs articles aux élections fédérales de 2004. Et dans cette couverture électorale, les préoccupations environnementales n'occupent pas une place prépondérante comme le montre le graphique suivant :

Graphique 2 : Couverture médiatique par thèmes lors de la campagne électorale

Source: OMPP (University McGill), 2004

L'intérêt des médias pour l'environnement n'est véritablement devenu un enjeu électoral que lorsque Stephen Harper, le leader du parti conservateur, a déclaré publiquement qu'il remettrait en cause le protocole de Kyoto si sa formation obtient la majorité à la chambre des communes. Au lendemain de cette déclaration, Le Devoir titre en grosse manchette : Harper promet de déchirer Kyoto15(*), La Presse rend compte en page intérieure : Harper réitère son opposition à Kyoto16(*) tandis que Le Journal de Montréal se contente de reprendre la dépêche d'agence (Presse canadienne) avec la mention : Harper promet d'annuler l'adhésion à Kyoto17(*). Cette position affichée du chef de file de l'opposition a suscité de vives réactions chez les autres leaders politiques en lice et divers commentaires des personnes issues de la société civile sous forme de «tribune libre» publiés dans Le Devoir et La Presse.

En dehors de cet enjeu environnemental clairement exprimé, la responsabilité du gouvernement dans le «scandale des commandites» (une supposée ténébreuse affaire de pots de vin), les soins de santé et surtout les péripéties de la course électorale ont beaucoup plus capté l'attention des médias au cours de cette campagne. D'ailleurs, dans la liste des grands thèmes retenus pour les débats télévisés (le 14 juin 2004 en français et le 15 juin 2004 en anglais) entre les chefs des principaux partis politiques, les enjeux environnementaux ne sont pas mentionnés. Et c'est plutôt la société civile par le biais des organismes de pression comme la section canadienne de Green Peace qui a pris l'initiative d'interpeller les chefs des formations politiques en lice et d'évaluer leurs politiques en environnement. Ainsi, il ressort, par exemple, des résultats de l'enquête réalisée par Green Peace Canada18(*) que c'est le NPD et non le Parti Vert qui propose le meilleur programme en environnement.

Tableau 2 : Bulletin de notes en environnement

 

Parti Conservateur

Bloc

Québécois

*

Parti

Libéral

Parti Vert

Nouveau Parti Démocratique

Énergie

E

A

C

B

A

Alimentation

E

B

E

A

A

Nature

E

B

E

B

A

Paix

E

A

E

A

A

NB : Description du système de notation

A = Excellent B = Bien C = Moyen D = Faible E = Échec

Les cinq principaux partis politiques ont été évalués en fonction de leur plateforme ainsi que des réponses des candidats et candidates aux questions de Greenpeace. Chaque parti a obtenu une note s'il abordait une question; il a reçu une note plus élevée lorsque sa réponse était plus détaillée. Si un parti n'a pas abordé une question ou donné une réponse qui, selon l'équipe d'évaluation de Greenpeace, nuirait à la planète, il a reçu une note d'échec.

Source : Green Peace Canada, 2004

Les résultats de cette enquête menée par Green Peace diffèrent bien des résultats définitifs des élections fédérales qui permettent au PLC d'arriver en tête suivi du PCC. Le Bloc Québécois qui n'a présenté des candidats que dans la province du Québec s'en sort à la troisième place alors que NPD qui a le meilleur programme en environnement selon Green Peace ne vient qu'en quatrième position comme le montre le tableau suivant :

Tableau 3 : Résultats des élections fédérales19(*)

 

Parti Conservateur

Bloc

Québécois

*

Parti

Libéral

Parti Vert

Nouveau Parti Démocratique

Nombre d'élus

99

54

135

0

19

% des voix

26,61%

12,39%

36,71%

4,30%

5,69%

Source : Données Élections Canada, 2004

Toutefois, il faut préciser qu'en plus des rares articles consacrés exclusivement à la campagne électorale, les questions environnementales sont également apparues dans la couverture quotidienne normale de l'actualité. Et sur l'ensemble de notre première période d'étude, quelques grandes tendances sont observées.

b) Les thèmes environnementaux souvent abordés

Au cours de cette première période qui coïncide avec la campagne électorale pour les fédérales 2004, les articles traitant des questions liées à la conservation et à la biodiversité ont été les plus nombreux (25,13%) avec une nette avancée au niveau du quotidien La Presse. Viennent ensuite et par ordre d'importance, des thèmes comme l'énergie (20,49%), l'eau (11,20%), le développement durable (10,92%), les changements climatiques (6,83%) et l'air (6,28%)... (Voir graphique 3).

Source : Données d'enquête, 2004

c) La mise en valeur de l'information environnementale

Selon nos observations au cours de cette première période, c'est le quotidien ayant fait paraître le moins d'articles sur l'environnement (Le Devoir, notamment avec 96 articles parus) qui a le plus consacré sa «vitrine» à la mise en valeur de ses articles. Quant au Journal de Montréal, des sujets environnementaux n'ont été évoqués à sa «Une» que deux fois sur ses 119 articles parus au cours de cette période, soit un pourcentage de 1,68 (graphique 4).

Source : Données d'enquête, 2004

d) Les genres journalistiques souvent utilisés

Dans les pages intérieures, nous constatons au cours de la première période que les dépêches d'agence traitant des questions environnementales occupent une grande part des parutions du Journal de Montréal et La Presse. Le Devoir, de son côté, en a fait peu usage. Ce quotidien s'illustre plutôt dans les comptes rendus et la publication hebdomadaire d'une chronique spécialisée intitulée «Week end nature». Mais, d'une manière ou d'une autre, les trois quotidiens étudiés ouvrent leurs colonnes aux lecteurs qui donnent leurs opinions sur des questions environnementales (graphique 5).

Source : Données d'enquête, 2004

* 13 « Le Parti vert porte plainte » est une dépêche de Presse canadienne (PC) publiée par tous les quotidiens. La plainte concerne l'exclusion du Parti vert des «débats des chefs» prévus pour les 14 et 15 juin 2004.

* 14 L'étude a porté sur sept grands quotidiens canadiens (La Presse, Le Devoir, Globe and Mail, Toronto Star, Calgary Herald, National Post et Vancouver Sun), et les résultats sont disponibles sur le site www.ompp.mcgill.ca

* 15 Le Devoir du 10 juin 2004

* 16 La Presse du 10 juin 2004

* 17 Le Journal de Montréal du 10 juin 2004

* 18 Les détails de cette enquête se trouvent en annexe 3 et sont aussi disponibles sur le site www.greenpeace.ca

* 19 Nous ne mentionnons ici que les résultats des partis politiques que nous avons retenus.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus