WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Inondation à l'embourchure du fleuve Sénégal: hydraulique fluviale et aménagements

( Télécharger le fichier original )
par Mouhamat SECK
Ecole Inter Etats des Ingénieurs de l'Equipement Rural/ B.Faso - DESS en Hydraulique et Aménagement 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

VI. ELEMENTS DE SOLUTIONS ET LEURS IMPACTS

Le principal objectif est de mettre le bief fluvial dans un état permettant d'assurer d'abord la protection des personnes, des biens et des infrastructures. Le système vise également un état d'équilibre permett ant à la population riveraine de retrouver les usages économiques, récréatifs, industriels, résidentiels et agricoles.

VI.1 MESURES :

Un certain nombre de mesures consistent à :

1' Une étude de méthodes de protection des quartiers riverains au marigot de Khor ; 1' Une continuité du suivi bathymétrique de la brèche et de tout le bief ;

1' Poursuivre les endiguements vers la partie sud de la langue de Barbarie et le

rehaussement des quais. Les endiguements servent à la protection contre les crues en

empêchant au cours d'eau d'inonder de vastes zones de bas-fonds habitées ;

1' Protéger les berges de Guet Ndar à l'Hydrobase et de Ndar Toute à Goxumbacc ; 1' Une mise en place d'un système d'assainissement adéquat ;

1' Une restructuration du quartier de Pikine ;

1' Un nettoyage du lit et des berges aux environs de la ville ;

1' Une fonctionnalité continue des deux stations de pompage situées à Diaminar et Léona-Diameguène ;

1' Une ronde d'une équipe mobile de pompage à l'intérieur des quartiers lors de l'hivernage pour évacuer les eaux pluviales.

Tous ces aspects peuvent être associées à un plan de gestion :

1' Modulation de l'ouverture des vannes du barrage de Diama ;

1' Ouverture concertée de la réserve de Bango ;

1' Informer périodiquement les autorités administratives sur l'évolution de la crue ; 1' Suivi et contrôle des ouvrages de protection ;

1' Renforcer le partenariat avec les sociétés d'exploitation agricoles comme la Société d'aménagement et d'exploitation des eaux du delta (SAED) et la Compagnie sucrière sénégalaise (CCS) à la gestion des crues annuelles.

VI.2 AMENAGEMENTS

VI. 2.1 OBJECTIFS D 'AMENA GEMENT

L'élaboration des plans de réaménagement a été guidée par les objectifs suivants :

assurer au lit du fleuve dans le bief une géométrie et une pente atteignant l'équilibre morpho-sédimentologique;

favoriser la stabilisation naturelle de la brèche;

favoriser la végétalisation des talus et surfaces dénudées pour minimiser les effets du ruissellement;

favoriser la création ou la reconstitution d'habitats fauniques en permettant la circulation et la migration des espèces.

Vi 2.2 SCENARIOS D 'AMENA GEMENT

Dans le cadre de cette étude un certain nombre de scénarii seront proposés. Chaque cas retenu aura probablement des impacts environnementaux. Ces scénarii peuvent être regroupés en quatre catégories principales d'interventions visant la stabilisation des berges, des lits, des plaines d'inondation et des talus.

VI.2.2.1 Stabilisation des berges Stabilisation par enrochement

L'érosion des berges résulte habituellement de l'action d'un certain nombre de facteurs dont l'élévation du niveau des eaux, l'augmentation de la vitesse du courant, l'action des vagues et le déplacement latéral du lit. La nature des matériaux constituant les berges et leur pente sont aussi des paramètres influençant l'érosion.

Figure 46- Coupe de la stabilisation par enrochement

Ce type de scénario a consisté à mettre en place une protection par enrochement (fig.46). Les enrochements servent à empêcher l'érosion et les affouillements. Ils se composent de pierres de remblai, posées sur des géotextiles (formant une couche d'assise) pour éviter les affouillements. On pourrait également mettre des revêtements bitumineux ou des couvertures maintenues par des crampons.

Stabilisation végétale

Les parties supérieures des talus stabilisés par enrochement peuvent être complétées, à de nombreux endroits, par des interventions de stabilisation végétale.

Figure 47- Coupe de stabilisation végétale

Cette technique consiste à stabiliser la partie supérieure du talus au moyen de fagots, matelas de branches, boutures, plants en caissette, etc (fig.47). De façon générale, la réalisation de cette technique va nécessiter l'utilisation de parties d'arbustes indigènes localisés à proximité du site par exemple dans la zone de Gandiole et les branches ramassées aux abords du fleuve.

Épi déflecteur

A certains endroits, il sera opportun de remplacer l'enrochement précédemment proposé par un épi déflecteur ou bien d'incorporer un tel épi à l'enrochement dans le but de protéger davantage la berge (fig.48).

Figure 48- Vue de dessus de l'épi déflecteur

Un tel ouvrage a pour but de dévier les eaux de la berge et ainsi limiter l'érosion. Dans certains cas, les épis vont aussi contribuer à augmenter ou à maintenir le potentiel faunique du bief fluvial.

VI.2.2.2 Stabilisation des lits

La crue de 1999 et même en moindre importance celle de 2003 ont provoqué des phénomènes de dégradation et d'aggradation du lit du fleuve. Cet ajustement naturel permet au fleuve de retrouver éventuellement un état d'équilibre. Cependant, ce retour naturel vers un état d'équilibre dynamique peut s'avérer très long et causer entre temps des pertes considérables de terrain. Ainsi les interventions peuvent consister à redéfinir le lit du fleuve dans le bief, paver, draguer ainsi que démanteler des embâcles.

Redéfinition des tracés du lit dans la partie proximale de l'embouchure

Lors des crues de 1999 et celle de 2003, l'augmentation de la vitesse du courant et de l'épaisseur de la lame d'eau a provoqué de multiples perturbations du lit des cours d'eau. On peut ainsi faire ressortir trois principaux types de problèmes : élargissement du lit dans le bief, déplacement septentrional de l'embouchure ou formation de méandres dans le secteur de Gandiole.

La détermination du nouveau lit du fleuve devrait donc être réalisée en tenant compte notamment de l'interaction entre les apports d'eau, la charge sédimentaire du bassin versant, la nature géomorphologique du milieu, les caractéristiques d'écoulement, la pente du cours d'eau et l'utilisation du territoire.

Construction de seuils

Au niveau de l'entrée de la brèche, les modifications ont entraîné une pente moyenne du lit supérieure à la pente d'équilibre et les vitesses d'écoulement trop élevées. La mise en place d'un seuil à la rupture de pente existante permettrait de garder un faible dénivelé entre l'amont et l'aval de façon à minimiser les excavations et d'avoir une hauteur d'eau subséquente à l'aval du pont (fig.49). La construction de ce seuil aurait également permis de réduire la pente longitudinale du bief et d'obtenir une vitesse maximale acceptable du matériel sableux constituant son lit et ses berges. La présence de ce seuil permettrait la reconstitution naturelle du lit du fleuve par le dépôt des sédiments migrant vers l'aval et aurait contribué à stabiliser les berges susceptibles de s'effondrer.

Figure 49- Coupe du seuil en enrochement

Ce seuil possède donc une faible dénivelée. De plus, une fosse de dissipation d'énergie pavée serait aménagée au pied du seuil possédant une pente de parement aval forte vers l'aval. Le dimensionnement de cette fosse permet entre autres de confiner le ressaut hydraulique et de faciliter la remontée vers la sortie de la brèche.

Pavage des lits

Le pavage du lit est préconisé pour éviter un encaissement trop important du fleuve associé au phénomène de dégradation du lit.

Le pavage consiste à enrocher le lit par de la pierre de calibre suffisant pour supporter les forces tractrices maximales engendrées par l'écoulement. Le calibre de la pierre et l'épaisseur du pavage devraient être dimensionnés de façon à résister à une crue de 2000m3s-1.

Dragage du fleuve

Bien que dans certaines sections du fleuve, des quantités importantes de sédiments ont été transportées par les débits de crue, à d'autres endroits où la pente était moindre, ces mêmes sédiments se sont déposés. Les accumulations se sont retrouvées souvent sur des distances du PK0 à l'embouchure. Ces dépôts ont eu pour effet de réduire de façon importante les sections d'écoulement du fleuve dans le bief aval en comblant le lit et en rehaussant le fond.

Des travaux de dragage seraient nécessaires afin de dénuder le lit du fleuve et de reconstruire une section d'écoulement suffisante. Une telle démarche a pour objectif d'éviter des débordements additionnels en période de crue et d'assurer ainsi la sécurité des personnes et de leurs biens.

Nettoyage et démantèlement des embâcles

Le passage de la crue a provoqué de fortes zones d'érosion occasionnant le dépôt de branches d'arbres et de débris de toutes sortes en plus des ordures ménagères. Ces accumulations de bois ont créé des obstacles majeurs à la libre circulation de l'eau. Dans certains cas, elles ont provoqué la formation d'embâcles présentant des dangers potentiels pour les pirogues mais également source de colmatage du lit du fleuve. Leur nettoyage sous l'appui de la main d'oeuvre des populations et leur sensibilisation à ce sujet seraient bénéfiques.

VI.2.2.3 Stabilisation des plaines inondables

De nombreux dommages ont été observés bien au-delà des limites naturelles du fleuve. Dans le secteur de Pikine et des environs de Khor, les eaux ont en effet débordé du lit mineur et considérablement élargi le lit majeur. Cette situation a laissé place à de vastes plaines de débordement très perturbées durant les périodes d'inondations.

Des travaux de terrassement et de nivellement pourraient être réalisés sur ces plaines inondables fortement perturbées. Ces interventions permettront notamment de modeler les rives du fleuve, pour permettre un débordement sécuritaire lors des crues.

Du point de vue économique, les scénarii entraînant la construction d'ouvrages permanents, des investissements lourds pour les travaux de dragage et d'entretien sont assez coûteux. Elles dépendent de l'étendue de la zone à draguer et du type et de la capacité des autorités à assumer les frais économiques.

Cependant la formulation plus précise de ces recommandations requièrent des informations complémentaires sur :

les aspects environnementaux : qualité des eaux, salinité, végétation, répartition des habitats ;

les aspects économiques : coûts des investissements et de l'entretien associés a chaque scénario;

les aspects hydrauliques : effets à long terme sur les processus de formation du cordon littoral et le plan d'eau en amont de Diama ;

les aspects sociaux : urbanisation future ; agriculture, pêche, santé ...

D'autre part les deux réservoirs que sont le lac de Guiers et le barrage de Diama permettent aussi de stocker une quantité assez importante des eaux de la crue :

Le barrage permet de contrôler les écoulements dans le bas estuaire ; le laminage du débit de pointe à Diama à 1500 m3.s-1 diminue la hauteur de pointe crue. La faisabilité d'un stockage amont supplémentaire serait d'un apport considérable dans la recherche de solution. Elle aura également des implications qui demandent un examen plus poussé.

Le lac de Guiers, avec une superficie de l'ordre de 300 km2, offre des possibilités à cet égard. Si le niveau du lac est relevé de 0.5 m, cela va créer un stockage additionnel de 150 millions m3 (DGPRE ,2001). En y ajoutant les possibilités de stockage offertes par le Ndiael et le lac R'kiz, l'amplitude de la crue pourrait être baissée de façon sensible.

Dorénavant l'étude pourrait être approfondie, pour l'accomplissement de ces différentes possibilités notamment avec une série de données de période humide pour laquelle les volumes drainés par le fleuve sont beaucoup plus importants.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984