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Handicap psychique et insertion professionnelle, enjeux humains et institutionnels, un changement nécessaire

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par Nadine LE NUZ
IRIS, Institut Régional en Intervention sociale - CAFERUIS 2008
  

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2.5 Les limites des usagers

Les travailleurs qui seraient capables de quitter l'établissement ne le souhaitent pas toujours. A la question avez-vous un projet d'insertion professionnel en milieu ordinaire (voir document en annexe 1), ils ont évoqué ce qui pour eux constituait un frein à une insertion en milieu ordinaire de travail

Le stress et la perte de mes moyens. (37 ans)

Avant je n'avais que des CDD et entre alternance de chômage et d'hospitalisation, je vivais dans une grande précarité (42 ans).

A 53 ans, on ne va pas travailler dans le milieu ordinaire, je veux attendre d'être arrivée à la retraite.

Je n'ai aucune idée, je ne me sens pas capable d'aller faire des stages parce que je n'ai plus confiance en moi. Je ne me vois pas dehors (34 ans).

Le dehors c'est pénible. Déjà pour moi, c'est pénible de faire le trajet pour venir au CAT, je ne suis pas rassurée (34 ans).

Je préfère rester dans le milieu protégé parce que personne ne fait de remarque sur ma lenteur et il n'y a pas de risques de chômage.

Ce n'est pas une question de motivation qui m'empêche d'envisager une réinsertion professionnelle mais je ne me sens pas la force de quitter le milieu protégé. Il y a une méconnaissance des employeurs sur nos problèmes particuliers (37 ans).

Je n'ai pas de qualification et le marché du travail est fermé. Je serais intéressée par la vente mais je préfère rester au CAT (36 ans).

Je n'ai pas de projet à l'heure actuelle, mon projet c'est les détachements. Mes projets impossibles de les réaliser, je voulais être psychiatre ou journaliste. (39 ans).

Les usagers dans leur grande majorité n'émettent pas le désir de quitter l'ESAT même s'ils ont les capacités suffisantes pour le faire. Il s'agit pour beaucoup d'entre eux « d'une désorganisation de l'intentionnalité »22(*) propre à certains troubles psychiques. Mais les usagers peuvent aussi tout simplement ne pas souhaiter quitter un établissement qui a mis au point des méthodes de travail adaptées à leurs compétences, développé des stratégies de production prenant en compte leurs capacités effectives et leurs limites, où la dimension de l'accompagnement et du soutien est toujours présente et surtout qui ne porte pas de jugement sur ce qu'ils sont. Travailler en ESAT, améliore leur état mental. le fait de travailler a un effet thérapeutique qui favorise leur réadaptation psychique, leur donne le sentiment d'être comme les autres et d'être insérés dans la société au même titre qu'un salarié d'une entreprise du milieu ordinaire.

* 22 Maladie mentale, handicap psychique et insertion professionnelle, un état de la question dans le réseau galaxie P. VIDAL-NAQUET, septembre 2003, page 16

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon