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Handicap psychique et insertion professionnelle, enjeux humains et institutionnels, un changement nécessaire

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par Nadine LE NUZ
IRIS, Institut Régional en Intervention sociale - CAFERUIS 2008
  

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1.2 La maladie mentale

Avant le XIXème siècle, le « fou », était condamné aux bûchers de l'inquisition, privé de liberté en étant reclus à l'hôpital général, emprisonné, cloîtré dans sa maison ou encore livré à lui-même.

Le concept de la maladie mentale, est développé en France par Pinel, puis par ses élèves Esquirol et Ferrus qui vont aborder les notions de neurologie et de psychiatrie et être à l'origine de la promulgation de la loi du 30 juin 1838 qui réglera pendant plus de cent cinquante ans la vie des malades mentaux.

La loi de 1838 organise la psychiatrie en France :

"En créant les conditions décentes d'accueil et de soins des malades mentaux, en imposant a chaque département l'organisation et la charge financière de structures de soin pour malades mentaux : les asiles d'aliénés".

En mettant en place des mesures de protection sociale contre les risques que faisaient courir dans certains cas les aliénés à la population générale.

En réglementant les circonstances dans lesquelles un citoyen pouvait être , contre son gré enfermé dans un asile d'aliéné et les mesures légales de protection de la personne, tant en ce qui concerne les biens que sa liberté individuelle "3(*).

Cette loi protégeait le malade de lui-même certes, mais protégeait essentiellement le citoyen ordinaire des agissements de l'aliéné. L'hôpital psychiatrique était parfois un lieu d'asile sécurisant où le malade mental était mis à l'abri des dangers et des persécutions qu'il pouvait subir dans le milieu ordinaire, mais c'était aussi un lieu qui privait l'individu de ses libertés comme dans le système carcéral mais sans indication claire sur la fin de la peine.

L'internement a longtemps été pratiqué parce qu'il était le seul moyen d'avoir d'accès aux soins spécialisés. Mais les circulaires du 13 octobre 1937 et du 2 septembre 1946 transforment petit à petit l'asile en hôpital ouvert. Ce n'est qu'en 1960 cependant, par la circulaire du 11 Mars, qu'une impulsion décisive est donnée à l'évolution du secteur psychiatrique français.

C'est aussi à cette époque que naissent les mouvements « anti-psychiatrie » en France, en Italie et en Angleterre entre autre. « D'après les anti-psychiatres, il faut chercher les causes de l'aliénation mentale dans les relations sociales déficientes et certainement pas dans le cerveau. Les maladies mentales n'existent pas. Ce sont des réactions de plus en plus fortes occasionnées par la société. Sans être un mouvement vraiment organisé l'anti-psychiatrie a présenté une nouvelle vision de la maladie mentale et de la psychiatrie » 4(*)

Les noms les plus connus de ce mouvement « anti-psychiatrie » sont pour la France, Foucault et Mannoni, pour l'Italie Basaglia et pour l'Angleterre Laing et Cooper."

« En 1968, c'est l'instauration des régimes de protection, sauvegarde de justice, tutelle et curatelle qui assurent une protection optimale des droits de l'individu notamment au niveau des garanties relatives à la liberté individuelle en lui permettant de saisir de sa propre initiative et directement le juge garant de l'application du droit »5(*).

Dans cette zone de non droit pour certains malades, cohabitent des psychiatres tenant du système institué et d'autres en recherche de solutions et qui « émettaient le voeu que le titre d'asile et celui d'hôpital psychiatrique soient remplacés par celui de Centre de cure et de réadaptation »6(*). Le Docteur Pierre Doussinet était de ceux là et dès 1947, il avait dessiné les contours « d'une assistance dans le milieu social ».

La loi de 1838 ne sera réformée complètement qu'en juin 1990 mettant fin aux abus résultant d'un vide juridique existant jusqu'alors.

La loi de juin 1990 est relative aux droits de la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leurs conditions d'hospitalisation. Elle régule les rapports entre les usagers, les structures d'accueil et le personnel soignant. Cette loi vise à protéger les usagers contre des hospitalisations ou des maintiens en hôpital arbitraires qui ne reposent pas sur le consentement de l'usager ou de son représentant légal, et elle oblige les personnels des hôpitaux psychiatriques à informer et éclairer l'usager sur le traitement qui sera mis en oeuvre et sur sa durée.

Les seules dispositions de la loi de 1838 reprises par la loi de 1990 concernent les placements sans consentement qui y sont repris avec des garanties optimales de protection des libertés »7(*).

1.2.1 La maladie mentale aujourd'hui

Aucune définition exhaustive de la maladie mentale n'est possible par un néophyte parce que l'émergence et l'évolution des troubles psychiques constituent un domaine d'une grande complexité. Cependant quelques caractéristiques sont susceptibles d'être appréhendées :

Les troubles psychiques peuvent être provoqués par des facteurs organiques, dysfonctionnement des neurotransmetteurs, environnementaux, familiaux, viraux ou par une prédisposition génétique.

La maladie (psychose, schizophrénie, dépression...) se déclare le plus fréquemment en cours ou en fin de cursus scolaire. La majorité des personnes ont eu accès à une scolarité normale voire ont exercé une activité professionnelle que la maladie est venue interrompre. Les comportements des personnes souffrant de ces troubles sont souvent déconcertants et déroutants pour les autres parce qu'éloignés des conduites connues et habituelles. Ces personnes sont souvent hyperémotives, un petit détail anodin peut provoquer une crise grave (effet papillon), présentent des comportements décalés et souffrent d'une grande fatigabilité. 

La maladie psychique peut avoir de graves conséquences au niveau cognitif notamment sur l'attention, la concentration, la mémorisation, sur le plan relationnel empêchant les personnes de s'adapter aux changements d'environnement et sur le plan social en réduisant l'autonomie. Elle amène à un repliement sur soi et à un rétrécissement de l'espace personnel. Une fois qu'elle s'est déclenchée, des symptômes résiduels, notamment pour les schizophrénies, accompagneront le malade toute sa vie le rendant plus sensible aux facteurs susceptibles de déclencher des rechutes.

Ce sont des maladies très invalidantes qui rendent les personnes extrêmement fragiles. Les rechutes sont fréquentes et nécessitent de la part du malade des réajustements continuels entre ce qu'il a été et qui perdure au fond de lui mais reste parfois inatteignable, et ce qu'il est aujourd'hui et qu'il ne sera peut être plus demain en phase ascendante ou descendante.

* 3 Source www.ch-charcot56.fr, Histoire de la psychiatrie, évolution du cadre réglementaire

* 4 Source, www-blogg.org/blog52241, Antipsy, la psychiatrie c'est fou octobre 2006,

* 5 Source, Histoire de la psychiatrie, Centre Hospitalier Charcot

* 6 La société d'hygiène mentale du Centre, documents et commentaires sur vingt années d'action sociale spécialisée, Pierre-Henri Doussinet, imprimerie Gaignault Editeur, 1968, p 29

* 7 Source, Histoire de la psychiatrie, Centre Hospitalier Charcot

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"