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Capital public et productivité en zone CEMAC

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par Jean Patrick Mfoulou Olugu
Université de Yaoundé II soa - DEA 2008
  

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B. Les estimations de l'élasticité de la production et le problème d'agrégation des données.

Malgré les améliorations méthodologiques, les études contemporaines ont donné lieu à des évaluations contradictoires de capacité productrice de l'infrastructure22(*). Il n'est pas surprenant que les estimations de l'élasticité de la production entre l'infrastructure publique et la productivité privée varient entre les régions et les époques. En plus de ces différences qualifiées de spatiales, il existe des différences au niveau des données utilisées23(*).

a. Effets de la diffusion spatiale

Proposant une première synthèse de la littérature empirique, Munnell(1992) met en évidence une relative homogénéité des estimations de la contribution productive du capital public suivant le degré d'agrégation des données considérées, les élasticités estimées à partir de données nationales étant le plus souvent largement supérieures à celles obtenues à partir de données régionales. Le débat porte alors sur l'éventuelle sous-estimation de la contribution du capital public à la croissance régionale par omission de la diffusion spatiale des externalités régionales associées aux infrastructures locales.

De son côté, à partir d'un jeu de données régionales américaines, Balmaseda (1996) montre que ces effets de diffusion sont quantitativement négligeables, le coefficient associé au stock de capital public agrégé étant non significativement différent de zéro. Il rejoint ainsi les conclusions Holtz-Eakin et Schwartz (1995) ainsi que celles de Holtz-Eakin (1994), ce dernier montrant que, le passage du niveau des Etats au niveau régional ne modifie pas de façon sensible les estimations.

b. Effets des données utilisées.

Les données relatives à l'élasticité de la production ne représentent pas des estimations à long terme stable du taux de rendement de l'infrastructure publique, mais plutôt une estimation de l'incidence qu'elle aura sur la productivité à un moment donné et à un endroit donné.

Un débat a alors porté sur le niveau d'agrégation des données mobilisées. Munell (1992), mais aussi Argimon et al. (1993) justifient ainsi le niveau élevé des élasticités obtenues sur données agrégées américaines ou espagnoles, tandis que Mas et Al (1996) mettent en évidence, sur données agrégées espagnoles, la présence d'une corrélation positive entre production d'une région et niveau des infrastructures des régions contiguës.

En recourant à un exercice de simulation par la méthode de Monte-Carlo sur des pseudo-échnatillons de données régionales et leur agrégation, Balmesada (1997) va plus loin et met en lumière la présence d'un biais d'agrégation positif dans l'estimation de l'élasticité du capital public : la moyenne des élasticités estimées sur données agrégées est supérieure à celle obtenue à partir des pseudo-échantillons générés.

Ainsi, si l'utilisation de données régionales évite ce probable biais d'agrégation, elle peut néanmoins avoir pour effet de sous-estimer le rôle du capital public dans la croissance régionale en éliminant la possible diffusion spatiale des effets des infrastructures locales.

Parallèlement aux constatations sur l'estimation de l'élasticité de production et les problèmes méthodologiques posés, il y a plusieurs autres enseignements généraux qui se dégagent des études traitant des répercussions de l'infrastructure sur la productivité.

* 22 Certains chercheurs ont constaté des élasticités faibles ou négligeables : Bosco et al (2002) ont constaté dans une étude de l'infrastructure et de la productivité en Espagne, une élasticité de la production de l'infrastructure publique de seulement 0,026 alors que le capital privé affichait une production plus robuste, laquelle était de 0,127. D'autres ont constaté que le capital public avait contribué de manière importante à la productivité privée : Harchaoni et Tarkhani (2003) ont constaté, dans une étude réalisée pour statistique Canada que l'élasticité de la production du capital public était de 0,17.

* 23 Lorsque deux séries de données, telles que celles de la production et du capital public, augmentent progressivement au fil du temps, une régression de l'une sur l'autre peut aboutir à un coefficient positif statistiquement significatif, même s'il n'y a pas de relation réelle entre les deux variables. C'est ce qu'on appelle le problème des régressions illusoires.

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