WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Capital public et productivité en zone CEMAC

( Télécharger le fichier original )
par Jean Patrick Mfoulou Olugu
Université de Yaoundé II soa - DEA 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Première partie :

LES FONDEMENTS THEORIQUES DU LIEN ENTRE
CAPITAL PUBLIC ET PRODUCTIVITE

La perception du rôle des dépenses publiques comme facteur de croissance économique a remarquablement évolué au cours de cette dernière décennie. L'investissement public en infrastructures est davantage appréhendé comme un facteur d'amélioration des performances productives et de l'investissement du secteur privé. Ce changement est dû en particulier aux travaux d'Aschauer (1989) et au nouveau modèle de croissance de long terme de Barro (1990).

Si l'analyse néoclassique de la croissance postule des rendements constants sur tous les facteurs, nous verrons qu'il est possible de n'avoir des rendements constants que sur les facteurs privés, ce qui confère au capital public un statut d'externalité propre aux biens publics. Les nouveaux modèles de croissance joueront sur cette possibilité, de même que sur le rendement des facteurs accumulables, pour faire apparaître une croissance endogène auto-entretenue et non plus exogène comme dans le modèle néoclassique.

Le premier modèle de croissance endogène faisant du capital public le moteur de la croissance est qualifié aujourd'hui d'approche primale. Contrairement à l'approche duale qui présente la formalisation micro-économique du lien entre croissance et infrastructures passant par une dualité entre fonction de production et fonction de coût, l'approche primale permet d'élargir la perception du rôle productif des infrastructures dans la perspective d'un modèle de croissance (ou formalisation macro-économique).

Dans ce qui suit, nous présenterons d'abord le modèle de croissance économique traditionnel de Solow-Swam (chapitre I), ensuite le nouveau modèle de croissance endogène avec capital public de Barro (chapitre II).

Chapitre 1 : DE LA CROISSANCE NEOCLASSIQUE A LA CROISSANCE ENDOGENE

Dans les années quarante, deux économistes se réclamant de Keynes, Roy Harrod et Everett Domar proposèrent des modèles de croissance. Leur principale contribution fut que, laissé à lui même le système ne peut assurer la croissance avec plein emploi et ceci essentiellement en raison de la mauvaise coordination des décisions de ceux qui, d'un côté épargnent et de ceux qui, de l'autre investissent. Le message sous jacent à ces modèles est que l'État doit intervenir pour corriger le défaut de coordination des décisions des agents individuels. A la vision pessimiste donnée par les modèles Keynésiens d'après guerre a succédé, au milieu des années 50, la présentation plus optimiste de Solow qui suppose résolu le problème de coordination, et qui postule en particulier le plein emploi permanent. Le modèle de Solow, point de départ de presque toutes les analyses de la croissance, nécessite pour bien appréhender l'impact de l'investissement en infrastructure une connaissance approfondie. L'objet de ce chapitre est consacré à l'analyse du modèle de croissance traditionnel utilisé par les économistes, celui de Solow et les enseignements du modèle AK de Rebelo (1991).

I - LE MODÈLE NÉOCLASSIQUE DE SOLOW-SWAM

Le modèle de Solow-Swam comporte deux sources de croissance : une source « endogène », l'accumulation du capital et une source « exogène », la quantité de travail disponible. L'accumulation du capital est déterminée par le modèle mais tel n'est pas le cas du travail disponible. De cette approche néoclassique en raison des caractéristiques de la fonction de production macroéconomique qu'elle postule, c'est la parfaite flexibilité des prix des facteurs qui rend possible le mouvement de substitution entre le travail et le capital ; il résulte une croissance de long terme harmonieuse car régulière. L'attrait et la place centrale que le modèle de Solow continue d'occuper dans les théories de la croissance tiennent à la simplicité et à la robustesse des hypothèses qui le fondent et à sa capacité à expliquer « beaucoup » à partir de « peu » d'éléments. La sous-section ci-dessous se propose d'étudier les enseignements de ce modèle de base et d'en ressortir ses limites.

A. Les enseignements du modèle

Nous examinerons comment l'économie décrite ci-dessus évolue dans le temps. L'économie est gouvernée par l'évolution du seul facteur capital. Celle du travail étant exogène.

a. Dynamique du modèle.

La dynamique du modèle repose essentiellement sur la dynamique du facteur capital décrite par l'équation:

or

(1.1).

L'accumulation du capitalde l'écart entre l'investissement la dépréciation du capital

, où le taux de dépréciation du capital. L'investissement est ce qui reste de la production une fois ôtée la consommation. Puisque le taux d'épargne s est constant, c'est une fonction constante de la production. Or celle-ci est telle que le rendement marginal du capital est une fonction décroissante du capital : plus le niveau de capital installé est élevé, plus sa rentabilité marginale est faible. Ainsi quand il y'a peu de capital dans l'économie, la partie de la production qui est investie permet d'accroître fortement le capital. A la limite lorsque la quantité de capital est infinie, sa productivité marginale devient nulle. Ainsi le seul facteur de production qui se modifie étant le capital et son accumulation réduisant son efficacité au cours du temps, la productivité va diminuer. Il existe donc une valeur du stock de capital telle que l'augmentation d'une unité de l'investissement induit un accroissement de la production épargnée plus fiable que l'investissement de point mort7(*). A cette valeur limite, l'accumulation s'arrête. Les équations précédentes décrivent ces différentes situations :

. Soit

. (1.2)

est le capital par tête et n le taux de croissance de la population. A l'état régulier8(*) (équilibre de long terme) on a:

.

Où la valeur du capital par tête d'équilibre constante. A ce niveau de capital, l'investissement permet de renouveler le stock de capital. L'équilibre est stable : quand l'économie se trouve à ce niveau d'équilibre du capital, elle y reste. Le seul taux de croissance de capital par tête que peut posséder une telle économie est nul. A cet équilibre, toutes les variables par tête sont constantes et les variables en niveau croissent toutes au même taux exogène (n) égal au taux de croissance de la population. Il en est de même des prix, taux d'intérêt (r) et taux de salaire (w).

(1.3)

* 7 Investissement de point mort : volume de capital permettant de maintenir le capital par tête à son niveau actuel

* 8 Situation où toutes les variables en niveau (quantités, prix) croissent à taux constants.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus