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Les enjeux géopolitiques de la "percée" chinoise au Sénégal

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par Xavier Aurégan
Institut Français de Géopolitique - Master 2007
  

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CHAPITRE II. - De la conférence de Bandung au
sommet de Beijing 2006,
Le parcours de la Chine-Afrique

C'est le début d'une véritable relation diplomatique et politique entre la Chine et le continent africain. Avant cette date, les relations sino-africaines ne se cantonnent qu'aux échanges commerciaux (les esclaves en faisant partie), notamment entre les provinces du Guangdong, du Hainan et du Fujian avec la façade maritime orientale africaine (Somalie, Éthiopie, Érythrée, archipel de Zanzibar...). L'arrivée au pouvoir de Mao Zedong va accélérer le développement des relations sino-africaines. En effet, de la conférence afro-asiatique à nos jours, les rapports diplomatiques, économiques, sociaux, culturels... vont s'intensifier de décennies en décennies.

1. Bandung, le réveil des États sous influence exogène

La conférence de Bandung en Indonésie, se tenant, du 18 au 24 avril 1955, a réunie 29 pays et plus de 300 représentants appartenant selon Alfred Sauvy, au tiers monde141. Elle s'oppose au pacte de Manille et à l'Otase (Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est). L'Otase est un maillon régional créant un cordon sanitaire autour du bloc communiste et réunit les États-unis, le Royaume- Uni, la France, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, les Philippines et la Thaïlande. Elle est née le 2 mai 1954 de la volonté d'imposer la paix en Indochine : l'Inde, la Birmanie, l'Indonésie, le Ceylan (actuel Sri Lanka) et le Pakistan s'étaient rencontrés à Colombo (capitale du Sri Lanka) afin d'exiger le retrait des troupes françaises en Indochine. Les gouvernements avaient par ailleurs pris position contre la politique des deux blocs, les essais nucléaires, pour l'admission de la Chine à l'ONU, et, de fait, contre le colonialisme occidental.

Lors du mois de décembre 1954, ces mêmes pays se retrouvent à Bogor pour finaliser ce qui deviendra la conférence (sélection des États partenaires à inviter). Hormis ceux cités, l'Afghanistan, le Cambodge, la République Populaire de Chine (RPC), le Japon, le Laos, le Népal, les Philippines, la Thaïlande, la République Populaire du Vietnam (Vietminh) et l'état du Vietnam seront invités,

141 Terme inventé par Alfred Sauvy le 14 août 1952 dans un article paru dans l'Observateur : « Ce tiers monde ignoré, exploité, méprisé comme le tiers état, veut, lui aussi, être quelque chose ».

pour le continent asiatique ; l'Arabie Saoudite, l'Égypte, l'Iran, l'Irak, la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Turquie et le Yémen pour le Moyen-Orient ; l'Éthiopie, le Ghana, le Libéria, la Libye et le Soudan pour le continent africain, sont présents. La conférence voit l'entrée du Tiers-Monde sur la scène internationale. L'Égypte qui géographiquement se situe sur le continent africain est ici politiquement incluse au Moyen-Orient par rapport à ses positions politiques proches des États du Moyen-Orient, ceci en raison des déclarations et prises de position de Gamal Abdel Nasser sur le panarabisme.

Concernant le Vietnam, si sa situation complexe, à cette époque, demanderait une étude approfondie, je peux toutefois signaler que le nord (Vietminh ou République Démocratique du Vietnam fondée par Ho Chi Minh en 1945 à Hanoï) est soutenu par l'URSS et la RPC, et, que le sud est soutenu par la France puis les États-unis ; le territoire que nous connaissons actuellement était séparé en deux entités au 17e parallèle.

Cette troisième partie du monde s'inspirant de la résolution onusienne de 1952142 va condamner la colonisation, l'impérialisme occidental, l'apartheid en Afrique du Sud, la politique d'Israël vis-à-vis de la Palestine, la politique française en Afrique Subsaharienne et au Maghreb, et, le non-alignement par rapport aux deux puissances d'alors (autonomie et neutralité vis-à-vis des États-unis et de l'URSS). L'URSS ou Union des Républiques Socialistes Soviétiques formée de l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, l'Estonie, la Géorgie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Lettonie, la Lituanie, la Moldavie, l'Ouzbékistan, la Russie, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ukraine, soit, quinze républiques socialistes soviétiques.

Elle affirme l'urgence du développement économique de ces pays, exige la stabilisation des prix des matières premières et la création d'un fonds spécial des Nations Unies pour le développement ainsi que la réorientation des ressources de la Banque Mondiale. Le but étant également, et c'est logique, de renforcer les liens entre les peuples représentés.

Telles sont les principales volontés politiques ressortant de la conférence, la principale revendication restant la lutte pour l'indépendance des pays colonisés et notamment en Afrique. Cependant, les solutions pacifiques et la recherche de négociations sont privilégiées afin de restituer la liberté aux peuples et États sous domination étrangère, souvent française ou anglaise. Le fait est que la plupart des pays asiatiques sont en 1955 indépendants contrairement aux États d'Afrique, c'est pourquoi la conférence se déroule en Asie et non en Afrique.

Parmi les principaux représentants, l'Indien Nehru, l'Égyptien Nasser, l'Indonésien Sukarno et le Chinois Zhou Enlai font partie des dirigeants les plus écoutés et applaudis. Leur influence dépassant largement leur patrie, la preuve en est avec le panarabisme neutre de Nasser qui influera

142 Résolution adoptée sur les rapports de la Troisième Commission - 637 (VII). Droit des peuples et des nations à disposer d'eux- mêmes - 403ème séance plénière, le 16 décembre 1952.

l'ensemble des pays musulmans, du Maroc à l'Indonésie. Ces délégations présentes sur l'île de Java représentent la moitié de la population mondiale mais seulement huit pour cent de la richesse globale. Elles sont unies par plusieurs facteurs (passé colonial, problèmes de développement, problèmes politiques et culturels) les amenant à se regrouper, afin de lutter plus efficacement dans l'ordre mondial trouble de cette époque. Car la menace pesante et permanente du conflit larvé entre occidentaux regroupés dans l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et soviétiques signataires du Pacte de Varsovie (alliance militaire du 14 mai 1955 entre la majorité des États du bloc communiste) amène les pays non-engagés (ou force interétatique), dans cette course à l'armement nucléaire, à se prononcer en faveur de la paix mondiale.

L'OTAN est une organisation politico-militaire regroupant l'Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, le Canada, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, les États-unis, la France, la Grèce, la Hongrie, l'Islande, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République Tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovaquie, la Slovénie et la Turquie. Crée le 4 avril 1949 à Washington, il a pour objectif de maintenir la puissance soviétique dans ses frontières d'alors (cf URSS et Pacte de Varsovie) et de répondre collectivement dans le cas d'une attaque russe, dans n'importe quel état signataire (article 5).

Le Pacte de Varsovie regroupe lui l'URSS, l'Albanie, la Bulgarie, la Roumanie, la RDA (République Démocratique Allemande ou Allemagne de l'est), la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie. Pour conclure ce rappel, la Chine est invitée en tant qu'observateur et la Yougoslavie dirigée par le charismatique Tito, n'intègrera pas le Pacte, préférant garder son indépendance politique vis-à-vis de Moscou.

« Nous sommes unis par la haine du colonialisme, sous quelque forme qu'il apparaisse ; nous sommes unis par la haine du racisme et par la détermination commune de préserver et de stabiliser la paix dans le monde », dit à cette occasion l'Indonésien Sukarno, qui, lors du discours inaugural, déclara tout de go : « Que naissent une nouvelle Asie et une nouvelle Afrique ». C'est d'ailleurs le même ton employé par le président de la conférence, le premier ministre Indonésien Sastroamidjojo, pour la cérémonie de clôture : « Aujourd'hui, nous savons tous que nous avions besoin de tolérance. Nous devons vivre ensemble dans la paix comme des voisins amicaux. C'est la seule vraie fondation de la prospérité de l'humanité. J'espère que nous continueront à avancer sur la voie que nous avons choisie ensemble, et espère que la Conférence de Bandung deviendra le phare qui guidera l'avenir de l'Asie et de l'Afrique »143.

La conférence fut divisée en trois commissions, une commission politique, une commission traitant de la coopération économique entre les 29 participants et une commission pour la coopération culturelle. Au cours des débats, trois tendances principales sortirent, se sont

143 Les citations sont empruntées sur le site http://french.cri.cn

dégagées : une tendance pro-occidentale avec notamment la Turquie et le Pakistan ; une tendance pro soviétique (Chine et République Démocratique du Vietnam) et une troisième, n'adhérant à aucune des deux évoquées et ne s'alignant en aucun cas sur la politique tant occidentale que soviétique ; elle est représentée par l'Inde et l'Égypte qui condamnent la logique des blocs. Si des tensions et désaccords sont apparus, il n'en reste pas moins que des accords ont été conclus. D'ailleurs, si consensus il n'y avait eu, la légitimité des pays non-alignés aurait été difficilement tenable, les principaux états se devaient de céder sur certains points telle la demande d'aide financière des organisations internationales dont l'ONU pour financer et garantir la paix ou pour soutenir le développement économique de la zone Asie et Afrique.

De facto, la résolution finale de la conférence de Bandung peut se résumer en dix points, eux-mêmes fondés sur cinq principes fondamentaux. Ces principes, pourtant inspirés par Nehru144, ressemblent à ceux appliqués par la Chine en Afrique de nos jours : principes de non-agression, de respect mutuel des souverainetés, de non-ingérence dans les affaires intérieures, de réciprocité des avantages dans les contrats et principe de coexistence pacifique.

Pour résumer cette résolution, je décrirai ce communiqué comme vigoureusement empreint de neutralisme (car trop indien) et malheureusement trop peu impliqué à décrire et proposer une ligne commune face aux deux grandes puissances. De plus, la division opposant les non-alignés, les pro-occidentaux et pays communistes ne peut qu'affaiblir ce groupe, cette coalition d'États sur la scène internationale. D'ailleurs si je respecte par principe cette résolution, il n'en reste pas moins que je n'aperçois aucune volonté de contrecarrer les plans capitalistes d'un côté comme les plans impérialistes staliniens de l'autre. Enfin, que les liens entre Asie, Moyen-Orient et Afrique se développent est une excellente manière de faire converger les forces, idées et moyens envers le développement des trois régions. Mais, compte tenu de cette division idéologique, les dirigeants et participants de l'époque n'ont fait qu'exacerber la fracture : l'Inde et l'Égypte, en imposant leur neutralité ont briser la possibilité d'une troisième force capable de se positionner comme interlocuteur viable, ont élargi le fossé entre pays pro-occidentaux et pays sous influence soviétique et ont réduit la voix des pays indépendants à deux hommes : les deux voix présentes à la conférence, Nehru et Nasser (puis Tito en Yougoslavie). Si aucun effet direct n'a suivi cette rencontre politique, elle a néanmoins rencontré un certain succès auprès de nombreux États.

L'esprit de Bandung est né et le mouvement des non-alignés s'est crée une base assez solide pour perdurer jusqu'à la chute de l'URSS en 1991. L'aspect le plus intéressant est la mobilisation internationale en faveur du processus de décolonisation engendrée par cette conférence, qui regroupa la moitié de la population mondiale, 29 États et trente mouvements de libération

144 Cinq principes ou Pancha Sula en sanskrit, sont définis par l'Inde : respect mutuel de l'intégrité territoriale et de la souveraineté, abstention de tout acte offensif, non-intervention dans les affaires intérieures d'un autre pays, égalité des droits et entraide mutuelle, coexistence pacifique.

nationale (parmi ces mouvements, le néo-Destour tunisien, l'Istiqlal marocain ou encore le Front de Libération National algérien).

Une dernière parenthèse est à présenter : la conférence ayant crée cette utopie d'un tiers monde politique, pacifique, n'a pas jetée réellement les bases de ce nouvel ordre mondial. Déjà dans les années 1920, après le premier conflit mondial, le président étasunien Woodrow Wilson présentait les quatorze points devant servir au règlement de la paix dont le droit à l'autodétermination des peuples.

Des connexions entre États asiatiques et africains se sont donc établies lors de cette conférence. Si la Chine ne peut s'affirmer comme plateforme géopolitique indiscutable à cette date, elle fait d'ores et déjà figure de puissance alternative aux côtés de l'Inde, du Pakistan et de l'Égypte. Car de relations commerciales avant 1949 et 1955, la Chine noue à présent des relations diplomatiques avec les États africains venus faire entendre leurs arguments à Bandung, le commerce s'efface peu à peu pour laisser la place à la dimension diplomatique et idéologique. Le Petit Livre rouge de Mao devient au fil des années une bible pour certains dirigeants du continent noir.

Si l'époque coloniale à correspondu à un certain affaiblissement de la Chine sur la scène internationale, les indépendances et l'arrivée au pouvoir de Mao Tsé-toung à Beijing en 1949145 correspond au renouveau chinois, s'attelant à dénoncer à haute voie les colonisateurs européens, à réfuter le modèle capitaliste américain et s'autoproclamer leader et grand défenseur des peuples opprimés. De plus, la théorie maoïste des « trois mondes » (selon laquelle le monde bipolaire durant la guerre froide doit intégrer un troisième monde, celui des États non signataires de l'OTAN ou du Pacte de Varsovie) appliquée avec zèle par la diplomatie chinoise n'est pas sans effet sur les territoires dits du tiers monde, et notamment en Afrique Subsaharienne où l'on recherche également une place dans ce monde divisé, bipolaire. Pourtant, la politique extérieure chinoise est unilatérale en Afrique comme ailleurs : ses propres intérêts prévalent sur les besoins des États africains.

Si peu d'États africains (l'Éthiopie, l'Égypte indépendante le 28 février 1922, la Libye le 24 décembre 1951, le Ghana et le Libéria indépendant depuis 1847) sont représentés sur l'île de Java du fait de leur statut de colonie, bon nombre d'entre eux observent avec intérêt les débats et résolutions de la conférence. En effet, un an plus tard, le Soudan (1er janvier 1956), le Maroc (le 2 mars) et la Tunisie (le 20 mars) accèdent à leurs indépendances, suivis du Ghana en 1957 et de la Guinée en 1958. L'Afrique, devenant indépendante au fil des années, va accroître ses contacts

145 Mao Zedong proclame le 1er octobre 1949 du balcon de la Cité interdite (Pékin ou Beijing) l'avènement de la République Populaire de Chine (RPC). Dirigeant le Parti Communiste Chinois (PCC), il oblige Tchang Kaï-Check et le gouvernement du Guomindang (parti nationaliste au pouvoir de 1928 à 1949) à s'exiler sur l'île de Taiwan suite à la défaite contre les troupes de l'Armée Populaire (Longue Marche).

avec le « pays-continent » qu'est la Chine (carte K page 131). Et ce d'autant plus qu'elle se sépare progressivement de l'étreinte des métropoles impérialistes européennes. D'une vision centrée sur le Nord (Europe) et l'Ouest (États-unis), l'Afrique va regarder vers l'Est, et vers tout pays susceptible de lui fournir une aide substantielle dans cette époque décisive.

Seulement, si l'Asie et notamment la patrie de Mao s'intéressent aux peuples Noirs, Taiwan s'empressera également à nouer de solides relations diplomatiques avec l'Afrique (dons et financements), même s'il faut attendre les années 1990 pour que l'île soit en mesure de concurrencer Beijing. Du reste, au terme de la conférence de Bandung, le premier ministre chinois Zhou Enlai, en répondant à la polémique provoquée par certains protagonistes mécontents de la (trop) bonne tournure de cette rencontre, dit, pour répondre à la pression américaine vis-à-vis de Taiwan : « Le peuple chinois et le peuple américain sont amis. Le peuple chinois n'a pas l'intention de se battre contre les États-unis. Le gouvernement chinois est prêt à engager des négociations avec le gouvernement américain afin de voir comment la tension en Extrême-Orient peut être apaisée, notamment dans la région de Taiwan ».

Cette phrase exprime à elle seule la manière de pratiquer la politique dans ce pays millénaire, où Confucius et sa philosophie sont intervenus il y a plus de 2500 ans, c'est-à-dire de ne jamais brusquer qui que ce soit, afin de le convertir à ses volontés. La Chine n'apprécie guère les confrontations frontales. Une autre citation de monsieur Zhou aidera à bien comprendre le point de vue chinois (sur la politique extérieure et les relations internationales) : c'est le principe de « recherche[r] des points communs tout en laissant de côté les divergences».

La conférence de Bandung fut le premier évènement international à mettre en exergue la possible complicité et solidarité entre une région asiatique et le continent africain à majorité colonisé. C'est sur les bases de ce rendez-vous historique - que certains auteurs qualifient de séisme politique tellement il a ouvert la voie à un nouveau système politique international (principes de solidarité entre États pauvres et colonisés, de rejet des grandes puissances et de leur mode de fonctionnement idéologique, politique et économique) - que la Chine s'est forgée son image qui perdurera jusqu'aux années 1990, de pays en développement par excellence. Luttant pour le droit à la souveraineté nationale comme décrit par l'ONU (droit des peuples et des nations à disposer d'eux-mêmes), image d'alternative au système binaire de l'époque et surtout, icône pour les États toujours administrés par les puissances européennes, la Chine « rouge » devient incontournable.

Suivirent d'autres rencontres internationales : la conférence de Belgrade de septembre 1961 développe la notion du « Mouvement des non-alignés ».

Elle est intercalée entre Bandung et la conférence de solidarité des peuples afro-asiatiques (à Moshi en Tanzanie en février 1963), puis celle de La Havane en 1966. Elle ne fera que consolider la volonté des pays participants à s'engager sur une troisième voie et réaffirmer leurs différences et antagonismes avec l'URSS et les États-unis. Par contre, un dirigeant fera date, celui de la République fédérale socialiste de Yougoslavie, soit, Josip Broz Tito ou plus communément appelé le maréchal Tito, qui en défiant le totalitariste Joseph Staline, montrera la voix aux États européens certes, mais également aux États représentés en offrant une dimension planétaire au mouvement.

Durant cette période le Sénégal est donc un des nombreux partenaires de la Chine. Pourtant, à la surprise de cette dernière, Abou Diouf rompt de facto les relations en reconnaissant l'île de Taiwan en 1996. Raisons économiques plus que politiques, Taipeh va apporter durant neuf années une manne relativement importante à l'État sénégalais. Pour les raisons déjà évoquées, A. Wade mettra fin à cette erreur diplomatique en 2005. Après le choix tchadien, il ne reste donc plus que cinq partenaires africains à Taiwan. Si actuellement l'île n'est présente dans la presse qu'à l'occasion de rares circonstances (phrases hostiles prononcées par les deux parties, passage de la flamme olympique sur l'île dans le cadre des jeux olympiques de Beijing en 2008...), ce ne fut pas le cas ces quarante dernières années. Les « deux Chines » se livraient alors à une compétition diplomatique et économique, c'était la course à l'Afrique.

Ei

 

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera