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Motivation et réussite des apprentissages scolaires

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par Jean Baptiste NDAGIJIMANA
Université de Bouaké/ENS - Côte d'Ivoire - DEA 2008
  

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CHAPITRE 3 

Grandes théories de l'apprentissage scolaire

La motivation, dans la perspective de notre étude, est liée à l'apprentissage scolaire. Après avoir rappelé les principales données de la littérature dans ce domaine, nous allons tenter dans ce troisième chapitre de donner quelques grandes théories sur l'apprentissage scolaire. Ce qui nous permettra de mettre en relation la motivation et l'apprentissage dans le quatrième chapitre.

La littérature sur l'apprentissage est très vaste. Il ne s'agit pas dans notre travail de développer toutes les théories, mais il s'agira de comprendre des théories qui ont joué un grand rôle dans l'apprentissage en général et dans l'apprentissage scolaire en particulier. Ainsi, nous retenons quatre grandes théories à savoir : le béhaviorisme, le constructivisme, le socioconstructivisme et les théories interactionnistes. A chacune de ces théories, nous devons souligner l'impact qu'elle peut avoir sur les pratiques de l'enseignement. L'insistance est sur l'articulation entre l'acte d'enseignement et l'acte d'apprentissage.

3.1. Approche générale

L'apprentissage est définit comme « un changement adaptatif observé dans le comportement de l'organisme. Il résulte de l'interaction de celui-ci avec le milieu. Il est indissociable de la maturation physiologique et de l'éducation » (Dictionnaire de Psychologie, 1999). L'apprentissage est toujours concerné dès qu'un enseignant doit élaborer, construire, un plan dans lequel les formés ont nécessairement quelque chose à apprendre.

La littérature sur l'apprentissage nous offre de nombreux théories et modèles d'apprentissage. A l'intérieur de chaque théorie ou modèle se distingue l'importance accordée au sujet et aux situations lors du « changement de comportement et la construction du nouveau comportement ». Nous allons présenter ces théories en mettant en évidence les différences et en soulignant les simultitudes et les points de débat tout en étant attentif aux conduites motivationnelles du sujet dans chaque théorie. Ce qui pourra nous permettre de distinguer les différents théories et modèles de l'apprentissage; c'est bien la place accordée à la motivation, à l'assimilation, à l'acquisition des compétences et à la réussite des apprentissages pour confirmer le changement ou la modification du comportement.

3.2. Béhaviorisme

Le béhaviorisme est la première grande théorie de l'apprentissage qui a fortement marqué les domaines de l'enseignement, de l'éducation et de la formation. Ce courant théorique exerce encore une forte influence dans les pays anglo-saxons. Nous devons souligner que le terme « béhaviorisme » est crée à partir du mot anglais « behavior » qui signifie « comportement » marqué par une manifestation observable de la maîtrise d'une connaissance qui permet de s'assurer l'atteinte des objectifs visés.

Le béhaviorisme (ou comportementalisme) définit l'apprentissage comme une modification durable du comportement résultant de la conséquence d'un entraînement particulier. Le concept « béhavioriste » fut utilisé pour la première fois par John B. Watson en 1913 dans un article portant sur la nécessité d'observer des comportements pour pouvoir les étudier. Cependant, Skinner n'est pas d'accord avec les théories de Watson et Pavlov qui prétendent que toute réponse dépend d'un stimulus, même si ce dernier n'est pas identifiable. Skinner dit que cela force les faits. Avec deux classes de réponses de Skinner (les répondantes produites, suscitées par les stimuli connus et les opérantes « événements spontanés, liaisons innées,... »), Deux points priment : le taux de réponses et la manière dont l'organisme réagit au renforcement de l'environnement.

Burrhus .F. Skinner développa le concept de « conditionnement opérant » (initié au départ par Edward Thorndike, 1913), qu'il distingue du conditionnement pavlovien ou classique (Pavlov, 1901). Skinner est le plus convainquant des représentants que la méthodologie béhaviorale ait eu. Il est le plus empiriste des théoriciens béhavioristes. Sa thèse est que « le comportement peut être structuré par l'utilisation appropriée des conditionnements appropriés ». Skinner rejette toute explication mentale ou cognitive. Il accorde l'importance à deux éléments : le stimulus et la réponse mais en décrivant le lien qui les unit. Il s'intéresse de façon particulière au « réflexe » qui est une « corrélation observée entre le stimulus et la réponse ». Skinner veut faire du béhaviorisme une méthode empiriste raffinée. Ses définitions décrivent les phénomènes sur le plan expérimental. L'opérationalisme est fondamental pour lui, car les comportements d'un organisme se modifient en fonction de ses actions et des résultats obtenus : « nous devons ce que nous faisons ». Pour Skinner, toute hypothèse ou proposition doit être vérifiée par l'observation afin de lui donner un sens. L'opérationalisme pose les « comment » et non les « pourquoi » des choses. Il préfère les termes qui décrivent les opérations.

Skinner définit l'apprentissage comme une modification du comportement provoqué par les stimuli venant de l'environnement. Skinner développant une théorie de modèle empiriste et en a tiré une pratique pédagogique. Il affirme que l'apprentissage peut être obtenu par l'utilisation de récompenses appelées « renforcements positifs » (ex. : des bonnes notes chez les élèves) et de punitions appelées « renforcements négatifs » (ex. : des mauvaises notes chez l'élève.

C'est dans ce sens que l'individu adopte un comportement lui permettant d'éviter les renforcements négatifs et d'augmenter la chance d'obtenir les renforcements positifs. Cette procédure est appelée « conditionnement opérant ». Skinner(1971) a critiqué sérieusement l'enseignement traditionnel fondé essentiellement sur des renforcements négatifs et a proposé de remplacer ceux-ci par des renforcements positifs. Les travaux de Skinner sont adaptés aux situations d'apprentissage et le modèle qui en résulte est celui de l'enseignement programmé. Ce modèle se base sur les principes suivants :

· la matière à enseigner est découpée en une série d'éléments courts pour permettre un renforcement le plus rapide possible,

· le contenu part du niveau le plus simple et le niveau de difficulté augmente de manière graduelle afin de favoriser un apprentissage sans erreur,

· le contenu est présenté sous forme d'une séquence linéaire mais chacun peut la faire à son propre rythme ce qui va dans le sens d'une individualisation de l'enseignement,

· les renforcements positifs (à travers des encouragements, etc.) sont favorisés et doivent être donnés le plus rapidement possible. Des études expérimentales ont démontré que plus le délai entre la réponse fournie et le renforcement est bref, meilleure est la performance finale.

Dans le domaine de l'enseignement, soulignons aussi que la pédagogie de maîtrise et l'évaluation formative sont également en partie basées sur le béhaviorisme. L'objectif de ces systèmes d'enseignement consiste à mettre en place un programme d'apprentissage qui s'assure l'atteinte des objectifs d'apprentissage par tous les élèves. Toutes les formes d'enseignement basées sur le béhaviorisme partent de l'idée que l'apprentissage se fait par le biais d'un enseignement qui peut être dispensé par un enseignant ou une machine (O'Shea & Self, 1983) ce qui est différent de la théorie constructiviste.

Nous devons souligner enfin que la force du béhaviorisme est de proposer une théorie complète de l'apprentissage. Il définit l'apprentissage en ce terme : « apprendre c'est devenir capable de donner la réponse adéquate, c'est encore construire un comportement adapté à un environnement ». Cette théorie propose aussi une méthode d'enseignement - apprentissage : opérationnaliser des objectifs d'apprentissage, conditionner, apprendre par essais-erreurs, provoquer des renforcements positifs en cas de formes réponses, et des renforcements négatifs pour rectifier les erreurs.

Les éléments essentiels d'un enseignement de type béhavioriste sont les suivants :

- les structures mentales sont constituées par la boîte noire à laquelle on n'a pas accès. Pour être plus réaliste et efficace, l'enseignement béhavioriste s'intéresse aux entrées et aux sorties qu'aux processus eux-mêmes.

- l'enseignant s'attache à définir les connaissances à acquérir en termes de comportements observables, qui sont mis en oeuvre en fin d'apprentissage.

- le comportement attendu au niveau de l'élève est formulé comme suit : l'élève devra être capable de....... + verbe d'action (identifier, distinguer, nommer, reconnaître, classer,...). Il faut éviter les verbes mentalistes (comprendre, savoir, réfléchir, ...)

- des observations permettent à l'élève d'identifier ses erreurs et de travailler à les rectifier.

L'enseignement de type béhaviorisme a des aspects positifs que nous voulons énumérer sans faire de commentaire :

- le dogmatisme verbal est limité chez l'enseignant.

- L'enseignant est centré sur l'élève et sur la tâche intellectuelle pour permettre l'élève à réussir ses apprentissages scolaires.

- Echanger entre enseignants sur leurs gestes professionnels.

- Efficacité dans les apprentissages techniques et professionnels.

- Contribution au renouvellement des pratiques en matières d'évaluation. Une question correspond à l'objectif fixé au départ.

Quelques remarques critiques sont adressées à l'enseignement de type béhaviorisme à savoir :

- L'opérationalisation des objectifs à atteindre fait que l'enseignement se trouve rapidement face à un grand nombre d'objectifs à viser au même moment. Ce qui limite ce genre de pratique chez les enseignants.

- Réduire un apprentissage complexe en une succession d'apprentissages plus simples, peut avoir comme effet que même si l'élève est satisfait à toutes les étapes intermédiaires d'apprentissage, il peut ne pas maîtriser l'apprentissage complexe visé initialement.

- Vouloir les difficultés inhérentes à un apprentissage peut finir par les contourner et amener les élèves à réaliser les tâches au cours desquelles ils n'apprennent plus suffisamment.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery