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Le redoublement scolaire

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par Edumbe-Madeke KUPELESA
ISPR de Kinshasa - gradué 2008
  

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2.1.7 WALO HUTMACHER (1993)

Il est Directeur du service de la recherche sociologique du département de l'instruction publique du canton de Genève. Sa recherche menée en 1961 nous fait découvrir l'ampleur du retard accumulé par les élèves genevois du fait des redoublements au fil des degrés. L'auteur fait toutefois remarquer que les proportions de redoublement qu'on observe dans l'enseignement primaire genevois actuel n'ont rien de comparable avec ce que l'on observait dans les années 60 ou ce qu'on observe encore dans un certain nombre de pays. Un mouvement de réflexion a été engagé, impliquant enseignants et responsables scolaires de façon à dégager les causes d'un tel mouvement.

Cette prise de conscience a conduit au développement du soutien pédagogique et à de premières expériences de différenciation de l'enseignement. Or, HUTMACHER, à partir d'une étude des taux de redoublement, montrait  qu'il tendait, globalement, à croître à nouveau ;  que les écarts se creusaient entre favorisés et défavorisés.

Ce constat a suscité un vaste débat, qui n'est pas clos et qui a notamment donné lieu à un Forum réunissant plusieurs centaines d'enseignants et de cadres de l'école primaire. Un an plus tard, une rénovation de l'enseignement primaire a été mise en chantier, dans le sens des cycles d'apprentissage, donc à terme d'une suppression du redoublement. Trente ans pour en arriver là, sans être sûr pour autant de faire mieux que d'agir sur les signes extérieurs de l'inégalité.

HUTMACHER, le dit très clairement : «  Le redoublement n'est qu'un indicateur - incertain - des inégalités d'apprentissage. Or, jeter le thermomètre n'a jamais fait tomber la fièvre. La suppression du redoublement est une mesure nécessaire, mais pas suffisante, et que toute solution alternative ne vaudra que par sa capacité à atténuer les disparités effectives d'apprentissage.

La démocratisation des études se joue sur les acquis réels des générations successives et donc sur les moyens que se donnent les systèmes éducatifs de développer, en lieu et place du redoublement, une véritable individualisation des parcours de formation, fondée sur une organisation scolaire et des didactiques qui permettent une réelle différenciation de l'enseignement, des suivis sur l'ensemble d'un cycle d'étude, une évaluation formative, des méthodes actives dans toutes les classes ».35(*)

2.1.8. CRAHAY (1996)

La Belgique, compte tenu de son taux de redoublement élevé constitue également un exemple qui mérite d'être examiné de près. Il s'y emploie avec force donnée statistiques et commentaires. Devant l'ampleur du retard scolaire et souhaitant moderniser le système éducatif, la loi de 1983 porte sur l'obligation scolaire pour la tranche d'âge de 14 à 18 ans et limite le temps de passage dans l'enseignement primaire à une durée de 7 ans (alors que sa durée théorique est de 6 ans). En outre, cette loi crée une classe d'accueil dans le secondaire, destinée à recevoir les élèves qui n'ont pas pu achever leur 6 ans de primaire avec succès).

Cette loi s'est effectivement traduite par une baisse du taux de redoublement en sixième mais l'interprétation de la loi n'a pas toujours conduit à une limitation effective du redoublement. En effet, il arrive que les élèves redoublent plusieurs classes du primaire et compte tenu de sa limite de 7 ans dans ce cycle sautent en première en secondaire avant d'avoir atteint la sixième année du primaire. Certains élèves qui ont redoublé trois fois passent ainsi directement de la quatrième année du primaire au secondaire.

CRAHAY conclut dans son étude sur « l'évolution des taux de retard scolaire dans trois pays francophones : Belgique, France et le canton de Genève » que l'analyse des représentations que se font les enseignants à son propos ou encore l'évaluation des effets cognitifs du redoublement ou des préjudices socio-affectifs ne sont pas efficaces et n'améliorent pas le rendement scolaire des élèves en grande difficulté d'apprentissage.

Les études internationales que l'auteur a effectuées (1992) indiquent que le niveau global de formation des générations aussi bien des élites n'est pas plus élevé dans les sociétés qui font redoubler davantage les élèves. Il est inutile de dire simplement aux francophones ceci : « Vous voyez bien que les Britanniques ou les Scandinaves se débrouillent sans redoublement. On ne peut faire comme eux sans devenir comme eux, sans d'autres systèmes de valeur, d'autres représentations de la culture, de l'excellence, des savoirs de la sélection scolaire et sociale ». 36(*)

* 35. A. HARAMEIN, W. HUTMACHER, et PH. PERRENOUD, Vers une action pédagogique égalitaire : pluralisme des contenus et différenciation des interventions, Revue des sciences de l'éducation, N°2, Québec, pp. 227-270.

* 36.M CRAHAY, op. cit, pp. 298-299.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus