Acteurs et mobiles de la guerre du rassemblement congolais pour la démocratie : une entreprise de prédation au nord kivu (inédit)( Télécharger le fichier original )par Paul VYASONGYA Universite Catholique du Graben - Licence 2003 |
1.3.6. La révolution de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération.De 1990 à 1996, la transition zaïroise a traversé de sérieuses difficultés. M. Laurent Désiré KABILA a bien compris cela, qu'il a finalement décidé avec le Rwanda et l'Ouganda de prendre les armes car c'est l'unique moyen qui restait. Ce choix venu à un moment de crise politique et sociale majeure explique le succès et le soutien populaire qu'il rencontre sans cesse. Il faut surtout espérer que son action armée aboutisse au renversement du régime tyrannique et à l'installation d'un Etat de Droit. Ce n'est pas l'opposition intérieure, ce sont des rebelles armées aux frontières orientales du pays, combinée à une agression étrangère, appuyée et encadrée par des forces extérieures. La rapide et facile conquête du pays par ces rebelles s'explique, en même temps que par l'état de déliquescence dans laquelle se trouve le Zaïre (son appareil administratif, sa monnaie, son armée, son leadership). Le 22 août 1996, le président MOBUTU est opéré à Genève (Suisse) d'un cancer de la prostate. A la fin du même mois, ceux que l'on appelle « Rebelle Banyamulenge » passent à l'attaque, venant du Rwanda, dans la plaine de la Ruzizi. Le 18 octobre est fondée, à Lemera, l'A.F.D.L. l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo). Sept mois plus tard, le 17 mai 1997, les forces de l'A.F.D.L. s'emparent sans coup férir de Kinshasa. Laurent Désiré KABILA est proclamé Chef d'Etat d'un pays rebaptisé « République Démocratique du Congo ». Pour le nouveau pouvoir, la « transition démocratique (entreprise en 1990 et ses acquis sont nuls) et non avenus »((*)1). Très vite, le décret-loi constitutionnel n° 003 du 28 mai 1997 relatif à l'organisation et à l'exercice du pouvoir en R.D.Congo accordera beaucoup des pouvoirs au président de la République. Cependant, le pouvoir intégral de Laurent Désiré KABILA au Congo sera intégralement de courte durée. Déjà ses alliés Rwandais et Ougandais s'insurgent contre le nouveau pouvoir à Kinshasa ; JAMES KABAREHE, BIZIMA KARAHA, MASASU NENDAGA..., tous rwadophones, seront les instigateurs de multiples coups d'Etat manqué contre le président Laurent Désiré KABILA. Suite à cette recrudescence, le 28 juillet 1998, le président décidera la fin de la présence des soldats rwandais et autres étrangers sur le territoire congolais. Cette décision est perçue par les Banyamulenge, civils comme militaires, comme une remise en cause de leur « citoyenneté » en R.D.Congo. D'où le retour à la guerre contre Laurent Désiré KABILA, tous les rwandophones avaient pris la route vers Kigali pour une nouvelle guerre à l'Est de la République Démocratique du Congo, c'est l'avènement du R.C.D. Tous ces faits sont certes antérieurs aux événements de la guerre d'agression-rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie au Nord-Kivu. Mais il importe non seulement de les décrire, mais aussi ils méritent une attention particulière suite à la complexité et la similitude de la guerre qui met la population dans une situation insécuritaire. * (1) Gauthier de VILLERS, Zaïre, la transition manquée 1990-1997, in Cahiers Africains, n° 27-28-29, Harmattan, Paris, 1997, p. 266. |
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