II-1 : La performance
économique
La performance économique correspond aux résultats
présentés par la comptabilité. Il s'agit principalement
des soldes intermédiaires de gestion.
- production et marge commerciale : pour les entreprises
exerçant une mesure commerciale, le flux global de l'activité est
mesuré par la marge commerciale : Marge commerciale = Ventes des
marchandises - Coût d'achat des marchandises vendues.
Pour les entreprises exerçant une activité de
production, ce flux correspond à la production :
Production de l'exercice = Production vendue + Production
stockée + Production immobilisée
- la valeur ajoutée : ce solde représente la
contribution productive ou la valeur économique créée par
l'entreprise.
Valeur ajoutée = Production - Achats
réalisés auprès des tiers.
- l'excédent brut d'exploitation : il correspond au
résultat économique brut lié à l'activité
opérationnelle de l'entreprise. L'E.B.E désigne la
véritable rentabilité
13 Mohamed FRIOUI, «Cours de 1ère
année DEA Management de Politique générale et
stratégie de l'entreprise », FSEG Tunis, 2001
de l'exploitation. E.B.E = V.A + subventions d'exploitation
impôts, taxes et versements assimilés charges du personnel.
- le résultat brut d'exploitation : ce solde correspond
aux ressources additionnelles permettant le financement des investissements
futurs et l'efficacité de l'exploitation après la soustraction
des charges financières. R.B.E = E.B.E + Résultat financier
- le résultat net : ce solde permet aux actionnaires et
aux analystes financiers d'apprécier la performance et la
rentabilité de l'entreprise.
R.N = R.B.E Dotations + Résultat exceptionnel
Impôts.
II-2 : La performance
financière
La performance financière est étroitement
liée à la performance économique, elle est mesurée
par plusieurs ratios :
- La rentabilité (ROE): ce ratio rapporte des indicateurs
de résultats à des indicateurs relatifs au montant des ressources
mises en oeuvre. Le ratio le plus souvent utilisé est le ROE (return on
equity).
ROE = Résultat de l'exercice / Capitaux
propres
- Le ratio Q, proposé par Tobin, constitue dans son
principe une mesure de l'ensemble des rentes anticipées, sur un horizon
infini. Cette mesure se fait en rapportant la somme des valeurs des titres
détenus par les investisseurs financiers (actionnaires et
créanciers) au montant des capitaux qu'ils ont investis. La valeur des
capitaux investis est mesurée par le coût de remplacement des
actifs financés, le plus souvent évalué à partir
des immobilisations.
Q de Tobin14 = Valeur de marché
(capitaux propres + dettes financières) Coût de remplacement
des actifs
- Le ratio de Marris repose sur la même
logique que le Q de Tobin, mais ne retient en compte que des capitaux
directement investis par les actionnaires. Il
14 K.H CHUNG et S.W. PRUIT, « A simple
approximation of Tobin's Q », Financial Management
s'évalue en rapportant la capitalisation
boursière à la valeur comptable des capitaux propres.
Ratio de Marris = Capitalisation boursière /
Valeur comptable
des capitaux propres
Différentes mesures recommandées par un certain
nombre de cabinets conseils anglo- saxons, sont représentées
notamment par la Market Value Added (MVA) et l'Economic Value Added (EVA).
Elles s'appuient sur le même référentiel théorique
que les mesures présentées précédemment.
L'EVA, l''economic value added est une mesure de performance
interne. C'est une estimation du résultat économique de
l'entreprise qui intègre des postes du compte de résultat mais
aussi du bilan. Autant la MVA est une mesure de performance externe sur
laquelle les managers n'ont pas de prise, autant l'EVA mesure directement leur
performance.
Lorsqu'elle est positive, c'est que la rentabilité est
supérieure à la rémunération que les actionnaires
attendent. Plus elle est bonne, plus la MVA de l'entreprise sera importante
dans les années suivantes ;et inversement.
Le calcul de l'EVA est complexe. Elle est égale
à la différence entre le résultat économique (ou
opérationnel) et le coût d'utilisation du capital. Ou encore,
à l'écart entre le rendement des capitaux employés (R) et
le coût de ces capitaux (C), multiplié par le montant moyen des
capitaux employés (entre le début et la fin de l'exercice
social).
Plus simplement, l'EVA est la valeur ajoutée, chaque
année, aux capitaux employés. Une entreprise ne créera pas
de richesses si son EVA est nulle, ou si le rendement des capitaux
employés est égal à leur coût. Pourtant la sanction
ne tombe pas immédiatement car il y a un effet de stock qui joue. Une
entreprise peut avoir une MVA positive, et parallèlement avoir une EVA
négative. Ce n'est que progressivement que son MVA diminuera, et son
rang aussi.
Son calcul :
-EVA = Ka*. VC -
CMP.VC = (Ka -
CMP). VC
-Ou EVA = (re - k) * CI avec CI=
Immobilisation nette + ? BFE
Avec k = Rf * CP + i * D
CP + D
re = Résultat exercice
CI
CP :Coût des Capitaux propres
D : Coût de la dette
i :Taux d'intérêt versé sur la dette
Notons que depuis les dix dernières années, les
écrits sur les mesures de la performance remettent en cause
l'utilisation de mesures financières comme seul système
permettant d'apprécier l'atteinte des objectifs et la réussite
des entreprises. La plupart de ces indicateurs demeurent axés sur le
passé et n'indiquent pas aux gestionnaires comment améliorer leur
performance. Ils n'indiquent pas davantage si cette performance est en
cohérence avec les objectifs et les stratégies de
l'entreprise.