Selon Zadi Kessy20 (Président Directeur
Général du Groupe CIE- SODECI), chaque environnement
économique présente son modèle spécifique
d'évaluation, de valeurs avec les conditions de succès
inhérentes.
Dans ce chapitre, nous allons présenter l'environnement
économique Ivoirien, ses forces et ses faiblesse et les conditions de
réussite d'un projet d'entreprise.
Ensuite, nous présenterons le diagnostic de
l'équilibre financier d'une société de gardiennage par une
application au cas SIGES. De plus, une analyse critique des formes de
performance associée au pilotage de l'entreprise SIGES, aux fins de
mettre en relief les opportunités à saisir (partant des forces)
et des menaces à neutraliser (parlant des faiblesses) sera
détaillée.
Nous présenterons enfin les limites de l'étude
et les recommandations après le diagnostic de l'existant dans le but
d'améliorer la qualité du management et la performance
financière de la société SIGES.
20 http://www.marcelzadikessy.org/
L'environnement économique Ivoirien est depuis
quelques années caractérisé par un risque
systématique accru doublé d'une conjoncture défavorable
avec des pics de récessions économiques.
En effet, tous les secteurs d'activité sont
touchés :
La situation de crise que connaît la Côte
d'Ivoire depuis le 19 Septembre 2002, suivis du départ massif de plus de
huit milles (8000) occidentaux dont une très grande majorité de
français, a eu un impact sur tous les secteurs d'activité et
à peser gravement et durablement sur l'économie ivoirienne, les
entreprises hexagonales contribuant jusque là à plus de 51% aux
recettes fiscales du pays.
Suite à ces violences, la Chambre de commerce et
d'industrie de Côte d'Ivoire (CCI-CI) a dressé le premier bilan
suivant :
- Des milliers d'emplois directs et une plus d'une centaine
d'entreprises ont disparu ;
- Seulement deux cents (200) entreprises sur trois milles
(3000) encore formalisés en 2005 continuent de s'acquitter de leurs
impôts ;
- Nombre d'entreprises sont tombés dans le secteur
informel.
Ce bilan est d'autant plus inquiétant qu'en Côte
d'Ivoire, chaque salarié fait vivre en moyenne dix à vingt
personnes.
Sur 147 filiales de grandes entreprises françaises
recensées en Côte d'Ivoire, cent trente cinq fonctionnent au
ralenti après le départ de 75% des trois cent cinquante
expatriés employés par ces grandes entreprises.
S'il apparaît moins atteint, le secteur industriel
risque d'être handicapé par le manque d'approvisionnement, par
annulation de commandes et/ou par le défaut de paiement de leur
production. Dans le secteur du cacao dont la Côte d'Ivoire est le premier
producteur mondial avec 40% des parts de marchés, le processus
d'acheminement a connu de grandes perturbations ce qui à causé un
ralentissement des activités.. Les finances publiques de l'État
ivoirien, déjà mises à mal par quatre années
difficiles, accusent le choc: le ralentissement général de
l'économie a d'ores et déjà un impact considérable
sur les cotisations sociales et sur les recettes douanières. Les mesures
d'accompagnement aux entreprises, essentiellement sous forme
d'exonérations fiscales, pèseront encore davantage sur le budget
de l'Etat en 2005.
A plus long terme, l'évaluation à la hausse du
"risque pays" par les organismes de garantie va avoir des conséquences
désastreuses sur l'investissement et les activités de service en
Côte d'Ivoire.
Le secteur des PME/PMI est l'un des principales victimes de la
crise.
La crise pourrait porter un coup très rude au tissu des
quelques 600 PME/PMI présentes dans le pays.
Pour Bernard Conte, professeur d'Économie à
l'université Bordeaux IV et spécialiste de l'Afrique de l'Ouest,
la conséquence la plus grave d'un départ des Occidentaux de
Côte d'Ivoire sera la disparition de ces petites et moyennes entreprises
ou industries (PME/PMI), principales victimes de la crise et qui étaient
très bien réparties dans tous les secteurs d'activité,
générant quelque 36.000 emplois ivoiriens.
Ces PME/PMI jouent un rôle important de redistribution
en matière d'emploi, et sont aussi des têtes de pont vers le
marché Ouest africain. Si ces entreprises disparaissent de Côte
d'ivoire le risque existe qu'une partie d'entre elles se déplacent vers
des zones plus stables de la région, comme le Sénégal, le
Togo ou le Bénin.
La situation est d'autant plus dommageable que le pays
traverse de graves difficultés économiques avec un taux de
croissance négatif (-1,5%). Enfin, la Banque mondiale a classé la
Côte d'Ivoire dans la catégorie des pays à dette
improductive, les financements ont été stoppés.
Dans le secteur des services, on constate un ralentissement
des activités depuis la crise économique que traverse la
Côte d'Ivoire dû à la prolifération de ces
entreprises et aux retraits progressifs des partenaires.