5 Discussion
5.1
Résumé
Le taux de participation dans notre étude était
de 92,5%. Un peu plus de la moitié des personnes interrogées
avaient déjà reçu le vaccin contre l'hépatite B. Le
dispositif sécuritaire dans les formations sanitaires a
été jugé disponible par au moins 65% des agents de
santé. Ce dispositif était insuffisant dans les unités de
soins obstétricaux et dans les salles d'intervention. L'utilisation
déclarée des mesures de protection individuelles variait entre 50
et 80%.Les accidents d'exposition au sang étaient une
réalité au niveau des formations sanitaires mais la gestion
connaissait beaucoup de lacunes. Enfin la profession d'agent de santé a
été perçue comme particulièrement à
risque.
5.2 Taux de
réalisation de l'enquête
Le taux de réalisation de l'enquête qui était
de 92,5% montre une forte participation des agents de santé à
l'étude ; ce qui traduit une représentativité
relativement bonne de nos résultats. Une étude
réalisée sur l'incidence des accidents par piqûre chez les
étudiants en médecine en fin de cycle en Malaisie en septembre
2001 et utilisant un questionnaire auto administré a donné un
taux de retour de 97,4% (16). Par contre l'enquête effectue chez les
chirurgiens au Nigeria a donné un taux de réponse de 37.3%
(17)
5.3 Vaccination
contre l'Hépatite B
Les accidents professionnels constituent un problème
crucial dans la pratique des soins du fait du nombre important et de la
sévérité des pathologies qu'ils peuvent transmettre (9,
10). Les mesures de prévention préconisées par le CDC
(Center of Diseases Control) et l'OMS prévoient de ce fait qu'une
vaccination contre l'Hépatite B soit effectuée pour toute
personne dont l'activité routinière le met en contact avec le
sang ou d'autres liquides biologiques (18, 19). Les
résultats relatifs à la vaccination contre l'hépatite B
dans notre étude suggèrent qu'une campagne de vaccination soit
effectuée pour le personnel de santé dans les structures de
santé.
5.4 Le dispositif
sécuritaire dans les formations sanitaires
Une majorité des agents de santé a estimé
les mesures collectives de prévention, globalement disponibles. Il
faudrait cependant maintenir les efforts pour une amélioration soutenue
et continue du cadre de travail. Une mise en oeuvre des précautions
universelles de prévention de la transmission des infections
véhiculées par le sang s'avère nécessaire comme le
stipule l'OMS (20).
Dans les unités de soins obstétricaux et
chirurgicaux, la présence du sang constitue une constante, et les
accidents d'exposition au sang y sont fréquents comme l'a montré
d'autres auteurs '(16, 21). Le fait que les mesures de protection individuelles
aient été jugées très peu disponibles
suggère que des efforts d'équipement des formations sanitaires
soient entrepris.
Dans le contexte actuel d'épidémie du SIDA, le
personnel de santé travaille également avec la hantise
d'être contaminé par les patients. Dans les structures de
santé au Burkina Faso, un geste comme la révision utérine
est généralement effectué avec des gants stériles
ordinaires lorsque ceux qui sont destinés à la révision
n'étaient pas disponibles. Les gants de révision utérine
offrent un avantage de protection de la main de l'opérateur
jusqu'à hauteur du coude tandis que les gants ordinaires, du fait de
leurs tailles, recouvrent jusqu'à hauteur du tiers inférieur de
l'avant-bras. De ce fait, les risques de contact avec du sang d'une parturiente
reste toujours possible. Cette situation n'est pas pour rassurer le personnel
officiant dans les salles d'accouchement.
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