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Nécessité d'une gouvernance alimentaire mondiale

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par Mathilde DARRAS-SADIK
Institut de Relations Internationales et stratégiques - Master 1 Relations Internationales 2008
  

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Droit à l'alimentation à renforcer

Jean Ziegler, rapporteur spécial de la Commission des droits de l'Homme des Nations Unies de 2000 à 2008, définit le droit à l'alimentation comme :

« Le droit à l'alimentation est le droit d'avoir un accOs régulier, permanent et libre, soit directement, soit au moyen d'achats monétaires, à une nourriture quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante, correspondant aux traditions culturelles du peuple dont est issu le consommateur, et qui assure une vie psychique et physique, individuelle et collective, libre d'angoisse, satisfaisante et digne100

La faim entra»ne un cercle vicieux, celui de la pauvreté.

L'affaiblissement lié à la malnutrition entra»ne des probl»mes de santé et aggrave les maladies les plus bénignes. Les personnes exposées à la faim, victime d'un syst»me immunitaire fragile sont ainsi vulnérables aux maladies du sida, du paludisme et de la tuberculose.

La malnutrition est dite intergénérationnelle, en effet des femmes malnutries donneront naissance à des enfants de poids insuffisant.

La malnutrition alt»re les capacités d'apprentissage. Les enfants sous-alimentés
auront des difficultés à aller au bout d'un cursus scolaire de base et la plupart ne
pourront acquérir les compétences indispensables comme savoir compter, lire et

Disponible sur http://alireagenevesuissemonde.blog.tdg.ch/archive/2009/04/16/correspondance-

latnalxix.html

100 Op. cit., Jean Ziegler, Le droit à l'alimentation, Mille et une nuits, 2002.

écrire. Ils n'auront alors pas les moyens de gagner décemment leur vie à l'âge adulte.

On a longtemps parlé de la malnutrition comme conséquence de la pauvreté, on l'analyse aujourd'hui comme l'une des causes. Elle abaisse la productivité et entrave la croissance économique.

Selon le FAO, la faim coUte aux pays en développement l'équivalent de 220 Millions d'années de vie productive101.

Face à ce constat alarmant, il est nécessaire d'agir. Ne rien faire serait supporter la pauvreté pourtant si difficile à vivre quotidiennement pour plus de la moitié de la population de la plan»te. Agir car on ne peut accepter l'inacceptable, car ce serait oublier les textes fondamentaux révélateurs d'une égalité et d'une dignité pour tous. Le droit à l'alimentation pour tous les humains est un droit universel et pour cela doit être une priorité pour les gouvernements et acteurs internationaux afin que chaque Homme puisse en jouir.

Mise en oeuvre et une réelle volonté commune

En Octobre 2008, a été mobilisé en peu de temps 3700 milliards de dollars pour sauver les banques. Alors que le directeur général de la FAO a fait de nombreux appels expliquant depuis des années qu'il suffirait de 30 milliard de dollars, soit moins d'un centi»me de la somme allouée à la crise financi»re, pour éradiquer la malnutrition102.

Lors du sommet de Rome en Juin 2008103, 22 milliards de dollars d'aides avaient été
promis. La déclaration finale jugeait « urgent « d'aider les pays en développement et

101 FAO, Rapport de l'insécurité alimentaire dans le monde, SOFI, Rome, 2004.

102 Op. cit., Sylvie Brunel, Nourrir le monde, Larousse, 2009.

103 Sommet de la FAO sur l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde en Juin 2008 à Rome.

en transition à investir davantage et à développer leur production agricole et alimentaire.

Mais seulement 2,5 milliards de dollars ont effectivement été versés aujourd'hui104. Ce qui témoigne d'un côté de la mauvaise volonté de la part des Etats et de l'autre d'une concurrence entre les institutions105 pour récolter les promesses de dons.

Rendre contraignantes les contributions devient d»s lors un sujet de l'agenda international.

« Les États peuvent s'acheter à bon compte une crédibilité. Il est certain que sils devaient se justifier tous les six mois, ils seraient beaucoup plus prudents. Mettre en place un tel suivi, encourager la publication et le suivi des comptes figurent parmi les défis actuels. « Selon Olivier de Schutter106.

« Ce qui est important aujourd'hui, c'est de réaliser que le temps des paroles est désormais révolu «, a dit Jacques Diouf, directeur général de la FAO, début Juin 2009 à propos de la crise alimentaire au Forum mondial des céréales à SaintPétersbourg.

Ces mots sont le signe que très peu de décisions passées ont été réalisées pour relancer l'agriculture des pays pauvres ou mieux réguler les marchés.

Actuellement, la problématique alimentaire mondiale est complexe car elle ne concerne pas, comme nous avons pu le voir, que de nourrir une population.

Les domaines de l'économie, de l'agriculture, de l'environnement et du développement sont interdépendants et ont des conséquences sur la situation alimentaire.

Il faut donc envisager de réguler les marchés, revoir la politique de libéralisation des
marchés et celle des subventions démesurées des pays riches ; de mettre en place
des politiques agricoles nationales cohérentes et soutenables ; de définir de règles

104 Op. cit., Leatitia Chavreul et Adrien de Tricornot, « Un monde affamé est un monde dangereux « Le monde, 30 Juin 2008.

105 Concurrence entre la FAO et la Banque mondiale.

106 Entretien, « Nous allons vers de nouvelles crises alimentaires «, L'humanité.

Disponible sur http://www.humanite.fr/Nous-allons-vers-de-nouvelles-crises-alimentaires

internationales contraignantes pour préserver les ressources naturelles, afin améliorer la faim dans le monde.

L'enjeu est de taille, puisque dans un rapport de 2007107, ont été identifiées quatre causes de conflits de la faim possibles pour les prochaines années causées par le réchauffement climatique : la dégradation des eaux douces, le déclin de la production alimentaire, l'augmentation des épisodes violents (tempêtes, inondations ou sécheresses prolongées), et les migrations causées par les catastrophes et tensions environnementales.

Afin de réduire le nombre de personne souffrant de la faim et d'éviter de surcroit les conflits liés à cette même faim, il faut se donner les moyens d'agir en mettant en place des objectifs mondiaux harmonisants et en instaurant un diagnostic transparent dénué d'intérêts privés.

Les acteurs habituels, institutions internationales, des ONG et les Etats doivent se révéler démocratiquement représentatifs, légitimes et attachés à une politique transparente et unie pour témoigner d'une volonté commune de changement et de renouveau.

Selon Vandana Shiva108, l'instauration d'une « démocratie alimentaire « est un impératif.

Un contrôle sur le syst»me alimentaire afin d'assurer une production durable et saine ainsi qu'une distribution et un acc»s à la nourriture équitable doit s'installer.

Une gouvernance mondiale légitime, démocratique, représentative et efficace pour la sécurité alimentaire et le droit à l'alimentation est la priorité.

La problématique alimentaire est un enjeu planétaire même si certaines personnes et certaines régions du monde sont plus touchés que d'autres.

Tous les acteurs de la communauté internationale doit engager leur responsabilité et
combattre le fléau qui touche prés d'un sixi»me de l'humanité : la faim.

107 Le conseil consultatif allemand sur le changement climatique et le programme des Nations-Unies pour l'environnement, Le changement climatique comme risque à la sécurité, Rapport de 2007. Disponible sur http://www.wbgu.de

108 Vandana Shiva, Le terrorisme alimentaire, Paris, Fayard, 2001.

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