5/L'état de vieillesse peut provoquer une
souffrance psychique
Voir diminuer ses relations, ses capacités, perdre de plus
en plus son autonomie peut avoir un impact important sur le psychisme du
sujet.
Un sentiment d'inutilité, de dépendance peut venir
affecter l'estime et la confiance en soi. Ainsi la dépression de la
personne âgée est fréquente.
- Absence de buts et d'objectifs dans la vie: se sentir inutile
en raison du départ à la retraite ou avoir moins
d'activités à cause de problèmes physiques
- Problèmes de santé et problèmes
médicaux: maladie et mobilité réduite, douleurs
chroniques, déclin intellectuel, maladie d'Alzheimer
- Médicaments: de nombreux médicaments peuvent
déclencher ou révéler une dépression
- Peurs: peur de la mort ou peur de mourir, anxiété
et stress (problèmes financiers ou problèmes de santé)
- Deuil récent: la mort d'un ou plusieurs amis, le
décès d'un membre de la famille ou d'un animal de compagnie, le
décès d'un des époux ou du conjoint
Vieillir est un processus qui s'inscrit dans la durée. Il
s'alimente des évolutions dans le sentiment de vieillir, de
l'expérience de la perte des compétences et de la
dévalorisation.
Ce processus que nous venons de voir est complexe mais ne
dépend pas du seul point de vue de la santé.
Le regard que les plus âgés portent sur leur propre
avancée de l'âge peut nous amener à penser que ce processus
s'inscrit plutôt sous le signe de la déprise.
Il en va des réaménagements successifs et plus
ou moins réussis de la vie. La qualité du vieillir est elle
même dépendante des conditions par lesquelles les plus
âgés parviennent ou non à se ménager, tout en
sauvegardant l'identité qu'ils se sont forgés au long de leur
existence, à préserver leur rôle d'acteur.
La déprise est « un principe d'économie
des forces et de réduction des risques dans un principe de
sélection d'espace et d'activité, dominée par le souci de
s'épargner et de moins s'exposer »4. Mais ce
processus de nature anticipatoire répond surtout a un souci de
préservation de soi en tant que sujet , de sauvegarde des relations
essentielles et des espaces dans lesquels on peut être autre chose que
« vieux »
6/ La personne âgée placée en
institution connait une multiplication des facteurs pouvant altérer la
qualité de vie
(cf Annexe n°1)
Nous avons pu mettre en lumières certaines contraintes
auxquelles le sujet âgé est confronté durant le
vieillissement. Cependant nous allons prendre en considération d'autres
ruptures et événements, notamment ceux concernant le placement en
institution. En effet, ce deuil progressif de l'image de soi, bien que
prévalent, ne constitue cependant pas la seule source de souffrance. Et
nous allons voir que le placement, souvent vécu comme une rupture peut
venir altérer la qualité de vie du sujet.
a)- Le placement signifie la perte des repères
Depuis les années 60, en matière de politique de
vieillesse, la priorité est au maintien à domicile. Mais, quand
la dépendance physique vient s'ajouter à la dépendance
domestique, quand un traumatisme survient ou que la personne a besoin de soins,
quand elle ne peut plus, seule, accomplir les actes de la vie quotidienne ou
que sa sécurité et celle de son environnement nécessitent
une surveillance quasi-permanente, le placement en institution est
incontournable.
4 Mantovani.J, Membrado M « expérience de la
vieillesse et forme du vieillir. » Information sociale n°88 p
10-17, 2000
En général, une très faible proportion de
résidents a réellement consenti à son entrée en
institution. La plupart du temps, les personnes âgées entrent
à l'initiative de la famille ou sont placées par un tiers ou par
un organisme. Souvent vue comme la solution du dernier recours par la famille,
elle fait souvent suite à une succession de séjours dans
différents établissements : service de médecine, retour au
domicile puis nouvelle admission à l'hôpital suivie d'une
entrée en maison de retraite
Il est donc possible d'imaginer l'angoisse de cette personne
arrivant seule dans un lieu inconnu ; certes entourée, mais de visages
inconnus.
L'entrée en maison de retraite est donc marquée
d'une série de rupture liées dans un premier temps aux
changements environnementaux, qu'ils soient géographiques affectifs ou
sociaux Résider dans un EHPAD, demande une acceptation de la situation,
puis une adaptation à cette situation.
- Un règlement intérieur
- Des rythmes de vie imposés (le lever et le coucher, la
toilette, les repas, le petit
déjeuner et le goûter, la sieste, les soins
d'hygiènes et de confort, les animations) Autant de services
planifiés à l'échelle de la collectivité et
beaucoup plus rarement, à l'échelle de l'individu.
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