4. L'épargne
Tout véritable essor économique passe
nécessairement par l'épargne. L'épargne reflète la
capacité financière des maraîchers. Certains ménages
arrivent à dégager des excédents de revenu du
maraîchage qui leur servent d'épargnes afin de pouvoir faire face
aux éventuels besoins socioéconomiques. A Goundi, la moyenne de
cette épargne est estimée à 100 551 FCFA pour 28,84% des
ménages. A Réo, 45,16% des ménages enquêtés
ont pu épargner. La moyenne d'économie est de 69 018,75
FCFA/ménage.
L'importance de ces sommes vient corroborer l'idée que
la capacité financière des ménages est plus ou moins
liée au développement du maraîchage. La plupart de ces
ménages pratique la thésaurisation. Ceux qui ne la pratiquent pas
préfèrent investir dans d'autres secteurs notamment
l'élevage. Le capital investi constitue une garantie pour la
satisfaction des besoins socio-économiques.
Chez les femmes, les recettes générées
par la culture maraîchère sont orientées dans les
dépenses d'entretien de la famille car en pays gourounsi certaines
tâches comme, écraser le mil, l'achat de bois, huile, savons,
condiments, incombent à la femme.
Ces dernières, ont également une
préférence pour l'achat d'animaux précisément le
porc, et le mil pour le commerce du dolo. Toute chose qui améliore le
pouvoir économique de la femme et partant le bien être de la
famille. Elles peuvent de ce fait être indépendantes vis à
vis de leurs époux. Certaines affirment pouvoir épauler souvent
leurs époux en ce qui concerne les frais de scolarité des
enfants.
II. LE ROLE SOCIAL DES CULTURES MARAICHERES
1. L'apport à l'éducation et à la
santé.
L'apport du maraîchage à l'éducation
réside dans la scolarisation des enfants. 55,76% des chefs de famille
à Goundi et 80,64% à Réo déclarent avoir inscrit
leurs enfants à l'école primaire et secondaire. Les
dépenses qui servent aux frais de scolarité et à l'achat
de fourniture scolaire sont estimées en moyenne à 18 017,70F
CFA/an à Réo et 11 648,27F CFA/an à Goundi. Ces moyennes
sont nettement supérieures à la moyenne nationale du groupe
socio-économique des agriculteurs estimée à 7 032F CFA
selon l'INSD. On a pu constater que 30% des ménages à Réo
et 58,62 % à Goundi sont au-dessus de cette moyenne.
Les chefs de ménage arrivent à assurer la
santé des membres de la famille avec les revenus du maraîchage. Ce
type de dépense à concerné 40,38% des ménages
enquêtés à Goundi et 35,48% à Réo. Les chefs
de ménage à Goundi ont dépensé en moyenne 36
818,18F CFA contre 13 520F CFA à Réo. Seule la moyenne de Goundi
est supérieure à la moyenne nationale estimée à 22
135F CFA. Selon les enquêtes, 57,14% des ménages à Goundi
ont effectué des dépenses supérieures à cette
moyenne nationale. Cependant à Réo, d'autres ménages, soit
18,18%, sont audessus de cette moyenne Les dépenses pour la santé
concernent essentiellement les frais d'hospitalisation et de soins dans la
médecine moderne et traditionnelle. Cette situation permet à la
population d'améliorer leurs conditions de vie.
2. Les cérémonies
La contribution des cultures maraîchères à
l'équilibre social est perçue à travers l'utilisation des
revenus pour les cérémonies coutumières. Les
cérémonies absorbent à elles seules respectivement 23,26%
et 21,07% des dépenses à Goundi et à Réo. Cette
part considérable des revenus consacrés aux
cérémonies trouve sa justification dans les coutumes
leylé. En effet, selon les populations, la réussite sociale de
ces cérémonies se mesure au montant des dépenses
effectuées. En plus, la saison sèche reste la
période réservée à ces cérémonies
(funérailles, baptêmes, etc). Les sommes consenties aux
cérémonies varient entre 4 000F CFA et 200 000F CFA. Ceci est le
fait de 73,07% des ménages enquêtés à Goundi et
91,93% à Réo En moyenne, elles sont estimées à 40
452,65 F CFA/ménage à Goundi et 17 116,65 F CFA/ménage
à Réo. Ces moyennes sont largement au-dessus de la moyenne
nationale estimée à 3 052F CFA/ménage/an en milieu rural.
Les sommes consenties aux cérémonies sont
généralement utilisées pour l'achat de boissons, de
nourriture, la dote pour les mariages et d'animaux pour sacrifice et
consommation.
3. La fixation des jeunes dans leurs terroirs
Au cours de la collecte des données, nous avons pu
rencontrer des jeunes et adultes qui s'adonnent à la production
maraîchère à travers l'entretien des plantes dans les
jardins familiaux ou individuels. La fixation des jeunes dans leurs terroirs
est donc amorcée par le développement de cette activité de
contre saison. Ce qui contribue à ralentir les migrations Ces jeunes
affirment ne plus se déplacer en saison sèche vers Koudougou
principal pôle d'attraction, pour un emploi. Parmi ces jeunes on retrouve
certains rapatriés de la Côte d'Ivoire pour qui, les cultures
maraîchères offrent de nouvelles opportunités.
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