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Couverture médiatique pendant les élections présidentielles et législatives dans la ville de Kisangani

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par Emile Lambert LAMBE TONDOLEMBE
Université de Kisangani -  2009
  

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0. INTRODUCTION

01. Objet d'étude

Notre étude porte sur la « couverture médiatique pendant les élections présidentielle et législatives de 2006 dans la ville de Kisangani ».

02. Etat de la question

Les élections de 2006 ont constitué pour la population congolaise, d'une part et boyomaise, d'autre part , un moment historique parce que depuis 46 ans d'accession de notre pays à la souveraineté internationale et nationale, c'est la première fois que la RDC organise les élections pluralistes.

A cet effet, attirés par la valeur et l'importance que revêt le choix des dirigeants par la voie des élections libres, démocratiques et transparentes, beaucoup de chercheurs en sociologie politique, en sciences politiques, en droit et en communication politique ou en journalisme, voire même des linguistes ont fixé leur regard scientifique sur ce sujet. L'intérêt qui les a poussés à consacrer du temps à mener les études relatives aux élections de 2006, était plus général celui d'examiner comment les élections se sont déroulées, comment les politiques se sont battus pour briguer les postes, comment ils ont communiqué avec leurs bases respectives, quel rôle les médias ont joué pendant cette fréquence de temps bien précise.

Cependant, il est à noter que toutes ces recherches ont abordé chacune un aspect ayant trait à son domaine de recherche.

Ainsi, dans son mémoire sur la « communication politique : Analyse sémio pragmatique des affiches électorales de LOLA KISANGA, IYELE BATSU s'est donné de la peine d' analyser la communication électorale du politique d'un candidat du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD/Goma), en prenant appui sur LOLA KISANGA. Pour ce chercheur, les campagnes d'informations publiques, d'une culture dite, propagandes politiques sont des moyens qui contribuent à l'élaboration d'une circuit d'échanges entre électeurs et éligibles, circuit de communication ayant pour finalité le choix des personnes qui peuvent conduire la destinée du pays.((*)1)

Dans la même perspective, il montre que pendant la période électorale de 2006, les candidats ont eu l'occasion de soumettre à leurs bases les programmes d'action et de recourir aux médias de masse : l'affichage, la télévision, la Radio, les dépliants, les meetings. De ces médias, l'affichage a été le média le plus utilisé à cause de sa visibilité publique, de ses messages composites, de son attraction sélective.

La problématique fondamentale qu'il a soulevée était celle de constater que parmi les candidats aux élections législatives, LOLA Kisanga était l'unique candidat qui a su organiser ses électeurs en moyens matériels et financiers et surtout a battu une grandissime campagne politique plus que même celle du président de la République. Nonobstant, il a fini par ne pas être élu alors que c'est le candidat qui, dans ses affiches électorales, a élaboré des messages qui ont répondu aux critères du marketing politique électoral.

De cette problématique, il a émis l'hypothèse selon laquelle le manque de culture politique électorale, l'insuffisance d'information publique, l'analphabétisme dont souffre la majorité des électeurs, le truquage électoral, le tribalisme, le manque d'un conseiller en communication politique électorale et surtout la mauvaise image de son parti, le RCD seraient à la base de la non élection du candidat.((*)2)

C'est ainsi qu'après une analyse de messages audio-cripto-visuels de la campagne du candidat, il a abouti aux résultats selon lesquels LOLA Kisanga avait bien segmenté ses messages, ses cibles, mais ses efforts électoraux ont été sanctionnés négativement puisque le candidat et son parti n'ont pas songé à la réparation des victimes de la guerre des six jours. Ce qui a fait que la population électrice est arrivée même à saboter ses affiches, déchirer ses effets électoraux, lui bouffer de l'argent sans le voter comme cela était attendu.((*)3)

Dans la même perspective, LOPESI Bosongo qui a réalisé une monographie sur le « rôle de la Radio pendant les élections présidentielles de 2006, cas de la RTNC/Kisangani », a voulu connaître le rôle joué par les journalistes de la RTNC par rapport aux exigences du métier de journaliste électoral. Après analyses des données et interprétation des résultats, elle est arrivée aux conclusions selon lesquelles les journalistes et particulièrement ceux de la RTNC/Kisangani, n'avaient pas bien joué leur rôle de médiateurs et d'informateurs libres et impartiaux. En d'autres termes, les pesanteurs sociopolitiques, la mauvaise rémunération des professionnels de médias oeuvrant, les intimidations politiciennes des candidats de l'ex gouvernement de Kinshasa, l'insuffisance de connaissance des notions d'éthique et déontologie journalistique ainsi que le non respect des codes de responsabilité sociale des médias sont autant de facteurs qui n'ont pas permis aux chevaliers de plume de la RTNC/Kisangani à remplir leur mission d'informateurs publics pendant la période électorale de 2006.((*)4)

Par rapport à la couverture médiatique, Jacques Yves MOLIMA a mené une recherche sur la couverture médiatique d'une zone de conflit armé en RDC, cas de la Radio Okapi en Ituri et a voulu examiner comment les journalistes de la Radio onusienne, Okapi étaient arrivés à collecter, préparer et diffuser les informations pendant la guerre en Ituri.

Dans ses analyses, il a abouti aux résultats selon lesquels « la compétence intellectuelle et les moyens matériels dont disposent la Radio Okapi ont fait que les journalistes de cette chaîne de radio étrangère arrivent à collecter, traiter et diffuser les informations qui ont mis fin aux hostilités armées dans cette partie de la province orientale »((*)5).

Quant à ce qui nous concerne, nous voudrions dans le même sens que MOLIMA, fixer notre regard de chercheur, en étudiant la couverture médiatique pendant les élections de 2006 puisque nous avons constaté que beaucoup de défis relatifs au métier journalistique n'ont pas été pris en compte et les journalistes de Kisangani de l'audiovisuel comme de la presse écrite n'ont pas rempli avec compétence leur rôle de médiateur partial lors des élections de 2006, lesquelles élections les retombées sont négatives. Voilà l'originalité même de notre étude.

0.3. Problématique

Les périodes pré-électorale, électorale et postélectorale sont des moments cruciaux d'information publique. Pendant ces périodes et surtout celle qui précède les élections, il est très important pour les électeurs que les informations concernant le déroulement de la campagne et qui sont diffusées par les médias soient complètes et impartiales.

Pour aider la population à prendre des décisions bien fondées, il est nécessaire d'avoir une presse libre. Non seulement les médias doivent être libres, mais ils doivent être sérieux et dignes de confiance. Ils doivent pouvoir exprimer librement des points de vue différents. Quel que soit l'endroit, les journalistes ont établi des principes et critères leur permettant de fournir des informations crédibles. Malheureusement, il existe encore des journalistes qui sont obligés de travailler sous la contrainte imposée par les gouvernements ou par de puissants intérêts qui interfèrent dans le professionnalisme.((*)6)

C'est ainsi que les documents publicitaires de la campagne, la radio, la Télévision et la presse écrite, les débats et les interviews qui donnent aux candidats l'occasion de présenter leurs programmes aux publics-électeurs doivent être couverts par des journalistes remplissant un profil recommandé au métier. Le reportage médiatique prendra la forme d'information incluant l'importance de la participation électorale en expliquant avec honnêteté et responsabilité aux publics, comment, où et quand a lieu le vote.

En règle générale, les médias qui assurent la couverture de la campagne, qu'ils soient d'Etat ou privés devraient faire preuve d'impartialité dans leur présentation des candidats, des partis politiques et des thèmes de campagne et le bien-fondé des élections ainsi que les conséquences au cas de mauvais choix des dirigeants à tous les niveaux.

A cet effet, le travail d'un média et plus précisément dans l'audiovisuel en face d'une multitude des candidats, acquiert pour la plupart de cas, un caractère plus délicat d'autant plus que les élections ou vote suppose une lutte d'intérêt divergent entre le besoin du pouvoir et les attentes de la population, un affrontement des valeurs démocratiques, des actes et procédures qui tendent à éliminer l'adversaire et dont le seul médiateur reste le journaliste.

Cependant, lors des élections présidentielles de premier et deuxième tours de 2006, la couverture médiatique, la recherche des faits, les reportages susceptibles de fournir des éclaircissements sur les modalités de vote, le contact avec les sources d'informations électorales à savoir les candidats exige une célébrité, un professionnalisme avéré quant à la récolte et au traitement de l'information ainsi que, comme le veut la déontologie du métier, une responsabilité de la part du journaliste et des médias en général et boyomais en particulier, ce qui n'était pas le cas en 2006.

Il est certes vrai que la recherche d'informations électorales par les chevaliers de la plume, présuppose le respect du droit à la liberté d'expression et du principe de la libre circulation des opinions, des idées. Ce qui a fait que les journalistes de la Ville de Kisangani étaient devenus implicitement des acteurs secondaires et occupaient, et cela malheureusement, une position de complice au bon ou mauvais déroulement des opérations électorales.

Face à sa position de complice à la réussite ou à l'échec des activités électorales et aux aboutissants électoralistes, l'ingérence médiatique avait conduit parfois certains journalistes à porter atteinte à l'intégrité du métier, et même entraver le bon fonctionnement des médias dans le seul but d'empêcher la diffusion de certaines informations susceptibles de révéler les vérités électorales.

Ces exigences professionnelles nous ont poussé à nous poser la question principale suivante :

- Comment les médias boyomais à travers leurs journalistes pendant la période électorale ont-ils assuré la couverture médiatique ?

Cette question principale nous a conduit à la question complémentaire ci-dessous :

- Comment face à la concurrence électorale, les médias boyomais ont-ils mobilisé des ressources humaines, matérielles dans le but d'assurer une bonne couverture médiatique ?

Ces questions constituent les préoccupations majeures auxquelles nous allons tenter de répondre dans cette étude.

0.4. Hypothèses

La question fondamentale que nous nous sommes posée nous permet de présupposer que dans une situation ou période électorale, les médias ont tendance, en vue d'assurer une couverture efficace des opérations de campagne politique qui se déroulent, de charger les journalistes les mieux scientifiquement et techniquement informés sur les enjeux électoraux.

De cette hypothèse, nous avons émis l'hypothèse secondaire suivante :

- Pour la couverture des élections de 2006, les médias boyomais n'auraient pas mobilisé des moyens logistiques adaptés et adéquats susceptibles de favoriser la quête de l'excellence qu'ils recherchent à travers la diffusion des informations de qualité, c'est-à-dire vraies, objectives et opportunes.

0.5. Objectifs

En menant cette étude, nous poursuivons un objectif fondamental, à savoir celui d'évaluer le niveau d'adéquation entre les compétences humaines et matérielles mises en disposition par les médias tenant compte des objectifs électoraux attendus par la couverture depuis la période préélectorale jusqu'à celle postélectorale.

A cet objectif principal, nous avons adjoint des objectifs spécifiques ci-après :

- Sonder les opinions des journalistes boyomais afin de connaitre leur profil : qualités intellectuelles et ressources matérielles utilisées lors de la couverture des campagnes électorales de 2006 ;

- Décrire à partir des données fiables les critères du métier journaliste qui ont fait que ces derniers ne puisse pas couvrir les élections de 2006 selon les règles éthiques et déontologiques du métier qui leur sont propres.

0.6. Intérêt et choix du sujet

En fait, beaucoup de savants et chercheurs se poseront la question suivante : « pourquoi parler de la couverture médiatique pendant les élections de 2006 alors qu'il y a des chercheurs qui ont déjà travaillé sur cette réalité à Kisangani ? La réponse est simple et motivée par trois pôles :

- Sur le plan théorique ou scientifique, cette étude nous permettra d'accumuler des connaissances nouvelles en matières d'exercice du métier de journaliste en période électorale et à cerner les exigences dont il faut tenir compte dans la couverture médiatique d'un événement non seulement la couverture des élections, mais aussi celle d'autres événements éventuels : catastrophe, guerre. A ce sujet, les théories et les informations qui sont élaborées dans ce travail se présenteront comme notre contribution dans l'univers scientifique. Ces informations dont la complexité recommande un sens de professionnalisme élevé et des connaissances particulières qui feraient que les disciplines connexes du journalisme s'en servent pour comprendre les ficelles du métier journaliste ;

- Sur le plan pratique nous bénéficierons de l'expérience sur terrain des journalistes qui ont couvert les élections de 2006, expérience qui, dans le futur, nous permettra de nous armer pour toute éventualité concernant la couverture médiatique parce que c'est la voie sur laquelle nous nous sommes engagé

- Sur le plan personnel, ce travail nous permettra de nous munir davantage des éléments susceptibles d'enrichir notre bagage en ce qui concerne les rôles des médias pendant la période pré-électorale, électorale, post-électorale.

0.7. Délimitation du sujet

Les médias étant nombreux dans la ville de Kisangani, nous avons préféré cibler les médias audiovisuels qui sont la catégorie des médias qui exigent des compétences intellectuelles et matérielles d'autant plus que ces derniers sont un mixage du son, de l'écrit et de l'image et finalement font présenter les données, les candidats directement au public. Ces médias sont la RTNC, la RTA, la RTK, la Radio Liberté, la Radio Mwangaza, etc.

Sur le plan temporel, seuls les médias ayant couvert les élections de 2006 sont retenus et la période à laquelle nous avons recouru est celle allant de la période pré-électorale, c'est-à-dire de janvier 2006 à la période post-électorale, à savoir décembre de la même année.

0.8. Méthodes et techniques

Pour la réalisation de cette étude, nous avons eu recours à la méthode descriptive. Cette dernière nous a permis de répertorier les qualités intellectuelles et matérielles de travail utilisées dans les différents reportages pendant la période électorale de 2006. La description n'étant pas une analyse objective et mesurable de la réalité sans en dégager le contenu.

Quant aux outils de récolte des données, nous avons utilisé la technique documentaire et le questionnaire.

Il s'agit pour la technique documentaire, la récolte des informations : définitions, théories et autres données se rapportant à l'objet de notre étude, telles qu'elles sont tirées des ouvrages, des dictionnaires, des travaux scientifiques antérieurs, de l'Internet, etc.

Concernant la technique d'enquête, nous avons élaboré une série des questions que nous avons soumises à nos enquêtés, à savoir les journalistes des médias retenus afin que les réponses que ces derniers nous fournissent nous aident à appréhender le réel et à atteindre les objectifs assignés préalablement dans cette étude.

Outre ces techniques de récolte des données, nous avons, pour le traitement des données usées des procédés statistiques grâce à l'analyse de contenu.

0.9. Difficultés pendant l'élaboration du travail

En fait, il est malhonnête d'affirmer qu'un travail humain, qu'il soit scientifique ou technique se réalise sans obstacles. C'est ainsi qu'à ce qui nous concerne, nous n'avons pas été épargné de cette réalité. La preuve est que la récolte des données surtout en matière du profil des journalistes et la description des matériels utilisés par les organes de presse audiovisuelle pendant les élections de 2006 n'a pas été chose facile.

Cependant, comme chercheur nous avons usé de notre ingéniosité pour arriver à persuader les enquêtés qu'ont fini par nous livrer les données.

* (1) IYELE BATSU, Communication politique : Analyse sémio pragmatique des affiches électorales de LOLA Kisanga, Mémoire de Licence en SIC/C.O, FLSH, UNIKIS, 2007-2008, p. 1-2

* (2) Ibidem, pp. 8-9

* (3) IYELE BATSU, Op cit, p. 100

* (4) LOPESI, B., Rôle de la presse pendant les élections présidentielles, cas de la RTNC/Kisangani, TFC en SIC, inédit, FLSH, UNIKIS, 2007-2008, p. 44

* (5) MOLIMA, J, Y, Couverture médiatique d'une zone de conflit armé en RDC. Cas de la Radio Okapi en Ituri, TFC en ligne, Ifasic-RDC, consulté sur www.memoireonline.com/...mLACOUVERTURE-MEDIATIQUE-D'UNEZONE-DE-CONFLIT-ARME...CAS de la Radio Okapi en Ituri, le 07/04/2010 à 11h21

* (6) Document de la fédération internationale des journalistes : http://www.ifj.org, rubrique « quality in journalism », consulté le 12/avril/2010 à 14h37

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry