F. Avantages et risques des dérivés de
crédit
L'avantage le plus fréquemment mis en avant lorsque l'on
évoque les dérivés de crédit est une meilleure
répartition des risques, et donc un risque global moindre.
On retrouve ici un raisonnement analogue à celui
appliqué aux relations entre assureurs et réassureurs : en
transférant une partie de leur risque en portefeuille, les assureurs
limitent les effets d'une concentration sectorielle et/ou géographique
de leur risques qui pourraient leur être préjudiciable. Ici, c'est
le rôle des marchés financiers qui est utilisé, à
savoir leur vocation à transférer et redistribuer des risques aux
agents qui sont prêts à les supporter, moyennant une
rémunération.
Au Maroc, l'utilisation des dérivés de
crédit permettrait de transférer les risques liés
notamment aux opérations avec l'étranger surtout au moment de
crise où règne une méfiance constante quand à la
liquidité de plusieurs opérateurs.
Mais cette vertu de dispersion du risque global souffre d'au
moins trois défauts:
· Concernant les fonds propre: il ne
fait état de l'évolution de ces derniers or, l'importance de
l'accord de Bâle II le confirme, le risque de crédit se mesure
à travers le niveau de fonds propres.
· Le caractère peu standardisé des
dérivés de crédit et dont la nature réellement
négociable reste discutable; la crise des subprimes en
est l'illustration.
· Concernant le calcul de la VaR: les
modèles utilisés par les banques en vue des calculer leurs
besoins en fonds propres dans le cadre du portefeuille de négociation
sont peu habitués à traiter des risques de crédit
traditionnellement cantonné au portefeuille bancaire.
On appellera à la subjectivité et
l'indépendance de chaque banque, qui arbitrera entre pour et contre de
façon à se décider à mettre en place ou non des
produits dérivés de crédit. Quel que soit la
décision prise, il serait utile de faire un aperçu de la gestion
des dérivés de crédit.
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