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Le systeme de prévention et de gestion des catastrophes environnementales au Cameroun et le droit international de l'environnement

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par Tahitie BEN TCHINDA NGOUMELA
Université de Limoges - Master 2 2010
  

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§ I-L'absence de réactualisation des textes législatifs

Nous verrons dans cette partie que malgré l'évolution des textes internationaux, le Cameroun semble être à la traine et cet aspect se ressent par la désuétude des textes en vigueur (A). A ceci, s'ajoute le manque d'implication gouvernementale (B).

A- La désuétude des textes en vigueur

Des observateurs jugent le système législatif en matière de prévention et de gestion au Cameroun performant mais sans compter sur l'évolution rapide du DIE. Le texte le plus récent en effet date de 199883(*). Certes des textes subséquents ont été adoptés mais ils ne se rattachent pas directement au système que nous étudions.

Pourtant l'occasion de réformer le cadre juridique n'a pas manqué, les catastrophes se présentant d'une manière assez récurrente, « ...une moyenne de plus de 7 événements malheureux par mois, soit presque 2 par semaine »84(*), d'où l'urgence de réformer le cadre législatif.

Même depuis 1986 que la DPC a été réorganisée, elle n'a plus fait l'objet de réaménagement ; vingt quatre années que la même structure est sur pied sans amélioration malgré les avancées du DIE. Est-ce à dire que les textes sont solides ?

Ils l'étaient certes il ya quelques années de cela mais le contexte a changé, la population s'est agrandie85(*) entrainant un changement dans la structure de l'environnement dû au développement des activités économiques. L'adhésion à des conventions internationales sur la prévention et la gestion des catastrophes aurait du pousser les autorités camerounaises à s'arrimer à cette nouvelle donne internationale.

Les conséquences de cette désuétude ne se font pas attendre. Lors de la survenance des catastrophes, il manque de coordination adéquate. Il s'avère malheureusement que des mesures sont prises à la hâte sans l'appui de techniciens informés et formés sur la catastrophe, les populations elles même se chargent d'organiser des secours car n'ayant pas la certitude que les textes sensés les protéger sont pris. Si ces secours sont mal organisés, l'envergure de la catastrophe sera plus grande.

On pourrait face à ce constat qui constitue un retard pour le Cameroun par rapport au DIE, s'interroger sur l'implication gouvernementale.

B- L'implication gouvernementale

Les membres de la protection civile ne se manifestent que lorsqu'un événement majeur survient. Tout se passe comme si leur mission se limitait à cette période exclusive pourtant les Nations Unies ont mis l'accent sur la prévention. Ce qui signifie qu'à la base doivent intervenir les pouvoirs publics pour juguler les conséquences des catastrophes. Le gouvernement semble ne pas mesurer l'ampleur du phénomène, telle est la position de l'Amucam qui qualifie le système d'« affairiste qui les met à l'écart de la gestion des problèmes et situations d'urgence »86(*). C'est ainsi que des cadres de la protection civile doivent mettre à jour leurs connaissances sur les nouveaux défis que constituent les catastrophes environnementales. Ils assistent ainsi à des séminaires de formation sur le sujet. Mais cela semble insuffisant vu l'ampleur de la tache à accomplir et surtout les retombées désastreuses.

En effet, une catastrophe peut et ce de manière très facile paralyser l'économie d'un pays plus encore celle d'un pays en voie de développement. L'exemple des Etats-Unis87(*) lors de la survenance de l'Ouragan Katrina est assez illustrant ; leurs installations pétrolières se sont effondrées en un jour88(*). Les pouvoirs publics semblent pourtant avoir perdu de vue cet aspect préférant prendre des mesures pour des besoins immédiats.

Cette politique qui ne rentre pas dans le cadre de l'action concertée de la communauté internationale est une menace pour l'évolution du DIE et biaisant ainsi l'influence de ce droit sur le système de prévention et de gestion des catastrophes environnementales. Chaque autorité doit jouer le rôle qui lui est assigné, elle doit autant que possible se détacher d'une conception traditionnelle qui consiste à attendre que l'incident survient au motif que c'est inéluctable. D'aucuns soutiennent même que leurs actions restent du domaine de la théorie. Parfois, certains dirigeants ne sont même pas au courant des méthodes de prévention et de gestion qui existent dans le pays.

Une difficulté aux conséquences précédentes se présente également dans le domaine des moyens mis à la disposition pour atténuer les effets des catastrophes environnementales.

Le Cameroun n'a en effet pas assez de moyens pour mener à bien ses actions.

* 83 Décret portant organisation des plans d'urgence et des secours en cas de catastrophes ou de risques majeurs

* 84 Rapport sur l'état de la protection civile au Cameroun, 2008-2009, P.57

* 85 En 2005, le Cameroun comptait 16 000 000 d'habitants, aujourd'hui ils sont environ 19 000 000.

* 86 La Nouvelle Expression, Vendredi 4 Septembre 2009.

* 87 Ce pays est qualifié de première puissance économique.

* 88 Judith Tcheupayi, Prévention des catastrophes naturelles : que fait le Cameroun ? , www.leffortcamerounais.fr

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