B- L'expertise des structures développées.
Le Cameroun ne disposant d'assez de moyens financiers pour des
projets de grande envergure ou la gestion urgente des catastrophes, il doit
faire appel à des experts qui le plus souvent viennent des pays
développés. Cela a été le cas lors de la
catastrophe du lac Nyos où des experts internationaux se sont
réunis à Yaoundé pour tenter de donner une explication
à ce nouveau phénomène.
Il est constant de voir que si la catastrophe touche tout le
monde sans aucune distinction de races, ou d'appartenance géographique,
les conséquences sont souvent très désastreuses pour les
pays en voie de développement. Ceux-ci y voient en effet des
années d'efforts balayées en quelques minutes, ceci sous leurs
yeux impuissants. C'est pourquoi, l'OIPC encourage la coopération entre
les Etats pour lutter contre les catastrophes. Cette coopération passe
par des installations qui se font dans des pays en voie de
développement ; à titre d'exemple, un projet de
coopération avec le PNUD et l'UE d'un programme de sécurisation
du Lac Nyos est en cours, une convention DPC/FICR destinée à
élaborer un plan de sécurisation des zones à risques.
Nous constatons au terme de cette première analyse que
le DIE a substantiellement influencé la formation du système de
prévention et de gestion de catastrophes environnementales au Cameroun.
De part déjà sa prise de conscience face aux désastres
causés par les catastrophes suite à la communauté
internationale, le gouvernement camerounais a progressivement mis sur pied un
système de prévention et de gestion des catastrophes
environnementales. Ce système comme la plupart des pays intervient
à la suite des résolutions prises lors des conférences
mondiales sur les changements climatiques, thème qui a favorisé
l'émergence du DIE.
Il ne suffit pas de suivre les avancées du DIE pour
pouvoir dire du système que nous étudions qu'il lui est conforme.
Nous constaterons dans la suite de notre étude que si le système
de prévention et de la gestion dans la théorie remplit les
conditions formelles pour faire remplir les objectifs du DIE, il n'en demeure
pas moins que l'efficacité de ce système est encore à
démontrer au regard des récentes avancées du DIE et de
l'urgence qu'il ya à résorber les catastrophes environnementales
qui elles continuent de s'accroitre.
PARTIE II :
L'EFFICACITE DU SYSTEME DE PREVENTION ET DE GESTION
DES CATASTROPHES ENVIRONNEMENTALES AU CAMEROUN
Suite à son admission au sein de nombreuses structures
traitant des questions de catastrophes et même de l'actualité, le
Cameroun se doit de mettre sur pied un système de prévention et
de gestion fiable ; ce qui n'est pas toujours chose facile. Il s'agira ici
dans cette partie de voir si effectivement après s'être servi du
DIE comme fondement de son système et l'avoir intégré dans
sa structure, le système de prévention et de gestion des
catastrophes environnementales a pu trouver ses marques en s'améliorant
au vu de sa situation de pays en voie de développement.
En effet la pratique montre que plusieurs obstacles se
mêlent à l'efficacité du système en vigueur au pays.
Il est aisé de constater avec regret que des mesures ne sont pas prises
assez rapidement ou alors ne sont même pas prises sinon lorsque le moment
de la catastrophe survient au grand dam des populations sinistrées. Le
constat est amer malgré les textes que les autorités jugent
performants et autres structures intervenantes. A ce jour, les catastrophes ne
surviennent que dans de petites contrées et ne sont pas de grande
envergure, ce qui fait croire apparemment que des améliorations du
système ne sont plus nécessaires.
C'est sans penser à plusieurs obstacles qui se dressent
au travers de son évolution, qui empêchent de parler
d'efficacité (Chapitre 1er).
Cependant avec de la volonté et une prise de conscience
de toutes les franges de la société, sont envisageables des
stratégies et des perspectives d'amélioration du système
de prévention et de gestion des catastrophes environnementales au
Cameroun (Chapitre 2ème) pour rejoindre effectivement le DIE
dans ses principes.
CHAPITRE PREMIER :
LES OBSTACLES A L'EFFICACITE DU
SYSTEME
Le DIE est recèle de nombreuses insuffisances, les
politiques ou les résolutions prises par les gouvernements ne sont pas
assez appliquées. Il est justement qualifié de droit mou car en
dehors des conventions que les parties édictent, les principes contenus
dans les déclarations prises lors des sommets ne sont pas
respectées. D'où il s'en suit que le Cameroun n'est pas à
l'abri des constats négatifs qui peuvent influer sur son système.
Ils constituent un motif de retardement de l'émergence dudit
système.
Ce sont principalement des contraintes techniques auxquels il
faut remédier (Section 1). En dehors de ces contraintes, nous verrons
que la mise en oeuvre de ce système n'est pas très suivie
(Section 2).
SECTION 1 : LES
CONTRAINTES TECHNIQUES LIÉES AU SYSTÈME
Bon nombre de facteurs entravent le bon fonctionnement du
système. Ce sont des facteurs qui se retrouvent à cause de la
léthargie des pouvoirs publics mais aussi de la situation
économique du pays.
Nous verrons ainsi que les textes en vigueur ne sont plus tout
à fait d'actualité puisque n'ayant pas été
réactualisés (§ 1) mais également que les
infrastructures font défaut (§ 2).
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