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Le systeme de prévention et de gestion des catastrophes environnementales au Cameroun et le droit international de l'environnement

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par Tahitie BEN TCHINDA NGOUMELA
Université de Limoges - Master 2 2010
  

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B- Le déficit de personnel

Malgré sa population qui croit au fil des années93(*), le Cameroun ne dispose pas encore de personnes aptes à faire face aux catastrophes qui surviennent. Ce phénomène s'explique par le désintéressement des populations aux événements écologiques qui peuvent survenir. La Croix-Rouge Camerounaise par exemple n'a pas assez de bénévoles ; de même, les médecins ne sont pas assez informés sur le rôle qu'ils peuvent jouer dans ces situations de crise. Actuellement le Cameroun ne compte que 24 médecins urgentistes, chiffre dérisoire vu la croissance démographique qui est rapide, l'ampleur de la situation et les effets néfastes que pourrait entrainer une catastrophe de grande envergure.

Egalement, il n'ya pas assez d'experts scientifiques pouvant déterminer, ni expliquer certains phénomènes. Ce manque de personnel se ressent énormément à différents niveaux. En effet, la surprise de la catastrophe doit conduire à réagir le plus rapidement possible quelque soit la zone. Cependant, le constat est celui selon lequel très peu de personnes formées sont présentes dans des zones difficiles d'accès. Les secours arrivent généralement plusieurs heures après le choc alors que l'on n'ignore pas que les premières heures sont cruciales.

En ce qui concerne les autorités, peu d'entre elles sont au fait des mesures à prendre. Elles devraient pourtant être des pourvoyeurs d'initiatives en la matière. De par leurs pouvoirs de décisions, elles peuvent solliciter l'appui des experts internationaux pour pallier à ce manque. Des séminaires de formation sont certes organisés par les autorités camerounaises94(*), mais ces mesures demeurent très insuffisantes. Il n'existe pas assez d'exercices de simulation pour vérifier que les équipes médicales sont prêtes pour une intervention si la situation d'urgence se présente95(*).

Ce déficit peut trouver une explication dans la mauvaise appréhension de l'information. En effet, le principe 10 de la déclaration de Rio dispose que : « la meilleure façon de traiter les questions d'environnement est d'assurer la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Au niveau national, chaque individu doit avoir dument accès aux informations relatives à l'environnement que détiennent les autorités publiques, y compris aux informations relatives aux substances et activités dangereuses dans leurs collectivités, et avoir la possibilité de participer au processus de prise de décision... »96(*) Cependant le Cameroun semble faire fi de ce principe ; il est en effet rare de voir des décisions publiées par la DPC encore moins des diffusions larges des données relatives à l'environnement en général et des catastrophes environnementales en particulier.

Une définition de concept de « diffusion de données » est pourtant donnée par la circulaire du 14 Février 199497(*). Selon cette circulaire, « la diffusion des données procède, quant à elle, de la volonté de l'administration de faire parvenir au plus grand nombre de personnes (administrés, établissements divers, personnes physiques ou morales françaises ou étrangères) les informations collectées par elle en son sein ». Contrairement à ce que cette disposition française prévoit, le Cameroun qui n'en dispose pas d'abord de tels textes, n'est pas en mesure de procéder de la sorte ne serait ce qu'en application du principe 10 de la déclaration de Rio citée supra. Les informations lorsqu'elles sont effectivement recensées n'atteignent pas les populations dans les zones les plus reculées et parfois, les supports ne sont pas compréhensibles pour les profanes d'où leur désintéressement de toute politique de prévention.

Au regard de l'importance que lui accorde les nations unies, le DIE a en effet mis l'accent sur la nécessité d'avoir un personnel formé à toutes épreuves sur les catastrophes environnementales. C'est la raison d'être du thème de la journée mondiale de la protection civile qui s'est célébrée le 1er Mars denier à savoir « Médecine d'urgence ». Cette journée a été l'occasion pour le Cameroun de se pencher sur son déficit de personnel et prendre des mesures pour renforcer la liste de personnel formé.

Le secrétaire général de l'OIPC a rappelé pour souligner l'importance de personnel que c'est une médecine qui « ne s'improvise pas. Elle réclame une compétence qui ne peut s'acquérir que dans le cadre d'un enseignement théorique et d'une formation pratique de haut niveau »98(*).

Poursuivant cette optique, le rapport sur l'état de la protection civile au Cameroun de l'année 2008-2009 a pour thème d'étude « La protection civile par les gestes qui sauvent ». Cette étude repose essentiellement sur les moyens à mettre en oeuvre pour résorber le déficit du potentiel humain. Elle passe par une implication de tous à travers l'apprentissage aux populations, surtout dans les zones à haut risque, de la conduite à tenir en cas de catastrophes c'est-à-dire entre autres l'inculcation des premiers gestes à accomplir dès les premiers signes d'alerte.

L'efficacité du système de prévention est également rendue difficile par une relative mise en oeuvre de celui-ci.

SECTION 2 : LA MISE EN oeUVRE DU SYSTÈME

Il est aisé de constater que des facteurs empêchent se système de véritablement s'arrimer au DIE. Ceux-ci ne dépendent pas souvent de la volonté politique mais plutôt des facteurs innés au Cameroun. Il sera donc fait état de la spécificité du contexte au Cameroun (§ I) ainsi que de l'insouciance des populations (§II).

* 93 Selon le quotidien Cameroon Tribune du 15 Avril 2010, « le Cameroun franchira le cap de vingt millions d'habitants dans moins de deux ans et celui de trente millions en 2030 »

* 94 Voir en ce sens communiqué radio presse n° 00119 /CP/MINATD/DPC/SDCI/SAI du 21 Novembre 2008.

* 95 Dans les écoles japonaises par exemple, des exercices de simulation sont organisées chaque année lors de commémoration du tremblement de terre qui fit des milliers de victimes, pour familiariser les écoliers aux attitudes à adopter en cas de tremblement de terre.

* 96 Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement tenue à Rio de Janeiro, au Brésil du 3 au 14 Juin 1992.

* 97 Elle est dite « circulaire Balladur »

* 98 Op cit P. 21

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld