1.2 PROBLEMATIQUE
Les lésions traumatologiques constituent une
préoccupation majeure dans les hôpitaux. Dans notre pays, peu
d'études ont été effectuées, malgré
l'existence et l'importance de ce problème.
Ces lésions traumatologiques sont dues au
développement rapide des infrastructures routières, avec un
nombre très croissant d'automobiles, le développement dans le
secteur du bâtiment, ainsi que la criminalité dans les villes. [9,
23,24]
Devant cette fréquence de traumatismes, il nous est
apparu nécessaire d'apporter notre contribution dans le traitement des
fractures des membres inférieurs, en particulier les fractures du
fémur qui sont nombreuses et invalidantes.
Les fractures du fémur sont très
fréquentes, et constituent un problème de santé publique
surtout dans les pays développés.
- Aux Etats Unis d'Amérique par exemple, on a
dénombré 280,000 cas en 1998, et on prévoit que ce nombre
sera de plus de 500,000 d'ici l'an 2040. Durant cette même
période, le taux de mortalité, suite à ces fractures sera
élevé de12% à 36%. [4, 30, 18]
Dans ce même pays l'incidence des fractures du
fémur est actuellement de 1 cas pour 10,000 habitants. [13]
-En Italie, sur 120,000 fractures opérées en
2002, plus de 72,000 étaient des fractures du fémur; et
entre 1999 et 2002 le nombre d'opérations pour les fractures
fémorales a augmenté de 7.1%.[28]
-En France dans une étude rétrospective et
multicentrique, réalisée en 2003 à Angers, Limoges,
Nantes, Rennes et Tours sur 492 dossiers des fractures fémorales de
l'enfant, 35 étaient des fractures de l'extrémité
proximale, 80 des fractures de l'extrémité distale,et 377
fractures diaphysaires. [6]
-Au CHU de Kigali en 1996, sur 269 cas de consultation pour
les fractures des membres, 115 étaient des fractures du membre
supérieur, alors que 154 cas étaient des fractures du membre
inférieur, dont 81 étaient des fractures du fémur, ceci
représente 30% de toutes les fractures des membres.
Sur 784 cas d'hospitalisation pour fractures des membres, 115
étaient des fractures du membre supérieur, 669 cas étaient
des fractures du membre inférieur, dont 400 cas de fractures du
fémur, ce qui représente 51% de toutes les fractures des membres.
[9]
Dans ce même hôpital, les fractures du
fémur constituaient la 1ère cause d'hospitalisation en
traumato orthopédie, en 2004 avec 12.57%, 12.23% en 2005 et 23.72% en
2006.
Les fractures du fémur de l'adulte se traitent mieux
par ostéosynthèse : enclouage centro-médullaire,
plaque vissée, fixateur externe. Selon les auteurs, l'on obtient de bons
résultats tantôt avec des plaques vissées, tantôt
avec des clous centro-médullaire. [23]
L'enclouage centro-médullaire fut introduit par
KUNTSCHER en 1941. Après une petite période de désaccord,
cette méthode a continué à se répandre en Europe et
en Amérique du nord, surtout pendant la 2e guerre mondiale.
C'est en 1970 que ladite méthode a commencé à être
utilisée aux Etats-Unis. [12, 20]
Cette technique d'ostéosynthèse a
été améliorée au fil du temps, d'abord par
KUNTSCHER lui-même qui a introduit l'alésage et esquissé le
verrouillage, puis ses successeurs qui ont mieux adapté le clou initial
à la biomécanique osseuse. [17] Quand cette technique est mal
exécutée, elle peut entraîner des complications :
ainsi MAURER P., FAIVRE M. et Al. [11] en 1982 ont enregistré 25%
d'infections, MAC GRAW J. M et LIM EVA [19] en 1989, ont trouvé un taux
d'infection à 44% dans leur série, tandis que KAYIBANDA F [16],
en 2001 a trouvé 21% d'infections des plaies post opératoires
dans sa série [28].
Notre étude contribue à l'établissement
des normes qui guideront notre choix pour un meilleur apport qualité
-résultat- prix. Sa réalisation dans un hôpital comme le
CHUK, un des hôpitaux connaissant un très grand nombre de
fractures, nous permettra de proposer une attitude commune dans la prise en
charge des fractures du fémur.
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