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Pauvreté et mortalité des enfants de moins de cinq ans en Mauritanie

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par Samba Idrissa SOW
Université de Yaoundé II / Institut de Formation et de Recherche Démographiques (IFORD), Yaoundé (Cameroun)  - DESS en Démographie 2008
  

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INTRODUCTION GENERALE

Le niveau de mortalité des enfants d'un pays est l'un des indicateurs les plus importants du développement économique et social. Il est en effet, l'une des composantes de l'Indice du Développement Humain (IDH) élaboré par les Nations Unies.

La mortalité en générale, et celle des enfants de moins de cinq ans est en particulier l'un des problèmes cruciaux de développement que connaissent les pays en développement et surtout ceux d'Afrique au Sud du Sahara, en dépit des stratégies de développement sanitaires mises en oeuvre (Dackam, 1990). Cependant, au sortir de l'indépendance, les niveaux de mortalité infantile et juvénile dans la plupart de ces pays ont connu des baisses considérables. A titre d'illustration, les estimations des Nations Unies (World Population, 1994) montrent bien que dans la plupart des pays africains, le taux de mortalité infantile est en moyenne en dessous de 100%o, alors que le niveau moyen de cet indicateur dépassait 150%o avant les années 1970. Cette baisse de la mortalité des enfants peut être attribuée à plusieurs facteurs dont l'un des plus importants est le progrès de la médecine. En dépit de ce déclin, la situation sanitaire des enfants en Afrique subsaharienne demeure encore précaire par rapport à celle observée dans d'autres régions du monde. En effet, s'il est vrai que la mortalité peut intervenir à tout âge, son intensité est beaucoup plus importante durant les cinq premières années de la vie. En clair, les enfants constituent le groupe le plus vulnérable au plan sanitaire et la morbidité pendant cette période est particulièrement élevée. La mortalité en bas âge détermine en grande partie le niveau de la mortalité générale. Ainsi les décès des enfants de moins de cinq ans représentent près de 70% de l'ensemble des décès en Afrique du Nord, 60% en Afrique Centrale et Orientale, 55% en Afrique Occidentale et 45% en Afrique Australe (Akoto, 1985). L'ampleur du phénomène de mortalité dans cette tranche d'âge l'a placé au coeur des priorités de la communauté internationale. Ainsi le quatrième Objectif du Millénaire pour le Développement prône une réduction de deux tiers du taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans entre 1990 et 2015.

Depuis la Conférence d'Alma Ata (Kazakhstan, 1978), le problème de la santé a été au centre des préoccupations des Pays en Voie de Développement (PVD). Cette conférence avait réitéré que « la santé est un droit de l'homme et que les soins doivent être accessibles géographiquement et financièrement et socialement approprié ». Autrement dit, la recherche du bien être social a été et demeure de nos jours un combat des instances dirigeantes du monde, comme en témoignent les différentes conférences internationales consacrées à cette question. La conférence dite (Initiative de Bamako, 1987), la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Rio, 1992), la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD, Caire 1994), et le Sommet Mondial pour le développement Social (Copenhague, 1995).

En 1999, la Banque Mondiale et le FMI ont lancé une initiative conjointe qui place la lutte contre la pauvreté au coeur des politiques de développement. En effet, l'initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) renforcée par le DSRP (Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté) invite les pays en développement à bénéficier d'une aide financière à des taux concessionnels et à alléger leur dette. La quasi-totalité des pays à bas revenus suivent aujourd'hui cette nouvelle approche tandis que la communauté internationale s'est rapidement alignée sur ces orientations (Banque Mondiale, 2002). Un des tous premiers pays d'Afrique à avoir eu accès à l'initiative de remise de dette, (Initiative PPTE, Pays Pauvres Très endettés), la Mauritanie place aujourd'hui son action gouvernementale résolument dans le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Ce document d'orientation politique et stratégique fait toute sa place aux objectifs de réduction de la mortalité infantile et maternelle et de contrôle de l'épidémie de VIH/Sida qui sont au coeur du développement dans la perspective d'atteindre les objectifs du millénaire d'ici à 2015 (Objectifs du Millénaire pour le Développement). La stratégie du gouvernement de Mauritanie vise est fondée sur une dynamique démocratique renouvelée et sur les progrès économiques et sociaux récents afin d'accélérer la croissance du secteur privé, de réduire la pauvreté et d'améliorer le niveau de vie des Mauritaniens. Le gouvernement de Mauritanie s'est également engagé à développer des mécanismes de gouvernance et de développement des capacités institutionnelles dans le cadre de la mise en place de réformes structurelles profondes visant à une meilleure performance des services publics. Parmi les objectifs clés du Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté (CSLCP), un axe essentiel est celui du développement du capital humain et de l'accès aux infrastructures et aux services. L'action dans le secteur de la santé se situe à la fois dans cette perspective d'amélioration des conditions de vie et de meilleur accès aux services de santé dans une dynamique de progrès vers les objectifs du millénaire.

Les statistiques concernant la Mauritanie sont encore plus inquiétantes. Entre 1975-79 et 1997, soit au cours d'une période d'environ 20 ans, la mortalité infantile aurait baissé sensiblement, passant de 91%o à 74%o, et la mortalité juvénile aurait baissé de façon importante, mais vraisemblablement sur une période de 20 ans, passant de 103%o à 46%o. Globalement la mortalité des enfants de moins de cinq ans aurait baissé d'environ un tiers entre la fin des années 1970 et la fin des années 1990. En effet, selon le rapport de l'Enquête Démographique et de Santé de Mauritanie 2000/2001 (EDSM, 2000-01), les taux de mortalité infantile, juvénile et infanto-juvénile s'élèvent respectivement à 74, 46 et 116 pour 1000. Du point de vue du sexe, comme dans la plupart des populations, on observe une mortalité plus élevée chez les garçons que chez les filles : entre la naissance et le cinquième anniversaire, le quotient de mortalité des garçons est de 127%o, soit près de 20% plus élevé que celui des filles (106%o). Au cours de la première année, la mortalité des garçons est de 16% supérieure à celle des filles (66%). la moyenne africaine est de 98 pour 1000 pour la mortalité infantile et de 143 pour 1000 la mortalité infanto-juvénile. Comment la pauvreté des ménages agit-elle sur le niveau de mortalité des enfants en Mauritanie ? Telle est la question essentielle à la quelle cette étude vise à répondre. Elle s'appuiera sur les données de l'enquête démographique et de santé de Mauritanie (EDSM, 2000-01).

L'objectif général de cette étude est de contribuer à la connaissance des facteurs influençant la mortalité des enfants et de fournir aux décideurs de ce pays et autres utilisateurs potentiels, dans le cadre de l'élaboration de la politique de santé et du document stratégique de réduction de la pauvreté et à la communauté scientifique pour des besoins de recherche, les facteurs influençant la mortalité des enfants de moins de cinq à l'échelle nationale. Plus spécifiquement il s'agit de :

ü Montrer les inégalités sociales de la mortalité des enfants selon le niveau de vie des ménages ;

ü Identifier les mécanismes par lesquels la pauvreté agit sur la mortalité des enfants de moins de cinq ans en Mauritanie ;

ü formuler des recommandations pertinentes visant à réduire l'impact de la pauvreté sur la mortalité des enfants de moins de cinq ans.

L'étude s'articule autour de cinq chapitres. Contexte général de l'étude, l'objet du premier chapitre. Le deuxième chapitre présente l'aspect théorique de l'étude. Le troisième chapitre traite des aspects méthodologiques. Dans ce chapitre, nous évaluerons la qualité des données et nous présenterons la méthodologie utilisée. Le quatrième chapitre, traite de l'analyse descriptive de la relation entre la pauvreté et la mortalité des enfants en Mauritanie. La mesure de l'impact de la pauvreté sur les risques de décès des enfants et de ses mécanismes d'action fera l'objet du cinquième chapitre.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon