1.6.6. Risques liés
à l'environnement et au style de vie
L'urbanisation accélérée et massive ayant
entraîné la multiplication des zones d'habitats spontanés,
l'accentuation du déficit en équipements collectifs, l'absence
d'une planification urbaine, la paupérisation de la population ont
fortement contribué à la dégradation de l'environnement et
favorisé des modes de vie très précaires. Cette situation
expose à des risques importants sur la santé et explique la
prévalence assez élevée des maladies décrites
précédemment.
L'examen des résultats de l'EDSM montre que 66 % des
Mauritaniens n'ont pas accès à une eau de boisson saine, 53 %
n'ont pas de toilettes, et moins de 40 % des ordures ménagères
des villes sont collectées et déversées à la
périphérie, de manière incontrôlée, sans
parler de la gestion des déchets biomédicaux qui laisse à
désirer.
Cette situation est aggravée par l'adoption de
pratiques et de comportements compromettant fortement la bonne santé des
populations. On peut citer le tabagisme qui en 1999, a touché 51 % de la
population (77 % d'hommes et 23 % des femmes, et 45 % des élèves
des établissements secondaires) et le gavage (22 % en moyenne de la
population féminine) qui entraîne l'obésité.
Il faut noter aussi l'effet désastreux sur le pays, de
l'analphabétisme, du manque d'éducation de la population et de la
poursuite de certaines pratiques traditionnelles comme l'excision (65 % en
milieu urbain et 77 % en milieu rural), ou encore l'attitude pro nataliste de
la population (l'ISF varie de 5,1 à 4, 0), et le statut
socio-économique de la femme (31% des femmes contre 21% d'hommes n'ont
aucune instruction).
Les actions limitées de promotion de la santé
n'ont pas eu d'impact sur la performance des programmes prioritaires tels que
le Programme Elargi de Vaccination, la santé maternelle et infantile et
la lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme, la tuberculose, le tabagisme, etc.
Quant aux risques liés aux urgences et catastrophes
naturelles ou accidentelles, ils ne sont pas évalués, et les
réponses apportées n'ont fait l'objet d'aucun plan
concerté pour des mesures préventives ou une réaction
à temps et adaptée en cas de besoin.
La malnutrition est bien prévalent en
Mauritanie. Les résultats des dernières enquêtes, montrent
que la prévalence de la malnutrition globale a augmenté, passant
de 23 % en 1996 à 32 % en 2000. Plus du tiers des enfants de moins de
cinq ans (35 %) souffrent de malnutrition chronique dont environ 17 %
présentent la forme sévère. La malnutrition aiguë ou
émaciation, touche près de 13 % des enfants de moins de cinq ans
dont 3% de cas sévères. Elle est plus prononcée chez les
garçons (15 %) que chez les filles (11 %). Toujours d'après cette
étude, 13 % des femmes de 15 à 49 ans, ont un indice de masse
corporelle inférieur à 18,5 et souffrent donc de malnutrition
chronique dont 2% de cas sévères.
Les autres problèmes nutritionnels sont
représentés par les troubles liés aux carences en iode (le
TDCI = 30,9 %). L'anémie carentielle touche 50 % des enfants de 5
à 14 ans et 60% des femmes enceintes. L'avitaminose A est de l'ordre de
2, 5 % à 2,7 % en moyenne, chez les enfants d'âge inférieur
à 5 ans avec des pics allant de 4 % en Adrar, 10 % au Hodh el Gharbi et
25 % à Nouadhibou). Les taux des petits poids à la naissance
(<2500g) sont de l'ordre de 24.4 % en moyenne avec des pics de 60% dans
certains milieux défavorisés de la population.
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