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Le BIR et la GP dans la politique de défense et de sécurité du Cameroun. Socioanalyse du rôle présidentiel, des concepts stratégiques et d'emploi des forces

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par Hans de Marie HEUNGOUP
Université catholique d'Afrique centrale - Master en gouvernance et politiques publiques 2011
  

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A- Approches de la sécurité

Le débat sur la sécurité en Afrique et au Cameroun tourne autour de la recherche des causes et des facteurs des conflits et de l'instabilité politique. Certains expliquent l'insécurité en Afrique par l'approche géopolitique; d'autres à partir de l'État postcolonial.

Parmi les courants qui expliquent l'insécurité en Afrique, l'approche géopolitique est la plus dominante. Cette approche s'inspire elle-même d'approches complémentaires telles que le réalisme, l'approche bipolaire et post bipolaire, et le néomarxisme. D'après cette approche, les conflits en Afrique sont suscités et attisés par les grandes puissances. Le tenant de cette approche est : Marc Louis ROPIVIA. Avant 1990, ces conflits s'inscrivaient dans l'ordre bipolaire. Les conflits étaient suscités par les deux blocs pour renverser des gouvernements non-affiliés. Après 1990, le vent de démocratisation et le déclassement stratégique de l'Afrique va entrainer l'effondrement des régimes autoritaires. C'est l'époque où il y a eu le plus de guerre civiles et coups d'État en Afrique. Le versant post bipolaire de cette approche mentionne le reclassement stratégique de l'Afrique dans la géopolitique post-11 septembre, non seulement dans le cadre de la « guerre mondiale contre la terreur », mais aussi en raison des difficultés d'accès aux hydrocarbures dans le Moyen Orient, et la découverte des gisements pétroliers off-shore en Afrique. Enfin, le dernier versant de l'approche géopolitique analyse la conflictualité en Afrique sous le prisme du néomarxisme. Pour assurer leurs besoins en ressources naturelles et minières, les grandes puissances tentent d'installer à la tête des gouvernements africains des «bureaucrates compradores »26 qui leur

25 SINDJOUN Luc, L'État ailleurs. Entre noyau dur et case vide, Paris, Economica, 2002, p. 1.

26 AMIN Samir, Le développement inégal, paris, 1973.

sont favorables. Dans la pratique, le chef d'État déposé par la puissance hégémonique sert en retour les intérêts et la cause de l'hégémon. Lorsque ce dernier refuse de s'exécuter, il est éjecté par les grandes puissances. A ce titre, les relations Occident-Afrique, en général, et la « francafrique »27, en particulier, s'inscrivent dans une logique de captation et de prédation des ressources naturelles africaines par le biais des « successions présidentielles »28. L'analyse « transitologique » permet de situer la lutte pour le contrôle des ressources étatiques comme trait saillant de la conflictualité africaine. Dans le contexte post bipolaire, ces luttes sont entretenues par les « centres du centre » pour le contrôle des « centres de la périphérie ».29

Hormis les puissances occidentales, les puissances émergentes tentent également de s'accaparer une part du « gâteau africain »: c'est ce que Marc Louis ROPIVIA appelle le « paradigme de l'impérialisme tropical Gondwanien ».30 Il s'agit d'un nouvel impérialisme, non plus venu de l'Occident, mais des puissances émergentes : Brésil, Russie, Inde et Chine. Ces puissances ont besoin pour le développement de leurs économies et de leurs armées de ressources énergétiques et minières dont l'Afrique regorge. L'approche géopolitique est la plus répandue dans l'explication des facteurs d'insécurité en Afrique. D'autres approchent plus endogènes abordent les facteurs internes de l'insécurité en Afrique.

Parmi les « approches endogènes », l'approche dominante est celle qui situe l'État postcolonial comme facteur d'insécurité en Afrique. L'État postcolonial serait-il réellement insécure ? C'est du moins ce que pense TSHIYEMBE MWAYILA. D'après lui, « les États africains sont le résultat d'une segmentation arbitraire qui n'a pas tenu compte des réalités socioculturelles de l'Afrique »31. Les peuples de la même tribu se trouvent partagés entre deux États. Dans le même temps, « la réalité étatique n'est elle-même pas suffisamment sédimentée dans les esprits des populations »32. Cet état de fait est à l'origine de nombreux conflits sur le continent. L'État postcolonial préexistant à la nation, il constitue un facteur d'insécurité du fait de son héritage sociogéographique, géographico-culturel et de son hybridation transnationale avec le crime. De même, l'État postcolonial est facteur d'insécurité au sens des sécuritaires critiques, c'est-à-dire qu'il produit de la violence et de l'insécurité vis-à-vis de sa population; c'est le produit d'une histoire achevée : la colonisation.

27 VERSCHAVE François Xavier, La francafrique : le plus long scandale de la république, Paris, Stock, 1998.

28 SINDJOUN Luc, Op.cit, 1996.

29 AMIN Samir, Op. cit., 1973.

30 ROPIVIA Marc-Louis, « Géopolitique et géostratégie : l'Afrique noire et l'avènement de l'impérialisme tropical gondwanien », in Cahiers de géographie du Québec, Vol 30, n0 79, 1966, pp. 5-19.

31 MWAYILA TSIYEMBE, L'État postcolonial facteur d'insécurité en Afrique, Dakar, Présence africaine, 1990.

32 Ibidem.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld