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Processus électoraux en Afrique noire francophone

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par Mazamesso WELLA
Université de Lomé - DEA - Droit public 2011
  

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B- Inféodation de l'administration électorale par le pouvoir en place

Qualifiées d'indépendantes ou autonomes, selon le cas, les commissions
électorales africaines jouissant d'une indépendance existentielle et
fonctionnelle, sollicitent, dans leur fonctionnement, l'intervention de plusieurs

74Si les attributions restent déterminées par le texte législatif susmentionné, il n'en demeure pas moins que cette institution, en dépit de la noblesse de la mission qui lui a été confiée, peut semer le doute dans un contexte de crise larvée ou ouverte entre les différents acteurs de la vie politique.

75 Les articles 7 et 8 du code électoral du Togo qui disposent respectivement que « la CENI élabore son budget avec le concours technique des services compétents de l'Etat » et que « l'Etat met à la disposition de la CENI les moyens nécessaires à son fonctionnement et à l'accomplissement de sa mission ». La même autonomie est consacrée par la loi électorale du Bénin. L'article 40du code électoral béninois dispose, en effet, que « la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) dispose d'une réelle autonomie par rapport au gouvernement, aux départements ministériels, au Parlement et à la Cour Constitutionnelle sous réserve des dispositions des articles 49, 81 alinéa 2 et 117, 1er et 2ème tirets, de la Constitution du 11 décembre 1990 et des articles 42, 52 et 54 de la loi 91-009 du 04 mars 1991 portant loi organique sur la Cour Constitutionnelle modifiée par la loi du 17 juin 1997 ».

acteurs gouvernementaux qui limitent au bout du compte, leur indépendance. Cette situation produit une influence non moins grande sur l'impartialité et la neutralité de ces institutions.

En effet la conduite des opérations électorales requiert l'intervention de plusieurs acteurs gouvernementaux: le Ministère de l'Intérieur pour la sécurité électorale et le maintien de l'ordre public; le Ministère des Finances pour la gestion des ressources financières ainsi que la tenue de la comptabilité des fonds publics alloués par le législateur ; le Ministre des Affaires Etrangères pour l'observation internationale; le Ministre de la Justice dont le personnel est très sollicité tout au cours du processus76. Les instances de régulation des médias interviennent dans le déroulement du processus électoral.

Ces organes étatiques, souvent aux compétences vaguement définies, profitent de cette imprécision des textes pour influencer, dans tel ou tel sens, selon leur connotation politique. Ils font souvent preuve de zèle administratif ou d'une passivité et portent, de ce fait, un coup dur à la transparence et la fiabilité des opérations électorales.

De fait ou de droit, le pouvoir politique en place tente ainsi de neutraliser les institutions électorales en réduisant leurs moyens logistiques à l'approche des élections nationales. Cette situation est relevée dans le cadre des élections sénatoriales du Sénégal de janvier 1999. En effet, les moyens de l'Observatoire National des Elections au Sénégal (ONEL) ont été drastiquement et brutalement limités. Par exemple, alors que ces premiers locaux s'étaient révélés insuffisants, l'ONEL s'est vu octroyer un nouveau local quatre fois moins grand. De même, il n'avait pas reçu le personnel nécessaire (administratif et ouvrier) et son Président n'avait plus de bureau dans la nouvelle structure. Cette inféodation de l'administration électorale est la manifestation de l'attitude du Chef de l'Etat Sénégalais qui, face à la crédibilité accrue de l'ONEL nomma son président comme ambassadeur en GuinéeBissau. L'opposition sénégalaise a vivement dénoncé cette tentative de porter atteinte à l'indépendance et à l'efficacité de cette institution que le Général

76 Au Togo les présidents des commissions électorales indépendantes locales sont des magistrats, présidents des tribunaux.

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NIANG avait fini par symboliser malgré la suspicion et le scepticisme du début77.

Le politique prend ainsi le contrôle des institutions électorales en ne laissant à celles-ci qu'une portion congrue de marge de manoeuvre dans la mise en oeuvre de leurs compétences. Les dysfonctionnements constatés des institutions en charge de la conduite des opérations électorales et les graves crises et violences électorales rendent non seulement impossible l'alternance par la voie des urnes mais sont aussi sources d'instabilité politique sur le continent. Néanmoins une analyse objective révèle aussi que les difficultés de l'Afrique de s'approprier la démocratie électorale sont liées à des facteurs socioculturels.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille