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Processus électoraux en Afrique noire francophone

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par Mazamesso WELLA
Université de Lomé - DEA - Droit public 2011
  

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B- Lutte contre la pauvreté

Une situation socio-économique favorable est-elle une pré-condition de la démocratie ? Les transitions politiques qu'a connues le monde au cours des dernières années permettent d'en douter.

Un régime politique démocratique a longtemps été considéré comme l'attribut des économies industrialisées à haut revenu. D'autres recherches ont cependant conduit à revoir cette loi de Lipset en observant que « des démocraties de troisième génération» se sont installées dans des pays aussi bien riches que pauvres (Huntington, 1991 ; Bratton et van de Walle)108. Quelles que soient les nouvelles perspectives sur la naissance de la démocratie, les analystes ont encore toujours tendance à penser que les perspectives de survie d'un régime sont meilleures lorsqu'un pays est riche et en croissance économique.

En tout cas l'analyse des vicissitudes électorales en Afrique laisse découvrir que certaines difficultés sont de façon intrinsèque liées à l'extrême pauvreté qui sévit sur le continent noir. Le marchandage du vote et les violences électorales illustrent cette assertion. Le fait que la majorité des populations vivent en deçà du seuil de la pauvreté et ceci parfois à cause de la mauvaise répartition des ressources, les électeurs non seulement pensent que la propagande électorale

107 Le Bénin, le Cameroun et le Togo par exemple. 108Bratton (M.), op. cit. p.13,

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est occasion de reprendre ce que les hommes politiques leur ont volé109, mais aussi de monnayer leur voix contre des billets de banque.

De même la violence électorale s'explique par le fait que l'accession au pouvoir est un moyen de s'enrichir110.

Au regard de toutes ces considérations, on en déduit que la régularisation des processus électoraux en Afrique passe aussi par la lutte contre la pauvreté. Cette lutte contre la pauvreté passe, elle aussi, par la lutte contre la corruption et la bonne gestion de la chose publique.

La lutte contre la corruption implique une mise sur pied d'un véritable arsenal juridique pour sanctionner les auteurs de ce crime. Aussi la lutte contre la corruption doit-elle commencer au sommet de l'Etat.

Il est vrai que nombreux Etats ont créé des institutions anti-corruption mais celles-ci n'ont pas été dotées de moyens efficaces pour démanteler les auteurs de ce fléau et les sanctionner. Les dirigeants doivent faire mieux en la matière pour dégager des ressources afin de satisfaire les besoins élémentaires de leurs populations. A cette lutte contre la corruption doit s'ajouter la bonne gestion de la chose publique.

Si l'altérité ethnique s'est radicalisée au point de devenir source de haine, cela résulte principalement des inégalités économiques et sociales dont sont victimes certaines couches des populations. En Afrique, la richesse est souvent très inégalement répartie de sorte que l'opulence de la minorité côtoie la misère de la grande masse sans situations intermédiaires le plus souvent. Or, ces inégalités créent une atmosphère de peur et de haine et rendent impossible l'organisation de compétitions politiques pacifiques, non violentes.

De plus, elles favorisent le désintérêt des couches marginalisées pour la participation électorale. Il importe donc de combattre les inégalités socioéconomiques si l'on veut avoir des élections non violentes et sincères. En réduisant les antagonismes sociaux, le développement que génère une bonne distribution des revenus nationaux transforme une société conflictuelle en une société consensuelle, seul gage possible pour la démocratie libérale.

109 BANEGAS (R.), op. cit. p.23.

110 En Afrique les mécanismes de contrôle de la gestion de la chose publique sont inexistants ou inefficaces favorisant l'enrichissement illicite des dirigeants.

Le rééquilibrage de la société passe d'abord par la réduction du train de vie de l'Etat en limitant la composition des gouvernements et les dépenses de ces derniers au strict minimum.

Ensuite, le respect de l'égalité des chances de tous les citoyens devant l'accès aux emplois publics doit être une réalité.

Enfin, la distribution des dépenses doit tenir compte des couches déshéritées. C'est le cas par exemple des diplômés sans emplois ou des chômeurs qui peuvent bénéficier d'une allocation de subsistance, d'une sécurité sociale. C'est aussi le cas des femmes et des enfants qui peuvent bénéficier, de la part de l'Etat, d'une sécurité sociale particulière. Celui-ci peut par exemple accorder à toutes les femmes enceintes et à tous les enfants d'un certain âge des soins de santé gratuits.

Somme toute, l'intégration de tous ces facteurs socio-économiques et ethniques permettra, à coup sûr, d'améliorer les processus électoraux mais encore faut-il renforcer les garanties institutionnelles.

SECTION II : RENFORCEMENT DES GARANTIES INSTITUTIONNELLES La fiabilité et la sincérité d'un scrutin électoral dépend de l'efficacité et de la crédibilité des institutions en charge de la conduite des opérations électorales. La crédibilité de l'administration électorale ne peut être garantie que si elle est affranchie des limites structurelles et conjoncturelles dont elle souffre (§ 1). De même certaines insuffisances étant congénitales à la démocratie électorale, il faut une institution efficace pour la gestion du contentieux électoral (§2).

PARAGRAPHE I : UNE ADMINISTRATION ELECTORALE PLUS CREDIBLE Les élections sont avant tout une compétition politique opposant des acteurs politiques dont l'administration électorale reste l'arbitre. En tant qu'arbitre, l'administration électorale doit être non seulement neutre et impartiale (A) mais encore faut-il que les acteurs évitent de l'instrumentaliser (B).

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein