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Développement urbain et prolifération des quartiers précaires à  Abidjan: le cas du quartier Banco 1 (commune d'Attécoubé )

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par Kouame Prosper YAO
Institut national polytechnique Houphouët Boigny de Yamoussoukro - Ingénieur des techniques en batiment et urbanisme 2010
  

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INDEX DES PHOTOGRAPHIES

Référence

Intitulé

Page

1

Vue panoramique d'une partie du quartier Banco1

xiv

2

Baraques servant de logement à des populations démunies à Abidjan (quartier Gobelet)

6

3

Immeuble futuriste construit en pleine mer après un aménagement à Dubaï

10

4

Une construction sur un flanc de colline dans pays de l'Union Européenne

11

5

Corps sans vie de quelques victimes de glissements de terrains à Abidjan en 2009

14

6

Une construction en torchis sur un flanc de colline au quartier Banco 1

17

7

Mur de soutènement en construction en Belgique

22

8

Mur de soutènement en service en Belgique

22

9

Mur-poids en pierres ou moellons en service à Rio de Janeiro-Brésil

23

10

Paroi ancrée préfabriquée au Brésil. Les têtes de tirants doivent être protégées des chocs et de la corrosion

24

11

Paroi préfabriquée (ou Berlinoise)

24

12

Mur en terre armée

25

13

Baraques servant de logements en pieds de pente abrupte au Banco 1

47

14

Populations de Banco 1 vivant dans un quartier infâme sans réseau d'assainissement

48

15

Une vue de pente abrupte au Banco 1

58

16

Réseau et équipements d'assainissement inexistants

60

Photo 1 : vue panoramique d'une partie du quartier Banco1

INTRODUCTION

L'urbanisation est un acte majeur dans la recherche du bien-être des populations en termes d'amélioration de leur condition de vie par la mise en place d'une politique soutenue en matière de planification urbaine. Cet acte, bien naturellement, devra être le leitmotiv de tous pays soucieux du droit à un environnement sain et du droit à la personne humaine.

L'urbanisation, s'appuyant sur toutes les méthodes de planification urbaine, met en exergue le mode et l'orientation de développement d'un Etat sur le plan économique en général et en particulier, sur le plan sociologique, culturel, psychologique, architectural, urbanistique, industriel, etc.

Un pays urbanisé se caractérise par l'aspect extérieur et le nombre de villes qu'il possède et ensuite le nombre de citadins qui s'y trouvent. La taille et l'importance d'une ville dépend du nombre et de la qualité des infrastructures qu'elle regorge. L'on parlera alors d'une petite, moyenne ou grande ville, non pas parce qu'elle s'étend sur une surface relative, même si ce volet est à considérer, mais parce qu'elle offre à l'urbain, toutes les commodités lui facilitant une meilleure condition de vie.

Or, à Abidjan, il nous est donné de constater que dans la quasi-totalité des communes, il existe des quartiers précaires construits sur des sites formels et informels présentant souvent des risques. L'existence de ces quartiers à risque dégrade non seulement l'aspect cohérent de l'aménagement projeté par l'urbaniste, mais aussi, met en exergue le niveau de paupérisation d'une frange de la population, notamment les plus défavorisées.

Abidjan, jadis appelée « la perle des lagunes » est aujourd'hui le reflet d'une ville non planifiée et désorientée ; résultat d'une croissance démographique non maîtrisée. Il n'y a plus de repère. Les bidonvilles existent partout sous le regard impuissant des pouvoirs publics.

Par conséquent, la cohabitation disharmonieuse entre les quartiers normalisés (classiques ou huppés) et les quartiers constitués d'habitats spontanés (précaires ou non) nous amène à effectuer une analyse critique de la situation.

Ainsi, dans l'étude qui va suivre, nous tenterons d'identifier dans un premier temps, les causes qui ont engendré la prolifération des quartiers précaires et dans un deuxième temps énoncer quelques solutions pour régler le problème des quartiers précaires existant dans des zones à risque.

CONTEXTE ET CADRE DE L'ETUDE

L'urbanisation de la majorité des pays développés ou industrialisés date des premiers siècles pour certains et bien longtemps, avant Jésus-Christ, pour d'autres. En effet, la Grèce, un Etat d'Europe du sud faisant partie de ces pays, est située dans l'extrême sud des Balkans, avec pour capitale Athènes.

Ce pays est considéré comme le berceau de la culture européenne. C'est sur son territoire et dans ses cités (Grèce antique) que seraient nés la philosophie, la démocratie, le théâtre, et d'autres ouvrages architecturaux. On lui doit aussi l'invention des Jeux olympiques.

A cette époque déjà, la Grèce s'est faite remarquée par son architecture de grande qualité et son développement en matière de planification urbaine qui attirent, aujourd'hui encore, de nombreux touristes.

S'agissant de la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, il est à noter que l'urbanisation est un phénomène récent. En Côte d'Ivoire, les données disponibles ne permettent pas de remonter loin dans le temps pour se situer sur l'origine de cette urbanisation (INS, 2001). C'est véritablement à partir de 1975 qu'il y a eu le premier recensement général de la population et de l'Habitat et qu'on a pu établir une base de données sur l'évolution de la démographie urbaine. Depuis cette date, le taux de croissance démographique urbaine n'a cessé de croître (Tableau 1).

Tableau 1 : Evolution de la population urbaine en Côte d'Ivoire

ANNEE

POPULATION
URBAINE

TAUX
D'URBANISATION

TAUX
D'ACCROISSEMENT

1921

32 000

2.1

-

1932

50 000

2.9

4.1

1948

186 000

8.9

8.5

1955

330 000

12.9

8.5

1958

493 800

15.4

14.3

1965

980 000

24.5

10.3

1975

2 146 293

32.0

8.2

1988

4 220 535

39.0

5.5

1998

6 529 138

42.5

4.1

Source : INS (2001), Urbanisation-Tome 13, Page 13.

Cependant, il est à noter que cette évolution démographique de la Côte d'Ivoire dans les villes dépend d'un certain nombre de facteurs :

· La création des premières villes commerciales :

Dès le début de notre ère, le nord du pays a été sous l'influence des royaumes sahéliens. C'est dans ce contexte que s'est implanté l'Islam, répandu soit par des commerçants, notamment des colporteurs dioulas, soit par le djihad (organisation d'extrémistes musulmans) mené par des armées à cheval. Des villes commerçantes comme Kong ou Bondoukou sont devenues par la suite de véritables « cités-États », liens entre la savane et la forêt.

· L'indépendance de la Côte d'Ivoire :

La Côte d'Ivoire, à l'instar des autres pays africains, après l'époque de la colonisation, a amorcé son développement national et d'aménagement urbain selon le modèle occidental sous l'impulsion de son premier président, feu Félix Houphouët-Boigny. Depuis la proclamation de sa souveraineté, la Côte d'Ivoire a commémoré son accession à l'indépendance depuis le 7 aoüt 1960, de façon tournante permettant ainsi aux différentes villes traversées de faire leur brin de toilette. Cette fête tournante à occasionné la mise en place d'infrastructures administratives, industrielles, sanitaires, scolaires et socioéducatives, etc. et le développement du réseau routier.

On assiste donc à une urbanisation très rapide des villes du pays et Abidjan n'y échappe pas. Elle atteint un taux d'urbanisation de 95,8% en 1998 (INS 2001).

· La croissance démographique due à l'exode rural et à l'immigration :

Abidjan fut alors choisie par FHB pour refléter le niveau de développement de la nation et servir d'attrait aux investisseurs étrangers.

Ainsi, entre 1960 et le début des années 1980, ce fut un boum dans tous les secteurs d'activité notamment le secteur agricole avec les cultures de rente (café - cacao) en croissance. L'on parlait à cette époque de « miracle ivoirien ». Cette option prise par Feu le Président Félix Houphouët-Boigny fait alors de la Côte d'Ivoire un pays économiquement convoité.

La conséquence directe des performances économiques de notre pays est indubitablement le grand flux migratoire interne (populations venant de toutes les régions de la Côte d'Ivoire) et externe (pays de la sous-région Ouest-africaine et du reste du monde). La fonction portuaire d'Abidjan est aussi l'une des causes principales de ce courant migratoire.

Il est cependant bien de rappeler que la ville d'Abidjan n'existait pas au début
du 20e siècle. Abidjan devient seulement la troisième capitale de la Côte

d'Ivoire en 1934 par un décret du 10 août 1933, après Grand-Bassam (1896-1899) et Bingerville (1900-1934).

En 1950, elle venait tout juste de dépasser le seuil des 50 000 habitants (tableau 2). Pour atteindre le million d'habitants à la fin de l'année 1975, il fallut qu'elle progressât de 10 à 12 % par an, ce qui correspond à un doublement tous les six ou sept ans. Mais la courbe s'infléchit brusquement avec la crise des années 1980.

Les flux migratoires positifs ont amené, dans l'année qui a précédé le recensement général de la population et de l'habitation de 1988, 80 000 personnes, dont 50 000 provenaient des régions ivoiriennes et 30 000 de l'étranger :

- De la Côte d'Ivoire, sont venus surtout des Akan (sud-est, 48 %), puis des Mandé (nord-ouest, 24 %) et des Krou (sud-ouest, 20 %).

- De l'étranger, sont arrivés des Burkinabé (30 %), des Maliens (22 %), des Ghanéens (19 %), des Nigériens (11 %), des Guinéens (9 %). Parmi les nonafricains, les Libanais sont plus nombreux que les Européens, avec un nombre plus élevé des Français parmi tous les Européens réunis.

Le dernier recensement de la population du pays a eu lieu en 1998. Il indiquait 2 877 948 habitants pour la ville d'Abidjan avec un taux de croissance de 4,2% (Tableau 2).

Tableau 2 : Evolution de la population d'Abidjan

DATE

POPULATION

CROISSANCE

1912

1 400

-

1920

5 300

18.1

1934

17 000

8.7

1945

46 000

9.5

1950

65 000

7.2

1955

125 000

14.0

1960

180 000

7.6

1963

254 000

12.2

1970

550 000

11.7

1975

951 216

11.6

1988

1 929 079

5.6

1998

2 877 948

4.2

 

Source : INS (2001), Urbanisation-Tome 13, Page 22.

· La guerre de septembre 2002 :

Les chiffres de l'année 2006 (tableau 3) estiment la population abidjanaise à 3 796 677 habitants. Cette augmentation de la population est notamment due aux déplacés de guerre depuis les évènements de septembre 2002. Selon une étude financée par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) la ville d'Abidjan accueille environ 933 000 déplacés (75%) sur 1 204 966 déplacés que la Côte d'Ivoire comptait en 2005, en quête d'emplois et d'un hébergement plus sûr.

Tableau 3 : Évolution démographique d'Abidjan de 1920 à 2006

1920

1946

1970

1978

1998

2003

2006

1000

48 000

500 000

1 200 000

3 125 890

3 660 682

4 593 692

Nombre retenu à partir de

1920 : Population sans doubles comptes

 
 
 

Source : http://fr.wikipedia.org

· L'érection d'Abidjan en District :

Il faut rappeler aussi que la ville d'Abidjan qui a été érigée en une commune de plein exercice subdivisée initialement en dix communes locales depuis la loi n° 80-1180 du 17 octobre 1980 instituant l'organisation municipale, est aujourd'hui associée à trois sous-préfectures (Anyama, Bingerville et Songon) formant ainsi le District d'Abidjan selon la loi 2001-478 du 9 août 2001 portant statut du District d'Abidjan et ensuite à d'autres localités telles que Jacqueville, Dabou et Grand Bassam. Toutes ces localités réunies forment « le Grand Abidjan ».

Sous ce vocable, la ville d'Abidjan qui couvrait 442 km2 s'étend désormais sur un territoire urbanisable de 550 km2. Les superficies actuellement urbanisées couvrant environ 200 km2 en 2010 (36,4%)1, alors que selon les résultats du Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH) de 1998, Abidjan avait un taux d'urbanisation de 95,8%.

Par ailleurs, selon l'INS (2001), la ville d'Abidjan qui comptait en 1912 et en 1998, une population respective de 1400 et 2 877 948 habitants, compte en 2003, selon les chiffres officiels publiés par le District d'Abidjan en 2004, environ 4 millions d'habitants (3 660 682), représentant un taux de croissance démographique de 4%, soit une progression annuelle de 160 000 habitants équivalente à 27 000 ménages.

Abidjan et ses banlieues reçoivent donc toutes ces populations estimées en 2006 à 5 060 858 d'habitants (District d'Abidjan, 2004).

1 Source : les dossiers thématique de l'Institut de Recherche de Développement (IRD, 2010), http://www.ird.fr.

Parmi ces populations, les plus défavorisées et démunies s'installent principalement dans les quartiers spontanés qu'ils créent eux-mêmes sur des terrains classés non constructibles et présentant pour certains des risques d'origine anthropique ou naturelle. Ces zones sont d'ailleurs par excellence, les sites privilégiés de ces populations. On s'installe donc comme on veut et comme on peut (photo 2), en dépit des risques évidents que présentent ces zones. Ces populations majoritairement analphabètes quelque soit leurs origines, ignorent l'existence des normes de construction et les règles d'urbanisme en vigueur. C'est donc dans ce contexte que le quartier Banco 1 a été choisi pour mener cette étude.

Photo 2 : Baraques servant de logement à des populations démunies à Abidjan
(quartier Gobelet). Source : www.abidjan.net

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote