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Développement urbain et prolifération des quartiers précaires à  Abidjan: le cas du quartier Banco 1 (commune d'Attécoubé )

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par Kouame Prosper YAO
Institut national polytechnique Houphouët Boigny de Yamoussoukro - Ingénieur des techniques en batiment et urbanisme 2010
  

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CHAPITRE II : FORMULATION DU PROBLEME, DES QUESTIONS, OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE

1. Le problème

Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire a connu une urbanisation fulgurante depuis son accession à l'indépendance et même bien au-delà3 avec un taux d'urbanisation de 95,8% en 1998 d'après les résultats du Recensement Général de la Population et de l'Habitation (RGPH) de 1998.

Le développement urbain de la Côte d'Ivoire qui a été présenté jusqu'à une date récente comme étant un modèle en Afrique de l'ouest, a connu un arrêt brutal depuis les années 19854. Le secteur de l'habitat connu également un frein. Les sociétés immobilières parapubliques à vocation social d'alors, la SOGEFIHA (société d'Etat) et la SICOGI (société d'économie mixte) créées respectivement dans les années 1963 et 1965, se sont faites supplées ou remplacées par des sociétés privées de promotion immobilière. La SICOGI qui a pu résister à cette tempête économique après quelques réajustements, continue ses activités jusqu'à maintenant. La SOGEFIHA ayant subi entre temps, une liquidation entre 1986 et 1988.

Malheureusement, la « nouvelle » SICOGI et les opérateurs privés, n'ont pas pris en compte les revenus des populations les plus démunies5 vivant dans ces quartiers précaires disséminés dans la ville d'Abidjan qui en compte officiellement 72 selon une étude du Bnetd (ex-DCGTX) réalisée en 1992.

Le développement urbain qui est une prérogative des pouvoirs publics, ne prend pas en compte le grand nombre. La politique de l'habitat n'est également pas démocratisée.

Dans cette perspective, l'on constate, volontairement ou involontairement, l'effectivité de l'oublie de la frange de la population la plus défavorisée.

Le développement urbain n'est pas seulement l'apanage des pays dits développés ou industrialisés. Aussi s'impose t-il à tous les pays quelque soit leur niveau de développement et principalement aux pays africains comme la Côte d'Ivoire. Tous ces pays ont pour mission d'assurer un bien-être socioéconomique à tous ces habitants par l'amélioration de leur cadre de vie. Malheureusement, la réalité est tout autre. Nos villes africaines, en majorité, présentent un contraste environnemental et architectural.

3 Selon les études menées par l'INS (RGPH, 1998) l'évolution du taux d'urbanisation a été prise en compte à partir de l'année 1921.

4 Source : Cités Africaine N°2 de janvier - mars 1985. Article : Politique de l'habitat : D'un age à un autre de Michel Prévost.

5 Enquête sur le niveau de vie des ménages (INS, 2008). 48,9% des ivoiriens vivent en dessous de la pauvreté avec 241145 F CFA l'an.

Par ailleurs, l'ignorance des populations démunies en matière d'aménagement foncier et d'habitat, nous amène à constater que depuis l'année 2005 et de façon consécutive, les habitants des quartiers précaires, principalement ceux vivant dans des zones dites non constructibles ou à risque, notamment Banco 1, Mossikro, Gobelet, etc., subissent les affres des glissements de terrains et d'éboulements de terre dus aux pluies diluviennes entrainant dans de nombreux des cas, des pertes en vie humaine.

Photo 5 : Corps sans vie de quelques victimes de glissements de terrains
à Abidjan en 2009 (Source : www.abidjan.net)

Aussi, est-il opportun d'indiquer que l'avènement des quartiers précaires en Côte d'Ivoire et particulièrement à Abidjan date de 1909 (Yapi-Diahou, 2000). Laquelle date a vu l'établissement des premiers permis d'habiter par l'Administration. La délivrance de ces documents, qui n'étaient d'ailleurs pas des titres de propriété, mais un simple droit d'usage, conféraient le droit aux bénéficiaires d'élever des constructions de leur choix. Il en résultat donc la constitution de zones d'habitat insalubre.

Parmi ces quartiers précaires, il y en a qui existent dans des zones à risque, sans aucun aménagement au préalable et sans commodités usuelles. Pour exemple, à Attécoubé, ce sont 10 quartiers tels que Boribana, Banco 1 où en 2009, la pluie a causé une dizaine de morts. Et Banco 1 qui a pour particularité d'être non viabilisé et situé sous des lignes à haute tension. En outre, le quartier Mossikro, dans cette commune est reconnu pour ses maisons construites sur le passage de l'eau de ruissèlement.

Ces populations mènent une condition de vie difficile. Elles vivent dans un dénouement total et dans une précarité déconcertante, sans commodités usuelles : réseau d'assainissement - eau courante - électricité, équipements de proximité (centres de santé, écoles, etc.), dans une ère d'urbanisation relativement en croissance, des villes ivoiriennes6.

6 Selon l'Institut National de la Statistique (INS, 2001) le taux urbanisation d'Abidjan en 1998 est de 95,8%.

A l'image de ce quartier, Abidjan montre un piètre visage de nos jours. Le développement de la ville d'Abidjan est freiné par la prolifération de quartiers précaires et de bidonvilles où les conditions de vie sont pénibles, dépourvues de toutes commodités primaires (eau potable, électricité, sanitaire, voiries, etc.). Jusqu'à ce jour, aucune solution pratique et efficace n'est proposée à l'existence de ce phénomène né du fait d'une urbanisation mal maîtrisée.

Au titre des mesures préventives et d'aides aux sinistrés face à ce phénomène, le Gouvernement n'a fait que déclencher le « Plan ORSEC » à Abidjan en juin 2009 en pleine pluie diluvienne. Cette mesure qui a été institutionnalisée par décret n° 79-643 du 8 août 1979 portant organisation d'un plan de secours à l'échelon national en cas de catastrophe a permis au Préfet du Département d'Abidjan, compétent en ce qui concerne ce Département de mettre immédiatement en oeuvre les mesures contenues dans l'instruction interministérielle n° 1437 du 8 décembre 1993 relative à l'organisation des secours dans le cadre départemental.

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