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Analyse d'une relocalisation réussie. Pourquoi une entreprise française est-elle amenée ˆ se relocaliser dans l'hexagone? Comment peut-elle réussir sa relocalisation?

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par Eva Charbit
Université Paris II Panthéon- Assas - Master AES 2012
  

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Introduction

La relocalisation économique est un concept récent qui se définit comme le retour d'une entreprise dans son pays d'origine pour produire, créer, assembler, antérieurement délocalisée sous diverses formes dans les pays à faibles coüts salariaux.

On ne peut étudier la relocalisation sans parler de délocalisation, l'étape indispensable pour relocaliser. Ces deux concepts sont indissociables. Au sens large, la relocalisation est un processus de ralentissement du processus de délocalisation vers les pays à bas salaires, c'est à dire la remise en cause des décisions de délocalisation ou la non délocalisation dans les secteurs sensibles à la compétition par les coüts.

L'étude portera sur la relocalisation en France dans les années 2000 uniquement. Les cas présentés seront des entreprises francaises, même si toute fois quelques exemples internationaux peuvent être cités. La notion de relocalisation est un concept récent, même si il existe différentes vagues de relocalisation. Le sujet est d'actualité et très riche en documentation, une focalisation sur cette période semble être optimale pour répondre aux questions suivantes : Pourquoi une entreprise francaise est-elle amenée à se relocaliser dans l'hexagone ? Comment peut-elle réussir sa relocalisation ?

Dans une première partie, le devoir portera sur l'étude des limites de la délocalisation, les facteurs déterminants pour relocaliser, leurs logiques et leurs impacts ; puis dans une seconde partie la démarche à suivre pour qu'une entreprise se relocalise dans de bonnes conditions.

Ainsi, pour analyser une relocalisation réussie, de facon concrète, quatre grandes entreprises francaises seront citées au long du mémoire:

Atol, fabricant de lunettes;

Genevieve Lethu, spécialiste des arts de la table;

Rossignol, fabriquant de skis;

Decathlon, spécialiste du sport.

Ces quatre groupes français se sont relocalisés dans les années 2000 pour des raisons
différentes, c'est pourquoi il est intéressant de les étudier au cas par cas pour bien comprendre
ce qui pousse les dirigeants d'une entreprise francaise à revenir produire dans l'hexagone.

Partie I. Logique de relocalisation : explications

1. La relocalisation industrielle : limite de la délocalisation

Les délocalisations sont parfois réversibles, donnant lieu à des relocalisations . Bien qu'elles soient marginales, ces relocalisations existent, les premières s'étant produites dès le début des années 1980 (aux Etats Unis d'abord, puis en Allemagne, mais aussi en France). Parfois, il s'agit du rapatriement d'unités productives dans les pays industriels, mais il peut s'agir aussi de relocalisations à proximité des marchés.

1.1 Quatre vagues de relocalisation dans le monde

La première vague de relocalisation dans les années 1950, est reliée aux straté gies des firmes américaines qui furent les premières à délocaliser massivement leurs activités d'assemblage vers les pays à bas salaires d'Asie du Sud dans les industries des semi conducteurs de l'électronique grand public et du textile, habillement, cuir et chaussure. Des firmes comme Motorola et General Motors avaient relocalisé aux Etats Unis au début des années 1980 leurs unités productives et d'assemblage antérieurement délocalisées en Indonésie, Singapour, Malaisie et Hong Kong. La raison en est l'automatisation de la production qui avait rendu les coüts unitaires aussi compétitifs que ceux des pays de délocalisation.

La deuxième vague correspond aux relocalisations des firmes allemandes dans la première moitié des années 1980 dans l'industrie électronique. L'entreprise AEG a relocalisé en Allemagne les unités délocalisées au Mexique et aux Philippines. L'entreprise Bosh (vidéo caméras et composants électroniques) et Siemens ont relocalisé en Allemagne plusieurs unités antérieurement délocalisées à Tai wan, au Mexique, au Venezuela et au Guatemala.

La troisième vague s'étend aux firmes européennes durant la première moitié des années 1990 dans l'électronique, les ordinateurs et le textile, cuir, habillement. On peut citer les cas de groupes français tel que Nathan (relocalisation en Bretagne), Bull (relocalisation à Angers), Dassault Automatismes (relocalisation à Langon), Sagem (relocalisation à Villefranche). Et des entreprises francaises dans l'horlogerie (Ope, Lannion), dans la lunetterie (Essilor), la confection (Caroll, Naf Naf), la chaussure (Kickers), etc.

La quatrieme vague de relocalisation correspond aux années 2000. Cette vague répond à lÕaccélération des délocalisations dans les services et à des problèmes de rationalisation des groupes sous lÕeffet des contraintes de marché et de rendement actionnarial. Les imperfections des services délocalisés et les risques de perte de compétitivité des firmes qui y recourent les conduisent à relocaliser dans leur pays dÕorigine. Les groupes Dell et General Electric ont dû rapatrier une partie de leurs centres dÕappel dÕInde en raison de difficultés de comprehension entre les clients et les techniciens.

En France, les centres dÕappel des Taxis bleus délocalisés en Tunisie sont egalement relocalisés.

Concernant lÕindustrie manufacturiére, en 2003, Philips relocalise en France ses unites délocalisées en Espagne. Le groupe rationalise son organisation en concentrant sa production dans de grandes usines en France et en Allemagne. En décembre 2003, le groupe Nokia de téléphonie mobile souhaite se recentrer sur la Finlande et ferme son usine espagnole.

De nombreux cas de relocalisation sont liés à des strategies de rapprochement des marches.

Aux Etats unis, les relocalisations reprennent depuis le début des années 2000. La concurrence des zones à bas salaires nÕest donc pas la seule raison qui a motive ces relocalisations. Les principaux marches affectés par les délocalisations sont essentiellement :

- le textile et lÕhabillement

- les materiels et accessoires electriques

A lÕinverse, des activités telles que lÕassemblage des équipements de transport nÕont pas été affectées.

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