WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse critique des méthodes de planification, de suivi, et d'évaluation des interventions dans le secteur agricole en RDC, cas du Programme de Relance de l'Agriculture dans la Province Orientale(PRAPO )

( Télécharger le fichier original )
par Johnny WALEGE GBOLA WELE
Institut facultaire de développement rdc - Licencié e gestion des projets de développement 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE 3 : ETAT ACTUEL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE ET BILAN CRITIQUE DES INVESTISSEMENTS DANS LE SECTEUR AGRICOLE EN RDC

Dans ce deuxième chapitre nous avons deux sections, notamment, état actuel de la sécurité alimentaire en R D C : diagnostic et perspectives ; et bilan critique des investissements dans le secteur agricole: évolution et perspectives

SECTION 1 : ÉTAT ACTUEL DE LA SECURITE ALIMENTAIRE EN R D C : DIAGNOSTIC ET PERSPECTIVES

Situation générale de la sécurité alimentaire

On reprend ici les informations présentées dans le rapport général des Ateliers Thématiques Nationaux tenus à Kisangani du 07 au 09 mai 2002 - Atelier no 2: Sécurité alimentaire dans un contexte de crise (OCHA, 2002). "La production agricole est encore traditionnelle et accuse une tendance générale à la baisse depuis 1998, estimée globalement à -20% pour les céréales; à -12% pour les racines et tubercules et à -6% pour les légumes. Le cas le plus frappant est celui du manioc qui est la culture de base d'autant plus qu'il occupe #177; 50% de terres arables et couvre 70 à 80% des apports nutritionnels des Congolais. D'une façon générale, on estime que la production de cet aliment de base a chuté de plus de 20% à cause des maladies et des parasites. La tendance générale de toutes les activités de pêche est à la baisse. On note une diminution très sensible du nombre d'embarcations qui en moyenne est passé d'une pirogue pour deux pêcheurs avant la guerre à une pour six pêcheurs aujourd'hui. La disponibilité du matériel de pêche a également connu une baisse notoire variant de 25 à 60%. Le parcours a baissé de 400 à 50 km d'une façon générale. La baisse moyenne de production est estimée à 45%. La tendance générale de la production animale est aussi à la baisse.

1.1. Production agricole

A partir de 1999, la production de manioc, produit principal de l'économie des ménages, a chuté de plus de 20 % à cause de la pression des maladies et d'insectes nuisibles.

D'une manière générale, depuis le début des années 1990, le taux de croissance annuelle moyenne de la production vivrière (2 %) est resté inférieur à celui de la croissance démographique (3,3 %). Concernant la production animale avant les années 90, le cheptel national comprenait plus d'un million de bovins, 725 000 porcins, 700 000 ovins, 2 500 000 caprins et près de 15 millions de volaille. Depuis l'aggravation de la crise socio-économique ces chiffres seraient en constante régression. En effet, la production locale de viande au cours de dix dernières années est évaluée entre 70.000 et 95.000 tonnes. En 1994, le sous-secteur de l'élevage a produit 84.000 tonnes de viande, représentant ainsi 5,5 % des besoins estimés à 1.512.000 tonnes. Cette disponibilité correspond à une moyenne de 20 Kg de viande/tête d'habitant/an, alors que la norme internationale est de 36Kg/tête/an. Quant à la production de poisson, elle est en moyenne d'environ 220.000 tonnes par an, soit 30 % du potentiel (707.000 T). Cette production correspond à une disponibilité moyenne annuelle de 5,2 Kg par tête d'habitant, disponibilité nettement inférieur à la norme qui est de 13 Kg par tête d'habitant par an. Dans des conditions ci-dessus décrites, les besoins non couverts hypothèquent la sécurité alimentaire de la population.

1.2. Bilans D'approvisionnement Alimentaire

Ces bilans se trouvent sur le site web de la FAO, la dernière année étant 2000. A partir du bilan, on peut déduire la consommation apparente par tête et par jour. Ci-après figurent les consommations exprimées en calories et grammes de protéines (Tableau 1). On peut constater que la situation est plus ou moins normale jusqu'en 1992-93 et qu'elle se dégrade continuellement depuis lors pour atteindre seulement 1514 calories et 24.3 g de protéines en 2000. On peut se demander comment une population survit avec seulement 1500 calories par jour et 24 g de protéines? A noter que le même bilan indique une consommation de 288 kg de manioc par tête et par an en 2000, soit 15.959.000 t pour le pays, ou 859.5 calories (57%) et 4.9 g protéines par jour. Pour les mêmes années, les céréales donnent 274 calories (18%) et 7 g de protéines. Ceci confirme encore le poids énorme du manioc dans l'alimentation de la population (Goossens et al. 1994), (Goossens, 1996), (Kankonde et Tollens, 2001).

N.B.: La consommation de graisse va de 24.0 g en 2000 à 34,3 g en 1961Dans ce contexte, l'incidence de la mosaïque africaine du manioc, et surtout le type de gemini virus très virulent de l'Afrique de l'Est, combiné à celui de l'Afrique de l'Ouest depuis longtemps endémique, se fait sérieusement sentir au niveau de la production (et des prix du manioc). Heureusement qu'il y a les projets manioc avec la FAO, l'USAID, l'INERA, SECID, l'IITA et d'autres partenaires pour introduire et diffuser des variétés résistantes, mais on doit noter qu'il faut au moins une dizaine d'années pour remplacer les variétés existantes, étant donné la lenteur de la multiplication par boutures. Un des symptômes de la rareté (cherté) du manioc sur les marchés pendant certaines périodes est qu'il arrive que le prix de la farine de maïs, et même celui du riz, coûtent moins cher ou autant que la farine de manioc

1.2.1. Importations alimentaires

Les importations alimentaires ont été importantes pour la sécurité alimentaire de Kinshasa depuis les années 1980 (Goossens et al. 1994), surtout pour les céréales (blé, riz) et les produits congelés d'origine animale (poisson et viande). Ces derniers sont particulièrement importants et avoisinent 200.000 t par an, surtout le poisson congelé (chinchard, mpiodi). Mais avec la guerre et la crise économique, on a importé moins de produits d'origine animale, surtout le poulet. C'est particulièrement la société ORGAMAN, depuis longtemps leader dans ce domaine, qui a vu son chiffre d'affaires diminuer au profit de nouvelles sociétés d'origine libanaise (CONGO FUTUR, SOCIMEX), qui importent également beaucoup de produits secs, la farine de blé et le riz. Ils importent plus de 100.000 t de farine de blé, au détriment de la

MIDEMA dont les moulins de blé à Matadi ne tournent qu'à 40% de leur capacité. Et ceci malgré le droit de douane de 35,60% qui frappe les importations de farine de blé.

Les importations de riz ont fortement augmenté, notamment suite aux bas prix qui

Prévalent sur le marché mondial depuis 2-3 ans.

On trouve les baguettes de pain (150 à 200 g) partout à Kinshasa et à l'intérieur du pays, à des prix défiant toute concurrence: 200 FC, soit à peu près 4 US$. Le pain est devenu omniprésent et est la réponse immédiate à la faim, ne demandant aucune préparation ou cuisson, et se conservant plusieurs jours. Nous ne disposons pas de données fiables sur les importations de blé et de farine de blé, mais nous pouvons affirmer qu'elles augmentent sans cesse. Et on peut se demander comment les grandes boulangeries à Kinshasa, qui dominent le marché du pain (B.K.T.F., UPAK, SOKITE M, VICTOIRE etc.) s'en sortent? On peut conclure que le total des importations (en calories) n'a probablement pas diminué, mais la composition a changé: plus de céréales, moins de viande de bonne qualité (poulet, viande bovine), autant de mpiodi (poisson) et plus de 5ième quartier (abats). Mais avec la décimation du cheptel reproducteur (bovin, ovin, caprin) à l'intérieur du pays, et même au Bandundu, la consommation de viande est devenue très rare. Le plus souvent, quelques petits morceaux dans la sauce peuvent suffire.

Beaucoup d'enfants ne savent plus ce que c'est que la viande

1.2.2. Exportations alimentaires

A. Secteur des exportations

Au courant de la décennie 90, le volume de la quasi-totalité des produits exportés a connu une forte baisse. Dans le secteur des mines, les exportations du cuivre, principal produit d'exportation, sont tombées de 379.700 tonnes en 1990 à 31.037 tonnes en 1997. Seul le volume exporté du diamant à presque doublé sur la période, passant de 2.600 tonnes en 1990 à 4.009 tonnes en 1997. Cette tendance baissière a également caractérisé les produits agricoles exportés.

Quant aux exportations des produits manufacturés, elles sont demeurées insignifiantes.

Les produits primaires d'origine minérale et agricole dominent donc la structure des exportations du pays qui subit l'évolution des cours mondiaux. Après la chute de la production du cuivre, le diamant est devenu la principale pourvoyeuse des recettes d'exportation dont il rapporte plus de 54 %. Dans l'ensemble, ces recettes, évaluées à 1.400 millions de dollars US en 1997, ne représentent que 64 % de leur niveau de 1990 alors que les termes de l'échange n'ont, cessé de s'améliorer depuis 1991. Le secteur des exportations se trouve donc dans un état précaire qui rend le pays vulnérable aux chocs extérieurs. Pour le moment, le Gouvernement travaille sur un programme de diversification des capacités d'exportation.104(*)

1.3. Changements dans la commercialisation des produits alimentaires

La faiblesse des circuits de commercialisation des produits agricoles constitue une des grandes contraintes au développement du secteur agricole. Avec des voies et moyens de communications généralement dégradées, le producteur rural parvient difficilement à placer ses produits sur le marché. En plus de ces contraintes physiques, il fait face à une série de tracasseries portant sur des prélèvements fiscaux de natures diverses. Quand c'est l'acheteur qui fait le déplacement dans les zones les moins enclavées, les prix sont dictés et d'un niveau de rémunération généralement bas.

1.3.1. Balance commerciale agricole

Malgré son énorme potentiel agricole, la RDC fait face à un déficit alimentaire de plus en plus aigu. Les principales causes de cette crise alimentaire étant entre autre, l'abandon de l'activité de production à cause des troubles socio-politico-militaires, le manque d'investissement dans le secteur, le manque d'intrants agricole et la faiblesse de la capacité technique des différents acteurs. Cet état de fait a entrainé des importations massives de produits agricoles, ainsi le volume des importations des principaux agricole est passé de 146 million USD en 1975 à presque 300 million USD en 2004.

D'après le graphe ci-dessous, la RDC est devenue un importateur net en 1987. A partir de cette date, le déficit de la balance commercial agricole ne cesse d'augmenter jusqu'à atteindre environ 270 million USD en 2004 soit 10 fois la valeur de 1987105(*)

1.4. Les contraintes du secteur agricole

Pour augmenter la production et assurer la sécurité alimentaire, le pays se heurte à de multiples contraintes :

1.4.1. La détérioration quasi-totale de l'infrastructure de transport

Dans un pays aussi grand que l'Europe de l'Ouest, il n'existe que 600 km de routes pavées, souvent en mauvais état. Des 10 capitales provinciales, seulement une est liée à Kinshasa par route. Plus de la moitié des producteurs agricoles vivent à plus de 8 heures d'un centre de commercialisation15. L'inefficience de la commercialisation, les tracasseries policières, les prélèvements illicites et les coûts excessifs de transport réduisent considérablement les prix au producteur. Selon la Banque Mondiale (Revue du secteur agricole 2006), l'état de délabrement des infrastructures de transport, notamment des voies de dessertes agricoles, contribue pour près de 50% au prix à la consommation des produits alimentaires.

1.4.2. La pénurie d'intrants et la faiblesse du capital productif

La pénurie d'intrants agricoles et vétérinaires constitue une contrainte importante pour la relance de la production. Il s'agit notamment de la conservation et de la production des semences de qualité et des variétés modernes. Une grande partie de la population rurale a perdu ses outils agricoles. Les animaux sont souvent l'objet de vol. Avec un système de production essentiellement de subsistance, la recapitalisation de l'agriculture se fait difficilement.

1.4.3. Absence d'un cadre institutionnel adéquat

Parmi les figurent des facteurs structurels importants liés aux insuffisances institutionnelles. Le recensement du personnel du MAPE révèle que les effectifs globaux s'élèvent à environ 18,50016 agents, dont 15% environ du personnel total et plus de 50% des cadres supérieurs sont employés par les services centraux. Les services aussi bien à l'échelle centrale qu'au niveau des structures déconcentrées du Ministère se trouvent dans un état de délabrement avancé, victimes d'une paralysie relevant de facteurs institutionnels, humains, financiers, logistiques et matériels. Les facteurs institutionnels portent essentiellement sur la structure du Ministère (incohérences des attributions et dispositions réglementaires), tandis que les contraintes humaines portent sur la qualité des ressources humaines et sur la motivation des agents. Les services des contraintes majeures

Ministère de l'agriculture ne reçoivent pratiquement plus de budget de fonctionnement depuis 1999. En 2003, aucune des structures centrales du Ministère n'a reçu de ressources pour fonctionner. Les agents sont incapables de mener en réalité une quelconque activité en direction des producteurs parce que dépourvus de moyens logistiques et matériels pour ce faire. Toutes les structures manquent du minimum d'équipement depuis plusieurs années, surtout les Inspections provinciales et territoriales. Ceci résulte dans un appui inexistant en organisation et structuration du monde rural, un approvisionnement déficient en intrants et un système d'informations rural inopérant17.

1.4.4. Autres problèmes

Récemment, les interventions de développement se sont concentrées dans les zones périurbaines et les régions à forte densité de population.

Dans ces zones, des problèmes fonciers se posent, qui peuvent limiter l'accès à la terre des producteurs. Ces différentes contraintes contribuent à maintenir encore une grande partie de la population dans les cultures d'autosubsistance et à la rendre plus vulnérable.

* 104 TROISIEME CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCES ; Mémoire présenté par LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Bruxelles, 14-20 Mai 2001, p15

* 105 Rapport d'investissement RDC, opcit, p3

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand